LES RUPTURES

Il y a les heureuses: le charme de la solitude rompu par l'arrivée du  facteur, l'angoisse de la mort par la plongée dans le coma, le mariage calamiteux par le divorce, l'étouffement de l'œdème du poumon par la bonne vieille saignée, le silence de cathédrale de la grande salle de concert par la petite musique de nuit, la guerre par l'armistice, le repas pantagruélique par le trou normand, la colère par l'éclat de rire. Mais, hélas, les mauvaises sont, pour notre malheur, nombreuses et nous citerons celles du barrage, de la digue, de la colère, de la haine, du self-control, de la corde du pendu volontaire, de l'estime de soi, de l'amitié, des cordons de la bourse, de la confiance  envers les autorités supérieures, en général et en particulier, des  instances policières, juridiques, ecclésiastiques, gouvernementales etc....

C'est un côté interminable qui donne à l'éternité et à l'infini leur caractère ennuyeux.

Si le sens du beau du bon, du bien avait vaincu notre attraction pour le mal, le mauvais et le laid, la terre serait restée un paradis.

L'INTELLIGENCE

On  fait comme si on ne se connaissait pas, qu'on ignorait sa propre valeur parce que l'on ne se sert pas de l'intelligence pour réfléchir alors qu'elle est faite pour ça.  Pas besoin de l'autorisation de la préfecture pour la mettre à contribution.  Avec elle, on dispose d'une formidable machine de production. On en est l'unique propriétaire, elle travaille à la demande, sans limite, sans déchet, répond à toutes nos demandes, à toutes nos questions quand elle connaît  la réponse. Elle est notre plus grande richesse, non imposable, non aliénable, non taxable. 

Une minorité exploite sa puissance de travail, de raisonnement, de calcul, sa disponibilité permanente, son absence de revendication, ses capacités d'adaptation, de remise à niveau. Elle en tire argent et gloire. Ils sont prix Nobel, milliardaires, artistes, tycoons, disrupteurs, ingénieurs. 

La norme la sous-emploie. Elle ne lui sert à rien. Elle ne lit pas ou le journal, les modes d'emploi, les fiches techniques, les recettes. Elle vit en roue libre, dans la routine, les habitudes.

Nous avons intérêt, le devoir de respecter et ne pas laisser ce trésor que toutes les autres espèces nous envient en jachère. Il nous permet de devenir tout ce que nous ne sommes pas de nature: réfléchi, créatif, imaginatif. C'est l'intelligence qui nous fait comprendre, apprendre, poser des questions, donner des réponses, critiquer, comparer. Elle ouvre les portes, fait prendre la bonne direction, les bonnes décisions, réussir, apporte le bonheur. Mais c'est vous qui voyez... 

ÇA,C'EST BEN VRAI

On profite de ce que l'on a et pas de ce que l'on n'a pas. C'est le signe qu'on en n'a pas besoin.

UN CRITÈRE DE CHOIX

 Face à un déferlement, doit-on:

1 élever un barrage pour endiguer.

2 creuser un canal de détournement pour diriger l'eau chez le voisin.

3 se laisser submerger et être noyé.

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 Votre capacité d'attention ayant été dévoyée par une semaine éprouvante  consacrée à ne rien faire, il vous sera difficile mais non impossible  de vous remettre en mémoire trois pensées que vous aviez eues  dans un moment de lucidité comme il vous arrivait d'en avoir dans un  autre  temps.

______________________

Une société imbécile  ne peut voter que pour un idiot, l'intelligence étant pour elle contre-nature. La preuve: essayer de  faire conduire un troupeau de vaches par un cochon, l'être le plus intelligent de la basse-cour. 

***

Ce qui distingue l'intelligence de la bêtise, c'est qu'elle est  bridée, l'autre pas .

***

La curiosité est le moteur de recherche de l'explorateur et de l'inventeur et leur fait découvrir des territoires inconnus. 

 On est  informé des choses qui nous arrivent, jamais de celles qui ne nous arrivent pas.

LA VICTIME, LE COMPLICE ET LE COUPABLE

 Un flot d'informations nous assaille. Cette agression explique le délabrement mentale, moral, intellectuel de la société. Récapitulons.

Nous recevons en continu des sensations venues de nos sens. Elles nous inondent d'images, de bruits, d'odeurs, de vibrations. Il est impossible de s'en extraire à moins d'être dans un caisson étanche imperméable à la lumière, endroit  peu propice à une vie normale.

Pas moyen d'échapper aux émotions, aux sentiments qui viennent de notre intérieur et nous rend triste ou joyeux, aux douleurs en provenance de  l'estomac, du crâne, des dents, des articulations.

 Nous sommes la cible sans défense sur laquelle s'acharne la multitude de tout ce qui nous veut du mal

 et  victime de la pitié dangereuse de ceux qui nous veulent du bien. 

Notre ennemi le plus vigilant, impitoyable, permanent est ailleurs,  dans l'intimité la plus proche, celle de notre fors intérieur. Il nous achève au bout de l'histoire. C'est le vicieux de notre versa, le faux ami qui n'a rien fait pour nous sauver de nous-même.

UNE PENSÉE AMUSANTE

 Tout a une fin, même la vie. C'est ce qui la rend supportable.

 Le banquier s'occupe de notre argent, le médecin de notre santé, le notaire de nos biens, le boulanger de notre pain, le vigneron du vin, le gendarme du voleur, le soldat de notre défense, etc....Si on n'avait pas tous ces gens qui s'occupent de nous, on n'aurait pas besoin d'être si occupé pour les payer.

LIBERTÉ SURVEILLÉE

Tout se décide sans notre consentement. On n'y peut rien, sauf à redire. Ne nous gênons pas.

On nous  fait croire que nous sommes responsables de tout et en premier lieu de nous. Rien n'est plus faux. Démonstration.

Moi, vous et les autres,  nous n'avons pas décidé de naître, de la nationalité, de l'hérédité, de la couleur des yeux, de la taille, de la pointure. Nous ne sommes pas responsables de notre éducation, des habitudes qui nous ont été données, de comment manger, s'habiller. Nous n'avons pas choisi notre maison, nos jouets, nos vacances, l'école. Nous avons toujours été encadrés, dirigés, commandés. Nos croyances sont dictées, par celle des parents, le milieu, la pensée dominante, les conversations, les lectures, le journal télévisé, le cinéma, le théâtre, la mode, les sermons, les discours, les mensonges.

Notre liberté a toujours été conditionnelle, conditionnée, surveillée, limitée par les lois, la coutume, le milieu. Nous n'avons aucun pouvoir sur notre degré d'intelligence. Il n'est pas soumis à notre bon vouloir  parce qu'il est inné et nous est attribué en même temps que le reste. Nous ne choisissons pas d'être futé ou idiot. Si nous ne sommes pas Mozart, Spinoza, Vinci, ce n'est pas de notre fait. La bonté, la beauté, la laideur, la méchanceté, la bêtise ont la même origine. Elles ne dépendent pas de nous. 

Arrêtons de croire que nous pourrions être différent, supérieur. Nos vices et nos vertus nous sont imposés.  On n'y peut rien.

 Un beau parleur est encore plus persuasif quand il est beau car il est aussi un jeteur de charmes.

Jeune, on fait des excès de vitesse, vieux, des excès de lenteur qui conduisent à l'arrêt.

LA CASTAGNE

 La castagne n'est pas une pâtisserie méridionale à base de châtaignes ni une confiserie auvergnate sublimée par des marrons glacés mais une forme de pugilat dont l'origine agitée se trouve, d'après mes recherches,  dans les bas-fonds d'une calanques proche de Marseille , à la fin du 19 ième. Elle a émigré, portée par le mistral , dans les milieux mal famés des quartiers nord avant de conquérir les terrains de rugby et de s'épanouir dans les cours de récréation à la grande joie de tous les amateurs de sports virils et de défoulement collectif.

 Se vieillir est un signe de jeunesse, se rajeunir de vieillesse.

POURQUOI JE PRÉFÈRE LES TAISEUX

 Certains beaux parleurs émaillent leurs discours de citations tirées des oeuvres d'illustres. Ils se donnent ainsi une caution homérique et gratuite qui révèle incidemment le dimension de leur érudition, de leur mémoire et leur proximité avec le  Parnasse et Aristote, un alter-ego.

Le cynique appelle cela de cuistrerie et moi, qui suis gentil, une ingénuité proche de la puérilité qui mérite une pitié plein de charité.

UNE RÉPONSE ATTENDUE

 Si Pangloss et Leibniz pouvaient dire qu'ils vivaient dans le meilleur des mondes possibles, que  répondraient-ils à mon concierge qui se lamente d'habiter dans un monde impossible?

Le muet est plus crédible que celui qui dit des mensonges.

DES SUGGESTIONS AU CAS OÙ

Quand on ne sait que penser et que l'on n'a rien à faire, je suggère de :

-se mettre à tricoter,

- regarder dans le vide ou méditer ( c'est  pareil),

-se regarder  le nombril,

-faire  une réussite,

-se tourner les pousses, 

-se mettre à compter les abdominaux que l'on fait,

- engager une conversation avec soi-même,

-réfléchir à la situation.

Mais c'est vous qui voyez.

 La peine que l'on se donne quand on fait l'effort de réfléchir n'est rentable que si elle aboutit à un résultat, résout un problème, trouve une solution, comble une curiosité. Sinon elle donne   l'intense insatisfaction de la  réflexion gratuite.

LEUR DIFFÉRENCE

 Le savant est conscient de l'immensité de son ignorance tandis que l'ignorant est inconscient de la petitesse de son savoir.

 Les esprits pointilleux s'intéressent au détail et ne voient pas le principal.

 Il est plus facile de se passer de rien que de tout.

Le savoir est fait pour ceux qui ne savent pas.

La lumière éclaire ceux qui ouvrent les yeux.

Un zéro seul vaut autant que dix zéros.

Cents zéros ne valent pas un héros.

La vieillesse se prépare longtemps à l'avance.

La facilité est une des qualités du possible.

Quand on a commencé, il est facile de continuer.

UNE REMARQUE RÉPARATRICE

L'ascenseur ne se trompe pas d'étage. Il n'est jamais remercié.

COMMENT VIVRE AVEC PAS GRAND CHOSE

On peut vivre avec peu :

- pour se loger  au chaud, une grotte isolée par des tonnes de roches et de terre.

- pour se coucher, un lit de paille pour les rustiques et de pétales de rose pour les délicates.

- pour manger, les œufs de poule crus ou durs, des pissenlits pour la verdure, leurs racines sous la cendre, les fruits de saison, les noix et les noisettes hors saison.

- pour s'éclairer,  un feu de bois mort ou le clair de lune la nuit, le soleil même voilé, le jour.

- pour passer l'hiver, pas de panique si les fruits secs sont épuisés,  la réserve de graisse stockée autour du nombril durant les temps chauds est là pour ça, pas besoin d'aller quémander. Avec 20 kilos, on peut tenir des mois.

