À Tours et dans sa banlieue, il y a 48 centres où les gens vont dans l'espoir de perdre de la graisse et de rendre présentable leur chair avachie en la transformant en de gros biceps, de beaux pectoraux et des abdos en béton. Cette épidémie de lieux spécialisés dans la remise en état suit à la culotte la prolifération des lieux dédiés à la malbouffe et qui sont les antichambres de l'obésité, du diabète, de l'hypertension, de l'infarctus, du cancer. La société de consommation qui s'y précipite poussée par sa recherche de la belle forme croit compenser son imbécilité diététique en passant du temps à soulever du poids, à courir sur place et à faire des exercices en cadence sous la direction d'un professeur de la remise en état. Les hommes et les femmes qui y cultivent leur forme pensent ainsi conquérir en plus la santé, la beauté, la sagesse, la raison, le bonheur et l'admiration. Ils ne savent pas qu'aucun de ces attributs, qu'aucune de ces qualités ne figure dans le cahier des charges de ces officines et qu'ils n'y trouveront que des courbatures, des crampes, des déchirures, des élongations, de la sueur, du temps et de l'argent perdus. Pour obtenir ce qu'ils veulent, il leur suffirait d'ouvrir et lire un bon bouquin qui les ferait réfléchir, leur apprendrait à bien manger, les convaincrait que le fond est préférable à la forme. Demandez à ChatGPT de vous en donner la liste ou prenez le chemin de Cébès ou soyez zen avec une bonne dose d'épicurisme, un grand verre de stoïcisme, beaucoup de relativisme, un peu de je-m'en-foutisme, un fond de cynisme, le tout enrobé de crème Chantilly.
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