Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 31 août 2021

UN REMAKE HISTORIQUE

Je fais, ce 31 août, une grasse journée pour fêter dans le calme, le recueillement, le souvenir, mon  premier jour sur terre, à l'air libre et peut-être parce que c'est la dernière fois.

LE CYNIQUE FAIT L'IMPOSSIBLE

Pour disparaître, il prend la porte. Flotter, il s'immerge. Changer, il grossit, démissionne, divorce. Rendre le monde invisible, il ferme les yeux. Gagner, il triche.
Si Jésus, le fils du charpentier Joseph et de Marie, femme au foyer, voyait ce qu'ils ont fait de ce qu'il a dit, il ne serait pas content.

C'EST TOUT LUI

J'ai une vie rêvée quand je dors.

***

Je cours au marché et je marche quand je fais mes courses.

***

Jeune, on veut réussir sa vie, vieux, sa mort.

lundi 30 août 2021

Effet Larsen

L'effet Larsen est une distorsion du son qui, renvoyé du récepteur à l'émetteur, se transforme en un sifflement désagréable. Il a son équivalent avec la voix quand, dans la conversation, chaque partie ne comprend pas ce que dit l'autre parce qu'ils ne sont pas sur la même longueur d'onde.

LE CONSEIL À SUIVRE

Celui qui commence sa phrase par un "si je peux me permettre" demande à l'autre la permission de faire, de dire, de penser. Il se subordonne à une autorisation et prend ainsi une position d'infériorité qui est celle de la servilité. Elle dénigre, par avance, la chose, l'avis, son idée.

L'expression est à éviter car les sous-entendus parlent plus que la parole dite.

À QUOI TIENT LA VIE

Si l'inspiration n'est pas suivie d'une aspiration, on expire....

DANS LA SÉRIE "IL Y A"

Il y a ceux qui se font du bien en aimant le beau et en mangeant du bon et d'autres qui se font du mal en mangeant du mauvais et en regardant le laid.

dimanche 29 août 2021

LES MÉLANGES

Le mélange des genres peut donner de bons résultats avec celui du salé et du sucré, du sel et du sucre, du lait et du chocolat. Il en est d'autres d'incompatible, de non miscible  tel que l'eau et l'huile. Le masculin et le féminin font partie des mélanges intermédiaires, parfois il tient, souvent il se sépare et c'est le divorce.

LE BIENFAITEUR MÉCONNU

Celui qui, mieux qu'une bonne parole, qu'une prière à la sainte Vierge, calme la douleur, le Doliprane (paracétamol), n'a jamais droit à un mot de remerciement, à un geste de gratitude, à un ex-voto. Kamikaze, il  plonge dans les entrailles pour une mission-suicide où il va se dissoudre pour libérer son pouvoir de bienfaiteur de l'humanité souffrante.
Plus il monte ou plus il descend, plus le haut et le bas prennent de la valeur.

samedi 28 août 2021

Ce qui nous sépare n'est pas la couleur de la peau et des yeux, la taille, le poids, le nom, la langue, le pays, la religion, la voix, le genre mais ce qui est invisible, insensible, inaudible, c'est ce qui se passe dans la tête, le discours que l'esprit tient, dans le silence de la boîte du crâne. Il nous dit quoi penser, dire, faire et ne s'adresse qu'à nous qui sommes les seuls à l'entendre.

 Peut-être que si on connaissait les problèmes qui agitent le monde virtuel, on serait content de vivre dans la réalité.

 Une bonne soif ne calme pas une grosse faim mais la relativise.

vendredi 27 août 2021

LE CYNIQUE DÉGAÎNE ET TIRE AVANT DE POSER LA QUESTION

 La vie est une condamnation à mort. Beaucoup la donnent sans se poser la question. Sont-ils  contre son abolition?

 On nait innocent, on devient idiot, on meurt gâteux. Et pourtant, entre le début et la fin , certains se croient intelligents.

OUF

 Quand on se dit qu'avec notre imagination, notre intelligence, notre volonté, notre suite dans les idées, notre culot on aurait pu être un Musk, un Bezos, un Gates, un Buffet, un Rockefeller, un Trump si on avait été  américain au lieu d'être  européen, on se dit qu'on a eu beaucoup de chance et qu'on l'a échappé belle.

jeudi 26 août 2021

L'éternité, quand elle s'arrêtera, sera obligée de prendre un nouveau départ. C'est dans sa nature.