Mais c'est vous qui voyez.

Un esprit petit s'intéresse aux choses sans importance, le superficiel au verni, le mesquin à ses calculs, le gros au gras, le catho à l'enfer, le pessimiste aux bombes qui vont tomber, l'optimiste  au soleil qui se lève,  l'avare à ses dépenses, le soldat à sa perm, l'hypocondriaque à sa peau, l'inquiet à son anxiété, moi à toi...

TYPOLOGIE DES POSSIBILITÉS

Trois possibilités  caractérisent mieux qu'une carte d'identité. On a ceux qui aiment

- le cru, le rouge, le salé, le gros, le gras, la télé, le foot, la chasse.

- le cuit, le bleu, le sucre, le maigre, la nature, les livres, le silence.

- rien. Ils s'enflamment pour le bien et le mal, le beau et le laid, le bon et le mauvais. Incapables de discriminer, ils acceptent par principe, n'ayant aucun goût propre. Ils s'identifient par des choix qui les cataloguent dans une catégorie d'indéterminée dont les dégoûts influencés par la mode, le qu'en-dira-t-on, la rumeur, varient selon le calendrier publicitaire.

Quand on est sur une pente glissante, freiner ne sert à rien. Il faut au contraire accélérer. On retrouve la maitrise de la direction et on peut prendre une voie de garage.

Le remords est un regret plombé par une culpabilité qui n'a pas été oubliée ni pardonnée.

 L'imagination a une créativité qui fait perdre le côté terre-à-terre de la réalité.

Il est facile pour celui qui sait dire OUI de dire NON et impossible de faire dire OUI à quelqu'un qui dit toujours NON.

LA BONNE INTENTION DANGEREUSE

Il y a des gens qui ne peuvent pas s'empêcher de se mêler des affaires des autres et d'en faire une affaire personnelle. Cela finit toujours mal, mais c'est incoercible, inguérissable, inévitable, une drogue, une addiction, un besoin, un sacerdoce, une vocation. Ils feraient pitié s'ils n'étaient pas aussi dangereux pour eux et les autres.

L'humeur belliqueuse du monde extérieur vient briser ma paix intérieure et me rend féroce éructe le cynique que je reconnais à son rictus.

OBÉSITÉ

Les gros sont apparus à la fin du quaternaire, à une époque de grands bouleversements géopolitiques, climatiques, industriels et économiques. Cette espèce prédatrice car très consommatrice est entrée  en concurrence avec d'autres dont elle accéléra le déclin et en prépara la disparition accélérée.  Issue d'une mutation de l'espèce alors dominante, elle occupa rapidement un espace important dans la chaîne alimentaire au détriment de celles qui étaient moins lourdes et occupaient un volume plus réduit. On attribue leur advenue à une augmentation du gaz à effet de serre, au réchauffement, à l'élecromagnétisme galopant, à une ionisation incontrolable, à la radioactivité naturelle et artificielle, à la perte du bon sens, du bon goût, de la mesure, à  d'autres facteurs inconnus.

Ils se caractérisent par:

- un IMC excessif.

- une augmentation de l'apppétit,

- une perte du self-controle alimentaire,

- un aveuglement esthétique, 

- un sens développé de l'irresponsabilité.

- un refus de se prendre en charge,

Heureusement, avec une durée de vie limitée, on pense qu'ils réintègreront rapidement les limbes et apparaîtront  comme un simple  avatar, une curiosité anthropomorphique à l'instar de l'ornythorynque ou du phoque moine des Caraïbes.

ÇA, C'EST BEN FAUX

Une bonne volonté disposant de moyens limités obtient les mêmes résultats qu'une mauvaise volonté avec des moyens illimités.

Un boulevard de général, une belle avenue, une grande rue sont des voies de prestige et l'impasse, le cul de sac, la ruelle  sont des voies de garage.

La perfection de Michel-Ange et de Léonard de Vinci n'atteint pas les sommets de celle des andouilles et des fripouilles dans l'excercice de leur art.

La cage thoracique est une caisse de résonnance emplie du souffle pulmonaire qui aspire et transpire l'air à un rythme cadencé.

***

Quand je m'ennuie et ne fais rien, je me console en me disant que je pourrais être en train de m'éreinter à travailler pour pas grand chose et de m'esquinter la santé.

UN PEU DE TOUT

La patience est un bon critère de longévité qui manque à l'impatient.

***

Mort, l'éternité paraît courte.

***

Le cercueil est une boîte de conserves consommées.

Ceux qui disent faire beaucoup avec rien croient à la génération spontanée.

ÇA CHANGE TOUT

 À partir d'un âge certain, la mort cesse d'être une fin et devient un but.

Le réveil est le moment pénible du sommeil.

Les gens qui se croient éternels ont un jour ou une nuit la surprise de leur mort.

UNE DESTRUCTURATION BIENVENUE

Les anglo-américains dépècent la vie en trois : we are, we have been et we were. Nous, on la divise aussi et on dit nous sommes, nous avons été, nous fûmes. Ce traitement illustre nos différences culturelles : d'un côté nous avons un matérialisme naturaliste efficace certes mais primaire et de l'autre l'expression d'un cartésianisme affirmé matiné de spiritualité jansénienne avec un zeste d'intellectualisme augustinien qui aurait subi l'influence de Lacan, de Lévi-Strauss et de Merleau-Ponty. 

À QUOI LE CYNIQUE EST RENDU

J'aime bien me prendre pour qui je ne suis pas. Cela me permet de prendre de mes nouvelles. Savoir que quelqu'un s'intéresse à moi me fait du bien. 

