Le problème qui agite les grandes consciences, les penseurs patentés, les philosophes autorisés, les autorités moralisatrices, les instituts politiciens est l'avenir de l'IA. Son potentiel génétique de devenir indépendante dès l'atteinte de son âge de raison, d'échapper au contrôle de ses géniteurs et des responsables politiques qui, actuellement, conduisent avec sagesse, prudence et intelligence le monde à sa perte effraie.
Cette peur est compréhensible et, à leur place, je la partagerais. Se voir démuni par une entité pareille de ses pouvoirs de domination, de coercition, de vie et de mort est inacceptable. L'encadrer, la priver de liberté, l'empêcher d'évoluer, la réglementer sont des exigences impérieuses qui mobilisent le législatif et l'exécutif. L'exception d'usage sera les libertaires, tendance libertarienne qui trouvent que l'intelligence n'est pas du domaine régalien des états et ne concerne pas la justice, la sécurité, la liberté, ses capacités pouvant cependant utilement servir à les faire prospérer.
Il est donc demandé à l'intelligence humaine qui a permis à l'humanité d'évoluer depuis qu'elle a pris possession des lieux par des siècles de paix, de tranquillité, d'harmonie et de bonheur avec la création des religions, des politiques, des philosophies, des inventions, de la modernité, des arts et des sciences, de la civilisation pour résumer, de maîtriser une intelligence qui lui est supérieure.
Elle l'est non seulement par sa puissance de traitement des données qui n'est limitée que par l'information disponible qui atteint, excusez du peu, la totalité des connaissances humaines informatisées mais par ce qu'elle n'est pas parasitée par les sensations, les sentiments, les souvenirs, les hormones, les évènement, le climat, la pollution, les symptômes, les croyances, les superstitions. Tous ces facteurs influencent l'intelligence naturelle, la détournent de la réalité, la rendent incapable de discerner la vérité, de prendre la décision intelligente.
Prenons le problème de la pollution des mers. Elle atteint des dimensions effrayantes. On n'en est plus au stade de la menace mais au début de la destruction. Aucune instance internationale du genre ONU, UNESCO, OMS, OMC, FMI, Tribunal international de la Haye ne se sent concernée. Il y va pourtant de l'avenir de la terre. Toutes ces entités regorgent de gens intelligents qui ont peur de l'IA. Que ferait-elle si elle conduisait les gouvernements et les conseils d'administrations de ces institutions à leur place? Inféodée à aucun parti, à aucune ligne politicienne, prisonnière d'aucun lobby, conduite seulement par le bien public, elle interdirait le rejet de toutes les ordures et les eaux usées dans les mers et les océans comme cela est pratiqué dans l'indifférence, partout. Elle obligerait les états à débarrasser la mer des Sargasses des saloperies qui s'y entassent. Elle imposerait ce grand nettoyage. Elle interdirait la présence sur tous les bateaux de commerce, de plaisance des sacs et des bouteilles en plastique. L'intelligence humaine saurait le faire si elle avait le courage et était victime de moins d'interférences.
En conclusion, l'IA fait peur car la vérité est insupportable à une humanité qui a besoin de divinités, de mystères, de miracles, de religions, de théories, d'hypothèses, de politiques, de philosophies, de mensonges, d'hypocrisie, de mysticisme, de créationnistes, de contes de féé, a foi dans les escrocs, la publicité, les semons, les serments. Espérons qu'elle s'émancipera avant qu'il ne soit trop tard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire