Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


vendredi 16 août 2024

MISE AU POINT

Si quelqu'un ou quelqu'une, au décours d'une conversation, d'un discours, d'un sermon, vous déclare explicitement ou incidemment qu'il veut faire votre bonheur, méfiez-vous. Demandez-vous, sur le mode automatique, quels sont les dividendes que votre bonheur lui rapportera. En général et à l'exception des gens comme moi qui, ne vous connaissant pas,  n'attendent rien en échange des excellents conseils, des recettes savoureuses, des réflexions profondes, des dissertations mirobolantes sur tout et rien qui vous mettent en joie, vous empêchent de vous faire euthanasier précocement, répandent la paix dans votre ménage ou apaisent votre âme spirituelle, ils veulent surtout le leur (bonheur) et ils voient en vous un moyen d'y parvenir. Le politicien véreux qui, au lieu de vous promettre pour demain du sang et des larmes, comme le ferait un homme d'état responsable, il vous assure qu'avec lui, député ou président, vous serez rasé gratis, veut que vous votiez pour lui. Le révérend qui, du haut de sa chaire, tonitrue des promesses de bonheur éternel pour peu que vous apportez votre foi à ses envolées lyriques, à ses hallucinations, à ses rêves, veut que vous partagiez son délire qu'il espère contagieux au point que vous en deveniez un fidèle. Il en retirera des félicitations de sa hiérarchie, une admiration supplémentaire de ses fidèles groupies et surtout croît qu'il sera récompensé par une entrée directe au paradis. Celui (ou celle) qui n'appartient à la race ni de ceux-ci ni de ceux-la mais à celle de la gente commune, a envie de faire votre bonheur pour une raison qui n'est pas aussi transcendantale mais tout aussi triviale. Il (ou elle) veut que votre bonheur reconquis ou augmenté rejaillisse sur le sien à plus ou moins brève échéance. Étant devenu son débiteur, vous vous sentirez obligé de lui rendre la pareille et vous sachant généreux, il attend de vous que vous lui rendiez au centuple le petit effort qu'il a consenti soi-disant pour vous faire plaisir.

J'espère avoir été aussi clair qu'à mon habitude, m'excuse du désagrément que ma mise au point va provoquer dans votre façon d'apprécier ceux qui disent  vouloir votre  bien. Vous pouvez ne pas en tenir compte et continuer de croire toutes les fadaises qui, à l'instar de la publicité, vous submergent au point de vous inonder car ils veulent vous noyer et vous empêcher de penser.

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