La grandeur n'a rien à voir avec la hauteur et la platitude n'est pas un signe de bassesse.

Comme on n'a rien sans peine, cela explique que le bien soit si rare car il faut se donner du mal pour bien faire. 

L'ACTE D'ACCUSATION DU CYNIQUE

J'accuse la religion d'enfermer l'esprit dans un paradis artificiel et de transformer le corps en un moulin à prières  et une machine à tuer.

UNE PROJECTION DU CYNIQUE

 Un homme seul perdu sur une île déserte n'a pas un grand pouvoir de nuisance . Il faut qu'il se mette avec d'autres pour  développer cette capacité. Elle s'accroit de façon proportionnelle avec le nombre selon une progression d'abord arithmétique et devient exponentielle dés que l'on arrive dans les grands nombres.  Il a suffit à Adam et à Ève d'être deux pour faire une grosse bêtise, imaginez ce que l'humanité fera quand elle atteindra  50 milliards . Heureusement, elle ne survivra pas jusque là.

ÇA DEVRAIT LES CALMER

 Le procès que le présent fait au passé n'est rien par rapports aux accusations gravissimes que le futur portera contre le présent.

 Si on dépasse ses limites, c'est parce que l'on se connaît mal.

DE TOUT UN PEU

 C'est leur réserve de graisse qui empêche les gros de maigrir.

***

Quand c'est OUI le NON se sent de trop.

***

Pour garder les deux pieds sur terre, il ne faut pas marcher sur la tête.

LE BON CÔTÉ DE LA MORT

 Un discours interminable est d'un ennui mortel. C'est la raison qui nous fait  attendre d'être mort pour affronter l'éternité.

PLEASE VOTRE ATTENTION POR FAVOR

À la demande de personne, je viens de sortir le résultat d'une année de travail acharné qui m'a donné le plaisir d'en souffrir. Il concentre en 280 pages une année du blog et permettra à mes innombrables lecteurs  de revoir mes idées courtes et mes pensées obscures. Il s'intitule finement "UN PEU DE TOUT" avec, en sous-titre, "1206 idées et pensées". 

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Quatrième de couverture

Si on n'avait pas les idées pour remplir le vide de l'esprit, on ne saurait que faire et on n'irait pas loin. Heureusement elles sont là, vont et viennent, guidées par le hasard, puisées dans le journal et alimentent la conversation et les fors intérieurs. Elles nous disent en peu de mots ce que l'on doit en penser. Les bavards en font des tonnes ou écrivent des romans. Moi, je les collectionne quand elles sont courtes et fortes. 

LES GENS

On peut diviser les gens en trois catégories correspondant à des niveaux de pensées et de comportements différents.

On a ceux qui vivent sans se poser de questions existentielles mais seulement les essentielles. Ils suivent le cursus normalisé, le courant principal, donnent les réponses standards avec ce qu'ils ont appris de la routine, de la coutume, de l'habitude, de l'expérience. Ils sont d'accord avec ce qu'ils entendent, voient, lisent, optent pour les idées du moment, le vu à la télévision, la mode, la publicité rédactionnelle. Ils font la foule qui pleure de joie quand leur idole du moment marque un but, celle qui applaudit debout Madonna à Bercy, qui ovationne le pape qui défile dans son mobil home ou marche au pas cadencé derrière un drapeau noir, blanc ou rouge. Leur vie est un long fleuve tranquillisé bouleversé seulement par les remous de l'histoire. Ils en seront les auteurs, les témoins, les victimes inconséquentes. Ils sont la cohorte innombrable des dominés. 

Elle en compte d'autres qui leur sont totalement étrangers et pourtant prisonniers et asservis encore davantage. Au début ils ont l'esprit disponible, ouvert, accueillant. Ils prêtent une oreille attentive à ce qui leur apparaît comme une réflexion profonde issue d'une idéologie sérieuse certifiée par des penseurs reconnus et qui donne une réponse ou solutionne un problème. Ces gens-là grossissent les rangs des partis, des églises, aiment les discours, les sermons. Ils perdent leur liberté de penser, d'agir mais l'obéissance leur assure une tranquillité qui vaut tous les sacrifices. Ils délèguent leur vie à ceux dont ils ont fait leurs maîtres. Elle les investit d'une clairvoyance, d'une sagesse, d'une intelligence, d'une connaissance dont ils se croient dépourvus par un complexe d'infériorité qui relève de la psychiatrie. Il est alors facile à ceux qui, au contraire, ont un ego surdimensionné, un orgueil démesuré, tous les traits de la personnalité paranoïaque, de leur faire croire ce qu'ils veulent. Ces chefs de parti ou d'église sont les dominants. 

La troisième catégorie inquiète car contredit les précédentes. Elle refuse par principe tout ce que les autres acceptent de façon naturelle. Elle ne suit pas la ligne directrice et refuse la conduite des dominants. Cette frange indocile a conscience d'exister non pour exécuter un programme dicté mais suivre une pensée capable de critiquer ce qu'il est, dit, pense et de soumettre les autres à la même expertise. Il juge selon ses propres normes ce qui est beau et laid, bon ou mal, vrai ou faux. Ils ne demandent à personne de penser, de décider à leur place. Autonomes, ils analysent, jugent, jaugent, décident et agissent en fonction de leur propre avis.

Si le grain de raisin remplaçait le grain de blé de l'épis, le pain aurait le goût du vin.

Ceux qui, aujourd'hui, arrivent en enfer, ne sont pas dépaysés.

Quand le vers est dans le fruit, il n'en reste bientôt rien.