LE NOUVEL ORDRE

Aujourd'hui, des certaines et des certains changent le sens des mots et leur font dire le contraire. Il devient impossible de converser avec ces gens-là puisqu'ils parlent une langue où les mots sont devenus leur propre antonyme. Donnons quelques exemples:

- la liberté est une oppression déguisée, 

- le présent doit juger le passé,

- le faible doit remplacer le fort,

- l'ignorant a davantage de valeur que le savant, 

- le héros est un salaud qui se vante,

- le voleur a raison de prendre ce qui lui est indu,

- le pauvre a le droit de s'enrichir aux dépens du riche,

- le locataire mérite de jouir de l'appartement du propriétaire, gratuitement,

- l'immigrant est chez lui chez nous

et d'une façon générale il faut inverser les inégalités pour atteindre l'égalité...

CHANCEUX MALGRÉ TOUT

Il faut naître sous X pour avoir la chance de n'être pas estampillé dès la naissance. On est débarrassé des souvenirs encombrants de la famille inconnue et on n'a pas à souffrir de son exemple malfaisant.

Seul un masochiste conséquent  essayera de retrouver une filiation forcément calamiteuse qui rattachera l'orphelin de naissance au tronc des pourris qui l'avaient abandonné.

mercredi 25 août 2021

POUR UN PANTHÉON PARITAIRE

Monsieur le président Macron va panthéoniser l'immense Josephine Baker. Ce souci de rendre aux grandes femmes qui ont fait la France l'hommage que la nation leur doit est légitime, nécessaire et même indispensable. Il n'a que trop tardé. Je m'associe à ce geste fort en suggérant d'autres  noms dont l'absence, place du Panthéon, dans la basilique laïque de la République Française, blesse le sentiment de reconnaissance et d'équité de toutes les françaises à leurs égales d'hier. Ainsi devrait-on pouvoir se mettre au garde-à-vous devant les restes virtuels ou réels de sainte Jeanne d'Arc qui a sauvé la France en boutant les anglais, de Blanche de Castille qui a enfanté le bon saint Louis encore dans toutes les mémoires, de la malheureuse et pathétique reine Marie-Antoinette, décapitée par d'infames jacobins féminicides, de madame de Sévigné dont la présence ici compensera son absence quai Conti, insulte aux lettres françaises, de sainte Géneviève qui sauva Paris des Huns, de Catherine de Médicis qui, entre autres faits d'armes, apporta en France la fourchette et le raffinement italien, de l'héroïque Charlotte Corday qui se sacrifia en tuant Murat, le sanguinaire "pour en sauver cent mille", Edith Piaf, Coco Chanel et tant d'autres qui y méritent leur place. Il faut l'agrandir.

 Rire, sourire sont, pour le grincheux, contre-nature.

DE TOUT UN PEU

Pour devenir riche, il faut avoir la mémoire des chiffres et, encore mieux, des nombres.

***

L'évidence est insoupçonnable.

***

Le présent est aussi proche du passé que du futur.


mardi 24 août 2021

Quand on a tout, on a à se préoccuper de rien.

LA VRAIE RAISON DU BREXIT

Ce n'est pas un orgueil insulaire mal placé qui est à l'origine du Brexit mais une susceptibilité maladive, conséquence d'une névrose d'origine œdipienne (Freud) . C'est elle qui est responsable de cette décision regrettable. Ce n'est pas la première, elle en est coutumière (perfide ALBION) pour le malheur de l'Europe depuis plus de 2000 ans.

Rappelons , pour mémoire et pour les jeunes, quelques méfaits, dans le désordre:

- Trafalgar (1805),

- crémation in vivo de sainte Jeanne d'Arc (1431) ,

- création de l'église anglicane (1534),

- refus (-55 et -54) de se laisser conquérir par Jules César désireux de leur apporter  le culte du beau et du bon, 

- saisie de la Normandie (1417), 

- conquête de l'Aquitaine (1360),

- Crécy (1346), Azincourt (1415), Waterloo (1815), Mers-el- Kébir (1940),

- le faux cocuage (1625) de Louis XIII par le duc de Buckingham,

- etc, etc...

MON POTAGER À LA GASTON

 Parce que je suis faible en maths, mon potager  n'a pas la géométrie dans l'espace d'un jardin à la française à la André Le Nôtre (1613-17000), jardinier de Louis XIV  mais doit à Gaston le Nôtre (1920-2009). le génial pâtissier,  son ordonnancement poétique qui donne à ses carrés de salades, de radis, de pissenlits, d'haricots et de petits pois une allure chaotique qui les fait ressembler à un choux à la crème, une tarte au chocolat, une madeleine ou à un pet de nonne.

lundi 23 août 2021

UNE QUESTION PERTINENTE À DÉFAUT DÊTRE INTELLIGENTE

Où sont les idées que l'on n'a pas et où vont toutes ces choses qui n'arrivent pas?
La vie est un combat et personne n'y échappe,  même les diables  se battent pour quitter l'enfer et les anges pour rester au paradis. 

CE QUI EST SCANDALEUX DANS LE SCANDALE

Le scandale a son heure de gloire quand il explose. Passées les 60 minutes, il entre en implosion et dans la rubrique des faits divers.

dimanche 22 août 2021

LE CYNIQUE REMET LES CHOSES AU POINT

La vie nous doit tout. Elle a besoin de nous pour voir le jour et la nuit. C'est un parasite qui vit à nos dépens, profite de notre ignorance, de notre innocence. Le jour où elle en a assez, elle va voir ailleurs, dans une hirondelle, par exemple, pour s'envoyer en l'air (c'est une gourgandine). Elle nous laisse tomber et dans quel état !!!!
La perfection est, comme l'éternité et l'infini, impossible à atteindre. Elle paraît pourtant plus accessible.

ASTUCIEUX

Ils ont inventé l'enfer pour ceux qui ne croyaient pas comme eux et le paradis pour ceux qui croyaient en eux.

samedi 21 août 2021

POURQUOI LES RICHES NE SONT PAS HEUREUX

Le mal que se sont donné les riches n'est pas gratuit. Il exige d'être payé en retour, pour service rendu, en nature,  avec des intérêts indexés, en maux.
Les théoriciens ont les mains plus propres que les praticiens mais elles sentent souvent mauvais.

DE TOUT UN PEU

 La parole et l'ecriture sont, pour les mots, des moyens d'expression.

***

La vie est un voyage qui s'achève au cimetière ou à l'abattoir.

***

La source est un puits sans fond qui déborde.

C'EST FAUX MAIS C'EST VRAI

 En allant plus lentement, on a l'impression d'aller plus loin.

vendredi 20 août 2021

Vivre ne donne pas envie de mourir.

POUR LA ROUTE

Depuis longtemps, l'homme arrive du néant, du vide, de rien et est débarqué, animé par la vie. Quelque temps plus loin il succombe, s'évanouit, disparait dans le néant, le vide, le rien. Il appartient pour toujours au passé. Personne ne se souvient de lui, pas plus que des quelques autres qui l'entouraient le moment où lui et eux étaient encore présents.

Cet entre deux - que par décence et respect de l'intimité, nous n'avons pas décrit - s'est passé dans le bruit, la fureur, le chaos, parmi des fous. Il ne laisse heureusement aucun souvenir.

UNE QUESTION PAS COMME UNE AUTRE

Si j'avais le temps, je me demande ce que je ferai.

jeudi 19 août 2021

UNE BONNE HABITUDE DU CYNIQUE

Ne pas commencer lui permet de ne pas avoir à s'arrêter.
Encore un été tout feu tout flamme. Vivement l'heure d'hiver et l'extinction des feux.

LA RECETTE

Pour être content de soi, il faut:
  • ne pas se regarder dans une glace,
  • ne pas savoir ce que l'on fait,
  • ne pas écouter ce que l'on dit. 
On peut aussi se prendre pour un autre.

mardi 17 août 2021

AFGHANISTAN

Il y a plus de 10 ans, dans le "dico sans queue ni tête", je mettais une réflexion sur la guerre américaine en Afghanistan. Elle  est intéressante aujourd'hui, à l'heure du retrait, après des milliers de morts civils et militaires et 2.260 milliards de dollars dépensés pour rien, parce qu'elle rappelait qu'il est impossible de gagner contre des afghans.

COLLISION DANS L’ESPACE-TEMPS 

Le voyage comble une curiosité pour les paysages et ce qui les anime. On aime les étonnements du dépaysement. Ils inquiètent, rassurent, confirment, infirment. L’imagination apaisée, on rentre à la maison, satisfait ou non, rassuré souvent de ce que l’on est et du là où on a.

Des souvenirs souriants, légers font revivre pour longtemps le voyage avec plaisir et nostalgie. Il laisse des traces profondes si l’expérience a été dérangeante.

