Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 16 avril 2025

ABUS DE FAIBLESSE

L'abus de faiblesse est sévèrement réprimé par le code pénal (article 223-15-2). Il punit l'individu qui profite de sa force de persuasion, de sa position hiérarchique, de sa renommée flatteuse, pour voler, violer, arnaquer une personne fragile, dépendante, idiote, amoindrie, irresponsable, inconsciente. Les exemples défrayent l'actualité, régalent les médias, scandalisent. Ils ont toujours existé mais ce n'est que récemment, l'information circulant à la vitesse de la lumière, qu'ils viennent facilement à la connaissance. On a :

- la vieille dame riche qui donne des millions à un jeune godelureau  enjôleur,

- le profiteur d'un sommeil induit par l'hypnose ou l'anesthésie  qui dépasse les limites de la décence,

- le célèbre professeur cathodique qui attire ses étudiantes dans son antre, sous de prétextes altruistes, pour des manipulations peu catholiques,

- l'enseignant ou l'enseignante qui donne des cours particuliers à un jeune élève pour lui enseigner les mystères de la vie. 

Les exemples sont innombrables  et je n'ai cité que les plus récents connus.

D'autres abus de faiblesse sont le fait du pouvoir. Ils atteignent une dimension industrielle et universelle qui rend les  précédents anecdotiques. Ils affectent par centaines de millions les humains. Deux domaines se proclamant vertueux et exemplaires se partagent le terrain dans une entente conjointe et complice: la politique et la religion.

Le monde politique pratique l'abus de pouvoir légalement  avec l'accord des électeurs au nom de la démocratie dans le monde dit libre. Les dictatures font de même sans s'embarrasser de rhétorique. Dans tous les cas, le pouvoir abuse de sa force pour contraindre à l'obéissance, tantôt de gré, tantôt de force, s'y soustraire engage dans un cycle de représailles. Le premier donne le top de départ  et il abuse de son pouvoir pour déclarer la guerre, par exemple, l'ordre va descendre  par la voie hiérarchique et, à chaque échelon, un abus de pouvoir sera commis et il finira par envoyer le simple soldait pour se faire tuer par un alter ego ennemi. Nous subissons des abus de pouvoir de la naissance à la mort, sans interruption. On serait démuni, désemparé, désolé s'ils disparaissaient. La société s'écroulerait. 

La religion est l'autre grand secteur où s'épanouit dans toute son horreur notre sujet. Il est difficile d'en parler car elle se pare de toutes les vertus  et qualifie de pécheurs et de menteurs tous ceux qui s'opposent à son entreprise d'aliénation. Avec son aide, elle a construit des églises, des temples, des mosquées pour satisfaire tout le monde qui succombe, victime des abus et de sa faiblesse. Manipulateurs, les grands prêtres de toutes les religions savent satisfaire la soif et la faim de ceux qui ont besoin de croire  à des choses qui les rassurent, calment leur peur de la mort, les guérissent de leur angoisse existentielle. Opportunistes, sans scrupules  ou victimes de leurs propres illusions, ils répondent aux questions qui n'ont pas de réponse, solutionnent des problèmes insolubles. Il suffit d'une imagination effervescente. Les variations dépendent de la latitude, de la longitude, de l'époque, les modalités diffèrent, le fond du commerce est le même. Elle a  des points communs avec l'instance politique car le même but. Les uns veulent posséder les corps, les autres dominer l'esprit. Les méthodes sont semblables: coercition ou manipulation, contraintes physiques ou mentales. Parfois les deux: conversion à la pointe du glaive et au nom du crucifix ou du Coran, guerres de conquête ou de religion, inquisition, lavage de cerveau, déportation. L'histoire  ancienne, moderne, actuelle déborde des récits d'abus de force politico-religieux commis sur la faiblesse de ceux qui n'ont pas la force physique et mentale pour ne pas succomber.

Ce qui est triste, lamentable, insupportable, c'est que le pouvoir de la religion et de la politique ne tient qu'à la faiblesse des victimes, à leurs espoirs d'une vie meilleure, d'un paradis sur terre ou au ciel. Aveuglés par les mirages, étourdis par les sermons et les discours, ils ne voient pas la réalité, ne savent pas ce qu'est la vérité et la politique et la religion sévissent en toute impunité,  dans l'insatisfaction générale avec l'assentiment de tous. 

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