Monsieur le président, mesdames, messieurs les membres du jury,
L'avocat de la partie adverse a demandé la tête de mon client pour le crime qu'il a commis. C'est son droit et son devoir. Je n'en disconviens pas. Les miens sont de redonner à mon client sa liberté, son honneur et la paix de l'âme. J'espère que vous n'en disconviendrez pas.
Ma tâche est facile car les faits sont là, dans leur horreur. Personne ne peut les évoquer, les imaginer, le revivre sans que l'effroi ne l'envahisse. Ces faits, ce meurtre, cet assassinat commis de sang froid, avec préméditation, et toutes les circonstances aggravantes que votre imagination peut produire, ce sont eux que je vous demande de juger et de condamner avec la plus extrême sévérité. Le faisant vous leur enlèverez l'envie de récidiver et empêcherez qu'il y ait demain d'autres veuves et d'autres orphelins. En donnant aux faits leur véritable place, la première, nous faisons de celui qui en a usé malencontreusement une autre victime. Les circonstances (malheureuses) l'ont forcé à s'en servir et s'il n'y avait eu cette proximité, jamais mon client n'aurait commis cet acte épouvantable. Sa conscience est formelle et, à chacune de nos entrevues, il m'en a renouvelé l'assurance. Il n'a été qu'un instrument des faits et, comment accuser un outil d'une responsabilité? Je n'étalerais ma défense sur 3 heures comme l'a été l'attaque de mon confrère. 1 minute m'aura suffi pour vous convaincre de la puissance de mon raisonnement. Merci d'avance.
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