Les gens qui parlent en ignorance de cause prennent leur désirs pour la réalité, le faux pour le vrai, l'imagination pour la réalité. Ils n'écoutent pas ceux qui parlent  en connaissance de cause et s'adressent. à la raison, à la logique, au bon sens.                                                                                                                                                                                                                                                                                

LA QUESTION

Faut-il mieux partir sous d'autres cieux ou aller sur une autre terre?

Pour avoir une conversation négative, il faut avoir une opinion contraire.

La difficulté pour succomber à la tentation est d'en avoir l'occasion.

ENCORE UNE IDÉE GÉNIALE QUI TOMBE À L'EAU

J'ai proposé à Lactalis, le géant français du lait, une idée pour revitaliser le secteur en faisant du beurre à partir du lait de chèvre et de brebis. On en fait déjà de très bons fromages. Leur beurre devrait avoir le même succès. La cuisine au beurre serait révolutionnée.

Dommage, pas de réponse.

LE DERNIER CALCUL DU CENTENAIRE

Après avoir ajouté au  coût de la vie et au poids des ans, l'ankylose des articulations et le montant de la retraite, le centenaire a été pressé de partir tant qu'il en avait les moyens et avant qu'il ne soit trop tard.

Quand on marche à reculons, si on est logique, il faut partir de l'arrivée.

Ne pas savoir donne envie d'en savoir davantage.

NOTRE SECONDE NATURE

Heureusement que nous avons l'habitude pour faire ou ne pas faire, courir ou marcher, manger ou boire, fumer ou chiquer, lire ou pas etc.. Si on ne l'avait pas, on hésiterait et il faudrait improviser sans être aidé par un antécédent. L'inquiétude, l'anxiété, l'angoisse seraient démultipliées, l'enfer sur terre. Avec l'habitude, il n'est qu'imaginaire.

Les photos ne sont plus crédibles. On y a le visage que l'on se donne.

Les gens contents d'eux doutent de rien.

Pour faire plaisir à votre peau qui le mérite bien, autorisez-vous un bon grattage là où cela démange.

PS: ne polissez pas vos ongles: ébréchés, ils seront plus efficaces.

UN JOUR DE JUILLET DU CYNIQUE

Encore une journée qui sera dure à oublier avec un ciel bleu sans un nuage pour nous apporter de la pluie bien charnue qui sait mouiller sa terre. Le soleil fait le beau. On ne voit que lui. Il nous inonde de rayons à mélanomes, à brûlures au troisième degré, à dessécher l'herbe, les feuilles pour provoquer des incendies impossibles à maîtriser. Je parlerai  du  reste: les gens qui s'entassent sur les routes, les autoroutes, les plages, les vacances obligatoires qui n'en finissent pas et leur désœuvrement ennuyeux, le pastis et la sieste en permanence. Ce soleil plombe le moral, les forces, l’envie, le besoin, le porte-feuille.

Vivement l'hiver, la pluie, la neige, le froid, le vent que l'on puisse grelotter, se mettre au chaud, sans être condamné à se reposer.

LE COURS DU SOIR DU CYNIQUE

Je vais répondre à une interrogation que vous vous posez souvent et dont vous aimeriez connaître la réponse. Trop orgueilleux pour étaler votre ignorance et révéler votre paresse déjà manifeste à la maternelle, vous n'osez pas demander que l'on comble cette autre lacune de votre pauvre personnalité.

Altruiste, compréhensif, érudit, n'ayant rien à faire durant les 5 prochaines minutes, je vais satisfaire votre curiosité pour une fois bien placée.

Prenons par exemple, les métaux et le pourquoi de leur appellation en or, argent, uranium, plutonium. J'en choisirai un moins courant, le cuivre. D'où tire-t-il son nom, vous vous le demandez, perplexe.

À l'état natif, quand il sort de terre, il ne se ressemble pas et vous le prendriez pour quelque chose d'autre. Après plusieurs voyages et des traitements, il ressort tel qu'on le connaît et prêt à rendre les services qu'on lui demande en casseroles, fils électriques etc..

Il reçoit son nom grace à sa couleur cuivrée. C'est un mélange de rouge orangé qui en fait une couleur secondaire très appréciée. Son nom en dérive. Voilà une interrogation de moins qui ne vous taraudera plus le mental et vous permettra de libérer une page de rumination que vous sera utile pour une interrogation plus intelligente.

LA SOCIÉTÉ VUE PAR LE CYNIQUE

L'homme est un animal qui vit en meute ou solitaire.

Certains recherchent la compagnie des autres pour se sentir exister, en sécurité. Ils s'entassent dans des immeubles, les uns au-dessus des autres, circulent dans des rues bondées, mangent dans des restaurants engorgés, vont dans les réunions, les assemblées, les concerts, les meetings, partent en croisière dans des bateaux gros comme des baleines pour pouvoir se noyer en groupe, le jour du naufrage. Ils lisent, écoutent, croient, votent  comme la majorité. On parle d'une société grégaire de la même espèce que celle des termites.

D'autres, moins nombreux, ne se privent pas de leur individualité, de leur différences, de leur originalité. Ils refusent la promiscuité de la peau et des idées. Ils sont célibataires, ermites, déserteurs, gardiens de phare, de moutons, font le tour du monde en solitaire, ne lisent pas les journaux, ne regardent pas la télévision, ne suivent pas la mode, ne répètent pas ce qu'ils ont entendu. Ils se dominent assez pour ne vouloir imiter personne.

Y A PHOTO

Hier, les photos étaient des souvenirs saisis avec l'objectif de les garder dans le livre de l'histoire de notre vie. Les instants collectés devenaient mémoriaux.

