Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


vendredi 28 juin 2024

LES GUERRES EN COURS

Le combat que la nature livre contre l'augmentation de la température et dont on connaît le vainqueur (la chaleur) suscite un intérêt poli de la part de ceux qui attisent le feu et qui, un jour, périront dans les flammes et un regard embarrassé sur les deux guerres qui embrasent l'Ukraine et Gaza. Dans les 3 cas, personne ne crie "halte au feu" et  aucun gouvernement ni l'ONU ne joue les pompiers.

Une quatrième bataille est en cours, discrète, larvée. Elle se déroule sous nos yeux, le monde entier y participe, chaque humain est un soldat en activité quand il n'est pas passif. L'enjeu est colossal, la domination du monde. Pour la première fois de l'histoire de l'humanité, il ne s'agit pas de conquérir à la force des baïonnettes un bout de territoire du voisin, des mines d'or ou des puits de pétrole mais d'acquérir le pouvoir d'imposer ses lois, sa culture, sa langue, c'est à dire une gouvernance invisible mais à la dimension impériale. Vous avez compris que je parle du conflit Chine-USA. 

Les deux protagonistes sont aux prises depuis assez longtemps pour que le vaincu soit connu et l'empire du Milieu va reprendre la place qu'il a occupée pendant des millénaires et que des nouveaux venus prétentieux lui avaient ravie en profitant de quelques siècles de faiblesse. L'Amérique a même cru pendant longtemps que sa première place dans le peloton des nations serait éternelle. La roue a continué de tourner mais à des vitesses différentes: la Chine a accéléré, son ennemi intime a seulement essayé. 

Dans tous les secteurs de l'activité, la Chine domine de plus en plus ou comble son retard à grands bonds. Les chiffres parlent. Nous ne les reprendrons pas, ils sont partout. Devenu le moteur industriel du monde entier grâce à l'esprit d'entreprise, au sacrifice des masses laborieuses, à leur  courage, à leur habileté, à l'encadrement, à une soif de revanche, le made in China remplit les entrepôts, les rayons, les parkings de la terre entière au point que, sans eux, Décathlon, Leroy-Merlin, Action, Walmart, Apple, Amazon et quasiment la globalité des enseignes de tous les supermarchés n'auraient rien à vendre ou que des fruits, des légumes, du lait, des fromages, du vin, du cognac hors d'âge et de prix. Elle a gagné alors que la Maison Blanche planche sur des stratégies pour essayer de retarder l'inéluctable reddition. L'élève a dépassé le maître.  Il a gagné le match sans tirer un coup de feu alors que les autres en ont tiré beaucoup en Irak, au Koweït, en Bosnie et en délèguent le soin ailleurs. 

Cela résulte des raisons déjà dites mais elles ont été aidées par une arme de destruction massive, le dollar. Les USA s'en servent pour imposer leurs lois dans leurs colonies et continuent, grâce à lui, de régner sur les places des actions et des matières premières, restant la monnaie de référence avant que les BRICS+ ne la remplacent. Paradoxalement sa valeur variable en fait un allié de la Chine car, gagné à l'extérieur mais dépensé à l'intérieur, son pouvoir d'achat est décuplé et vaut beaucoup plus qu'en Occident. Ce différentiel explique le faible coût de leurs produits, leur succès. Il est dû au fait que la main d'œuvre chinoise reçoit des salaires largement inférieurs (de l'ordre de 4) à ceux de son homologue américaine et toute la chaîne de production est impactée. 

De plus, l'absence de syndicats, des normes réglementaires réduites, moins de taxes, de riches matières premières locales augmentent  la compétitivité de l'industrie chinoise qui écrase ses rivaux. Cette puissance commerciale a un impact direct sur la puissance militaire et, si un sentiment d'invincibilité semble encore animer le Pentagone qui se croit protégé par son budget de 900 milliards (le plus élevé du monde), cela n'empêche pas la Chine de le dépasser car son budget officiel de 230 milliards, qui serait en vrai de 700, correspond dans les faits à 2 ou 3 fois celui qui rassure tant les américains. Leur armée de terre, leur flotte, leurs sous-marins porteurs de missiles  balistiques sont déjà plus nombreux. Les prix du tank, du fusil, de la munition, de la bombe atomique, la solde du général et du simple soldat rejoignent ceux des produits de la vie courante et permettent de faire plus avec moins d'argent. Cette défaite dans le change est le moteur de la suprématie avérée du géant chinois. 

On peut même aller encore plus loin et dire que les soldats chinois n'ont pas eu besoin de défiler dans Paris comme Jean Yanne l'avait imaginé dans un film de 1974 pour nous avoir conquis. Ils sont déjà les propriétaires de ceux qui vendent leurs produits car si, par une décision politique, le gouvernement chinois, en représailles interdisait la vente à Décathlon, Leroy-Merlin et aux autres (voir plus haut et vous pourrez en ajouter beaucoup (Tesla, Bosch, etc...) tous ces florissants magasins qui font des marges faramineuses sur le dos des ouvriers chinois et des clients d'occident ne vaudraient plus rien car ils seraient vides. Apple, la merveille Apple qui fabrique tout chez eux  disparaîtrait en 24 heures et Wall-Street avec. Ils souffriraient, mais moins que les clients éplorés de Darty, Carrefour, Brico-Dépôt qui souffriraient davantage que la population chinoise. Ce peuple est assez coriace pour résister à ce genre de péripéties, il a connu pire et est toujours vivant, actif, joyeux et ils riraient de voir les potentats occidentaux se traîner à leurs pieds, suppliant la réouverture du robinet. Leur obésité dépend de leur générosité. 

Toutes ces guerres sont plus dangereuses et inquiétantes les unes que les autres. Elles s'ajoutent aux autres qui jaillissent avec comme motifs le sexe, la religion, l'écologie. La folie humaine est en train de  supplanter sa bêtise à des degrés que l'imagination n'explique pas. Serait-ce un coup de chaleur?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire