Quand je vais au concert, je ferme les yeux. Je ne veux pas voir les percussionnistes battre leurs tambours, les trompettistes, les saxophonistes risquer l'apoplexie en soufflant à perdre leur haleine, les violoncellistes, les violonistes, le contrebassiste s'efforcer de scier de malheureuses cordes, une pianiste marteler de toutes ses forces un clavier sans défense. Il m'est insupportable de subir le spectacle affligeant d'un vieillard agitant dans tous les sens une baguette en essayant, par ses mouvements désordonnés, de maintenir un semblant de cohésion dans une fanfare dysphonique.
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