Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 22 septembre 2024

LE LIVRE DU JOUR

Surprenant, étonnant, époustouflant, les critiques, les libraires, les influenceurs épuisent leurs superlatifs pour encenser, glorifier, célébrer le nouveau chef d'œuvre  du grand et cultissime Pierre-Alexandre Dupont de Seine. Comme chaque année, les jurés des prix littéraires le plébiscitent et se battent car le jury qui le couronnera recevra la juste récompense de sa maison d'édition. Que nous raconte-t-il  aujourd'hui, est-ce un drame, une comédie, une tragédie? Il nous a habitué à tant de genres, surpris si souvent par des changements de style. Il maîtrise le réalisme romantique, le mélodrame policier, le suspens philosophique et comble  les attentes qu'il a créées avec un art qui était tombé dans l'oubli depuis Homère et que Shakespeare n'avait qu'éffleuré. Non, il nous prend à contre-pied et se contente de raconter sa terrible histoire sur le ton que vous prendriez pour raconter, sur la main courante du poste de police de votre arrondissement  comment l'assassin qui était rentré par la porte avait essayé de vous jeter par la fenêtre. Le ton est froid, le style est sec, c'est un rapport clinique neutre  comme celui de l'anatomo-pathologiste qui aurait fait votre autopsie si vous n'aviez pas immobilisé l'intrus selon la technique que Frank Robert vous avait appris sur YouTube. La vie de P-A-D-S est peu banale puisqu'elle commence prématurément après 6 mois de grossesse d'une fille-mère très aimante qui sera abandonnée par le vil séducteur qui l'avait séduite le temps de l'empêcher de poursuivre des études secondaires pleines de promesses. Repoussée du sein de sa famille d'intégristes affiliés à l'Opus Dei, elle erra dans les rues de la grande ville pleine de capitalistes avec son enfant qu'elle allaitait, serrée dans ses pauvres bras. Elle n'avait pour se protéger que le secours d'un chien errant lui aussi après avoir été, lui aussi, abandonné par des maîtres ingrats et insensibles quoique riches à milliards. Ce bonheur familial ne dura pas longtemps car une trottinette conduite par un ivrogne drogué à la coke l'écrasa et la tua sur le coup. Il en réchappe par miracle, échoue dans une famille d'accueil motivée par l'argent que verse sans générosité une DASS riche de fonctionnaires aux abonnés absents. Ce premier chapitre met l'eau à la bouche et je vous laisse découvrir comment il échappa à ses tortionnaires, survécut à une cavale qui le mena d'Istamboul au Groenland en passant par la Terre de feu. Le troisième chapitre relate son rude apprentissage de la pêche à la morue dans les eaux glacées du détroit de Béring et sa prise de conscience que son destin était d'être ailleurs, au chaud. PADS est une homme de parole et nous le retrouvons dans le quatrième chapitre en Californie, à Santa Monica où il devient un champion du beach-volley. Il s'y fait remarquer par un talent-scout qui le sort du sable chaud et le met dans le casting de la version hollywoodienne de Plus belle la vie. On comprend au fil des allusions et des demi-phrases que la période fut mouvementée, agitée et enrichie son expérience vitale d'expériences cruciales. Le cinquième nous montre un héros fatigué par un trop plein d'énergie mal employée et qui aspire à trouver les fondamentaux qui s'étaient jusqu'alors refusés à prendre contact. L'occasion survient sous la forme d'une fausse accusation de délit d'initié suite à une erreur d'identification faciale dans une rue mal famée de San Franscico devenue dès les années 2000 un repaire de junkies, de sans-abris, d'espions chinois et de bandits mexicano-serbo-croates de grand chemin. Averti à temps, par un hacker de ses amis, il quitte clandestinement les States et c'est sur ce départ que s'introduit le sixième chapitre. Je ne défleurirai pas les dix autres chapitre de ce roman autant divin qu'infernal de 600 pages que j'ai dévoré en une nuit. Vous n'en reviendrez pas indemne mais transformé au point de ne pas vous reconnaître. C'est ce qui pouvait vous arriver de mieux car même moi, j'aurais eu du mal à faire de vous le superman qui vous étonne et vous fait peur. 

Vous avez compris que ce livre est une biographie authentique puisqu'autorisé par la source, un roman d'aventures policières et d'espionnage, une auto-fiction réelle, d'initiation, de philosophie pratique, un manuel de survie sur la banquise et dans les salons mondains, un voyage autour de la terre et qu'il apprend à ne pas désespérer même face à un poteau d'excécution. Je n'ai fait qu'aborder les thèmes développés, esquisser quelques réflexions et vous encourager à ne pas écouter ceux qui n'aiment pas lire du bon français qui raconte une belle histoire parce qu'il a une belle imagination et qu'il veut nous faire passer un bon moment en rêvant au monsieur qu'il aurait pu être s'il n'avait pas été un bon écrivain. 

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