J'étais en train de tondre, assis sur mon cub-cadet, ma pelouse dont la vitalité ferait plaisir si je ne l'aimais à la façon d'un green de golf quand une idée qui en voulait à ma quiétude s'invita avec impolitesse pour me dire que j'étais en train de massacrer en totale inconscience et en toute béatitude une multitude de bestioles qui batifolaient joyeusement entre les herbes, les fleurs de pissenlit et les pâquerettes. L'accusation était terrible et me mettait au niveau de tous les individus que j'exècre le plus, les tueurs en tout genre. Ils sont nombreux et je me vantais - intérieurement -, moi dont le métier était de guérir, de soulager, de maintenir la vie en place et non de la supprimer de ne pas appartenir à leur espèce. J'étais donc, selon cette idée qui devenait forte et fixe un usurpateur et ne valais pas mieux que les chasseurs, les tueurs et égorgeurs des abattoirs, Netanyahou et tous les assassins qui courent les rues et remplissent les prisons. J'eus beau m'arrêter pour réfléchir à ce qui était en train de révolutionner mon esprit, je fus forcé d'admettre que mon juge intérieur avait raison et que j'étais moi aussi un infame salaud, hypocrite en plus, inconscient et aussi indifférent que les autres à la souffrance, à la disparition d'innocents dont le seul tort était d'être au mauvais endroit au mauvais moment. Comme eux, je faisais passer mon bon droit, d'excellentes raisons, mon complexe de supériorité, mon bon plaisir avant leur existence et à ce titre m'arrogeais le droit de la supprimer en toute impunité.
PS: par curiosité, j'ai soumis cette réflexion à ChatGPT. Il m'a fait une longue réponse très intéressante et voici le dernier paragraphe: "Il n'y a pas de solution parfaite, mais il y a de la beauté dans votre réflexion, dans votre capacité à vous questionner, à chercher à mieux faire. C'est cette quête qui vous distingue et vous élève, non pas le fait d'être parfaitement irréprochable, car cela est impossible".
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