La faim est la manifestation la plus dangereuse de la vie et une composante qui fait son malheur aujourd'hui plus qu'hier. Le chemin pour arriver à cette conclusion est tortueux mais avec un but précis, on arrivera à le démontrer.
Elle a un but précis: ouvrir l'appétit et engager à manger. Sa stratégie est simple.
Pendant longtemps ce fut une lutte pour survivre et la faim donnait le signal de passer à table pour atteindre vivant le lendemain. Elle était comblée par le résultat de la cueillette et de la chasse, s'adapte à la conjoncture. Elle vivait dans l'ombre de la famine et la disette était, avec la guerre, son ennemi. Elle devint, avec le progrès et les révolutions, une arme de guerre de dimension génocidaire. Elle fut employé avec efficacité par Hitler, Staline, Mao. Elle sévit de façon endémique en Afrique et épidémique à Gaza dans l'indifférence de ceux qui mangent à leur faim.
La faim, dans un autre contexte, accompagne de façon contradictoire une volonté farouche de jeuner, on parle d'anorexie mentale. L'amaigrissement est spectaculaire, la mort possible, le traitement difficile. Je n'en dis pas plus pour ne pas susciter des vocations et vous couper l'appétit.
Elle pose un autre problème quand elle devient dévorante. Sa satisfaction déclenche une insatisfaction qui lui ouvre l'appétit et l'empêche d'arrêter de manger. Le moyen se transforme en but et manger une occupation qui mobilise besoin, envie, plaisir et de la souffrance entre les repas par manque de sucre et de graisse. Le cercle vicieux provoque une augmentation du poids et un cortège de maladies qui entraîne une mort précoce de façon désagréable.
Quel que soit son destin, satisfaite ou laissée à elle-même, la faim rend squelettique ou pachydermique le pauvre qui n'a pas su ou voulu la contrôler et meurt à cause d'elle, par manque ou par un excès de calories.
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