Aujourd'hui, la photo est une image sans importance. Elle retient un instant qui se regarde seulement au moment où on le prend. La plupart font dans l'auto-portrait. Ils aiment se voir tel qu'ils sont au bout de leur bras, en gros plan pour se croire sur un écran de télévision, en vedette. Leur histoire ne sera pas dans un livre, ils ne savent pas lire.

Si je savais quoi faire de mon temps, je l'occuperais autrement.

LA MÉFIANCE CORPORELLE DU CYNIQUE

Le corps est rancunier et nous veut du mal pour nous punir d'être obligé de nous supporter. Il  passe son temps à nous faire souffrir pour se venger d'on ne sait quoi. Il multiplie toutes les occasions pour nous faire peur, nous angoisser et, kamikaze, va jusqu'à se laisser pourrir pour se débarrasser du locataire qui l'insupporte. Atrabilaire congénital, il traite mal même le plus attentif à son bien être et il ne lui épargnera aucune avanie pour le remercier de tant de soins dispensés si longtemps. Le corps est une ordure à ménager.

UN ABORD PARTICULIER D'UN MÉTIER PEU FRÉQUENTÉ

Dans une typologie de métiers (2.4.2013), je donnais un avis sur le métier religieux. Je vais approfondir mon exploration de cette profession en perte de vitesse dans l'une de ses spécialisations: le religieux monastique.

Il s'enferme dans un couvent au murs épais pour y mener une vie austère, frugale, monotone, en célibataire, en étant soumis à une discipline définie il y a quelques siècles (pour plus de détails, on peut se référer à la règle de saint Benoît). Elle décrit de façon minutieuse et minutée la journée  du moine bénédictin. Pour supporter cette discipline pénitentiaire volontaire, la foi doit avoir une dimension particulière, quasi-surnaturelle. C'est elle qui nous interpelle, pique notre curiosité, nous oblige à une intrusion non autorisée dans l'intimité spirituelle du reclus volontaire.

L'habitude est d'avoir à l'égard de ces gens-là  une attitude admirative inconditionnelle, une déférence respectueuse et une stupéfaction dénuée de toutes réserves.  Le journaliste, le cinéaste saisis par la majesté des lieux, la solennité de l'atmosphère, l'ambiance calme et silencieuse, la sagesse de son interlocuteur, habituellement le prieur, son intelligence, sa culture, le regard, la hauteur de sa spiritualité lui font oublier d'avoir un esprit critique, de poser des questions dérangeantes dont la principale: "pourquoi êtes-vous là? "

L'apparence n'est pas forcément trompeuse et nous ne croyons pas que le bon moine joue la comédie de la sainteté avant la canonisation.

Mais de la même façon que se joue tous les jours, devant nous, la comédie du pouvoir par des politiciens, parfois même véritablement doués pour la politique mais qui ne font que satisfaire une soif de pouvoir, une ambition forcenée, le goût des honneur, le besoin de dominer, nous pensons qu'il peut y avoir des raisons secrètes à la vie monastique, cachées, inavouées.

Pour supporter un enfermement, une privation de liberté, l'abandon de tous les plaisirs des sens, la monotonie d'un emploi du temps imposé, une discipline d'acier, le silence, la solitude affective, la promiscuité de proches inconnus, il faut être particulier, avoir un caractère spécial, une mentalité différente .

Ill faut de'abord croire en Dieu. La condition est grandiose. Généralement elle est remplie par l'intermédiaire d'un coup de foudre, façon saint Paul, d'une révélation qui ne se discute pas car impérieuse, façon Claudel, d'une lente maturation, façon vocation tardive. Le moine ne fait pas dans la demi-mesure. Son engagement est à plein temps, 24 heures sur 24. Rien ne le distrait de son objectif: satisfaire les désirs, les besoins d'un Dieu invisible qui l'a convaincu de son existence par une auto-suggestion irrésistible et accumuler suffisamment de mérites par des génuflexions, des ovations, des oraisons, des signes de dévotion, d'admiration, au point de forcer son maître tout puissant à le récompenser quand le moment sera venu. Le moine investit donc tout ce qu'il est dans un projet au long cours et pour son avenir qu'il pressent éternel. Il a une âme de joueur, sous son air austère, à la Pascal.

Se priver volontairement des plaisirs qui rendent la vie à peine supportable n'est donné qu'à des êtres dépourvus de toute sensualité et d'appétit pour la bonne cuisine, les bons vins, la belle musique, le grand théâtre, les beaux spectacles, les belles expositions, les beaux voyages, les belles femmes etc. et doté d'une personnalité à dominance masochiste. Ce renoncement doit accompagner chaque instant et ne peut être supporté que si la mortification, par un effort de l'imagination, prépare les voluptés infinies qui seront offertes après le jugement dernier. Ce masochisme vécu au présent est la condition que le joueur s'impose pour gagner son pari pour son futur.

Mais  une adoration aussi courtisane, un don de soi aussi  intéressé ne cachent-t-ils pas la vraie raison de cette reclusión: un amour de soi démesuré, un orgueil dénaturé qui font croire que l'on mérite autre chose que celui qui n'a pas la même foi ou s'agit-il seulement d'un coup de folie très allongé?

Les médicastres sont aux médecins ce que sont les politiciens aux politiques, les marâtres aux mères, la caricature du portrait.

Les morts ont sur les vivants l'avantage de ne plus s'inquiéter de l'avenir.

J'aime me lever tard et lister tous les faits et gestes que j'ai évités. Ça me donne la certitude de ne pas avoir perdu mon temps.

