Le mépris est plus facile à ressentir et à exprimer que ne l'est l'admiration. La raison est simple. Celle-ci fait appel à des grands sentiment, exige l'amour du bien, du beau, du bon, de la reconnaissance, de la sympathie, de la générosité, de l'ouverture d'esprit. L'admiration est une extraversion de soi-même, la gymnastique demande une souplesse de l'esprit inconnue des psychorigides, des inhibés, des constipés, des égoïstes, donc de la majorité. Le mépris leur est naturel, un reliquat éternel de la crise non terminée de l'adolescence. Il s'exprime librement, facilement, dans la complicité indifférente générale et surtout il fait appel à de bas réflexes, à nos mauvais instincts, à notre besoin de médire, de maudire. Il exprime la part noire de l'espèce avec de l'arrogance, de l'orgueil, de l'inconscience, de l'indifférence pour le mal, de la méchanceté. Aussi souvent latent que patent, le mépris est si fréquent qu'il ne prend pas toujours la peine de s'exprimer. Il se contente d'un silence royal.
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