Un retour sur une vie antérieure voyageuse m’a rappelé deux séjours de cet acabit. J’y reviens car ce n’est qu’aujourd’hui que je les juxtapose.

Je vous parlerai d’abord de l’Afghanistan que j’ai découvert, avec 3 amis, en juillet 1971. Nous y allâmes par un itinéraire classique à l’époque - via Téhéran, encore impériale - et de là en bus pour Hérat. On ne peut imaginer la fascination d’alors pour l’Afghanistan. Kessel avait publié « Les Cavaliers » en 1957 avec un succès inouï. Il y fait vivre le pays, ses habitants, les chevaux dans une épopée qui enflamma les imaginations. Les aventures, les sentiments, les mœurs étaient d’un autre temps. Pourtant il ne se référait pas au passé. L’envie de connaître un endroit si étrange était irrésistible.

Nous étions préparés à ce que nous allions voir par des phrases telles que celles-ci, trouvées dans une préface de Kessel pour un album de photos (coll. Rêves et Réalités, édité par Réalités/Hachette 1970) : « J’ai entendu … et les voix des tribus chanter la liberté, l’espace, la guerre et l’amour …/…

…/… et sur des tapis aussi magnifiques chargés de vaisselle, de fruits, de sucreries, de Kebabs, de laitages caillés, d’agneaux rôtis, de riz multicolores, j’ai pris part à des banquets de cent convives, habillés de cafetans de soie …/…

.../… Je les ai vus passer, tantôt par petites troupes, tantôt par files interminables, au pas de leurs chameaux énormes, toujours superbes, libres …/…

…/… Le Pachtou, l’Ouzbek, le Hazara, le Tadjik, le Turkmène, le Nouristan vivent chacun comme vivaient ses ancêtres …/…

…/… La vigueur et la noblesse des traits (ce peuple est l’un des plus beaux du monde) l’harmonie des mouvements, la couleur des étoffes s’accordent à cette dignité instinctive de pâtre, de paysan, de montagnard, de guerrier, de nomade …/…

…/… Le climat est dur : torride en été, glacial en hiver. La terre est ingrate, hérissée de montagnes et coupée de déserts. La vie est malaisée pour la plupart des gens ».

Kessel terminait en ces termes :

« Pourtant à cause de la fierté et de la bravoure et du sourire de son peuple, j’ai toujours trouvé, au fond de l’évasion la plus complète, un étonnant échange humain, une rare et virile sécurité ».

Pierre Schoendoerffer avait découvert l’Afghanistan avec Kessel, à son retour d’Indochine. Pendant 7 mois ils sillonnèrent les pistes. Il raconte, dans l’introduction à un reportage :

« La nuit il nous arrivait de camper dans une tchaïkhama, roulés dans de grands manteaux qui sentaient le mouton et le rire des chacals nous tenait éveillés …/… C’était l’Islam primitif, le Haut Moyen-Âge …/… Ce que j’avais pressenti était vrai. L’Afghanistan c’est le ciel, c’est la pierre, c’est la nudité de l’âme et c’est Dieu. »

Ils n’avaient pas menti. Ce qu’ils avaient aimé nous était disponible. Je ne vous raconterai pas notre traversée du pays, en un taxi conduit par un chauffeur infatigable et rieur.

La plongée dans le passé, dans un autre univers, tenait d’abord au paysage, superbe, grandiose, un mélange incroyable de beauté : des montagnes, des cols, des vallées, des déserts, des oasis, des steppes, des sites fantastiques comme les lacs étagés de Band-i-Amir, les bouddhas de Bamyan. Il ignorait tout ce qui chez nous le souille : publicité, panneaux en tout genre, papiers gras, sacs plastiques, autoroutes, rails, zones industrielles, parkings, centres commerciaux, restaurant, hôtels, cinémas. Les routes étaient des chemins améliorés, pas toujours carrossables. On y croisait plus souvent des ânes, des chameaux et des chevaux que des bus, des camions ou des taxis.

Les habitants étaient à l’unisson. Les hommes étaient habillés de manteaux, enturbannés ou portant parfois un bonnet curieux que l’on a appris depuis à connaître. Les femmes, elles – quant on en voyait en ville – étaient des spectres recouverts des pieds à la tête d’une sorte de cagoule plissée bleue, avec un petit grillage brodé devant les yeux. Dans le Turkestan au Nord nous en avons vues non voilées avec des hautes coiffures compliquées qui rappelaient le hennin de notre Moyen-Âge.

