Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 30 juin 2024

Il y a 3 types de médecin.

Le premier est le plus nombreux. Rencontrer les gens, parler de leurs problèmes, travailler dans le concret, le vivant, rendre service, exercer un métier utile, respecté, valorisé, sans chômage, avec beaucoup de possibilités.  Les études sont longues mais gratuites et on gagne vite sa vie  en étant externe, interne, en faisant des remplacements. L'exercice de la profession  offre quelques satisfactions, beaucoup de contraintes. Elles sont inhérentes à la qualité de la clientèle. Elle est très spéciale. Elle ressemble à aucune de celle des autres professions. C'est un patient, c'est-à-dire quelqu'un  qui souffre et demande au médecin d'agir pour ne plus avoir mal au dos, au ventre, à la tête etc.. Plus qu'une prière, c'est une exigence. Elle peut dépasser les  compétences de la médecine, mais ce sera toujours de la faute du médecin si le problème dure. Le résultat est un inconfort qui certes ne peut se comparer à un douleur mais la répétition permanente de semblables situations ne fait pas d'une carrière médicale un long fleuve tranquille.

Le second, 1 par siècle, ne traite pas un client mais soigne son prochain. Il ne veut pas gagner de l'argent en spéculant sur la douleur, la souffrance, la peur et travaille gratuitement. C'est un saint qui obéit au sermon sur la montagne ou un riche héritier philanthrope et désintéressé. Nous n'en parlons que pour être complet.

Le troisième ne considère pas la médecine comme un métier ordinaire, il ne fera pas dans le bénévolat ni l'apostolat. Ses ambitions sont à la mesure de ses capacités en mathématiques, en biologie, en chimie, en physique, en thermodynamique, en physiologie,  grandes. Il ne rêve pas d'être un docteur Schweitzer à Lambaréné mais Pasteur, Fleming, prix Nobel après avoir découvert le remède miracle. Il passe sa vie dans un laboratoire, dans les congrès et court après l'argent partout où il y en a, la recherche coûte cher si on veut trouver.

Ces médecines à taille humaine ont des soucis. Elles vont être bientôt concurrencées par une nouvelle venue dotée de toutes les qualités qu'elles n'ont pas et d'un défaut qui n'est pas rédhibitoire. On l'appellera la médecine artificielle puisqu'elle se passe de l'humain pour l'examen, le diagnostic et le traitement. Son génie est de cumuler un savoir encyclopédique qui intègre l'ensemble des connaissances dans tous les domaines de la santé.Il la rend capable d'analyses et de  synthèses  plus vite que la secrétaire aux prises avec la carte vitale ou bleue. Elle remplacera un médecin encore diaphoricien malgré les progrès par une machine travaillant à la vitesse de la lumière,  connaissant l'état de chacune des 37,2 trillions  de cellules du corps, sera capable de les reconditioner, dira comment les remplacer si elles défaillent. Le patient passera un portique sous un faisceau de particules dopées couplées à des ondes cryptées en direction d'une chromatographie en phase solide, liquide et gazeuse. Un ordinateur quantique brassera les informations, les codera, fera des corrélations, des déductions et avant qu'il soit rhabillé, le malade aura sa feuille de route pour retrouver sa bonne santé. Rapide, fiable, économique, infaillible la médecine de demain arrive à toute vitesse.

PS: - "Et elle vous réjouit, individu infâme," fulminent déjà les grandes âmes, "qu'adviendra-t-il du dialogue singulier, de cette relation si particulière qui fait la beauté de la consultation?" - "Chère madame et cher monsieur, j'ai séché mes larmes depuis longtemps. Le dialogue s'est régularisé. Le médecin a autre chose à s'occuper qu'à écouter des épanchements et des jérémiades. Son ordinateur l'intéresse plus que vous et c'est lui qu'il scrute et c'est avec peine qu'il vous dira bonjour et au revoir. La machine  ne fera pas plus mal".

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire