Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 9 juillet 2024

ENCORE LA BÊTISE

Ce n'est pas l'intelligence qui distingue l'homme de la punaise des bois mais la bêtise. Ce n'est pas moi qui le dis mais quelqu'un qui ne se trompait jamais et que vous connaissez aussi bien que moi. On ne peut qu'abonder et applaudir sa conclusion, fruit d'une vie de recherches et de constats déprimants qui le conduisit à fêter son centenaire par un suicide assisté. Ce décès prématuré l'empêcha d'aborder quelques aspects du problème et sa jeune veuve m'autorisa à terminer les chapitres inachevés de son vieux mari, compte tenu de ma proximité avec son thème de prédilection.  Merci, ma douce colombe.

Les aspects ontologiques, phénoménologiques, épistémologiques ayant été épuisés par les travaux de qui vous savez, je me suis enjoins de n'aborder que les expressions concrètes de la bêtise quotidienne. Elle s'illustre dans les industries du luxe, de la publicité, de la religion, de l'agro-alimentaire, de la politique, de l'automobile, de la cosmétologie, de la médecine, de la pharmacie, du tourisme, des arts, des médias. Seuls l'art de la pâtisserie, floral et le milieu du vin, du fromage, des fruits rouges et des herbes aromatiques échappent à la contagion. Ils posent une question: comment font-ils? En attendant votre réponse, poursuivons notre réquisitoire.

Commençons par la médaille d'or, le luxe. C'est le plus rentable et le territoire de l'imbécilité pure et dure. Son succès est basé sur une idée simple, élémentaire qui assimile le luxe à la qualité et fait croire que l'objet luxueux déteint sur sa propriétaire et fait d'elle un être rare paré de la beauté de son collier de perles, de son sac en peau de crocodile de Hermès, de sa robe de chez Dior et de lui un tigre ayant la puissance de sa Ferrari, un seigneur digne de son château en Sologne, un capitaine d'industrie, l'égal du plus grand pirate des Caraïbes, Johnny Deep. Les âmes crédules assimilent la possession de l'objet rare, cher, unique, qui rend jaloux  comme leur système digestif digère un plat de lentilles. Elles se sentent possédées par ce bien et devenir aussi exceptionnelles que lui qui vaut une fortune. Le propriétaire ou la porteuse d'un trésor se sent devenir précieux. Ces gens cessent d'être de l'espèce ordinaire et passent dans une catégorie supérieure, pensent-ils. En valeur brute, ils ont raison. Ils sont en réalité victimes d'une manipulation de désinformation qui les a convaincus que l'apparat signait la valeur. L'industrie du luxe s'engraisse sur ce gros mensonge et se nourrit de la bêtise de ceux et celles qui confondent la beauté intérieure avec l'extérieure.

L'industrie de la beauté travaille sur le factice, l'illusion et la prétention. Elle spécule ainsi et aussi sur l'imbécile crédulité de celles et de ceux croient qu'elle peut rendre belle la laideur, jeune le vieux. Des promesses intenables, un marketing sans souci de vérité, une publicité mensongère l'ont rendue riche, arrogante, dominante. Elle connaît cependant ses limites et ne vend aucun savon contre les sales caractères, aucun déodorant contre l'odeur de souffre des banquiers véreux, des avocats marrons, des traitres et des assassins.

L'agro-alimentaire a remplacé la chasse et la cueillette. Sous-produit de la pétrochimie et de l'indstrie de la machine agricole, elle remplit les assiettes des plats qu'elle a préparés, congelés, mis en boîtes, sous vide, pasteurisés de ceux qui sont assez bêtes pour ne pas regarder ce qu'ils mangent. Elles alimentent en même temps l'hopital en diabétiques, en obèses, en hypertendus, en cancéreux dans le cadre de l'économie circulaire.

Les médias politiquement correctes prospèrent  grâce à la publicité qui a besoin d'eux pour atteindre l'imbécilité des lecteurs et des voyeurs. Complices, ils sont dans l'interdépendance, disent se détester mais sont inséparables, chacun tenant l'autre par où vous savez. Ils nous dégoutent trop pour qu'on en parle davantage.

La politique et la religion s'adressent aux points les plus faibles de l'âme humaine: la peur du lendemain et l'espoir d'un monde meilleur. Personne n'échappe à l'une ni à l'autre. Seuls les faibles d'esprit croient ceux qui disent savoir corriger la peur et apporter l'espoir. Ils utilisent les mêmes artifices, tiennent le même discours, font les mêmes promesses, la lune ou le paradis. 

Nous avons survolé 6 domaines fertilisés par la qualité humaine la plus répandue et qui gagné le combat qui l'opposait à l'intelligence. Le triomphe de la bêtise n'a jamais été aussi insolent sur tous les continents, à la tête de tous les pays. Elle brille partout d'un éclat insoutenable. Sa résilience est admirable, elle surmonte tous ses échecs, ne tient compte d'aucune des catastrophes qu'elle provoque. Elle est la seule à pouvoir s'auto-détruire  ne sachant pas ce qu'elle fait. Elle en est capable, un exemple récent vient de nous le montrer. Tout espoir n'est donc pas perdu, merci Emmanuel. 

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