LES DEUX TYPES DE BIOGRAPHIE

Une biographie autorisée décrit avec empathie un être héroïque, résistant, résilient. Le récit édifiant ne retient pas les crimes et délits mais collectionne les faits d'armes exemplaires, les décisions difficiles, les réalisations remarquables, les coups du sort surmontés. Lui dont la carrière n'est qu'une suite d'escroqueries, d'entourlouppes, de mensonges, de méfaits, de vols, qui signe tous les articles du code pénal apparait, in fine, comme un père-la-vertu, le Montaigne des temps modernes, l'honnête homme en jean, un parangon de sagesse, de modestie, d'humilité, un saint Jean matiné de saint Pierre et qui rendrait le bon Dieu jaloux.

La biographie non autorisée, commandée par son ennemi numéro 1  déchaine dès avant son apparition en librairie l'ire de l'intéréssé, la demande de son avocat d'interdiction de publication ou le caviardage  de plusieurs chapitres ou la  mise au pilon des livres déjà imprimés en plus de dommages et intérêt pour menteries calomnieuses. Cette biographie officieuse relate en effet la face vicieuse du  superman, décrit sa montée en puissance depuis les bas-fonds, l'installation programmée de la légende, sa construction, la mise au point des faux témoignages, l'apprentissage de l'éloquence, de la simplicité, de la sympathie, de la gestuelle et son arrivée au fait de la gloire, de la fortune, de la renommée à force de compromissions, de marchandages, de promesses, de chantage, de coups bas, de menaces, de calomnies. La partie immergée de l'iceberg n'est pas mentionnée faute de témoins ayant survécu assez longtemps.

Le sommeil fait tomber dans un espace-temps de rêve.

 Ce qu'il y a de triste dans les bonnes idées des philosophies, des théories, des religions, c'est qu'elles ne réussissent jamais à concrétiser dans la pratique que leur écume. La partie dure, consubstantielle, essentielle n'est jamais mise en musique. Elle reste un rêve, une utopie, un produit de l'imagination. Elle se heurte au mur infranchissable de l'hypocrisie, de l'orgueil, de l'égoisme, de la médiocrité, de la bêtise de l'homme.

Les idées les plus belles ont toujours avortées et ont finies souillées, étranglées, dénaturées. Le christianisme qui prône la charité, la pauvreté, l'humilité a dégénéré au point de construire des basiliques, de faire la guerre aux protestants,  d'avoir des messeigneurs qui habitent des palais épiscopaux. Les communistes qui rêvaient d'établir le paradis sur la terre ont inventé la terreur tchékiste, le goulag et fabriqué les morts  par dizaines de millions. Le politiquement correct, la bien-pensance secrètent l'intolérance, l'exclusion, la censure. 

Toutes les inventions, les progrès, les avancées sont détournées, transformées et les éoliennes défigurent les paysages, la luttes des classes est remplacées par celle des sexes, la liberté religieuse n'empêche pas les guerres de religion, des médicaments deviennent des drogues, l'énergie de l'atome donne la bombe atomique etc.

La soif du mal qui altère l'homme est plus puissante que sa faim du bien.

La terre serait vivable, la paix règnerait avec l'harmonie et la concorde si l'homme était resté un animal doué de raison et que l'esprit humain n'avait pas pris l'idée religieuse, un  rêve conçu par son  imagination pour une réalité. Elle lui a fait croire qu'il était le maître de son univers qui aurait été mis à sa disposition  pour son bon plaisir par une  entité infinie et éternelle pourvue de tous les pouvoirs connus et inconnus. Cette prétention insensée a fait de lui un fou à lier et a contaminé même ceux qui pensent le contraire. Ils se conduisent de façon toute aussi insane. Ensemble, unis dans l'absurdité, ils précipitent le monde qu'ils habitent dans le gouffre et l'horreur.

LE CONSEIL DU CYNIQUE AU FAIBLE ET AU MOU

 Pour battre le fort et le dur, soyez acide

 La  journée commence par un acte héroïque: le lever et se clôt sur un acte hédonique: le coucher.

DE TOUT UN PEU

 Quand on se réveille, on revient d'un état second.

***

On passe plus de temps à s'endormir qu'à se réveiller.

Avoir et ne pas être, voilà la question.

Tout marche par deux, se cumule, s'accumule:

- le chagrin et la pitié,

- le regret et le remord,

- l'amertume et la rancune,

- le malheur et la malchance,

- la dette et la faillite,

- la guerre et la peur,

- la maladie et la douleur,

Mais heureusement la mort permet d'en faire le deuil et apporte l'oubli et le néant.

LE CHANGEMENT EST POUR MAINTENANT

 On change en permanence de position, d'idée, d'activité, parfois  les trois à la fois.

UNE BONNE RAISON POUR NE PAS VIEILLIR

 La vieillesse est supportable quand la force physique décline au même rythme que la force mentale et qu'elles deviennent bonnes à rien. Elle est  insupportable quand le  corps a de moins en moins d'énergie , se fatigue pour un rien et que l'esprit reste tout feu tout flamme et pense mieux que jamais.

ESPRIT DE L'ESCALIER

 L'esprit de l'escalier donne à la pensée l'idée de gravir les échelons de l'échelle qui permet de grimper jusqu'à la hauteur où se trouve la solution du problème qui était au pied de l'escalier.

 L'humanité a colonisé la terre et l'a dénaturée en y introduisant la religion, fruit de son imagination et la pollution, produit de sa pullulation.

UN GRAND BOND EN ARRIÈRE POUR L'HUMANITÈ

 la parité tue l'équité.

