L'esprit et le corps cohabitent difficilement. Leurs intérêts sont différents et chacun veut s'imposer à l'autre. Le conflit est inévitable et nous en subissons les ravages en permanence.
Le corps, l'entité matérielle et matérialiste de la fausse unité que nous faisons semblant d'être, a des exigences impérieuses. Chaque système a des besoins vitaux qui entendent être satisfait pour fonctionner. Il a les moyens de se faire entendre et respecter. La faim commande et le système digestif envoie l'ordre de manger. L'esprit doit obéir et trouver les moyens de remplir l'assiette par le travail, la culture d'un potager, la chasse, la cueillette, le vol à l'étalage de l'épicier, etc... Le système respiratoire doit fonctionner pour que l'on reste vivant. Un automatisme bulbaire contrôle les mouvements d'inspiration et d'expiration. D'autres besoins organiques prouvent que le corps a un pouvoir régalien qui lui dicte une grande partie de son activité.
L'esprit habite notre conscience. Sa mission est de penser, de réfléchir, de raisonner, de nous faire parler et agir. Son programme est vaste. Il se veut et se croit indépendant puisque son domaine est celui des idées et n'a rien d'organique. Contrairement à la prétention des mystiques qui disent ne pas dépendre du corps et que seul l'esprit les anime, nous sommes dominés et conduits par la volonté de nos organes. Ils ont fait de l'esprit leur serviteur et c'est autour de leur satisfaction que nous nous organisons, sans même nous en rendre compte. Chez le drogué au tabac, à l'alcool, à la cocaïne, l'asservissement est total et l'esprit fait tout pour calmer la souffrance du manque et atteindre la récompense du plaisir sans se soucier du risque d'en mourir. L'esprit n'est donc pas le maître du jeu mais le corps. Ceux qui disent le contraire sont des menteurs. Certains sont démasqués de leur vivant, d'autres après leur mort. La plupart sont enterrés avec leurs mensonges.
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