Un patriote est fier de son pays. Ce sentiment primaire est élémentaire. Il est le fait d'habitants de chaque pays. Il y a des récalcitrants, des opposants de principe, des jamais contents qui conchient leur drapeau comme Aragon dans son temps. Ils ont des raisons qui leur appartiennent et que nous ne disputerons pas, la liberté de penser n'étant pas divisible. Ce préambule tout en délicatesse était nécessaire pour introduire le débat intérieur qui actuellement m'agite. En le mettant en mots sonnants et trébuchants, j'espère en venir à bout et retrouver l'équilibre parfait qui me permet de répandre alentour la joie, le bonheur et la sagesse.
Après ma foi dans le divin disparue depuis longtemps, je sens que je suis en train de perdre ma foi dans ma patrie et cela me chagrine. Mes raisons sont aussi bonnes que fortes et n'ai à leur opposer que des arguties qui feraient honte à un polémiste qui travaille dans le contradictoire.
Le patriotisme se fonde sur l'histoire, la géographie, les arts, les sciences, l'humain. L'histoire nous est léguée par le passé, on n'y peut rien. Seuls des fous et des folles peuvent vouloir le revisiter, le juger et le transformer. Ces gens-là font partie du problème. La nôtre n'a pas été un long fleuve tranquille. Il y eut quelques beaux et grands faits et beaucoup de coups bas dont on aurait pu se passer. Leur recension prendrait trop de temps et ils ont fait suffisamment pleurer pour qu'on rajoute quelques litres de larmes. La géographie nous a plutôt gâtés avec un climat tempéré jusqu'à présent. Bien enclavé entre 3 mers et avec des frontières naturelles harmonieuses faites des Alpes, des Pyrénées et du Rhin, la France dessine un hexagone qui vaut le coup d'œil et où un français est heureux d'habiter quand il le compare avec des pays aux limites aléatoires. La culture, les arts étaient des motifs de fierté et il y eut un temps où le bon goût était le nôtre, où on parlait français à la cours d'Angleterre et chez les diplomates. Tous les arts étaient à la fête et il n y avait pas que la table qui brillait de mille feux. On était du genre plutôt comblé. C'était pour les chauvins, les temps bénis du patriotisme français. Il concurrençait avec bonheur celui des autres. Notre balance n'était pas déficitaire. Depuis Pascal, Descartes, le français savait qu'il avait la bosse des mathématiques et une médaille Field le récompensait souvent. Il tenait sa place dans les sciences qui doivent beaucoup à Denis Papin, Pasteur, les Curie et quelques autres de ses enfants.
Qu'en est-il aujourd'hui de toutes ces raisons d'être un patriote français, c'est de cela que nous parlerons un jour prochain.