Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 5 février 2025

ENTENDU AU PRÉTOIRE

Monsieur le président, mesdames et messieurs les membres du jury,

Vous êtes missionnés pour juger en votre âme et conscience Adolphe. Moi, j'ai été réquisitionné pour défendre des attaques de l'avocat de la partie civile ce fils de pute et cet enfant de salaud. Je ne me déroberai pas. Il a commis des crimes épouvantables, a multiplié les vols, enchaîné les viols. Ses escroqueries sont innombrables. Faire pire est impossible. Cette ordure dépourvue d'âme, de sentiments, de conscience sait à peine qu'il existe. Il agit avec un instinct de prédateur, n'a pas de réflexion mais des reflexes. J'ai essayé de trouver des explications, des excuses, des circonstances atténuantes, d'imaginer des mensonges plausibles, de raconter son chemin de vie comme ils disent pour  faire pleurer. Même si le sien ressemble plus à un cloaque qu'à une vallée de roses sans épines, je m'abstiendrai car cela reviendrait à lui reconnaître une once d'humanité. Je n'en ai pas trouvé une ombre. Nous sommes tous devant un sujet qui ressemble à un objet: insensible, sourd, aveugle, indifférent, malfaisant. Ses méfaits inimaginables sont au-delà des limites qui nous sont familières et vous auriez rendu la justice avec fermeté et équité après avoir entendu ma plaidoirie irréfutable si Adolphe avait été humain. Cela est impossible pour vous comme pour moi. Adolphe ne l'est pas, ne sait pas ce qu'il fait. II échappe de ce fait au code civil, au code pénal aux lois de la République et à la déclaration de droits de l'homme de 1789. Je ne demande pas votre indulgence, je ne demande pas qu'il soit placé dans un hôpital psychiatrique pour irresponsabilité aggravée car sa nature inhumaine est consubstantielle et il n'est accessible à aucune punition ni traitement. Sa place idéale serait une île déserte protégée par des récifs la rendant inabordable. Si cette solution vous paraît difficile, je propose son placement dans la zone réservée aux bêtes féroces du zoo de votre choix. Son enclos défendu par du barbelé électrifié mettra en sécurité la société et le protègera des pulsions qui lui viennent de l'entité qui l'habite depuis sa naissance et l'a conduit devant vous. Ce serait un juste châtiment et le seul service qu'on lui aura jamais rendu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire