La première question qu'on devrait se poser à la naissance est "pourquoi suis-je là?" Elle est vitale car la réponse conditionnera la suite. Certains, programmés par l'éducation, une absence d'esprit critique penseront bien faire en prenant exemple sur ceux qu'ils connaissent et ne se posent pas la question. Pour eux, la vie n'est pas un problème. Elle est un fait, point final. D'autres, plus curieux sont étonnés de se trouver sur terre, obligés, ils s'adaptent, s'interrogent. Mais comme ni eux ni personne n'ont de raisons acceptables par leur intelligence raisonnable, ils se résignent et restent vivants le temps qu'ils peuvent ou qui leur est accordé. Chez nous, une minorité aujourd'hui, une majorité hier, a la solution, transcendantale, et s'est convaincue que sa présence obéissait à une volonté divine, à un programme inscrit dans les annales théologiques d'une croyance ésotérique imaginée par un esprit qui a peur de mourir, qui voudrait vivre éternellement, qui souhaite remplacer la vallée de larmes où il s'est fourvoyé dans un paradis édénique qui le fait saliver rien que d'y penser et accepter une vie d'enfer jusqu'à la libération finale, ouf !
Ces réponses sont courtes comme dirait Cyrano et vous aimeriez savoir pourquoi on est là et dans cet état peu flamboyant (je parle pour moi). J'ai posé la question au cynique qui a réponse à tout. Il m'a répondu derechef, et sans hésiter un centième de seconde, que notre advenue est le fruit du hasard et de la malchance qui se sont alliés à cette occasion pour peupler une terre qui, ne manquant de rien, avait besoin pour se rendre compte de son bonheur d'un élément parasite, offenseur, perturbateur, sale, bête et méchant dont la fonction principale serait de la rendre inhabitable et lui faire retrouver son statut de planète vierge de toute vie humaine in secula seculorum.
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