Après ubuesque, grotesque, burlesque, un nouvel adjectif est en train de percer et d'enrichir la langue française: macronnesque.

SON TRUC

 Quand il ne sait plus quoi faire, qu'il est dans une impasse, face à des problèmes insolubles, notre président a une solution: il parle.

 Ne pas se faire d'illusions, c'est bien. Ne pas en avoir, c'est bien aussi.

L'HEURE DE LA REVANCHE

 Mourir pose moins de problèmes à un pauvre qu'à un riche. Il part comme il est arrivé et ne laisse rien derrière. Le riche doit lui faire le deuil de ses avoirs (châteaux,  bateaux, chevaux, or, comptes en banque) et de son pouvoir ( armée de domestiques, courtisans, médias, politiciens aux ordres). On comprend la rage des hommes et des femmes les plus riches du monde sur leur lit de mort.

VLADIMIR VOLKOFF

 Distraire en instruisant, parler avec grâce plusieurs langues, croire aux lendemains en désespérant du présent, garder les yeux ouverts sur ses illusions, voici ce qu'est Vladimir Volkoff, un russe blanc plus français que monsieur Dupond, un officier français qui sous Napoléon eut été général,  un infiltré  outre-Atlantique pour se renseigner en éduquant, le plus grand écrivain français à n'avoir pas été pas académicien, un auteur fécond, un esprit encyclopédique,  un connaisseur du dessous des cartes aussi habile qu'un champion du close-up. Il a gardé une fidélité à la France qui ne lui en pas été reconnaissante, ne l'a pas élevé à la hauteur d'un Kessel et Romain Gary, des russes comme lui ayant choisi notre patrie. Il en a pourtant  la hauteur, le talent, le génie. Lisez-le, il vous en restera quelque chose. 

 La profondeur d'une flaque n'est pas dans son épaisseur mais dans le reflet.

 On sépare les morts des vivants en les enterrant ou en les brulant, non pour des questions d'hygiène mais pour se débarrasser de témoins gênant qui nous plomberaient le moral en nous montrant comment on va devenir.

 Il est plus facile de lire l'anglais que le parler car leurs mots n'ont pas d'accent.

En France, ceux qui doivent leur succès et la richesse à la réussite de leur projet sont obligés de partir pour pouvoir en profiter ailleurs car ils sont victimes de la jalousie de ceux que l'insuccès et l'échec ou l'absence de projet ne feront jamais riches.  Ils font payer le prix de leur différence en prenant l'argent qu'ils n'ont pas su gagner à ceux qui doués de volonté, de courage, d'imagination, d'intelligence, ont su. C'est petit, mesquin, idiot, tout leur portrait.

LA TOTALE

 Ils ont raison d'avoir des sueurs froides, de serrer les fesses, de claquer des dents, les professionnels dont les métiers vont disparaître du fait de l'IA. Je n'en fait pas la liste car elle est trop longue. Mais ce qui leur est encore plus insupportable c'est que personne ne s'en apercevra,  preuve de leur inutilité.

BEURK

Vomir, cracher, pisser, déféquer, pleurer, suer sont les moyens très efficaces qu'ont nos viscères d'éliminer leurs mauvaises humeurs et de ne pas se laisser empoisonner de l'intérieur. Il faut forcer le cerveau à avoir la même hygiène pour vidanger sa mauvaise humeur. Pour ce faire, nous disposons des jurons, des injures, des blasphèmes, des imprécations, de la colère, des cris, des hurlements et de tout ce qui peut nous soulager et nous faire retrouver notre bonne humeur.

Le temps libre a un problème. Il ne sait pas quoi faire de ses heures. Il a tendance à les perdre.

15 PARTOUT

La satisfaction du gagnant n'a d'égal que la déception du perdant.

Le spectacle du monde est indigne de la scène sur lequel il se joue.

LE BIEN ET LE MAL

Pour bien faire, il faut de l'habilité, de la constance, de la volonté, de l'imagination, de la discipline, de l'intelligence, de la patience. Mal faire est à la portée d'un imbécile, d'un feignant, d'un velléitaire, d'un impatient, d'un maladroit, de lui, d'elle.

On ne fait pas des confitures avec les fruits de mer.

Pour un centenaire, un octogénaire est un jeune con.

LA DEVINETTE

Pourquoi il y a davantage de gens en liberté qu'en prison ?

Parce que la justice est aveugle.

C'est parce que tous les goûts sont dans la nature qu'ils n'en reste plus à la maison.

UN REMÈDE AU MAL

Quand j'ai un coup de pompe, une baisse de régime, un début de crampe, une perte d'intérêt, un manque d'attention, j'attends que cela passe en ne faisant rien d'autre que de me coucher pour ne pas aggraver les dégâts en faisant du zèle comme d'avaler un verre d'eau ou de me demander si ça va bientôt finir. 

ÇA, C'EST BEN VRAI

Il n'y a pas de raison pour que les gens sans intérêt en aient pour vous puisqu'ils n'en n'ont pas pour eux. Et où en trouveraient-ils? Pas chez vous, pas chez moi puisque nous n'en éprouvons  aucun pour eux?

LA PARALYSIE GÉNÉRALE DE DERNIÈRE GÉNÉRATION

Ce n'est pas l'ancienne, celle due au tréponème pallidum qui détruit le cerveau et conduisit à la folie Maupassant, Baudelaire et tant d'autres mais l'actuelle, une nouvelle, la dernière qui empêche de penser, d'avoir des idées, de décider, d'agir et explique que le monde élise des idiots, adore des idoles, applaudisse des imbéciles, adhère à des sectes, croie aux pères Noël, fasse le contraire de ce qu'il dit, change de sexe, de genre, de métier, de famille, de pays sans savoir où il va. Latente avant d'être patente, elle a progressé comme une épidémie virale qui devient pandémique avant d'être endémique. La pénicilline est inefficace et c'est regrettable car elle était venue à bout du pallidum. Elle détruit l'intelligence et avec elle la curiosité, l'esprit critique, le bon sens. La confusion, la déraison, le fanatisme, la bêtise prennent le relais et la folie s'installe, prospère et finira par tout envahir si la montée des eaux et de la température avec l'avancée des feux ne la devance et l'éradique avec tout le reste... 

Ô RAGE Ô DÉSESPOIR

Force est de reconnaître qu'un banal propos tenu en anglais prend une dimension shakespearienne et que la langue de Molière n'a pas cette noblesse.

DE TOUT UN PEU

Son sens du repos rend le paresseux inapte au travail.

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Tout ne peut se comparer à rien, la différence est trop grande.

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Le bénéfice du doute donne à l'innocent un double avantage sur le coupable.