LE CONSEIL DU CYNIQUE

Si un ami, une relation, une connaissance vous aborde, la mine soucieuse et vous apostrophe d'un cordial "comment ça va?", soyez sympa, faites-lui plaisir, commencez la journée par une bonne action, répondez par un "très mal" et embrayez  par une  litanie du genre "mon arthrose se généralise et je ne peux plus bouger, rien ne me réussit, je ne sais pas quoi faire pour me sortir du pétrin où je me suis fourré, je perds tout et ne retrouve rien (mes clefs, mon porte-feuille, ma carte de crédit, mon code d'entrée), mon chat s'est fait écraser, mon chien s'est sauvé, mon voisin s'est pendu, sa femme l'a quitté, etc...

Le quidam interrogatif du début en a pour son attente, il est comblé. Vous allez plus mal que lui. Il y a une justice divine et civile. Vous l'avez bien mérité, ça vous fait les pieds, personne ne vous plaindra, espèce de sale cynique, blasphématoire, iconoclaste, bouffeur de curés et  de bonnes sœurs, égoïste, sacrilège, misanthrope, misogyne, raciste, apatride, chauvin, anti-tout, bon à rien etc...

Faire plaisir à peu de frais sans mentir beaucoup n'est pas difficile. Comme une bonne action est toujours récompensée - il faut prévoir l'avenir - c'est un bon investissement pour le long terme.
.

Si le ridicule tuait comme avant, quelle hécatombe !!!

SI

Si on avançait à la vitesse de la lumière, on arriverait à Sydney en même qu'on partait et en ayant eu l'impression d'avoir fait du sur-place.

LES BONS COMPTES DU CYNIQUE

Partager les bons moments revient à les diviser, donc à les diminuer. Soyez égoïste et savourez-les en suisse.

Les souvenirs sont, avec les rides, un bon marqueur de l’âge: plus on en a, plus on est vieux.

Si le soleil était aussi lumineux qu'il le paraît, la situation serait moins obscure.

Les uns sont au moins deux tandis que les autres sont incalculables.

Si on supprimait les mots inutiles, les répétitions, la conversation durerait moins longtemps et l'on pourrait parler d'autre chose.

La vie est un film permanent en couleur, parlant, en 3 D. Il est rempli, la nuit, par les rêves, des  apartés en forme de courts métrages, parfois des cauchemars qui donnent envie de se réveiller.

On fait partie de la distribution sans l'avoir demandé. Le scénario est indigent, on a le mauvais rôle, celui du salaud qui meurt à la fin, dans l'allégresse générale. Le créateur reste anonyme, elle lui garantit l'impunité et l'indulgence des critiques qui vivent à ses crochets. Le fiasco est de tradition de père en fils dans la plupart des familles. Même sa fin est un enterrement.

LA SPÉCIALITÉ DE CAMBRAI

La bêtise humaine est conquérante et n'arrête jamais. Elle recherche le plaisir pour l'immédiat en faisant manger comme un chancre, boire comme un trou, conduire comme un fou, fumer comme une cheminée. Elle fabrique le malheur de demain avec l'obésité et son cortège de diabète, d'insuffisance respiratoire, de stéatose hépatique et j'en passe, la cirrhose du foie, le cancer du poumon, l'infarctus, l'artérite, la dislocation. L'intelligence n'est pas un antidote mais son contraire et, comme toujours, ils s'attirent...

UNE FORTE PENSÉE

Si on prenait le temps de réfléchir sur la pensée avant de la dire, on parlerait moins.

ENTRE NOUS

Vous n'avouerez jamais  que votre cynisme a trouvé avec qui parler avec mon cynique.

LA QUESTION DU JOUR

Ce matin , la question s'est imposée: faut-il mieux réfléchir ou se contenter de suivre la direction habituelle. Le vertige m'a saisi (j'y suis sensible) et la réflexion a été mon seul recours. J'avais évité le pire, tiendra-t-elle?

PRISONNIER DE SA LIBERTÉ

Pour  prouver qu'il est libre, que rien ne l'influence, il veut toujours faire le contraire de ce qu'il a décidé. Conscient de cette pré-determination, obstiné, volontariste, intransigeant, il est obligé  de continuer la même opération et de surseoir, incapable de décider. Sa tergiversation permanente le   condamne à faire du surplace.

L'HYPOTHÈSE INCROYABLE DU CYNIQUE

Si on n'avançait pas dans le brouillard en n'ayant pas de réponses aux questions ni de solutions aux problèmes, la vue serait claire, on connaîtrait le pourquoi et le comment. La pandémie apparaîtrait comme un rhume de cerveau. La catastrophe serait surnaturelle. On n'y survivrait pas.

Je préfère ne pas savoir ce que j'ai perdu en faisant le mauvais choix, le regret aurait été encore plus grand.

Jeune, on fait des projets. Vieux, on a des souvenirs qui rarement nous parlent d'eux.

Le paresseux qui se repose pour évacuer la fatigue qu'il n'a pas accumulée en travaillant trouve normal que l'État compatissant, généreux et complice le paie pour le rien qu'il fait en lui donnant l'argent que le travailleur a gagné à la sueur de son front et à la fatigue de ses muscles.

LA PENSÉE

La pensée a besoin de phrases pour s'exprimer dans le fors intérieur. C'est une impression vivante qui nous parle dans notre langue, sans faire de bruit. On est forcé de l'écouter même si on n'est pas d'accord avec ce qu'elle dit.

Travailler est un bon dérivatif pour ne pas s'ennuyer.

AH, LES BRAVES ET SAINTS HOMMES

L'homme sans imagination est souvent la victime de ceux qui en ont et ne savent pas quoi en faire, écrire un livre de science-fiction, par exemple (l'exception d'usage est Ron Hubbard, écrivain prolifique  avant d'inventer la scientologie). Pour l'occuper, ils lui concoctent des supputations, les plus pervers des abominations. Notre homme du début du paragraphe prend leurs élucubrations comme des vérités révélées. Il vivra dans les illusions devenues des superstitions qu'il prend pour des paroles d'évangile, se persuade qu'il ira au paradis pour vivre durant l'éternité les rêves inventés  pour lui faire plaisir et l'aider à supporter la peur de l'enfer, autre lieu tiré de leur imagination. Ah, les braves et saints hommes....

Ce qui m'inquiète le plus avec ce qui se passe , c'est que ça ne passe pas.

CONSTAT

Sourd, on entend mieux le silence que le bruit.

Le terre-à-terre voit le ciel habité par des nuages remplis d'eau et prêts à nous mouiller ou à nous inonder. Le croyant l'imagine occupé par un paradis où vivent les âmes des défunts qui avaient mérité d'y entrer parce qu'ils avaient obéi aux canons de leur foi. Les curés, les rabbins, les imams réchauffent leur croyance avec un zèle qui impressionne ceux qui ont assez de raison pour ne pas croire leur imagination. 

Si on avait le temps de faire tout ce que l'on devrait faire, on serait très occupé.

VOTRE ATTENTION EST REQUISE EN PLUS DE VOTRE INDIGNATION

Mesdames, messieurs les présidents des associations amicales à but non lucratif, je me lève aujourd'hui comme je me lèverai demain et les jours suivants si j'ai encore la santé pour protester, m'insurger et porter une plainte  motivée  contre la pseudo- république française et ses représentants. Je la déposerai devant  tous les tribunaux nationaux et internationaux   au nom de la violation des droits de l'homme et du citoyen dont se rend coupable  sans honte, sans remord et sans merci ledit état et ses mandataires.

Ma plainte vise le complexe politico-juridicto-policier qui a pris le pouvoir et qui ne respecte pas les droits fondamentaux dans son expression suprême : la liberté   pour ceux qui l'ont légitimement perdue  de vivre dans la dignité la peine infligée ou à venir.

En incarcérant dans ses 187 prisons, 70651 hommes et femmes, l'appareil politico-administratif entasse dans des conditions pires que les moyenâgeuses et régulièrement condamnées par la COUR EUROPÉENNE DES DROITS DE L'HOMME "pour conditions de détention inhumaines et dégradantes" des coupables  de crimes et de délits et  des présumés coupables encore innocents jusqu'à la preuve du contraire (méprisant l'article 9 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen).

L'état d'insalubrité, de vétusté, d'indignité des prisons française  n'est pas  un sujet de honte et d'horreur  pour ceux qui y envoient des hommes et des femmes . Ces irresponsables, dénoncés pour  leur incurie  par les instances judiciaires internationales,  disent n'avoir pas l'argent pour  construire de nouvelles prisons qui ne soient pas des taudis, rénover les anciennes, copier les pays civilisés qui ont créé des alternatives efficaces  à l'incarcération systématique. Ils en ont eu  pour construire  des pyramides, des opéras, des musées, des bibliothèques, en ont pour renflouer les banques, subventionner les théâtres, le cinéma, la musique, les syndicats, jouer au gardien de la paix faute de savoir faire la guerre.
Ces ersatz d'hommes d'état, ces tartuffes  parlementaires provoquent un dégoût insurmontable. On a honte d'être français et de se prévaloir de valeurs que l'on méprise.

TRIPLE SENS

Sens est un mot à tiroir qui donne la direction que  doit prendre la sensation pour avoir une signification.

Les jungles urbaines sont pleines de fauves en baskets.

LE CYNIQUE SE RÉPÈTE

On naît au maximum de sa jeunesse, on meurt au maximum de sa vieillesse. Ces maxima sont des minima qu'il faudrait éviter.

Le plaisir qu'on éprouve en se couchant est plus grand quand on a sommeil.

SERVICE RENDU À LA PERSONNE

Si on additionne tous les services que l'on se rend: lavage des mains, des fesses, des dents, brossage du crâne, habillement, déshabillage, conduite de la voiture etc., on a les travaux cumulés d'un valet de chambre, d'une femme de ménage, d'un chauffeur de maître, d'une secrétaire de direction, d'un cuisinier. Tout cela est fait gratuitement, sans un merci, c'est naturel. L'esclavage aurait été aboli, dit-on !!!

DEVOIR DU LECTEUR ET DROIT D'AUTEUR

Lire un livre acheté d'occasion, emprunté, prêté  diminue mon plaisir par un sentiment d’injustice. Je ne récompense pas l'immense effort qu'a fait l'écrivain de la seule façon dont je dispose en le privant du droit d'auteur que lui verse l'éditeur. Je lis à ses crochets. Comment avoir l'esprit tranquille quand on se porte une telle accusation?

FILS ET PÈRE

Le fils a rarement la présence du père, voyez Napoléon et son aiglon, Bush senior et le junior, Arnaud Lagardère et le grand Jean-Luc, son père. Une exception est de taille: Jésus, le fils est très connu, il s'est montré, a été vu, entendu, fait des discours, on le cite encore  et toujours tandis que Dieu, son père  n'a jamais  fait acte que d'une  présence mythique.  Personne ne l'a vu, entendu, c'est l'arlésienne des religions.

On subit deux départs et deux arrivées qui se confondent. On démarre en partant à la naissance et on part à l'arrivée de la fin.

LE PAS

Le pas est pour le pied un geste important. Le haut du corps ne peut comme lui peser sur le sol, fouler la terre, la piétiner impunément, y laisser une empreinte qui ne soit pas emportée par le vent et l’oubli.

La montre est un métronome qui donne l'heure mais elle n'en a pas la simplicité.

