Une pathologie répandue n'est pas répertoriée dans la nomenclature psychiatrique officielle. Fréquente, très expressive dans son dénuement, son symptôme le plus parlant est une absence de réaction à l'écoute ou à la lecture d'une réflexion intéressante. Elle est l'équivalent de l'aréflexie que le neurologue constate lors d'une hémiplégie récente avec l'abolition des réflexes rotulien et achilléen du côté paralysé. Il s'agit pourtant d'une pathologie importante car elle appauvrit une relation qu'elle fait passer en invalidité. Elle traduit surtout une perte de la connectivité qui, normalement, transmet l'information contenue dans la réflexion jusqu' au centre de l'intelligence qui en fait le bilan, donne un avis et enrichit la réflexion acquise d'un commentaire qui avertit qu'elle a été enregistrée, comprise, évaluée et jugée. Un cerveau en état de marche effectue ces opérations sans faillir. Son incapacité révèle un dysfonctionnement de la cognition qui devrait alerter la victime et l'encourager à se traiter. Malheureusement, le caractère le plus désolant de cette maladie orpheline est l'incapacité de sa victime de prendre conscience de son déficit. La lecture de cette mise au point ne l'alertera pas car elle ne saisit pas le rapport qu'elle entretient avec son contenu et se sent étrangère au problème qui, dit-elle , ne la concerne pas. Cette négation rend la prise en charge impossible. Il était donc inutile d'en parler mais je n'avais rien d'autre à dire .
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