POURQUOI J'Y SUIS ET Y RESTE

Si ailleurs ne rimait pas avec inconnu, fatigue, danger, peur, accidents, déception, je ne resterai pas où je suis au calme, en sécurité, derrière une clôture de barbelés, doublée de grilles en acier trempé, entouré d'une meute de chiens-policiers, des bergers allemands croisés avec des tigres du Bengale et des loups de Sibérie. Je me promène tranquillement dans mon pré carré armé jusqu'aux dents d'une batterie de cuisine et de missiles de croisière sol-sol de dernière génération. Pour m'empêcher de m'évader, je me rappelle le temps que je passais à m'ennuyer à Bora-Bora, à San Francisco, à Veracruz, à Acapulco et ailleurs. 

Ce qu'il y a de mal avec les gens qui déçoivent toujours, c'est que l'on est jamais agréablement surpris.

L'agrément que l'on prend à plaire à ceux que l'on aime bien ne peut se comparer à l'immense plaisir que donne l'occasion de déplaire aux gens que l'on n'aime pas.

Ceux qui rêvent d'aller au ciel ne voient pas qu'ils habiteraient un paradis si eux et leurs semblables n'en avaient pas fait un enfer.

LA DISCIPLINE DE VIE DU CYNIQUE

De la même façon qu'il faut varier son alimentation et mélanger protides, glucides, lipides dans les bonnes proportions, ne pas oublier d'ajouter les vitamines, les sels minéraux les oligo-éléments et de boire de l'eau en quantité suffisante, il faut afficher des idées positives, alterner le repos et l'effort, l'éveil et le sommeil. La difficulté principale est de maintenir un équilibre idéal entre le yin et le yang, le plus et le moins, l'être et l'avoir. On y arrive facilement quand on a rien d'autre à faire. 

DEMAIN L'IA

Le sentiment d'impuissance, d'inadéquation, d'inertie, de paralysie qui prévaut actuellement dans la société française face à l'action gouvernementale a rarement atteint ce degré même pendant la présidence hollandaise. On assiste au naufrage de la jeunesse incarnée au sommet de l'État et cela fait peur. Dans un autre pays et pas le moindre, ils sont aux prises avec celui de la vieillesse et ils ont des sueurs froides. Vivement demain que l'IA remplace ces jeunes guignols et les vieux débris, prenne les rênes du pouvoir et nous sorte de cet enfer.

MES MUSCLES

Mes muscles ne paraissent pas aimer les séances de musculation auxquelles je les soumets pour mon bien. Ils se plaignent de courbatures, font des crampes, des tendinites et tout ce qu'ils peuvent pour me faire souffrir. J'ai compris qu'ils voulaient me décourager et m'empêcher de ressembler à Frank Medrano, au major Gérald de la légion et à Brad Pitt. Je ne céderai pas, je les aurai à l'usure, leur prépare de belles surprises et pour commencer, demain, un marathon.

Tout ce qui nous différencie des autres: couleur de la pupille, longueur du fémur, poids du foie et de la rate, marque du dentifrice, adresse e-mail, pointure, idées en attente, lettres à écrire, opinion sur l'état de l'union européenne, nous en sépare mais n'a aucune importance tant qu'on ne les connaît pas.

Quand la patience dépasse ses limites, elle dégénère en impatience et devient incontrôlable. Le pire est vite débordé.

Pour mesurer sa chance, il faut la comparer à celle de ceux qui n'en n'ont pas.

DE TOUT UN PEU

Pour bien connaître les gens que l'on croise dans la vie, il faudrait éliminer ceux que l'on croise dans la rue.

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Il est plus facile de convaincre quelqu'un qu'il a raison que le contraire.

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Le risque quand il en prend a des doutes. Cela ne l'empêche. Saluons son courage.

Pour être heureux et ne pas voir la misère du monde, ne pas entendre les pleurs et les gémissements, ne pas sentir la puanteur, il faut être aveugle, sourd, insensible ou se cacher dans un couvent, se réfugier dans une forteresse, vivre sur une île déserte ou au milieu du désert. Mais le bonheur même à ce prix n'est pas garanti et le bienheureux aura du mal à éviter  une crise de goutte, de coliques néphrétiques, hépatiques,  un cancer colorectal ou du pancréas et encore plus difficilement l'ennui,  la perte de ses illusions, de sa foi. Pour échapper à tout ce  mal, il n'y a qu'une solution, la dernière. 

LE BON FIL

Quand le fil de l'histoire est solide, on peut y accrocher une trame, une intrigue, des personnages, des péripéties. Ils tiennent, résistent et on arrive au bout content, sans avoir décroché.

La facilité est souvent le premier critère du choix, la difficulté étant un gros obstacle.

 Le langage corporel est très parlant et un coup de poing en dit plus que "non", un baiser plus qu'un "je t'aime", un bras d'honneur plus qu'une injure, la fuite exprime la peur mieux que "pitié, pitié" et, d'une façon générale, la mimique en dit plus long que les mots.

LE CYNISME ET SON SENS DE L'EMPHATHIE

La sympathie que j'éprouve pour ceux qui ne m'aiment pas est combattue par l'antipathie  qu'ils m'inspirent.

SI VOUS VOULEZ

croiser du monde, promenez-vous sur les Champs Elysées le 14 juillet; 

côtoyer des politiciens véreux, fréquentez les allées du pouvoir;

admirer de belles femmes, assistez à des défilés de haute couture;

voir un échantillon du monde de  la pègre, faites-vous visiteur de prison;

vous donner bonne conscience et aller au paradis, confessez-vous;

respirer un air du passé, visitez le château de Versailles;

savoir si vous n'avez pas le mal de l'altitude, tentez l'escalade de l'Everest;

connaître le sens des mots, achetez un dictionnaire;

mon avis, je vous répondrai qu'on n'est pas sorti de l'auberge.

LE LIVRE LE PLUS EXTRAORDINAIRE QUE J'AI JAMAIS LU

C'est celui que Jean Yanne (1933-2003), un humoriste français célèbre, acteur, auteur de films, de sketchs pour la radio, la télé a écrit en 1977. Il le présentait chez Pivot, à Apostrophes, une émission littéraire de l'époque. Je l'ai découvert en surfant sur YouTube et en regardant une archive de l'INA. Seul Pivot l'avait lu et avait été impressionné. Jean Yanne expliquait simplement son sujet sans paraître particulièrement convaincu d'avoir donné l'œuvre du siècle. Les autres participants, a l'exception peut-être de Jean Dutourd n'avaient manifestement aucune idée de ce que racontait le livre. Disponible seulement en version numérique, le l'ai dévoré et je reste retourné par ce que j'ai lu. Ce livre est un OVNI qui cumule tous les genres au superlatif avec un condensé en mode concentré de science-fiction, de film d'horreur, de brûlot politique, de satire, de critique, de concours Lépine de l'horrifique, d'anticipation, de psychologie sociale entre autres. Son héros positif vit dans un monde dominé par la voiture et il en explore et en subit toutes les tares. Il en triomphe à notre grand soulagement. À aucun moment, l'inventivité, la verve, l'imagination, l'humour noir, l'optimisme, le pessimisme de Jean Yanne ne faiblit et la fin est un feu d'artifice. Attention, ce livre n'est pas pour tous. Même les âmes fortes doivent s'en méfier. Ma nuit a été terrible et mon sommeil démoli par  un rêve qui me poursuit encore. Je le garde pour moi pour ne pas vous émouvoir. Je devais vous prévenir.

