Rien ni personne n'échappe à la séduction de la tentation: amie ou ennemie, voila la question.
Certains répondent sans barguigner et en font un ennemi qu'il faut combattre sans pitié ni merci, par raison. Son but serait de nous faire tomber dans le péché de la luxure, de la gourmandise, de l'envie pour nous emmener en enfer, chez lui. D'autres, athées, y résistent pour préserver leur liberté, leur intégrité, pour garder le contrôle. Tous y voient un adversaire venu de l'extérieur et qui au lieu d'un faible prêt à capituler trouve un héros qui refuse de céder, drapé dans sa dignité et sa hauteur de pensée.
D'autres ont pour elle les yeux de Chimène. Ils aiment la tentation qui leur donne envie de voyager, de manger, de boire, de voler, de tuer, de se droguer, de jurer, de paresser, de mentir, de trahir, de se mettre en danger. Lui obéir, c'est transformer une possibilité en une réalité et satisfaire une curiosité, explorer une nouvelle terre et découvrir un paradis. Comment résister à cette perspective, se priver d'une pareille richesse, refuser un tel bonheur. La tentation ouvre une porte sur un champ et il suffit de faire un pas en avant pour faire connaissance de tout ce qu'il enferme et que la société, ses usages, ses conventions interdisent. Céder à la tentation permet d'échapper à ce carcan, d'être libre, de se faire plaisir même en se mettant en danger. Il faut aussi se sentir assez fort pour en supporter les conséquences
La réponse à la tentation résout le dilemme d'Hamlet et y céder ou pas répond à l'interrogation "être ou ne pas être", une façon simple de savoir dans quel clan on est posé.
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