LEVÉE DE L'INHIBITION

La police, la justice, la psychiatrie sont confrontées à la levée des inhibitions qui font commettre des délits à l'assassin, au violeur, au voleur, à l'escroc, à l'exhibitionniste. Leurs pulsions les conduisent en prison, devant le juge, chez le psychiatre. Ils sont victimes d'une absence ou d'une perte de contrôle du verrou qui, en temps normal,  empêche de déroger au code pénal et à la morale traditionnelle. Cette levée peut se manifester dès l'enfance par une témérité qui effraye, une indiscipline permanente. Tardive, elle rend le vieillard libidineux, graveleux, entreprenant, dangereux. Elle est due à une dégénérescence fronto-temporale qui en fait un irresponsable. 

Beaucoup plus dangereux que le tueur le plus sanguinaire, il y a des individus qui n'ont jamais bénéficié d'une telle levée car ils n'ont jamais été inhibés. Ayant pour boussole leur bon plaisir, l'ambition, l'orgueil et débarrassé de scrupules, d'empathie, de morale, d'éthique, de raison, de sagesse, ils arrivent facilement au pouvoir par le mensonge, l'intrigue, les complots, l'argent. Tous les temps en ont vu mais notre présent est gâté. Nous en avons un mais les dégâts qu'il fait sont limités à la France, un autre sévit au Moyen-Orient, des collègues s'agitent ça et là. Le plus nocif est  hyperactif et s'active à la tête du pays encore le plus puissant du monde. Déchainé, il multiplie les décisions abracadabrantesques, les oublie, les rétablit, décide, annule, fait le contraire de ce qu'il a dit, ne respecte pas sa signature. Chez monsieur Smith, de tels symptômes le conduiraient, vu l'âge, chez un psychiatre gérontologue qui décrèterait l'irresponsabilité majeure, interdirait la conduite et ordonnerait la mise sous tutelle. Personne n'imagine un tel scénario car ces personnalités bénéficient d'un état de grâce qui les rend intouchables. Leur positionnement en haut de la hiérarchie sociale fait croire à ceux qui le regardent d'en bas que leur parole tombe du ciel et, par habitude, ils courbent la tête, acceptent, adorent en bons fidèles.

PS: pour être complet, il faut rappeler le passage à l'acte du déprimé qui, désinhibé par le psychotrope, se jette sous le TGV ou de la fenêtre.