Ce livre aurait mérité le prix Hugo, Jean Yanne aurait dû être élu à l'Académie à l'unanimité des clairvoyants et la patrie reconnaître son génie par un succès digne d'un prix Goncourt. Il n'en fut rien et personne, hormis Pivot, ne le remarqua, l'admira et mit son auteur à la grande hauteur qu'il méritait. Je répare cette injustice et vous invite à le découvrir si vous avez les nerfs solides.

LE CYNIQUE EST UN SURHOMME

Pour se sentir le maitre de la lumière, il suffit de jouer avec l'interrupteur et d'éteindre et d'allumer selon son bon plaisir du moment.

LES FORCES

Une force de la nature dotée d'un force herculéenne, d'une grande force de caractère, d'une forte volonté et d'une intelligence supérieure est désarmée devant la force des choses telles qu'une grosse pierre qui lui tombe sur la tête.

LE FOND ET LA FORME

À Tours et dans sa banlieue, il y a 48 centres où les gens vont dans l'espoir de perdre de la graisse et de rendre présentable leur chair avachie en la transformant en de gros biceps, de beaux pectoraux et des abdos en béton. Cette épidémie de lieux spécialisés dans la remise en état suit à la culotte la prolifération des lieux dédiés à la malbouffe et qui sont les antichambres de l'obésité, du diabète, de l'hypertension, de l'infarctus, du cancer. La société de consommation qui s'y précipite poussée par sa recherche de la belle forme croit compenser son imbécilité diététique en passant du temps à soulever du poids, à courir sur place et à faire des exercices en cadence sous la direction d'un professeur de la remise en état. Les hommes et les femmes qui y cultivent leur forme pensent ainsi conquérir en plus la santé, la beauté, la sagesse, la raison, le bonheur et l'admiration. Ils ne savent pas qu'aucun de ces attributs, qu'aucune de ces qualités ne figure dans le cahier des charges de ces officines et qu'ils n'y trouveront que des courbatures, des crampes, des déchirures, des élongations, de la sueur, du temps et de l'argent perdus. Pour obtenir ce qu'ils veulent, il leur suffirait d'ouvrir et lire un bon bouquin qui les ferait réfléchir, leur apprendrait à bien manger, les convaincrait que le fond est préférable à la forme. Demandez à ChatGPT de vous en donner la liste ou prenez  le chemin de Cébès ou soyez zen avec une bonne dose d'épicurisme, un grand verre de stoïcisme, beaucoup de relativisme, un peu de je-m'en-foutisme, un fond de cynisme, le tout enrobé de crème Chantilly.

Le sourd entend très bien ce qu'il dit. Ce n'est pas de sa faute si les autres ne savent pas lui parler avec la même clarté et qu'il est obligé de les faire se répéter.

Une relation que l'on cesse de fréquenter redevient rapidement l'inconnu qu'il était avant qu'on le rencontre.

DE TOUT UN PEU

Un compliment même  faux fait plaisir.

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On oublie facilement les gens que l'on ne connaît pas.

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L'à-propos a une pertinence que n'a pas le quiproquo.

C'est en perdant le sens de la démesure que les jeunes deviennent vieux.

UNE RÉVOLUTION EST EN MARCHE

L'IA, sujet à l'ordre du jour, va le devenir pour toujours. Elle fait peur à ses créateurs et autant à ceux qu'elle va remplacer. Le combat est perdu d'avance car il oppose les idiots que nous sommes à une machine dotée de toutes les qualités qui nous manquent. Mais, disent ceux qui ne sont pas d'accord, vous faites semblant d'ignorer le pouvoir que donne à l'homme son intelligence stimulée par l'imagination et qui lui a fait écrire l'Iliade et l'Odyssée, construire la Grande Muraille, peindre la Joconde, inventer la brouette et la bombe atomique et le reste que l'on voit au Palais de la découverte. Soyons sérieux, tout cela résulte du travail du temps,  de l'habileté à tenir un pinceau, un crayon, un marteau et rien de plus et n'efface pas des siècles de guerre, d'obscurantisme, de fanatisme avec l'invention des théologies, des idéologies, des philosophies qui ont donné naissance à des religions, des régimes, des  papes, des rois, des empereurs, des dictateurs pour le malheur de l'humanité.

L'IA va balayer ce fatras, ce bazar, ce bric-à-brac de bêtises car elle est lucide, objective, sans émotion, sans préjugés, sans sentiments, sans arrière-pensées, sans hésitations, sans excuses, sans pitié, sans illusions, sans reniements, sans faiblesse, sans anxiété, sans angoisse, sans peur, sans politesse, sans orgueil, sans hypocrisie. Elle regardera la réalité, appréciera l'état des lieux, fera un diagnostic, posera le traitement, l'imposera et passera à l'acte sans retard, sans délai de grâce, sans échappatoire.

Vous comprenez pourquoi l'IA crée la panique là où elle dérangera la routine, l'habitude, la coutume, la paresse, l'a peu près, c'est-à-dire partout. Prolétaires de tous les pays, l'IA arrive, c'est la marche terminale...

Il y a deux types de journal intime: celui du journaleux qui raconte le factuel de son quotidien au jour le jour et celui de celui qui collige ses pensées au fur et à mesure qu'il s'oblige à en avoir pour écrire quelque chose.

LA DERNIÈRE DE QUI VOUS SAVEZ

"Si 'j'avais le choix de décider ce à quoi je vais penser au lieu de disposer seulement des idées qui me passent par la tête, la teneur de ma conversation, l'élévation de ma pensée et la hauteur de mes vues auraient fait de l'ombre à messieurs Jancovici, F-O-G, Kœnig et à quelques académiciens que je ne nommerai pas", m'assène le cynique d'un air qui impressionnerait un régiment de légionnaires. 

Mes pieds me supportent avec une patience dont devraient s'inspirer ceux qui ne l'ont pas.

