Il suffit de se concentrer sur notre intérieur, de s'expatrier du monde extérieur pour entendre battre notre cœur, le claquement des fermetures de la mitrale et de la tricuspide, de sentir le passage de l'air dans la trachée et les poumons, de percevoir la filtration du sang dans les glomérules des reins et le bruit des gouttes qui tombent dans la vessie, de saisir les ondulations peristaltiques des intestins, leurs gargouillis. Le bruit n'est pas celui d'un haut parleur, notre corps est discret, il fait dans le nanobel. Peu savent qu'il n'y a pas que les cordes vocales et la langue qui ont le droit de s'exprimer. Le cerveau est, lui, du genre envahissant et tonitruant. Les pensées se déversent à longueur de journée, requérant toute l'attention et notre temps. Leur vacarme incessant domine le simili silence des autres et nous empêche de savoir ce qu'ils nous disent et voudraient qu'on fasse pour eux.
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