NON ET NON

La négation n'est pas toujours, dans une conversation,  une opposition  qui contredit une opinion, mais  peut être une position de principe face à l'interlocuteur dont on n'aime pas le caractère,  les opinions, la façon de s'exprimer, d'agir, d'être. Elle révèle donc beaucoup plus que sa forme grammaticale. Elle ne s'embarrasse pas de la qualité de la réflexion, du temps mis pour la concrétiser. Péremptoire, immédiate, elle n'a pas la longue préparation de la proposition, c'est une affirmation qui fuse. Elle renseigne, dit beaucoup, n'incite pas à la discussion impossible. Ce refus de considérer la pensée  de l'autre est une information précieuse. Elle a  la valeur d'une confirmation explicite.

LA SYNTHÈSE DU CYNIQUE

Le bien et le bon compétissent depuis toujours  pour savoir qui est le meilleur. Moi, je synthétise en étant bien bon.

DE TOUT UN PEU

Une pensée qui donne à réfléchir est une réflexion.

***

Quand vous ne savez pas quoi dire, attendez qu'on vous parle.

***

L’entendement suppose une acoustique compréhensive.

ATTACHEZ VOS CEINTURES, C'EST DU LOURD

Nous prenons nos rêves et nos désirs pour la réalité. De là viennent les frustrations et tous les conflits.

Il suffirait d'inverser la formule et de faire de la réalité l'objet de  nos désirs, de nos rêves.Tout serait dans l'ordre. Il régnerait avec la paix en nous et dans le monde.

Cette équilibre, cette harmonie que connaissent tous les autres habitants de la nature, supposent l'abandon des religions, des politiques, des philosophies en particulier et de l'imagination en général.

Le geste dit bien ce que l'on fait, voyez le boxeur et le sourd-muet.

DIXIT LE CYNIQUE

Si la bêtise humaine avait des limites, on serait rassuré.

L'AVEU DU CYNIQUE

On a l'impression d'être le maître de soi-même. Rien n'est plus faux. C'est une entité mystérieuse, invisible, inconnue, douée d'un pouvoir supérieur qui décide, impose, commande. Elle nous donne faim et l'on mange, soif et l'on boit, sommeil et l'on dort etc.. Elle dicte nos pensées, nos idées. Si tout ne tenait qu'à moi, je sais ce que je ne ferais pas: me réveiller.

Dans le noir, je suis l'ombre de moi-même. Vous ne me reconnaîtrez pas.

MYSTÈRE ET BOULE DE GOMME

Face  au  mystère de la création , le mystique croît la solution qui lui a été révélée par l'intermédiaire d'un messager  qui en avait pris connaissance à la suite de la transmission d'une information donnée par son  imagination,  sa bonne foi lui en avait certifié l'entière crédibilité.

Face au même mystère, le non-mystique, c'est-à-dire celui qui croît que la raison est plus sûre et certaine que la folie et que, si l'eau coule de source, elle n'y remonte qu'après un long parcours, ne demande pas à son imagination -il l'utise pour d'autres usages - de lui apporter une solution. Il le met dans son classeur des choses mystérieuses inconnues comme le début de l'infini, l'heure de la fin du temps à venir, où s'arrête le vide intersidéral  etc. et il s'en va planter des choux ou prendre son billet pour Mars pour savoir ce que sont devenus les martiens.

Il est regrettable que la fonction ne crée pas l'organe sinon le président élu  à n'importe quelle entité (République, société, entreprise, association) en deviendrait digne et acquerrait la sagesse, la réflexion, l'intelligence indispensables pour l'exercer. Il prendrait la hauteur, la grandeur inhérentes à sa position dominante.

Hélas, cela n'est pas le cas, le  bonhomme  reste médiocre: un comptable, un avocaillon, un homoncule d'appareil, un intrigant multicartes. Sur scène, dans le premier rôle, ils sont ce qu'ils étaient en coulisses, des hallebardiers tout juste bons à figurer.

Le salaud n'a que sa mort pour laisser un bon souvenir.

LA PLAINTE DU CYNIQUE

J'ai un caractère en acier trempé mais une volonté en caramel mou. Je suis victime d'un conflit d'intérêts qui m'empêche de vivre tranquille.

La lumière du jour brille par sa clarté. celle de la nuit par son absence, elle n'autorise pas la même clairvoyance,;

Il est facile d'acheter une conscience, de changer une opinion, de faire croire aux miracles. Il suffit de s'adresser à la bêtise, à la paresse de l'intelligence, à l'imagination. Ces défauts devenus des qualités emballent l'objet sans qu'il soit vu. Il s'agit d'une vente sur catalogue. La raison, le  sens critique et son alter ego, le bon, n'inquiètent pas les vendeurs car leurs clients les considèrent comme des artefacts qui leur cachent la vérité.

UNE INTERROGATION DU CYNIQUE

Les candidats a une élection s'offrent corps et âme au bien public tant l'amour des autres les submerge. Il s'avère que le don d'organes n'est pas plus fréquent chez eux que dans le reste de la population, pourtant beaucoup moins altruiste. Menteraient-ils?

Vous avez eu raison de poursuivre l'effort que vous aviez engagé avec la détermination des âmes aussi fortes que la vôtre jusqu'à l'instant où vous l'avez stoppé, conscient de sa futilité, de son inutilité et de l'erreur manifestée dès le début, témoignage d'une absence de réflexion.

La  négation est une affirmation qui oppose un démenti à une position. C'est une contradiction motivée.

LE BON CÔTÉ

L'amnésique peut sans mentir se rajeunir puisqu'il a oublié sa date de naissance.