DE QUOI RÉFLÉCHIR

On a beaucoup déliré sur la puissance du battement de l'aile d'un papillon et de sa responsabilité sur le tremblement  de terre qui, à 20 000 kilomètres, a englouti un continent. Plus sérieux, nous soulignerons simplement le pouvoir de la goutte d'eau qui fait déborder le vase et de fil en aiguille provoque une inondation qui submergera un pays tout entier ou une petite déclaration de 3 lignes proclamant la guerre et qui va mettre la terre à feu et à sang jusqu'à l'extinction de toute vie en une minute chrono ou l'épouvante digne d'un film d'horreur créé par un léger crissement dans le silence d'une nuit blafarde sans lune éclairée seulement par la lumière tremblotante d'une bougie tenue par la main gauche d'un enfant sorti depuis six ans des entrailles de sa maman et qui vient d'écraser de son pied droit une coquille de noix, laissée sur le chemin par un écureuil étourdi pressé de rentrer dans son campement. Ces exemples pris au hasard montrent que, si presque rien peut engendrer de grandes choses, on doit se demander ce dont beaucoup et tout seraient capables s'ils en avaient l'occasion.  

LA RÈGLE DES TROIS

Par ordre d'utilité, de célébrité, de beauté, nous avons la règle de trois, la dynastie des Troisgros, les trois grâces et, hors concours, la sainte trinité, une entité en trois dimensions sourde, aveugle, muette et invisible. On lui pardonnerait tous ces défauts si, en plus de sa virtualité supposée, elle avait une utilité mathématique, une gloire basée sur des faits réels et un physique d'inspiration non saint sulpicienne qui ne fait rêver que les grenouilles de bénitier et les bonnes sœurs  élevées au couvent.

LE CYNIQUE NOUS EXPLIQUE LA RAISON DE SA BONNE CONSCIENCE ET DE SA TRANQUILITÉ D'ESPRIT

Si j'étais rancunier, j'aurais du mal à vivre avec moi et me pardonner toutes les avanies, toutes les erreurs, tous les mauvais coups dans lesquels mon imprudence, ma bêtise m'ont fourvoyé et auxquels j'ai réchappé dans le triste état que vous voyez. Mais mon amour-propre et ma bonté sont suffisamment développés pour me faire pardonner tous mes péchés capitaux. Ils m'ont appris à vivre avec, à les supporter en me convainquant que le mal a l'entière responsabilité de ce qu'il fait et qu'il n'y a pas de raison que ce soit la belle et bonne personne qui l'héberge qui en soit tenue responsable.  

Une bonne vieille ALD (affection de longue durée pour la SS) prépare mieux qu'un banal accident  à une belle mort.

Avant d'écrire ce que l'on entend dans la tête, on ne se pose pas de problème d'orthographe. Ce laxisme cérébral explique non seulement les erreurs typographiques mais les fautes de goût.

UN CONTRE-EXEMPLE EFFICACE

Si vous voulez être tranquille, vous débarrasser des importuns, ne pas être dérangé, ne faites pas comme moi qui suis accueillant, aimable, hospitalier, souriant, avec la porte toujours ouverte, le couvert mis, le lit fait dans la chambre prête, me confie, déprimé au stade du désespoir, un voisin désemparé  qui me demande du réconfort et un remède.

L'ASTUCE DU CYNIQUE POUR DEVENIR RICHE

En commençant par la fin, on saute les chapitres et on conclue rapidement. Le temps gagné peut être dépensé plus intelligemment à gagner de l'argent.

Ne pas trouver un sujet de conversation quand on n'a rien à dire oblige cependant à l'engager pour meubler le lourd silence qui serait trop parlant à force d'être pesant.

DE TOUT UN PEU

 Les gens qui marchent sur la tête ont une épine dans le pied.

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Plus on se rapproche d'une échéance désagréable, plus l'impatience diminue.

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L'avenir est rose pour ceux qui aiment les fortes chaleurs.

Celui qui se prétend tolérant est un prétentieux et un orgueilleux qui veut se faire passer pour un grand philosophe, un relativiste, un disciple de Platon et de Protagoras alors qu'il n'est qu'un indifférent, un insensible, un impuissant.

UNE VUE CLAIRE DE LA SITUATION

La perplexité est une expectative qui rend dubitatif devant les alternatives aléatoires proposées par ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent. Cette posture est devenue fréquente depuis que l'on est confronté à des situations contradictoires qui ne permettent pas d'avoir une position tranchée en raison des perspectives  opposées qui résultent des vues divergentes des donneurs d'ordre qui hésitent à prendre une décision. Qu'en pensez-vous et n'êtes-vous pas de mon avis?

À SE RAPPELER EN CAS DE CRAMPES NOCTURNES

Cette nuit, dans un rêve, j'avais une crampe dans le pied droit si douloureuse qu'elle m'a réveillé en sursaut, disparaissant du même coup. Donc, si  vous avez une crampe nocturne, vérifiez que vous ne rêvez pas avant d'essayer de la guérir par les moyens artisanaux habituels.  

Pour passer du décubitus à l'orthostatisme, il faut vaincre l'attraction de la pesanteur, surmonter l'inertie d'un corps au repos, combattre l'envie de rester au chaud, au calme et préférer faire des efforts démesurés pour tomber dans un monde hostile où explosent la fureur et le bruit, où sévit un temps glacial, où rugit un vent sibérien, où la mer est démontée et où la seule alternative pour ne pas se noyer est de monter dans un bateau démâté en train de sombrer. N'étant ni sadique ni maso, je préfère, moi, rester allongé, faire une grasse matinée qui me met à l'abri de ce que vous endurez debout, dehors.

ENCORE UN CONSEIL UTILE

Compte tenu de l'intensité votre vie sociale et de la fréquence de vos repas à l'extérieur, le "Manuel de survie dans les diners en ville" de messieurs Sven Ortoli et Michel Eltchaninoff vous sera secourable. Plein d'une érudition tendance philosophique, leur livre de repas du soir est plein d'humour, d'observations  et il eut été  dommage que vous n'en profitassiez point. Pour vous mettre en appétit et vous faire réfléchir:

- ne ratez pas "tout est chair" page 135

- Au premier chapitre "Connaissez-vous un bon ontologiste?" de la partie réservée aux fromages, il y a un syllogisme consacré au gruyère qui vaut le livre à lui seul: "Plus il y a de de gruyère, plus il y a de trous; plus il y a de trous, moins il y a de gruyère donc plus il y a de gruyère, moins il y a de gruyère." 

- Aux pages 79-80 on peut lire: "Carl Schmitt nous dit simplement que si le droit est dirigé par les notions de bien et et de mal, l'esthétique par celles de beau et de laid, la politique a ses notions directrice propres: il s'agit d'amis et d'ennemis. La politique est lutte ou alliance entre corps politiques, conflit ou entente mais elle n'a pas à être jugée à travers le prisme exclusif du droit et de la morale. Rendre son essence propre à la politique, c'est laisser un espoir à la reconstruction et à la la réconciliation. L'enchaînement aux jugements juridiques, oraux ou pire religieux, c'est risquer d'envenimer les conflits et accroître leur pouvoir destructeur...". Ceci provient de Carl Schmitt, un juriste allemand célèbre et extrait de "La notion de politique", Flammarion). Il n'est pas sûr que beaucoup de nos politiciens qui sont de pseudo-diplomates l'aient lu. Ce monsieur reste cependant peu fréquentable et sa carrière bénie par le régime nazi n'est pas un exemple de lucidité.

