Les gens que l'on ne connaît pas jouissent d'un préjuge favorable dont ne bénéficient plus ceux que nous fréquentons. La raison en est simple: aucune de leurs nombreuses faiblesses, insuffisances ne nous sont épargnées, nous souffrons de leurs défauts, de leurs tares . Nous devons supporter leur petitesse, leurs jérémiades, subvenir éventuellement à leurs besoins, corriger leurs erreurs, rembourser leurs dettes. Les étrangers nous accablent de rien. Notre totale ignorance de ce qu'ils sont nous épargnent tous les soucis de nos amis. Ils nous laissent disposer de notre liberté. On peut rêver à leur sujet et les imaginer comme on voudrait que soient ceux que nous connaissons: aimables, de bonne compagnie, attentionnés, attentifs, à l'écoute, réceptifs, plus contents de nous voir arriver que partir.
Le pire est que l'on sait parfaitement que l'on se trompe et que ces inconnus sont des êtres mythiques n'existant nulle part. Dans la réalité, ils sont comme nous, imparfaits et invivables. Félicitons-nous de ne pas les connaître, ils ajouteraient leur malheur à tous les nôtres.
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