Les scènes de la vie dans les villages, les campagnes étaient aussi d’une autre époque. Nous voyions de la route des paysans battant leur blé à coups de fléaux, des ânes tournant dans une meule pour écraser le grain. Dans les villages, un artisanat de première nécessité fabriquait devant le client les ustensiles du ménage, les outils pour les champs, la bourrellerie, les tissus. Cela se faisait sans mécanisation, à la main, avec adresse, débrouillardise et une efficacité confondante.

Dans les magasins en souterrain de la Khyber Pass il y avait même des ateliers où l’on fabriquait sans machine-outil des fusils, des pistolets qui armaient jusqu’aux dents les Pachtounes de l’endroit. Leur activité, à ce moment-là paraissait pourtant pacifique et surtout consacrée au change du dollar et de la monnaie locale.

Nous n’eûmes pas l’occasion d’assister au fameux bozkachi, cette joute à cheval entre deux équipes qui se disputent le corps d’une chèvre en automne et en hiver dans les plaines du Nord ni de voir les combats d’animaux dont ils sont friands : combats de chiens, de béliers, de chameaux, de coqs, de perdrix.

L’amusement n’est pas, de toute façon, la préoccupation principale, la grande affaire est la religion, l’Islam. Cela se voit à la beauté et à la grandeur des mosquées. Les afghans sont pour la plupart des sunnites, fidèles à l’orthodoxie traditionnelle et leur vie est régie par les cinq piliers de la foi. La discipline est contraignante et la société l’impose. J’imagine que leur dévotion s’apparente à celle de nos aïeux quand la peur de l’enfer faisait des religieux les maîtres des âmes et des corps. Ils en étaient encore là mais ne paraissaient pas en souffrir. Leurs femmes, des ombres, n’avaient manifestement pas le droit d’exister en dehors de leur maison. C’étaient ces aspects qui nous rendaient les afghans singulièrement étrangers. Il y en avait d’autres qui nous auraient rendu difficile de vivre leur vie : le poids des traditions, de la famille, la difficulté de se soigner, une pauvreté généralisée subie plus qu’acceptée car l’histoire n’aurait pas été, par la suite, ce qu’elle fût. Il leur fallait survivre dans un combat contre le froid de l’hiver, la chaleur de l’été, la sécheresse, la faim, la soif, la maladie. Ils devaient y faire face avec les moyens qu’avaient nos ancêtres, dans les campagnes, dans l’Ancien temps. Ils étaient dérisoires et on l’imagine pour s’en effrayer aussitôt. C’était cela qu’ils vivaient au vingtième siècle, sans beaucoup d’atténuations pour la majorité. Elle s’en accommodait avec courage et orgueil, sans mendiants, sans le reprocher aux autres.

La suite du voyage, en Inde, au Cachemire fut riche et passionnante mais le souvenir de l’Afghanistan resta éblouissant.

Décembre 1978. Le 31 décembre, venant de San Francisco par la route, on arrive à Las Vegas. L’arrêt ne pouvait être évité. Vegas est un aimant trop puissant. Il fallait de toute façon confronter nos a priori à la réalité. Le choc est rude, une apparition dans le désert, une créature incongrue qui surgit puis s’impose au milieu d’un rien que n’en demandait pas tant.

Le culte du lieu est le jeu et surtout l’argent, son sous-produit, un dieu pour l’Américain. Sa religion l’encourage à aimer cette valeur synonyme de pouvoir, de respectabilité, de confort. Dans ce contexte Las Vegas prospérait et prospère encore plus. Le principe est le même que celui de Wall Street. Il faut prendre des risques pour devenir riche. L’ambiance seule est différente, comme le décor. Les traders, les courtiers sont remplacés par des croupiers, des croupières. Les écrans de cotation sont des tables de blackjack, de poker, de roulette et les machines à sous, innombrables, en batterie, en série.

La passion y est plus primitive car l’argent se voit, se manipule, se perd, se gagne, sans intermédiaire. Elle se déchaîne, s’expose, explose dans un tintamarre feutré, le cliquetis de machines à sous, des cris de gagnants. Tous les moyens sont bons pour l’amplifier, associer le jeu à la fête et occuper les esprits par un spectacle permanent, omniprésent qui ne permet pas de réfléchir. Les publicités immenses, scintillantes, sans possibilité de les ignorer invitent aux spectacles de cirque, de music-hall, de variétés, de cabarets, de magiciens. La distraction est pour tous les âges, tous les besoins. Les "brothels" - out of town - ont une publicité tout aussi agressive et allèchent le client en proposant une marchandise fraîche, jeune, médicalement vérifiée et approuvée, toutes provenances. La satisfaction est garantie.