PIQÛRE DE RAPPEL

Je rappelle aux féministes enragées que leur sexe est dangereux et qu'il monopolise, chez les diptères, le privilège de la piqûre qui transmet le paludisme, la dengue, la chikungunya, entre autres calamités. Toutes sont potentiellement mortelles et ne s'en privent pas. Le moustique mâle est, comme la plupart de nous, parfaitement pacifique et de bonne compagnie pour qui sait apprécier la qualité. Pour mémoire, rappelons la délicieuse et si gracieuse mante religieuse... .

UN OUI NON

Sa première réaction est de dire un oui enthousiaste, il est d'accord à 100 pour 100. La deuxième est d'élever quelques objections mineures, secondaires, accessoires. Progressivement elles s'étoffent, prennent de l'ampleur, gonflent et, au final, il exprimera un refus total, catégorique, motivé par le respect des institutions, la défense de la patrie, l'équilibre du budget et la sauvegarde de la famille.

L'OR ET L'ARGENT

L'argent est bon, généreux, altruiste, charitable, il se répand facilement en pourboires, en aumônes, en dons qui font le bonheur des mendiants, des sans dents, des ONG. L'or, lui, est avaricieux, égoïste, peureux, il se cache dans des bas de laine, des cassettes, des coffres-forts. Il fait le malheur de ceux qu'ils l'ont et ont peur de  le perdre.

LA COLLE ET L'INTÉRÊT

L'intérêt soude solidement deux parties. Il n'a pas la force de l'encollage qui ne permet pas de les détacher sans dégats et il ressemble plutôt à l'adhésif double face. Solide, il rend service, se sépare facilement  sans laisser de séquelles et est réutilisable pour un autre usage comme l'intérêt qui change souvent de sujet et d'objet.

LES FOIS UNIQUES

La dernière fois est aussi unique que la première, mais, en plus, on ne s'en souvient pas .

PRÉCAUTIONNEUX

Dans la foule, pour ne pas me perdre, je mets une plume à mon chapeau et j'attache un grelot à mes basques. Je me reconnais de loin à la vue et à l'oreille. Deux précautions valent mieux qu'une.

La nature a, dans son labo en plein air dépourvu de tout, créé la vie.Les scientifiques sont incapables du même exploit. Leur intelligence est un handicap.

LES CRIS DU CORPS

On prête peu d'attention à ce que dit le corps. Il nous dérange quand il se manifeste et il doit crier et se plaindre très fort pour être entendu. en montrant une grosse faiblesse, en donnant du mal et nous empêcher de travailler, de dormir, de marcher.

Pourquoi tant de haine? Nos organes seraient-ils les seuls à n'avoir pas droit à la libre expression ?, disent leurs défenseurs dont je suis le président. 

Ils attirent l'attention sur leur maltraitance  permanente  par des moyens héroïques dont ils sont les premières victimes. La plus célèbre est la rage de dent. Elles ( les dents) laissent pousser un abcès à une racine pour faire remarquer qu'elles ne sont pas qu'un instrument à mastiquer, un ornement bucal à montrer mais qu'elles méritent des soins quotidiens  faits avec douceur, reconnaissance, sans brutalité, après chaque repas, avec une brosse aux poils soyeux, en bon état et un dentifrice digne de son nom. Le fil dentaire  est un plus apprécié.

Les os se plaignent en dernier recours par une fracture de fatigue . Ils sont les grands méconnus et on s'aperçoit de leur présence qu'en cas de tassement, sur le tard, quand on se rabougrit, tout décrépi. Sans eux , on ne serait qu'un tas de chair, sans forme, capable de ne se déplacer qu'en brouette. Exit miss Monde et tous les iron men. Donc du respect pour les os, ne pas attendre qu'ils soient vieux pour leur donner de la vitamine D, du calcium et pas de choc violent. Merci pour eux.

Ne parlons pas du foie et des reins. Usines polychimiques, ils filtrent, épurent, transforment et éliminent toutes les saloperies qu'un appétit insatiable amène à leur entrée. Pour nous rappeler que trop c'est trop et nous convaincre qu'il faut nous rationner, nous discipliner et ne pas boire ni manger n'importe quoi, ils sont obligés de piquer une crise de coliques.

Les muscles sont sollicités sans arrêt pour faire avancer nos jambes, agiter les bras, nous permettre mille mouvements, jamais un remerciement, un geste de sympathie, une caresse qui ne soit pas un massage. La crampe, le claquage sont leurs derniers recours pour obtenir des vacances, de l'attentions, des soins empressés. 

 Le coeur, le cerveau, la peau, les ongles, les cheveux etc. ont beaucoup à dire. Écoutez-les, cela leur évitera d'élever la voix, de se mettre en colère car, quand la coupe est pleine, ils ont du mal à arrêter de se plaindre.

LA MÉTHODE DU CYNIQUE

Pour gagner du temps, de l'argent et ne pas avoir à dire merci, je préfère résoudre sans aide  mes problèmes.

J'attends sans impatience mais avec curiosité le moment où ma machine, épuisée, s'arrêtera de fonctionner pour savoir si l'esprit était un bruit  mécanique ou produit par un parasite.

CETTE MAUDITE RACE HUMAINE DE MARK TWAIN

Dans la collection de poche Babel d'Actes Sud, vous trouverez  un petit livre du grand Mark Twain et connaîtrez l'opinion qu'il avait de "Cette maudite race humaine" (nom du recueil). Je vous recommande particulièrement le chapitre V sous l'intitulé "L'animal inférieur". Son argumentation est jubilatoire, imparable et le pape aurait du mal à la réfuter.

On devient honteux de ne pas être un escargot.

