Être un ignoble individu, un fieffé coquin , une grande ordure, un horrible salaud est facile et à la portée du premier crétin. Ces malheureux dotés par la nature d'une triste personnalité n'inspirent pas une sympathie débordante mais une antipathie galopante. Il suffit de peu cependant à un esprit nourri aux béatitudes et plein de compassion pour les prendre en pitié et réviser son jugement en imaginant le calvaire de ce pauvre type obligé de penser, d'agir, de vivre dans le mal, le laid, le sale, de répandre le malheur, la désolation, d'être haï, de risquer d'être assassiné, de transformer la terre en enfer avant d'y descendre pour l'éternité. Ces perspectives désolantes à force d'être désastreuses sont, pour quelqu'un qui aime les bons gâteaux, admire les beautés de l'univers, dispense ses bontés à tout va, insupportables. Elles le forcent à opérer un travail de rédemption envers lui et il s'engage dans l'Armée du Salut, les petites sœurs des pauvres, l'Opus Dei, s'encage dans un couvent pour prier au salut de son âme (de l'autre, pas de la sienne). Il ferait et fait n'importe quoi pour sauver de la perdition ce damné qui fait régner la terreur autour de lui. Si vous êtes ce sauveur, comptez sur moi pour prier pour vous.
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