La majorité choisit toujours par défaut le chef qui lui ressemble le moins et auquel elle ne veut pas s'identifier puisqu'elle se sait incapable de se gouverner, le spectacle de sa pauvre vie le lui confirmant à chaque instant. Ce triste principe s'applique partout depuis toujours. Ceux qui occupent les bureaux, font tourner les usines, construisent les maisons, balaient les trottoirs, ramassent les ordures, cultivent les champs, traient les vaches, font pisser la vigne sont aussi des ingénus, des inconscients, des simples d'esprit, des coeurs purs, honnêtes. Ils restent où ils sont, stoïques, résignés, connaissent leurs limites, ne se prennent pas pour un autre. Ils ne sont pas retors, intrigants, hypocrites, assoiffés de pouvoir, d'argent , de reconnaissance, de titres, de médailles, d'estrades. Ils ne rêvent pas d'habiter un palais un château, d'être entouré de serviteurs, de courtisans, de rouler escorté de motards dans une Rolls, une Porsch, une Ferrari, d'habiter dans le 7 ièmè, le 8 ième; le 16 ième, Neuilly, Monaco, Palm-Beach, Capri, un étage avec vue sur Hyde Park. Ils laissent à ceux qui ne sont pas comme eux les places dont ils ne veulent pas et ils ne seront jamais directeurs, présidents, gouverneurs, cardinaux, généraux. Jamais ils n'ordonneront, dirigeront des conseils d'administration, des ministres, signeront des pactes, des traités, des contrats, ne seront obéi en levant le petit doigt, obtiendront le silence en levant un sourcil, ne condamnèrent à mort un homme, un peuple en signant au bas d'une page.
PS: j'ajoute "obiter dictum" que cette minorité dominante agit au nom de tous pour son bien propre.
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