 Merci à ce petit livre utile pour alimenter la conversation. C'est le genre de cadeau à offrir à la maitresse de la maison qui vous a invitée pour bientôt.

Le bon film, le grand livre, le beau rêve est celui qui fait voir la vie en rose, oublier qui on est, devenir celui que l'on ne sera jamais le temps d'une séance, d'une lecture, d'une sieste.

La spécialisation dérive de la fonction . Elle conditionne l'aspect et la texture. C'est ainsi qu'un tank n'a pas l'aspect d'un Ferrari, qu'un percheron ne peut être confondu avec un pur sang arabe, qu'une reine de beauté ne ressemble pas  à un gorille, que le cœur n'a rien à voir avec une pompe de relevage d'une fosse septique, qu'une bougie et une lampe à incandescence n'ont pas la même utilisation et ainsi de suite: un chef étoilé et une cantinière, la nuit et le jour, la lune et le soleil, elle et lui etc...

DES PHÉNOMÈNES À CONNAÎTRE

Entre la naissance et sa cinquième année un humain double sa taille et entre 50 et 100 ans, il en  perd 5 à raison de 1 centimètre tous les 10 ans, en moyenne. Cette variation est indépendante dans cette dernière  longueur de la vie du poids qui, lui, peut aller dans les deux sens: maigreur ou obésité. Les kilos et les mètres  suivent alors  des voies non parallèles. Ce déséquilibre est statistique pour la taille et aléatoire pour le poids. Il semblerait cependant  que le surpoids en offrant davantage de prise à la pesanteur accentue le rapetissement.

LE FOND ET LA FORME

La forme de l'expression traduit le fond de la pensée.

4 exemples parmi 248:

- le boxeur trouve dans la boxe, sport spectaculaire, l'occasion de montrer sa force, son courage, le plaisir qu'il prend à donner et recevoir des coups (un aveu de sado-masochisme), son exhibitionnisme.

- le compositeur maitrise la langue des signes qu'il écrit sur une partition . Il en connait le vocabulaire, l'orthographe, la grammaire et la ponctuation. Ce qui, pour le non-musicien ressemble à une lettre écrite par Ramsès à Toutankhamon, transcrit ce qu'il entend dans sa tête qui a la particularité d'être une caisse de résonnance pleine de musique, un bruit mélodieux fait de sons harmonieux. 

- l'écrivain aligne les mots sur un support qui disent l'histoire qu'il développe dans sa tête. Il doit pour cela disposer d'un vocabulaire. Ce sont des mots pris dans un dictionnaire et assemblés selon des règles qui l'oblige à avoir une connaissance parfaite de la grammaire, de la syntaxe entre autres obligations. Il se débarrasse ainsi d'une obsession imposée par son imagination. Il fait travailler son cerveau pour en extraire un produit lisible avec un début prometteur et une fin cohérente. Le choix de l'écriture traduit un besoin de travail manuel et d'activité intellectuelle. Le premier n'a pas l'intensité de celui d'un bucheron, la recherche d'une fatigue physique extrême n'est donc pas sa priorité, Marcel Proust est un bon exemple, le métier peut s'exercer au fond d'un lit. Donc, au final, l'écrivain est un maniaque persécuté par une imagination et qui se délivre de ses obsessions parasites par  une opération d'extériorisation spirituelle à l'aide de sa main dominante quand il utilise une plume ou une mine .

- le peintre du dimanche est un amateur éclairé qui travaille les autres jours. La peinture n'est pas son métier ni une une passion mais une distraction qui emploie son  temps libre. Il doit savoir manier le pinceau, avoir une bonne perception des couleurs et ne pas craindre d'investir dans la toile et un chevalet. Elle lui permet de penser à autre chose en n'alignant pas de chiffres, en ne répondant pas au téléphone, en ne  jouant pas à la belote ou à la pétanque. Il aime les plaisirs solitaires, regarder ce qu'il voit et essayer de reproduire à sa façon sa vision. Sage, modeste, autodidacte, il ne recherche ni  gloire, ni  fortune. Il se suffit à lui-même et son bonheur est dans la toile.

 Parce que je n'aime pas tôt, je me couche et me lève tard.

OCCUPATION ET PRÉOCCUPATION

Les occupations dérivent des préoccupations qui sont tributaires du caractère. Notre liberté d'action est, de ce fait, encadrée et notre choix limité.

Démonstration:

- le paresseux ne peut ni ne veut se fatiguer. Il fuit donc le travail et le principe de précaution l'oblige, par souci de prévention, à aller se reposer.

- le travailleur ne supporte pas l'inaction. Il doit s'activer pour ne pas être malheureux en travaillant de ses mains ou du cerveau. Il aime se fatiguer.

- le religieux croît posséder une âme qui habite passagèrement son corps le temps d'une vie terrestre destinée à lui faire prendre conscience de ce qui l'attend quand il en sera débarrassé. Il se tient ce beau discours pour se conformer à ce que d'autres ont cru avant lui.

- le politicien a des idées sur la société et il en a fait une idéologie (une religion laïque). Elle lui fixe un cap et il suit une feuille de route pour l'atteindre tant qu'elle est carrossable. Elle aboutit généralement à un cul-de-sac qui lui fait changer de foi.

Pour davantage d'exemples, vous vous reportez à la typologie des métiers du même auteur parue en mars, avril 2013, en février 2015 et en mars et novembre 2022. 

 Je préfère le temps qu'il fait à celui qu'il pourrait être.

L'HOMME LE PLUS DANGEREUX QUE J'AI JAMAIS RENCONTRÉ

Il était tellement conflictuel, que, sous-secrétaire au tourisme dans n'importe quel gouvernement, il aurait réussi à déclencher la troisième guerre mondiale.