 Le parachutisme est un sport qui n'est pas pour ceux qui n'ont pas de mémoire. Ils pourraient oublier d'ouvrir le parachute.

LE CYNIQUE N'A AUCUNE ILLUSION SUR LUI

 Comment ne pas se dégoûter d'être ce voyeur scotché devant son écran et se repaissant de voir des horreurs comme la guerre en directe ou la  poursuite dans les rues de Cleveland d'un kidnappeur par des cops qui l'abattront de mille balles après les sommations légales!!! C'est dur de s'apercevoir que l'on est un salaud  assez hypocrite pour s'en désoler sans pouvoir s'en empêcher.

JEUNE VIEUX

Jeune , on est du genre sauteur et tombeur: on saute du lit, dans le train,  de joie, on tombe les filles.  Le meilleur est à venir.

Vieux, on est  descendeur et chuteur: on descend du lit, du train, bien bas, on chute souvent. Le pire est devant.

 Ce qui rend la vie pénible, c'est que l'on est obligé de supporter sa médiocrité en plus de celle des autres.

ÇA, C'EST BEN VRAI

 On  ne devient pas président, pape, directeur, général, boulanger, charcutier, créateur de mode, de musique, de tableaux, de livres, de mots croisés, d'enfants, de films, de pièces pour assouvir une envie irresistible, un besoin impérieux, un désir incontrôlable, une vocation d'Abraham mais parce que l'on en a les moyens et que l'on s'en croit capable.

LES FOIS

Les premières fois sont des souvenirs lointains, brumeux, teintés de nostalgie, de poésie. Ce fut une découverte, une surprise, une déception, un émerveillement. Elles appartiennent à notre histoire secrète.

Les dernières fois sont récentes, actuelles, encore présentes, très claires, pleines de réalisme. Elles déçoivent, découragent. On aurait aimé s'en passer. Il n'y a que l'ultime, un soupir, qui ne laissera aucun souvenir.

 Il faut attendre d'être réduit en poussière pour être partout en même temps.

Les prophètes de malheur, les pessimistes professionnels, les apôtres de la décadences, les Cassandre assermentés, les pisse-froids patentés, oublient, pour leur plaisir, que le futur ne pourra pas être pire que le passé.

LA LUNE FAIT DE L'OMBRE AU SOLEIL

 La nuit, je rêve. Le jour est un cauchemar ambulant avec tous mes rhumatismes.

 La faim et la soif sont des appels au secours.

 L'avenir se conjugue au futur. Les raisons données par certains sont mauvaises. Ils disent que c'est parce qu'il a peur du présent qui l'attend, qu'il n'est pas pressé, qu'il se prépare. Moi, je sais pourquoi: il ne connaît pas le temps qu'il est.

ÇA C'EST BEN VRAI

 On prend souvent les bonnes décisions quand il est trop tard .

LE PARADOXE

Le vide donne le vertige et révulse quand il est sous nos pieds. Il nous rassure et nous attire quand il est sur nos têtes.

UN MODÈLE DE LETTRE OFFERT PAR LE CYNIQUE

Si vous avez une relation  dont l'envergure, l'entregent, le pouvoir peuvent servir votre cause et donner le coup de pouce qui vous manque, vous avez intérêt à lui montrer votre admiration. Habitué à être courtisé, il n'y verra aucune flatterie mais simplement la reconnaissance de vertus dont il se glorifie sans se vanter à haute voix, la modestie étant l'une d'elles. Je vous ai préparé une petite bafouille au cas où vous voudriez entrer dans ses grâces et obtenir la juste récompense de votre mérite.

Cher monsieur

La profondeur de votre réflexion, la hauteur de votre point de vision donnent à votre personnalité une dimension qui fait de vous une exception. Vos vertus intrinsèques doublent des qualités acquises grâce à une intelligence supérieure. Elles font l'admiration respectueuse de vos amis, relations et connaissances. Votre modestie native, votre retenue maitrisée, un self-control parfait opèrent un contrôle absolu de vos émotions et vos colères n'explosent jamais. Plus encore, vous savez créer une atmosphère de connivence, de sympathie, de chaleur qui apporte le bonheur et guérit le dépressif. Vous êtes un parangon, la vertu personnifiée, l'exception. 

Avec mes sentiments respectueux

CONSEIL UTILE À UN ANXIEUX

Ne vous inquiétez pas des choses que vous ne connaissez pas, continuez de les ignorer.

UN DANGER ÉVITABLE

Ce qui rend la politique si dangereuse, c'est qu'elle est monopolisée par des individus dotés de deux vices complémentaires très appréciés de leurs électeurs qui ont les mêmes mais latents: ils sont menteurs et idiots car, de bonne foi, ils croient les mensonges, les uns quand ils les disent, les autres quand ils les entendent. La religion et les croyants partagent le même privilège. Tous gobent avec avidité les mensonges qu'ils reçoivent comme des friandises. Elle leur apportent un plaisir le temps qu'ils galopent après cette chimère qui, malheur pour eux, ne se laisse jamais rattraper.

J'ai eu la chance de n'avoir jamais eu de malchance et la malchance de n'avoir jamais eu de chance. Je suis ce qu'on appelle un malgré rien.

ON N'ARRÊTE PLUS LE PROGRÈS

Impossible a été rétrogradé au rang de difficile mais possible depuis que l'avancée des sciences et des techniques a élargi le champ des possibilités à l'infini.

DE TOUT BEAUCOUP

 L'hostilité patente donne à la paix un air de guerre latente.

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NON est moins couteux que OUI.

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Tôt ou tard, oui et non sont des onomatopées qui se suffisent. On n'a pas besoin d'en dire plus.

