Savoir est un des 12000 verbes de la langue française. Il s'en distingue non par sa façon unique de s'écrire - les autres partagent cet apanage- mais par la richesse inégalée de sa signification (il occupe une colonne et demie dans mon Petit Robert de 1970 alors que son rivale "connaître" se contente d'une demie). Il le surpasse en apportant une nuance subtile qui ouvre l'esprit sur des espaces inconnus où l'on a envie de plonger. Il n'a plus son prestige des temps anciens quand le savoir était une religion laïque. Il succombe, victime du naufrage de l'éducation nationale. Savoir est devenu pour les jeunes générations un terme interdit et ne pas savoir la règle qui fait autorité. Sa forme négative lui porte ombrage puisqu'elle contredit sa raison d'exister. Son sort funeste ferait pleurer de rage le Nietzsche du Gai Savoir. Cet hommage discret lui rend justice, je sais que vous vous y associez car savez que ce sont de tels mots qui nous permettent de penser.
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