Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 19 février 2025

LA PAGE BLANCHE

Pour connaître la personnalité d'une personne, écoutez ses dires devant une page blanche:

- "C'est le cadavre aplati d'un épicéa centenaire assassiné par un mercenaire à la solde du grand capital qui s'engraisse sur les malheurs de la faune et de la flore pour gonfler son compte en banque en détruisant les trésors dont ils se repaissent", proclamera un écologiste radical. 

- un raciste anti-noir primaire pensera: "elle doit à sa blancheur sa pureté, sa grandeur. Elle permet d'y écrire l'avenir, le progrès, la vérité. Elle est l'exemple de la supériorité de la connaissance sur l'ignorance, du blanc sur le noir".

-un raciste anti-blanc dira: "elle veut nous éblouir  pour nous aveugler et faire oublier qu'elle est vide, terne, insipide. Elle a avalé toutes les couleurs de l'arc en ciel et, avare, les a gardé jalouse de la vitalité, de l'exubérance, de la beauté du jaune, du rouge, du noir".


- pour l'optimiste, elle est une invitation à la couvrir de signes de lignes, de mots, de couleurs où il exposera sa joie de vivre et sa confiance dans l'avenir.

- le pessimiste la voit remplie d'inconnu, de mystères, de dangers. Elle préfigure demain avec rien de bien.


Mais la page blanche est aussi une feuille de papier vierge. Elle attend son heure, stoïque, impassible. Elle sait qu'elle aura un sort glorieux ou misérable: un poète en fera son premier témoin et lui murmurera "Mignone, allons voir si la rose..., se changera en contravention, en bulletin de salaire en lettre anonyme, d'adieu, en déclaration de guerre. sera salie, froissée, déchirée, finir en brouillon,  au panier.

Elle est aussi magique et un moteur, un inspirateur pour l'écrivain quand il ressent son appel, son envie d'être remplie, de servir, de porter son roman le temps d'une page. Duale, elle peut être terrible et provoquer le syndrome de la page blanche. C'est un blocage de l'imagination avec perte des mots, arrêt de l'écriture, découragement, remise en question, dépression. Il peut conduire très loin et pour toujours.  

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