Le mot "CHOSE" avec son "e" muet terminal est monosyllabique. Bien que bref, atonal, son "o" se prolonge comme une petite musique (en français) du plus délicieux effet pour les âmes mozartiennes. Sa simplicité décèle une grandeur qu'il ne partage avec aucun des hôtes du dictionnaire. Il est le seul capable de remplacer tous ceux qui nomment les êtres et les avoirs et quand on parle de la "chose", on a tout dit. Le silence s'installe avec effroi, surprise ou espoir dans les grandes occasions. Dans les petites, il remplace le mot que l'on a oublié, que l'on ne connaît pas ou qui n'arrive pas jusqu'au bout de la langue. Servant à tout, il est irremplaçable, indispensable. Discret, respectueux de la décence, il évite de nommer l'innommable. Il réussit l'exploit d'être grand petit.
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