Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 6 septembre 2020

EXPLICATION DE TEXTE PAR LE CYNIQUE

"Tu m'as surpris le 3 dernier avec tes cinq sens de l'esprit. Pour une fois, tu n'outrages personne et n'enfonces pas une porte ouverte. L'idée me paraît neuve, originale, féconde. Pourrais-tu donner un ou deux exemples?" 
" Volontiers, D'habitude tu méprises l'idée que tu ne partages pas.
Les politiciens et la politique l'illustrent parfaitement. Examinons d'abord l’homo politicus dans son absolu, c'est-à-dire le dictateur, l'empereur, le roi, le président de la République.Tous ces êtres possèdent au suprême degré un orgueil difficile à calibrer. Ils s'estiment capables de diriger, de gouverner. Cette croyance révèle un complexe de supériorité lié à l'orgueil, ce sentiment qui met au-dessus des autres. Les grands conquérants du genre Alexandre, Attila, Napoléon, Hitler en sont la caricature. Ils ont ensanglanté l'histoire, la vie des autres ne compte pas. Ils sont conduits par leur vision, leurs envies, la gloire. L'orgueil s'accompagne du mépris des autres considérés comme inférieurs.
Le plaisir est le deuxième moteur. L'assouvissement de leur rêve de pouvoir, de puissance est porté à son incandescence. Contempler le monde de haut, depuis un trône, un palais doit procurer un plaisir dont on ne peut estimer le degré. Comme maman aurait été contente de voir son fiston aussi grand! L'intérêt est le commensal économique du plaisir. Accéder à la Nomenklatura a des avantages qui ne sont pas négligeables. Devenir une fois démuni d'un poste de ministre, sénateur à vie, conseiller d'État, ambassadeur, président d'une sinécure peut appâter.
Pour arriver à cette position dominante, il faut aussi de l'imagination, de l'intelligence et n'avoir pas peur de prendre des risques. Elle viendra plus tard.
Ce schéma poussé à l’extrême chez quelques uns se reproduit avec des atténuations et des variations chez ceux et celles qui aspirent à prendre des responsabilités politiques. L'intelligence joue un rôle important: il doit être opportuniste, choisir le courant porteur, l'instant décisif. L'imagination entre en action et il faut en avoir pour deviner l'évolution des idées, ne pas être dépassé avant l'arrivée.
L'ambition dérive de l'orgueil et de l'imagination, elle le propulse dans la sphère politique du côté où ses sentiment sont les plus forts: à droite ou  à gauche.
L'arbitrage entre les 5 composants déterminera le choix final.
Il sera de droite s'il estime que chacun est responsable de lui-même et construit par ses propres forces son avenir, son bonheur en se gardant en bonne santé, en s'éduquant, en travaillant pour gagner de quoi vivre. Dépendre des autres, de l'État, c'est se mépriser, montrer une incapacité, une faiblesse, de la paresse. Il prône  l'initiative, encourage l'entreprise, créatrice de valeur et d'argent. En gagner est un but noble, synonyme de travail, de courage, de prise de risque. On retrouve l'orgueil d'assurer son indépendance, l'imagination qui fait innover, inventer,  l'intelligence qui fait réfléchir aux moyens de réussir dans ses entreprises, l'absence de peur d'entreprendre, d'oser, de risquer. Le plaisir que donnent l'indépendance, la liberté, l'argent est aussi une récompense. Ce discours sous-entend une politique  qui pense que le bonheur des individus est la condition de celui de la société. La vision est empirique .
Il est de gauche quand il a une vision irénique de la société qu'il espère transformer pour que les faibles ne soient pas victimes des forts, que chacun ait les mêmes chances, que personne n'exploite l'autre à son profit, que la solidarité soit générale et assurée par l'État dont le rôle est d'organiser ce partage. Le bonheur de la société garantit in fine celui de chacun. Cette politique volontariste, dirigiste suppose que tous les individus soient animés du même esprit partageux, que l'effort soit commun, que les uns ne profitent pas du travail des autres pour ne rien faire, que le monde soit parfait. Le projet fait appel à l'imagination. Il joue sur l'orgueil du travailleur pour qu'il ne soit pas exploité par une fraction. La récompense promise est toujours le plaisir avec la perspective de ne manquer de rien, de ne plus craindre, les risques du capitalisme avec les crises, les grèves, les faillites. Elle capitalise aussi sur la peur du risque de la majorité qui, infantile, dépourvue d'orgueil, d’imagination ne sait et ne veut qu'obéir. La construction de cette société théorique fait appel à l'intelligence. Elle cesse d'être stimulée pour en juger les effets.
La société humaine est la seule organisation animale qui ne soit pas régie par  un principe de réalité comme le sont la ruche, la fourmilière où l'ordre résulte d'un partage des tâches determiné dès l'origine. La dispersion, la variété, la variabilité, la liberté supposée rendent tous les hommes différents, possiblement autonomes et incapables de tous s'entendre sur un objet commun tant leurs sentiments sont discordants. L'homme politique essaie de suivre les quelques tendances qui rassemblent et c'est là toutes la difficulté de son travail.

PS: l'individu  politicien ne répond pas, comme il le prétend à une vocation, au besoin irrépressible de se vouer aux autres par empathie. L'orgueil avec l'ambition en vice inavoué pour tous les plaisirs afférents au pouvoir explique  mieux que tout le destin de certains.

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