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Après la mort, on rejoint ceux qui n'ont pas existé et connu leur malheur.

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Le temps et moi, on ne s'est jamais quittés jusqu'au dernier moment. Lequel des deux a décidé de sa date?

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La vie est formidable pour ceux qui en font un feu d'artifice et un pétard mouillé pour les autres.

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Le temps est un piège qui nous retient prisonnier. La mort est le prix à payer pour en être libéré.

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Si on connaissait le sens caché des mots, on se méfierait de ce que l'on dit.

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Les carabins devraient commencer par des études vétérinaires, l'homme n'étant qu'un animal comme les autres.

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Logique, j'aime ce que je fais et ne fais pas ce que je n'aime pas.

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Pour apercevoir le temps, il faut regarder quand il passe. Une exclusivité des vieux.

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Il faut savoir ce que l'on ne veut pas pour s'obliger à ne pas le faire.

UN RÊVE

Les planètes que l'on connait auraient des raisons d'être jalouses de notre terre si elles en connaissaient les beautés. Ronde comme elles, elle a en plus un ciel bleu avec un air respirable, une pesanteur raisonnable, des monts neigeux, des vaux verdoyants, des forêts impénétrables, des plaines immenses, une nature sauvage peuplée d'une faune  aux formes variée, d'une flore  pleine de couleurs. Elle est baignée par des mers profondes, parsemée de lacs et d'étangs poissonneux. La vie y serait belle, paisible, édénique,  si ce beau fruit n'était pas  parasitée par un vers toxique, une  espèce saprophyte, endémique, au cycle de vie pathologique   qui pollue le paradis depuis son inoculation dans le milieu. Après avoir inventée le feu, la roue, la poudre, la religion, la politique, la guerre, les mathématique et répandue la terreur et la désolation, la voilà qui veut s'exporter dans les étoiles  et répandre ailleurs ses horreurs, sa férocité, sa malfaisance. Espérons que les extraterrestres existent et qu'ils sauront s'en débarrasser avant qu'elle ne leur fasse un coup de Jarnac comme elle en a le secret. C'est la terre qui serait contente.  

SI

Si les religions ne faisaient pas de l'homme l'esclave d'un dieu sourd, muet, aveugle, invisible et inexistant, il serait un animal raisonnable, à l'écoute du monde où il vit. La terre suffirait à son bonheur. Elle serait restée un lieu aimable, pacifique, économe, responsable, soumise comme à son origine  aux seuls caprices du temps, aux mouvements des marées, au cycle des saisons, à la course du soleil, au hasard, à la chance.

PITCH DE MA BIOPIC

Dès ma naissance, j'ai compris que j'étais mal barré. Quand j'ai ouvert les yeux, je n'ai rien vu: panne d'électricité ou eclipse du soleil? La lumière revenue, je ne fus pas ébloui, j'étais coincé derrière les barreaux d'un berceau. Ce fut le début d'une vie passée en prison. D'abord dans une maison de type carcéral avec interdiction de sortir en dehors des heures ouvrables, puis mise en garde à vue dans un  pensionnat gardé par des soutanes noires sentant le renfermé. Ensuite ce fut l'encasernement. Je désertais en faisant le mur après avoir embrassé une religion réformée et me retrouvais piégé dans un hôpital rempli de malades que l'on soignait pour les empêcher de mourir tranquillement. Cette détention préventive s'acheva par une liberté provisoire  à la maison avec obligation d'exercer le temps nécessaire pour purger le reliquat  de la peine qui n'avait pas été amnistiée le 14 juillet par la grâce présidentielle, le président ayant été mis en quarantaine pour avoir dilapidé les ors de la République.

Cela dura aussi longtemps que j'eus la force de me lever et de résister à l'envie de me coucher. Mis à la retraite d'office pour service non rendu, j'attends l'instant de la délivrance avec la mise au tombeau pour espérer retrouver le bon jeune temps d'avant la naissance et profiter d'une éternité bien gagnée.

La joie de vivre ne bat le mal de vivre que chez l'optimiste, le pessimiste n'a pas cette chance.

La mort est au début du compte à rebours.

La santé nuit à la maladie.

Le muet mais aussi le bègue sont mal placés pour dire ce qu'ils ont à dire.

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Le bon à rien a une bonne excuse pour ne rien faire.

LE CYNIQUE SE DÉÇOIT

Si j'avais de la suite dans les idées, le courage de mes opinions, la force de mes convictions, de l'ardeur au travail, la fureur de vaincre, la joie de vivre, de la volonté dans l'ambition, je serais quelqu'un d'autre ou moi en mieux.

Il n'y a que ceux qui ne regardent pas où ils mettent les pieds qui croient que le ciel est habité.

UNE MINUTE DE SILENCE SVP

Ayons une pensée émue, recueillons-nous un instant  pour les malheureuses et les malheureux qui, à l'aube du10 avril 2022, se voyaient au sommet de l'affiche, en haut de l'échelle, sur le trône présidentiel et, à 20 heures, le même jour, ont vu  leurs espoirs douchés, leurs efforts trahis, leurs rêves s'évanouir, leurs ennemis s'esclaffer. La chute est brutale, le réveil douloureux, la désillusion cruelle. Ils doivent se reconstruire, rembourser leurs dettes, trouver une autre raison de vivre, un métier aussi lucratif. S'ils le veulent, je serais leur consolateur à l'âme charitable avec un œil compatissant qui leur prêtera une oreille attentive et leur fera oublier leur malheur.

