Le choix d'un restaurant est délicat. Il doit mériter le déplacement car on y dépense 10 fois plus qu'un repas à la maison. On y va pour se faire plaisir. J'emprunte à Protagoras son principe de la relativité (pas le plagiat d'Einstein) pour la gestion du budget et le choix. Quand, à force d'économie j'ai mis 50 euros de côté, je regarde le menu gastronomique d'un resto à 1 fourchette Michelin et vois s'il entre dans le possible. Je continue mon effort et attends d'avoir doublé mon pécule pour doubler le plaisir et vise un macaron Michelin. Je suis sûr de ne pas être déçu car tous leurs efforts sont tendus pour en obtenir 2 . J'y vais donc serein, sûr d'être épaté par le cadre, la réception, l'assiette. J'apprecie l'accueil du maître d'hotel, le discours du sommelier, la valse des serveurs, leur empressement à remplir mon verre, le retour du maître d'hotel pour me demander si tout va bien et, in fine, la visite du cuisinier en chef qui vient saluer la salle. On ressort escorté, surfant sur le tapis rouge en se sentant important, le moral au plus haut, on n'est plus un homme dans la foule. Ce n'est pas la gastro du soir, suivie d'une crise de foie puis de goutte qui me fait regretter mon repas étoilé et sitôt terminés les 8 jours de convalescence, je retrouve mon optimisme, mon euphorie, ma confiance en moi le temps d'oublier ce repas de gala.
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