FRÉDÉRIC DUPONT, LE GÉNIE INCONNU

Je rendrai hommage en ce jour anniversaire de sa naissance à Frédéric Dupont, le plus glorieux inconnu des français en rappelant ces hauts faits. À cheval entre le XVI et le XVIIème, il  marqua la littérature de son temps en la libérant du carcan qu'imposait la tradition médiévale issue des copistes. Sa curiosité immense le fit s'intéresser à l'art de la poterie mésopotamienne, à la musique du haut Poitou, traduire les haïkus japonais et révéler la beauté de la dentelle de ce qui n'était pas encore la Biélorussie. Mais nous lui devons encore plus avec quelques poèmes qui annonçaient les Parnassiens et dont s'inspira Péguy. Les illustres  peintres qui lui étaient contemporains puisèrent dans ses romans pour composer des chefs d'œuvre qui brillent aux cimaises des plus grands musées du monde et je vous conseille d'aller admirer ceux qui resplendissent dans l'exposition temporaire de celui de Parçay les Pins. Frédéric Dupont ne fut pas seulement un écrivain, un poète, un explorateur de terres inconnues, il fut aussi un philosophe des obscurités bien avant Sigmund, un maître de l'athéisme avant Onfray, un humoriste plus engagé que Desproges, plus enragé que Dac. Démocrate et républicain avant l'heure, il milita pour les États-Unis d'Europe de la Sibérie à la Petite Bretagne. Infatigable, insatiable, inépuisable, il faut écouter ses comédies musicales qui font douter de l'originalité d'Offenbach et de Bernstein, comprendre sa théorie de l'évolution, déchiffrer ses équations qui annoncent la révolution quantique. Son intelligence surnaturelle a fait de lui un extra-terrestre et sa discrétion, sa modestie, sa timidité un génie inconnu. Il ne lui reste qu'à entrer dans la  conscience collective pour remplir à lui seul le Panthéon.

Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire, mais je transgresse et dis que si les bois finissent par faire du feu avec plus ou moins d'étincelles, de fumée et de chaleur, de la même façon, vous aurez toujours tort pour ceux qui vous haïssent et serez le meilleur pour ceux qui vous aiment bien. C'est inéluctable car mathématique comme 1 plus 1 font deux et génétique comme une chatte ne fait que des chatons.

ATTENTION

Méfiez-vous, ce n'est pas seulement ce que vous allez dire qui va être retenu contre vous, c'est aussi tout ce que vous n'allez pas dire.

LE BOUC-ÉMISSAIRE

Plus que l'homme providentiel, sauveur de la patrie en danger, que le champion toutes catégories, que le nec plus ultra, que le bienfaiteur de l'humanité, l'exemple à suivre, la société a besoin d'un bouc-émissaire. C'est un personnage clef, indispensable, irremplaçable, providentiel qui a sa place dans la vie politique, religieuse, sociale. Il cristallise toutes les oppositions, les haines, les opprobres puisqu'il est responsable, par définition, de tout ce qui ne marche pas. Sa responsabilité est entière, indiscutable et il ne s'en défend pas car il ne sait pas pourquoi et de quoi on l'accuse, son innocence étant sa seule défense incapable de s'opposer aux accusations étayées et circonstanciées établies par l'avocat de la partie civile. Il est l'unique responsable, par personne interposée, de la faillite, de la déroute, de l'échec.

Voyons comment les choses se passent en pratique à un niveau collectif. Monsieur de la Fontaine a fort bien décrit le processus dans sa fable "Les animaux malades de la peste" et crions aussi haro sur le baudet. Prenons un autre exemple au hasard, la France par exemple. Voila un pays qui n'a pas à se plaindre  de son climat, de sa position géographique, de son histoire qui a connu des bas mais aussi des hauts, d'une culture potable, d'une cuisine comestible, de vins buvables, d'une équipe de foot et de rugby qui a en général de bons résultats en coupe du monde. Elle a donc presque tout pour être heureuse et se sentir confortable et bien, non, elle déprime, se sent mal, se fait des reproches, broie du noir, désespère, a du vague à l'âme et j'en passe. Plutôt que se reprocher d'être irresponsable, inconsciente, paresseuse, elle se trouve plein de boucs-émissaires coupables de tous les maux qu'elles n'arrivent pas à supporter: on a :

- pour la droite, ce sont les immigrés et la gauche des socialistes,

- pour la gauche, ce sont les riches,  

- pour  les deux, c'est Macron,

- pour les femen, ce sont les hommes,

- pour la Licra, c'est Dieudonné et les antisémites,

- pour les écologistes, ce sont les automobiles à pétrole, le Roundup, 

- pour les intellectuels, c'est l'intelligence artificielle,

- pour le pape, c'est la curie,

- etc...

Le processus est le même dans le privé. Le bouc-émissaire sert de bête noire. C'est en fait une vraie ménagerie qui empêche d'être heureux, de réussir, de réussir aux examens, aux concours. Il y a les grands classiques: le petit dernier qui accapare l'amour de papa et maman, la méchante maitresse d'école qui n'est pas gentille, le prof de maths qui ne sait pas expliquer les théorèmes et les équations ou qui ne s'intéresse qu'aux surdoués de la classe, la montre qui retarde  et fait louper le rendez-vous, le point de côté ou la crampe dans le mollet qui a fait abandonner la course à pied etc...

Le bouc-émissaire doit sa popularité à sa fonction : il est l'excuse parfaite, dédouane,  et libère. Sa notoriété a décollé avec la psychanalyse qui en a fait un objet thérapeutique avec son avatar: le transfert. Il est une base des travaux de Girard, de Durkheim, de Lévy. Il régule la cohésion sociale, participe à la défense collective,  canalise les tensions, détourne l'attention. C'est à lui que nous imputons notre paresse, notre bêtise, nos échecs, notre incapacité à jouir de la vie, à en profiter, à sauter sur les bonnes occasions. Nous lui substituons l'arbitre, le prof, le grain de sable, le hasard, l'état, la pluie, le vent, les autres. Le bouc-émissaire a été inventé pour être le coupable parfait: inoffensif.

LA CONDITION DU BONHEUR SELON LE CYNIQUE

La lucidité est un handicap insurmontable et l'ennemi du bonheur. Elle oblige à voir la réalité dans toute son horreur, le monde et l'humanité tels qu'ils sont. Pour l'oblitérer et l'oublier, joignons l'utile à l'agréable en se dotant d'une cécité intelligente qui ne retiendra que les aspects plaisants de la vie, c'est-à-dire qui font plaisir à contempler et qui supprime les autres: les dépotoirs, les grandes surfaces, les éoliennes, les embouteillages, Las Vegas, le goulag,  une défaite des tricolores, un tremblement de terre, une éruption, une inondation, une canicule, le wokisme, les MacDo, le coca-cola etc.. Pour être comblé, ajoutons une surdité sélective qui empêche d'entendre les sermons, les discours, les mensonges, les injures, le rapp,   et tout ce qui perturbe la musique des petits oiseaux et le bruit de l'eau qui coule.

En résumé, pour être heureux il faut se rendre indifférent à tout ce qui rend malheureux. C'est une philosophie qui date de l'antiquité gréco-romaine et un mélange d'épicurisme et de stoïcisme. Elle est plus nécessaire que jamais pour ceux ceux qui ne veulent pas d'une vie misérable de martyr.

