On a la chance de vivre sur une terre hospitalière qui jouit d'une température agréable, qui a une pesanteur idéale, qui est pourvue d'une faune et d'une flore domestiques pour l'usage quotidien et sauvages pour le décors, la chasse, la pêche, la curiosité. L'air est respirable, l'eau est potable. Elle réunit toutes les conditions de la planète parfaite. Cependant une petite partie de la population rêve d'émigrer sur un astre mort, aux températures extrêmes, à la pesanteur pénible, sans air ni eau. On ne peut y vivre que sous cloche, dans un milieu artificiel. Les anciens habitants ont disparu car il n'est pas facile de survivre dans un endroit mortel. Nos partants ne supportent pas que les autres s'acharnent à détruire leur terre sous le nombre, la pollution, la dévastation. Ils veulent partir avant qu'elle ne soit morte. Ces gens-là ont l'argent de leur folle ambition car ils ont la puissance de leur énorme richesse.
On peut s'interroger sur la qualité de leur raison, la dimension de leur sagesse, l'étendue de leur intelligence car leur projet revient à partir d'un endroit habitable pour aller dans un lieu inhabitable. La question qu'il faudrait leur poser, après leur avoir soumis l'équation, est celle-ci: leurs efforts ne devraient-ils pas plutôt porter au lieu et place du projet utopique de la terra-transformation d'une planète stérile et ingrate sur un programme pragmatique visant à faire retrouver à la terre sa beauté originelle en supprimant les causes de sa maladie, en rétablissant les équilibres rompus, en usant de leurs pouvoirs pour chasser des gouvernements les incapables irresponsables? Ce travail est à leur portée. Il est moins couteux, plus faisable que l'installation d'une colonie sur Mars.
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