Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 16 septembre 2024

SE RESTAURER OU GOÛTER?

Au sortir d'un restaurant où je m'étais invité pour célébrer un évènement qui arrive une fois dans l'année, je me suis fait la réflexion suivante: "pourquoi les restaurateurs émérites ne sont pas fidèles à leur mission qui est de restaurer, c'est-à-dire de nous remettre en état de fonctionner en mettant dans l'assiette de la qualité (elle n'a pas de prix) mais aussi la quantité nécessaire et suffisante pour calmer l'appétit et donner l'énergie calorique pour atteindre le repas suivant sans être en état de manque?".

Le repas avait été un festival de couleurs, de saveurs, d'odeurs et tous les sens étaient mobilisés. D'abord le maître d'hotel reprenant le discours du cuisinier détaillait avec gourmandise les décoctions, les infusions, les réductions, les macérations, les fermentations, le marinage, le saumurage, et nous  régala à l'avance de chacun des plats du menu unique. Puis la valse commença et chaque nouvelle assiette rivalisait dans sa décoration, son architecture, visiblement inspirées par une visite au musée d'art moderne de la ville de Paris. Les yeux étaient ravis. Le goût aussi car il était bon et l'on percevait l'effluve, le parfum, la senteur de l'essence des petits plus qui font la différence entre une cuisine inspirée et mon repas quotidien où seuls le sel et le poivre sont à l'honneur. Oui, le couvert était bien mis mais... ...le repas n'était pas roboratif et s'il n'y avait eu un pain excellent fait maison avec du levain à la farine de seigle qui fera travailler une farine de blé tendre, je serais parti ayant faim. Les portions n'auraient satisfait qu'un anorexique. Je n'étais pas venu goûter mais déjeuner pour me restaurer et repartir plus gaillard qu'à l'arrivée. Ce constat n'est pas le premier et j'ai même l'impression que plus l'addition grimpe, plus les assiettes sont belles, le décors somptueux, le ballet du service bien orchestré, les plats beaux à voir et bons à déguster, moins la matière à manger est disponible et l'on propose des échantillons. Ils sont nombreux, entrecoupés de surprises encore plus minuscules mais qui occupent le temps, l'esprit mais les uns pas plus que les autres ne rassasient... Manger pour se restaurer n'a rien de vulgaire, c'est la mission du restaurateur, sa vocation n'est pas celle d'un goûteur. Quand le comprendront-ils?

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