Il ne faut pas celer l'antipathie que provoquent en vous les gens qui ne pensent pas comme vous puisqu'ils ne cachent pas le peu de sympathie que vous leur inspirez.

LE SENS DU DEVOIR (SUITE ET FIN)

Récemment, je soliloquais sur le sens du devoir, ce puissant moteur d'action. Je le reprends car il n'est pas épuisé et continue d'alimenter les conversations de l'intelligentsia de Romorantin-Lanthenay et occupe quelques modules de quatrième cycle en psychologie transcendantale à la Sorbonne-Paris V. 

Remarquons d'emblée que le sens du devoir se heurte quasiment toujours au bon sens, ce lieu commun de moins en moins fréquenté comme nous le démontrerons dans quelques exemples particulièrement exemplaires et caricaturaux. Ubiquiste, il s'associe à l'amour de la patrie, au besoin de discipline, au goût de l'ordre, au mépris du danger, à la soif de l'aventure  chez le kamikaze, le nageur de combat, le commando parachutiste, la vie, chez ces gens-là, ne valant la peine d'être vécue que pour la donner. Il est aussi très développé chez ceux et celles qui  exercent un métier qui leur fait horreur. Ils ne l'ont pas choisi par inclinaison mais pour obéir aux parents, pour gagner de l'argent, pour suivre la mode, par hasard. Le plus habituel est l'enfant sage qui a été programmé avant même de naître pour succéder au père ou à la mère  sur un trône, à la tête de l'entreprise, réussir là où le père ou la mère a échoué. On aura ainsi Louis XVI qui aurait préféré être serrurier plutôt que d'être guillotiné parce que successeur d'office de Louis XV. Remarquons que l'absence du sens du devoir peut être tout aussi dangereux et rappelez-vous le triste destin d'un fils Rockefeller qui, plutôt que d'endosser les habits de milliardaire préféra jouer les ethnologues et finit dans l'assiette de cannibales. On aura le  fils de banquier qui malgré son horreur des maths devra faire Polytechnique et jongler avec les opérations. On a eu le sens du devoir filial de Rodrigue qui l'oblige à transpercer son ex-futur beau-père à la grande douleur  de sa future épouse qui aura ainsi la joie de la guérir dans les bras de l'assassin. Le sens du devoir chrétien oblige la jeune fille à la vocation de nonnette à convoler pour engendrer une ribambelle de lardons qui grossiront les rangs des enfants de chœur. Rappelons que l'exemple vient du plus haut des cieux puisque le fils de Dieu est descendu du ciel pour une mission-suicide, en service commandée par son devoir d'obéissance à un ordre paternel.  Mais je dois abréger bien qu'ayant encore beaucoup à dire car le mien m'appelle ailleurs pour une urgence  que mon éthique m'interdit de refuser..........!

Le bien que l'on se fait en se relevant n'efface pas le mal que l'on s'est fait en tombant.

Quand la forme domine le fond, la lettre l'esprit, on est au stade où l'eau n'éteint pas l'incendie, la digue ne protège plus de la vague, le nombre submerge la défense d'entrer, la bêtise, la peur, la haine écrasent l'intelligence, le courage, la pitié et que la fin est proche.

 Grandir, premier stade du vieillissement, murir, celui du pourrissement.

 Pour décrire ce que nous croyons voir et connaître, ce que nous pensons être la vérité, nous ne  disposons que des mots de notre pauvre vocabulaire. Notre vision et notre compréhension sont, de ce fait regrettable, forcément limitées. À l'extrême, il ne nous reste que des sensations, des impressions et, au pire, une foi dans celles des autres.

 C'est parce qu'ils occupent un corps qui leur est étranger, indifférent voire hostile que certains mangent, boivent et font n'importe quoi pour s'en débarrasser.

UNE INFORMATION INUTILE

 Le lendemain de l'anniversaire, on connaît le nom des gens qui nous  ont déjà enterré.

PAROLE D'EXPERT

 L'atonie, l'aréflexie, l'inertie, la paralysie se conjuguent harmonieusement pour rendre la phase terminale qui précède l'agonie la plus courte possible.

On supporterait facilement la douleur physique si elle restait cantonnée dans son lieu de production et ne diffusait jusqu'à la tête pour atteindre notre mental et corrompre notre moral au point de nous faire parfois pleurer et de nous arracher des cris de désespoir.

Le plaisir physique n'a pas ce pouvoir et sa bienveillance ne dépasse pas son seuil de tolérance et laisse un souvenir rapidement périssable. 

 L'espace-temps ne fait qu'un  car le début et la fin se confondent avec le départ et l'arrivée quand on reste au même endroit sans bouger et  la durée et la distance  égales  zéro. 

UN DIAGNOSTIC-MINUTE

Quand le blanc de vos  yeux devient jaune, cela ne veut pas dire que vous êtes en train de changer de race et de vous extrême-orientaliser mais que la bile émigre dans votre sang et que votre foie a des problèmes internes.

La force du destin s'unit ou combat le pouvoir de la volonté ou de la veulerie  et la puissance de la chance ou de la malchance  pour faire le bonheur ou  le malheur. 

Pour arriver le moins en retard possible, je pars toujours très en avance, me dit cet optimiste invétéré qui est aussi un pessimiste incorrigible.

TRAVAIL TRAVAIL

Après avoir connu les travaux forcés, le travail obligatoire, les travaux dirigés, les trois-huit, le travail posté, le travail assisté par ordinateur, la semaine de 7, de 6, de 5, bientôt de 4 jours, le travailleur à plein temps  ne fera bientôt plus rien de ses dix doigts quand le robot aura pris sa place. Il sera enfin débarrassée des cadences infernales, n'aura plus à obéir à des ordres imbéciles, ne tremblera pas sous la menace d'un licenciement abusif, ne respirera plus une atmosphère tendue rendue insupportable par un climat détestable, le tout pour un salaire de misère, sans espoir de promotion à l'ancienneté et au mérite en raison d'arguments frelatés tels que les menaces pesant sur la société du fait d'une concurrence déloyale, des difficultés d'approvisionnement des chaîne de production, des taxes exorbitantes, d'une politique gouvernementale défavorable à la libre entreprise. En attendant ce grand soir, il faut continuer à appuyer sur des boutons, à taper sur un clavier, à serrer les fesses, à allumer les moteurs de recherche, à enclencher la vitesse supérieure, à parler à des machines intelligentes, à faire des pauses-café pour recharger ses batteries. Vivement ce moment où on ne fera plus rien que de s'ennuyer et  de regretter le bon vieux sale temps.

RÉPONDEZ SI VOUS LE SAVEZ

Quand on compare la méchanceté, la férocité,  la cruauté,  la bestialité de l'homme à la beauté, la sagesse, la bonté, la délicatesse de la femme, on  se demande comment un tel miracle de la nature qui a tout de l'ange et rien de la bête peut-il engendrer un tel monstre?