Les gens extraordinaires se font remarquer par leur façon de penser, d'agir et d'être qui contraste avec la banalité de celle des gens ordinaires.

MON CHOIX ÉCLAIRÉ

La discussion qui rassemble une assemblée autour d'un sujet s'achève souvent par une dispersion dans la contestation, le brouhaha, les insultes, les horions, l'appel à Police-secours, le recours à SOS-Médecins, au services de urgences, à des opérations en salle, à des avis de décès, à des éloges funèbres devant des urnes funéraires.

Vous comprenez pourquoi je fuis les assemblées générales et me réfugie dans la méditation.

MÉDIRE OU APPLAUDIR

Il est facile de médire de la vie, elle nous en donne les moyens, pourquoi s'en priver puisque cela fait plaisir à ceux qui en manque. Moi, j'ai une valise aussi pleine que celle des autres. Je n'ai pas été privé de désillusions, de gros échecs, d'erreurs impardonnables, de grandes douleurs viscérales et traîne un lot de souvenirs difficiles à supporter. Est-ce que tout cela, et ça fait un paquet, est compensé par le bon, le beau et le bien qui, de temps en temps, ont apporté du baume, du miel, du soleil. Points d'interrogation ??? 

ÇA, C'EST BEN VRAI

Si la justice existait, la terre ne serait pas assez grande pour enfermer tous les malfaiteurs et les malfaisants et il n'y aurait pas un seul gardien en liberté pour les garder!!!!!

DE TOUT UN PEU

Se détromper est plus difficile que se tromper.

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 Les regrets font revivre une mauvaise passe du passé.

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Pardonner est plus difficile que donner.

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 Si le bruit n'était pas suivi de silence, on ne s'entendrait pas.

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Les mauvais souvenirs sont une punition venue du passé.

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C'est parce que ce que l'on ne dit pas serait trop parlant que l'on se tait.

UNE PRÉDICTION DE MUSK

Je porte la poisse: je date d'avant la dernière grande guerre mondiale et je sens que ma disparition préfigurera la prochaine grande totale terminale!!!

PS: ne craignez rien, ce n'était qu'une mauvaise plaisanterie, une idée qui m'amuse.  Rien n'arrivera à vos chérubins. L'avenir s'annonce radieux, c'est Elon qui l'assurera sur Mars et il ne se trompe jamais...

PLAIGNEZ-MOI

Si un ennemi inconnu ne sabotait pas continument mon activité débordante, je serais très occupé mais il met mon tracteur en panne, court-circuite mon installation électrique, cache mes instruments de travail, crève la roue de secours de ma future voiture électrique, me fait commencer un chantier au dessus de mes forces amoindries par une sciatique paralysante, une sinusite fronto-ethmoïdite aigue et une gastro-entérite chronique. J'aurais pu terminer mes chantiers en cours, débuter le prochain de la liste interminable en souffrance si je le connaissais et pouvais le dénoncer sous couvert de l'anonymat aux autorités responsables par leur incurie incompétente de la situation déplorable dans laquelle je me noie au milieu de l'indifférence générale.

FAITES QUELQUE CHOSE, PLEASE

 L'homme est une catastrophe. Il détruit tout:

- il parle et dit des gros mots,

- il inspire de l'oxygène et rejette du CO2 à effet de serre,

- il voit un joli gâteau, le dévore et exonère des selles merdiques,

- il écrit un journal et publie un torchon,

- il était un Appolon et devient un gâteux incontinent,

-e lle était une belle et gentille poupée, la voila une horrible harpie,

- je voulais vous offrir un poème, je ponds une horreur...

Qui aura pitié et nous débarrassera de nous ?????

DE TOUT UN PEU

Pour ne pas ramer, mettre les voiles.

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Tout est beaucoup trop pour celui qui n'a besoin que de rien.

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Pour rajeunir, il suffit de se recroqueviller et prendre une position fœtale.

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Si le bon Dieu m'écoutait, il saurait quoi faire.

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Il suffit de se laisser aller pour arriver quelque part.

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Le guide doit avoir  un sixième sens, celui de l'orientation.

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Hier, on mangeait à sa faim; aujourd'hui, manger est une fin.

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Ce qui empêche de dormir ce n'est pas le manque de sommeil mais l'excés d'éveil.

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Pour tomber dans le sommeil, arrêtez de vous cramponner à vos pensées et laissez-vous emporter par vos rêves.

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Faites attention à ce que vous ne dites pas, la rétention d'informations est un délit.

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La force du mal est de savoir profiter de la faiblesse du bien.

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Sans besoin, tout ou rien, c'est pareil.

ON EST PRÉVENU

L'individu le plus dangereux ne se cache pas chez les autres, il est tapi chez nous, en nous. Il faut nous en méfier car il est prêt à nous faire jouer aux cartes, à la roulette russe,  sauter dans le vide, ascensionner l'Himalaya, jurer, à picoler, s'engager dans la légion, voter pour le mieux disant, ne rien faire de notre main droite, s'endormir au volant, perdre un temps précieux en faisant rien etc... Mais c'est nous qui voyons!

LE MONDE A TOURNÉ

Hier et pendant des siècles, l'Europe s'est crue le centre de la civilisation du monde. Cette prétention tenait simplement à son ignorance de celles de la Chine, de l'Inde et des autres que je ne connais pas. Aujourd'hui, sa grandeur est la même mais sa position a changé, elle est à la périphérie. 

UNE RENCONTRE PEU RÉJOUISSANTE

Si le vieux que l'on est devenu rencontrait le jeune qu'il a été, il pourrait lui en raconter quelques belles et beaucoup de laides.