Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 6 juillet 2024

Je suis content de moi pour avoir eu la chance d'avoir été le spectateur  avec quelques millions d'autres d'une histoire qui restera dans les annales. 

De mémoire de généalogistes, d'archéologues et d'historiens, il n'y eut aucune époque qui pût se targuer d'avoir enregistré en l'espace de moins de 100 ans autant d'évènements extraordinaires, de découvertes étonnantes, de guerres aussi meurtrières et d'offrir des perspectives aussi renversantes. J'ai vécu de loin une guerre mondiale et de près l'exode, les restrictions, les bombardements, vu une forteresse volante aller s'écraser un peu plus loin, les colonnes de blindés des alliés montant sur Paris. J'ai suivi la guerre de Corée, souffert à Dien Bien Phu où moururent  tant de héros. La quatrième République offrit un spectacle de choix avec des pantins obéissant à droite à l'oncle Sam, inspirés à gauche par le petit père des peuples. Inféodés, colonisés, manipulés, nos dirigeants, Schuman, Bidault, Queuille, Mollet, Gaillard, Mitterrand déjà, les Faure, se prenaient pour des hommes d'État alors qu'ils n'étaient que de pacotille. On rejouait devant nous les grandes heures de la féodalité quand les alliances se faisaient et se défaisait à la vitesse d'un cheval au galop. Dans les années 50, c'était sur un rythme de samba. L'entracte fut gaulliste et eut une dimension gaullienne. On s'est cru revenus à un temps de fierté d'être français. L'ENA fabriquait encore des fonctionnaires qui ne se prenaient pas pour des hommes d'État. 

Les médiocres, pressés de revenir, chassèrent celui qui leur faisait de l'ombre et il ne fallut pas longtemps pour qu'ils défissent tout ce qui marchait sur leurs pieds. On redevint dépendant des autres pour notre sécurité, les lois furent dévolues à des étrangers, les centrales tombèrent en panne, on ne sut plus comment les construire, nos amis devinrent des ennemis. On eut comme dirigeants des ambitieux sans ambition. Le monde continua sa course sans la France occupée à le regarder. Les étoiles entrèrent dans la course. La Chine réveillée devint un cauchemar pour les américains et un marché où on trouvait tout, pas cher. La bêtise universelle se trouve fort dépourvue devant l'arrivée d'une intelligence supérieure, artificielle, qui sachant tout remplacera facilement ceux qui ne savent pas grand chose. 

Ma génération aura eu ainsi le privilège unique de vivre un moment où le monde effectue un sursaut périlleux. D'un stade quasi moyenâgeux où l'on pratiquait encore des saignées pour traiter un œdème du poumon, on est passés à la greffe du cœur de façon routinière, d'hippomobile, la voiture est maintenant électrique, la mer sert de poubelle, le pape ne croit plus à l'enfer, le vice est devenu vertu. 

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