UN POINT, C'EST TOUT

 Le point n'a pas la place qu'il mérite : la première. IL n'a que la dernière, au bout de la phrase, du chapitre, du livre, du discours. Il est pourtant central, cardinal. Tout converge vers lui. Il conclut, fait le tour du problème, de la situation, la synthèse et si vous n'êtes pas d'accord avec mon point de vue, je vous mets le mien dans la figure.  

J'aime la couleur bleue et le goût salé de l'eau de mer mais je lui préfère une dose de citron pressé glacé diluée dans un grand verre de vieux rhum agricole de la Martinique.

MON NOUVEAU COMBAT

Aucun savant de l'Ifremer, aucun ami des poissons et des tritons ne se préoccupe des méfaits physiologiques et psychologiques provoqués par les ondes de choc générées par la chute des gouttes d'eau qui tombent à la surface des mers, des océans et des lacs à chaque pluie. Il s'agit d'un scandale que je me plais à dénoncer. Je ne doute pas que vous vous joindrez à ma campagne de protestation. J'attends vos dons pour la commencer.

 L'heure est grave quand les minutes sont comptées.

UNE ÉVIDENCE QUI S'IMPOSE

 Si j'étais vous, je ne serais pas ici mais à votre place.

 J'ai fait un rêve étrange et mystérieux où je rencontrais mon double parfait. Mais lui parlait le grec ancien et moi le romain, (le latin de l'époque). Sans cette différence, on n'aurait pas su lequel on était.

À PARTIR DE FAITS RÉELS

 J'aime regarder sur YouTube les français qui se sont expatriés en Thaïlande, au Vietnam, au Cambodge, au Laos, à Singapour, aux Philippines et qui essaient de se convaincre qu'ils ont fait le bon choix, qu'ils vivent au paradis dans un pays policier, gouverné par une dictature militaire, soumis à un parti unique, avec un climat tropical où, quand il ne pleut pas, on transpire à 40 degrés à l'ombre. Ils sont heureux de vivre au milieu de gens dont ils ne parlent pas la langue, dont ils ne comprennent pas la culture, dont ils ne connaissent pas l'histoire. Si on insiste, ils avouent qu'ils regrettent les saisons, le vin, les fromages, le théâtre, les concerts, la famille et ils seraient convaincants s'ils étaient davantage convaincus.  

UNE SAGA NOCTURNE ORAGEUSE

 La nuit du 1 au 2 septembre a été hydrique, brillante, bruyante avec de la pluie, des éclairs, du tonnerre. Il aurait  manqué au spectacle son et lumière  trois héros si je ne les y avais pas mis : une libellule, une limace et un poisson rouge bien décidés à atteindre chacun son paradis: un bocal pour l'un, une salade pour l'autre et un étang pour la troisième. Le ciel avait d'autres projets et envoyait cet orage monstrueux pour les  empêcher d'atteindre leur objectif ( on se demande souvent où il a la tête). J'ai attendu qu'il se calme pour sortir et aller voir, après ce déluge , s'ils avaient survécu et étaient parvenus à destination,  en entier. Je vous rassure, c'est oui.

 Une épine dans le pied est plus douloureuse qu'un poil dans la main et qu'un cheveu sur la langue.

 Deux questions  reviennent fréquemment dans les conversations:

- comment le  temps peut-il avoir  une durée éternelle ?

- une distance peut-elle avoir une dimension infinie?

Elles sont irritantes car les réponses ne sont jamais satisfaisantes, ne trouvez-vous pas ?

UN SPÉCIALISTE VOUS PARLE

Le temps est un puissant analgésique sans être un placebo (absence d'effet nocebo). Il fait disparaître la douleur sans pilule ni intra-veineuse et en douceur. L'indication doit être bien posée. Nul besoin d'avoir été interne en médecine de la douleur et vous pourrez vous contenter de ce post pour compléter vos connaissances acquises à son fil. Attention, il est inefficace et même dangereux pour les douleurs organiques telles une rage de dents (craindre l'abcès dentaire), une crise de coliques néphrétiques ou hépatiques (calculs), une crise d'appendicite (risque de péritonite). Dans ces cas, il y a urgence et le temps a un potentiel négatif. Son domaine de compétence est la douleur morale et l'exemple-type le chagrin d'amour en particulier et toutes les déceptions en général auxquelles on peut adjoindre les plaies d'argent quand le manque est important. Donc ne paniquez pas après une douleur aigue même passée à un stade chronique au point que quelqu'un de votre entourage parlera de votre morosité à qui veut l'entendre. Cet état pénible  advient après un divorce, un procès perdu, une faillite, la mise au chômage, la perte de votre portefeuille ou d'un proche, un échec, une erreur. Soyez sûr(e) que l'intensité de la douleur va progressivement s'atténuer, devenir supportable et finir par disparaître pour ne subsister qu'à l'état d'un vague souvenir indifférent. La guérison est alors complète et ne laisse qu'une petite cicatrice à peine décelable. Donc pas de cris, de pleurs, n'arrachez pas vos cheveux si vous en avez, gardez votre calme, un jour ou une année prochaine, vous n'y penserez plus et vous pourrez savourer la suivante en sachant qu'elle aussi mourra de sa belle mort sous les assauts du temps.

LE SENS DU DEVOIR

Le sens du devoir est un puissant stimulant. Il rivalise avec l'ambition, l'avarice, l'esprit d'aventure,  l'amour de la patrie, la soif du danger, le besoin de l'effort, l'appel de l'inconnu. Il oblige à faire à contrecœur des actes, des actions, des activités  rendus nécessaires pour avoir la satisfaction du devoir accompli, seule récompense capable de faire supporter les horreurs qu'il impose.

Il y a des impossibilités physiologiques comme soulever un poids d'une tonne d'une seule main, applaudir pour un manchot, voir quand on est aveugle. Il y a aussi des incapables mentaux qui n'admettent pas une évidence, ne reconnaissent pas leurs erreurs, ne savent pas remercier, s'excuser, rembourser, faire plaisir, partir etc...

 Les mots ont le pouvoir de nous permettre de penser dans notre langue natale,  mais ce ne sont pas eux qui nous disent à quoi . Ils lui donne une forme mais pas son fond. Son origine reste mystérieuse.

ÇA MARCHE

 Pour avoir un creux à l'estomac à la place de ce bedonnement qui vous empêche de voir votre nombril, sautez un ou deux repas sur trois.

BIEN ASSORTIS

 Il est plus facile de vivre en couple avec un individu de l'espèce canine qu'avec une représentante de la féline car le chien a une égalité d'humeur que n'a pas la chatte.

 J'aime le côté éternel du temps mort.

 Rajeunir est contre-nature.