LE CYNIQUE A L'HABITUDE

Je regrette de vous faire perdre une illusion de plus (si vous voulez la garder, n'allez pas plus loin), mais il faut avoir conscience que ce n'est que l'habitude que l'on a d'être au même endroit, avec la même personne, dans le même corps, qui nous accroche à lui, à elle, à lui et nous fait regretter de devoir le quitter un jour ou une nuit. Vous avez su arrêter de fumer, de boire et avez changé de métier, de voiture, de femme, de mari, de maison, de pays. Donc vous avez l'habitude de changer. Ça sera   dur sur le moment, comme d'habitude, mais on s'habitue à tout, vous le savez .

 Si on n'est pas une célébrité, on n'apparaît qu'une fois dans le journal, à la rubrique nécrologique.

LE PAPILLON ET NOUS

Hier, en me promenant, j'ai vu un papillon se débattre dans l'herbe. Je l'ai pris dans ma main et m'aperçus que ses ailes étaient atrophiées, flétries, enroulées  et ne pouvaient plus lui servir. Le corps était robuste et ne demandait qu'à vivre.

Ce papillon était arrivé au bout de son rouleau, il avait perdu aux points la bataille qu'il menait depuis qu'il était sorti du cocon. L'air avait eu raison de ses ailes. Ses battements contre la résistance qu'il lui  opposait  pour l'empêcher de tomber avaient fini par les user jusqu'aux moignons. Cloué au sol, il attendra la mort, affamé, assoiffé. Aurait-il préféré être gobé par une hirondelle, en plein vol, ivre de nectar, en plein batifolage? 

On aura le même sort mais eux descendent du ciel et n'en attendent rien !!!

C'EST SELON

L'intérêt envers une chose, la curiosité pour quelqu'un ont la même essence: le bénéfice que l'on en tire. Il est proportionnel à la valeur que l'on attribue à l'un et à l'autre. Elle est nulle quand ils ne rapportent rien, encombrent, dérangent. Grande quand ils répondent à un besoin, à une question, apportent une solution, une idée.

Finalement on traite l'avoir et l'être de la même façon, avec une sympathie ou une antipathie que l'on a ou pas, selon la circonstance.

UNE NOUVELLE RECETTE DU CYNIQUE

Je connais une façon simple d'augmenter son potentiel en ayant des idées originales sans avoir besoin d'imagination. Il suffit de faire le contraire de ce qui avait été décidé. Vous doublez vos perspectives en élargissant votre horizon.

Exemples:
- vous voulez aller en Arctique, prenez un billet pour l'Antarctique
-mettez du sucre à la place du sel  dans la vinaigrette, le pot au feu. Vous transformez un repas banal en dessert.
- vous allez à la messe, essayer la mosquée.
- vous lisez le grec, apprenez le latin.
- vous êtes hétéro, soyez tendance, essayez l'homo.
- vous alliez au Club Med,  où tout est proposé et rien n'est imposé, allez à Fleury-Mérogis où rien n'est proposé et tout est imposé.
- vous êtes papiste, fréquentez une anti-papiste.
- vous croyez aux miracles, faites de la politique.
- vous êtes marathonien, faites la sieste.
- vous faites comme vous, faites comme moi....

Celui qui parle tout seul a besoin de s'entendre pour savoir quoi dire.

LA VIE

La vie est une montagne à gravir. On la monte jusqu'à l'arrivée de la retraite. Le sommet est atteint. On est au top. On peut se reposer, jouir de sa réussite. Il faut se presser car la descente s'impose. D'abord douce puis de plus en plus pentue, elle oblige à freiner pour ne pas accélérer et tomber dans l'enfer de la dépendance, de l'EHPAD, du fauteuil roulant. Rien n'y fait, le trou nous attend.

UN AVENIR QUI S'ANNONCE SOURIANT

Je suis sans méfiance sur la qualité du haut degré de confiance que j'accorde à mon évaluation de la situation qui s'installe pour préparer l’avenir du présent. Je prévois avec une certitude absolue qu'elle résultera d'une addition de calamités égales à celles provoquées par la grande peste noire de 1347,  des méfaits de la dépression de 1929 et s'y ajouteront les conséquences climatiques d'un réchauffement planétaire semblable à celui que l'on a connu il y a 56 millions d'années, durant l'ère  tertiaire.

Une fois prévenu, on se sent soulagé et prêt à faire face avec courage, dignité et efficacité à ce genre de problèmes qui n'entameront pas l'optimisme de la population, rassurée par la déclaration  apaisante que fera le gouvernement.

Je suis dans le noir le plus total, je ne sais pas où je suis, je ne me reconnais pas. Rien ne vient m'éclairer depuis que je suis en panne de courant.

VOTRE ATTENTION

L'attention est un moment suspendu  qui met les sens en alerte: l'œil est fixe, l'oreille attentive, la bouche close, le corps immobile.

L'instant ne dure jamais longtemps:1 seconde chez l'impatient, 1 minute pour le patient à qui on annonce que sa maladie est incurable...

EN RACCOURCI

La vie nous projette dans la nature pour l'occuper à nos miens le temps qui nous est imparti. Une fois épuisé, lui et nous, elle nous quitte et nous renvoie d'où elle nous avait tiré pour se débarrasser de ce détritus qui  n'était plus bon à rien et commençait à sentir mauvais.

UN TORT PARTAGÉ

L'incrédule met tout en question. Il ne croît pas les mensonges et doute de la vérité. Le crédule croit les mensonges aussi bien que la vérité.

On voit que le plus et le moins se rejoignent dans la connerie. 

LE BONHEUR

L'idée du bonheur est variable.

Pour l'ambitieux, le bonheur est en haut de l'échelle, de l'affiche, de la hiérarchie, du sommet de l'Everest. Il ne connaît pas le vertige. Il se prend pour un aigle. En général,  sans être un moineau, il se voit plus grand qu'il n'est.

