DUEL POUR LE SOMMET

Deux combats à mort sont engagés depuis longtemps. Longtemps froides, les guerres se sont réchauffées, deviennent brûlantes. Je parle de celles de la température contre le climat et de l'Amérique contre la Chine. Les vaincus sont connus, pas les vainqueurs.

L'Amérique capitaliste est le tenant du titre. Ses forces sont considérables avec une économie qui serait florissante, une monnaie dominante qui impose sa loi, une armée puissante déployée autour du  globe. Elle a  plein de satellites dans ciel et un tas de colonies obéissantes sur terre. On ne saurait faire mieux, pense-t-elle. 

Son challenger communiste, la Chine, est favorite et l'on comprend les inquiétudes qui atteignent l'angoisse au Pentagone, à Wall Street, à Hollywood et, en général, dans tous les endroits en Amérique où ils jouent avec ce qu'ils appellent le reste du monde. La puissance chinoise revient à celle des temps où elle dominait le monde par ses inventions, le raffinement de sa culture, le nombre de ses habitants et la force de ses armées (dynastie An (-200), dynastie Tang (618-907), dynastie Son (960-1279). Aujourd'hui, elle est l'usine du monde et alimente tous les magasins du pôle nord au sud. Sans elle, Apple, Tesla et presque toutes les autres industries encore en vie  seraient mortes par manque de pièces made in RPC. Chez nous, Décathlon, Castorama, Leroy-Merlin et leurs concurrents seraient vides. Cette croissance exponentielle est due au courage, au travail, à l'intelligence, à la résilience, à l'adresse, à la subtilité, à la discipline d'un peuple qui a soif de revanche, de bonheur, de puissance. Les USA ont beaucoup de ces qualités mais ils n'ont rien à reconquérir, n'ont personne dont ils doivent se venger, les chinois ne les ont pas canonnés. Les chinois marchent au pas cadencé, obéissent au doigt et à l'œil tandis que ceux qui veulent qu'ils ne prennent pas la place sont divisés et désobéissent aux lois de leur société. La guerre est encore de basse intensité. Elle se limite à des coups bas, des tirs d'embuscade, des barrières douanières calibrées pour éviter des représailles désordonnées. Les bombes ne sont pas amorcées, les gilets pare-balles encore au vestiaire. Le problème est celui de ceux qui affûtent les couteaux, veulent en découdre, des fous en liberté qui veulent ouvrir la boîte de Pandore et sortir leurs jouets pour voir ce que ça fait de mourir dans une guerre de haute intensité.

Je laisse l'autre guerre que nous sommes en train de perdre quand les  températures seront plus clémentes et qu'on aura un vrai temps de saison (ici, nous devrions être en été et on est dans un automne commençant, ndlr)