Le peureux le trouve dans la sécurité car il a peur de la vie, de la mort. Il se cache derrière les autres, derrière un mur. Il ne veut rien risquer, n'avoir pas à choisir. Il préfère le passé au futur. Il se voit plus petit qu'il n'est.

PAROLES DE CYNIQUE

Mes bonnes idées sont mauvaises pour ceux qui refusent de penser.

***

Il faut encourager les initiatives privées disent ceux qui ne ne pensent qu'au bien public et font tout pour les décourager.

***

L'amour paternel se conjugue à l'amour maternel pour fabriquer un amour d'enfant qui les maudira toute sa vie de l'avoir mis en enfer.

***

La repentance de l'homme blanc pour les achats de leurs lointains ancêtres sur les marchés aux esclaves africains contraste étrangement avec son absence chez  les héritiers des marchands auxquels ils les achetaient. Auparavant, ces bons commerçants avaient attaqué leurs villages, les avaient arrachés à leur familles,  traités comme du bétail avant de les vendre au plus offrant.

L'amnésie des uns contraste avec l'hypermnésie des autres. "Laquelle est la plus grave, docteur?"

Cette différence dans le traitement du passé par les bons apôtres de la repentance est la manifestation la plus hypocrite  d'un racisme  porté à son incandescence. Ils jugent les africains incapables, pour des raisons qu'ils doivent connaître, de regarder avec lucidité et courage leur histoire, leur passé. Serait-ce un privilège du blanc, eux n'étant bons qu'à se poser en victime? Je ne doute pas, moi, de leur capacité à affronter ce souvenir et de se repentir, s'ils l'estiment nécessaire, au nom des ancêtres, de ce commerce coutumier, de partager la responsabilité de cette indignité, d'accepter l'idée qu'ils en ont eu l'initiative et d'éviter que l'habitude ne soit reprise dans l'hypothèse où elle aurait été interrompue, la tradition étant aussi une coutume locale.

Quand toute l'eau se sera évaporée dans l'air, on marchera à la vapeur.

SUSPENS

Le suspens est une interrogation inquiétante qui secrète une peur  angoissante. Je déconseille au dépressif anxieux la lecture d'un livre d'un successeur de William Irish et la vision d'un film d'un émule d'Alfred Hitchcock,  ses symptômes pourraient s'aggraver.

VOTRE ATTENTION

Une attention vendue a une force que n'a pas l'attention prêtée, c'est pourquoi il est préférable de l'acheter. Cela revient plus cher mais l'argent n'est pas gaspillé, on est sûr que l'oreille n'est pas distraite. L'argent a ce pouvoir en plus des autres.

Se référer aux grands principes (Déclaration des droits de l'homme, Serment du jeu de paume, Charte des Nations Unies) permet à l'orateur de se hisser au niveau de nos gloires nationales (la tour Eiffel, Clemenceau, De Gaulle, Jaurès, Vercingétorix, Jeanne d’Arc) ou internationales (Gandhi, Mandela, Kennedy). Il se statufie le temps qu'il se prend pour ce qu'il n'est pas.

CONNAIS-TOI TOI-MÊME

C'est parce que l'on a un préjugé favorable pour soi-même que l'on peut se  prendre pour qui on n'est pas. Ce n'est pas grave pour vous et moi qui sommes ce que nous sommes et n'en demandons pas plus. Ça l'est pour un président de la République, un ministre, un général, un pape et tous ceux auxquels je pense.

Les soucis comme la gangrène pourrissent la vie. Le seul traitement est l'amputation. C'est facile pour un membre, difficile pour la tête, on n'en a qu'une. De plus, la guillotine a été retirée du commerce chirurgical...

LES MALHEUREUX

Le mauvais caractère est à plaindre. Comment arrive-t-il à se supporter en vivant confiné avec ce personnage qui l'occupe entièrement?  On comprend que son humeur en pâtisse.

***

Les sales caractères  sont de deux types.

Il y a le mauvais permanent. C'est un trait qui fait partie de sa personnalité au même titre que la couleur de ses yeux et la forme de ses oreilles. L'individu bénéficiaire de cette particularité relativement fréquente est dans une rogne perpétuel apparue à la naissance. Il fut un bébé hurleur qui échappa de peu à des secousses létales grâce à des parents admirables. Plus tard, il se distingua  par des colères chroniques, une mauvaise humeur permanente, une richesse en  jurons impressionnante et une réputation épouvantable de type hurleur. Maladie orpheline, non opérable, inguérissable l'individu qui en est atteint  se sent en bonne santé et il l'est en générale s'il n'est pas victime d'une autre pathologie qui aggrave la première et le rend carrément invivable. On ne sera pas étonné que la mortalité de ces personnes se situe  dans la partie ascendante de la courbe de Gauss. Les proches se considèrent souvent en état de légitime défense.

Il y a l' intermittent. Il se manifeste à l'occasion. Elle n'est pas fortuite mais provoquée par un mot clé qui déclenche l'ire du  sujet . Ainsi, il n'est pas rare  qu'aujourd'hui il suffise  de prononcer :Sarko, Hollande, Trump, Poutine, Macron, confinement,  éolienne, dette pour plonger le plus paisible des hommes dans une colère noire, prêt à frapper qui élève une objection ou essaie de le calmer. D'autres ont la réaction de mon chien quand il voit un chat. Il se transforme instantanément en un loup de Sibérie affamé, rugissant, doublant de volume. Il faut se mettre à trois pour l'empêcher de faire un malheur, lui qui ne ferait pas de mal à une puce. Un visage connu et haï peut avoir le même effet destructeur de la politesse, de la courtoisie.  Le débonnaire se transforme en sanguinaire. La séance horribilis dure le temps que l'autre trouve une porte de sortie.