Cette débauche d’"entertainment" a une mise en scène et des décors à sa démesure. Les casinos rivalisent de hauteur, de grandeur de lumières, de jets d’eau. Ils impressionnent non par leur beauté mais par la volonté d'en imposer, d’abasourdir.

Les foules qui s’y engouffrent prouvent que les concepteurs, les investisseurs avaient raison. A l’intérieur le spectacle est à la mesure du dehors, la foule est innombrable. La plus nombreuse s’agglutine sur les bandits manchots, ces machines à sous qui portent bien leur nom. Solitaires, les yeux rivés à l’instrument, perdus dans leurs bulle, ils activent mécaniquement le levier pendant des heures, des jours, des nuits, indifférents au reste, dépensant jusqu’à se ruiner. Ils sont de tout âge, fatigués, indifférents à toute logique, pitoyables, désespérés, désespérants.

30 ans plus tard je sais que parcourir l’Afghanistan ou séjourner à Las Vegas c’était faire l’impossible voyage dans l’espace-temps. Dans le même monde, au même moment, il était possible, dans le début des années 70, de vivre dans des univers dignes d’une uchronie. Dans l’un vous plongiez dans un Moyen-Âge mystique, religieux, archaïque, peuplé de tribus vivant de troc, de l’agriculture, de l’élevage, fiers, pauvres, dans un milieu rude, se déplaçant à pied, à cheval, à chameau. Dans l’autre, à quelques milliers de kilomètres, dans une ville rutilante, dégoulinante de watts, de couleurs, de bruit, de voitures s’agitent des hommes, des femmes, souvent obèses, obsédés par leur apparence et avides de consommer, de jouir, d’assouvir des envies, des désirs d’argent, mâcheurs de gomme, mastiqueurs de hot-dogs, buveurs de coca, de bière, survoltés, fascinés par des machines à sous, des tapis verts. Cette foule prisonnière d’un système qui la dévore, d’une gaieté qu’on lui fabrique m’avait laissé de la tristesse, du dégoût et consterné à l’idée que ce mirage avait toutes les chances d’être contagieux. C’est pour fuir cette menace que ma femme et moi quittâmes très vite Las Vegas avec l’impression d’avoir transité par un monde surréaliste, futuriste, habité par des humanoïdes auxquels on aurait donné l’autorisation de s’amuser pour quelques heures dans un univers artificiel où ils auraient le droit de perdre leur argent en espérant en gagner.

Pour un voyageur, se confronter à des mondes différents ailleurs que dans le confort de sa bibliothèque est la raison de son départ. Il compare son univers avec celui d’un autre. Le choc et intime. Il n’a pas de conséquence. Revenons aux deux pays où nous nous sommes invités. Tout les oppose : l’histoire, la religion, les valeurs, l’art de vivre. L’un vit dans le dénuement, accepte son sort car il n’a pas le choix. L’autre a conquis l’opulence, est obsédé par l’argent, la satiété. Le premier ne craint pas la mort, le deuxième en a peur.

La guerre, pour l’Afghan, est un état auquel l’histoire l’a préparé. Même en paix, il se déplace armé, poignard à la ceinture, fusil en bandoulière. Il a lutté contre les Aryens védiques, contre Cyrus et Darius, Alexandre, les Omeyyades venus de Damas, Gengis Khan, Tamerlan. Trois fois il fit la guerre aux Anglais qui s’en souviennent. Les Soviétiques regrettèrent leur invasion.

L’Américain ne rechigne pas non plus à la guerre. Il la préfère quand il est sûr de gagner. Son rêve impossible est de la faire sans en mourir.

Rien ne prédisposait les deux peuples à se rencontrer puisqu’ils vivent dans des mondes parallèles. Le sort, la malchance, la folie humaine, sa politique a permis l’impossible. Leur trajectoire s’est confondue. Le choc a eu lieu. Les deux univers ne se sont pas reconnus. Ils se sont déclarés ennemis et depuis ils se tuent. On ne peut imaginer des adversaires plus disparates. L’un vit dans un monde féodal, guerrier, fanatique. L’autre, sophistiqué, consumériste vit dans un monde douillet qui ne sanctifie pas la mort de l’incroyant. L’un rêve de corps à corps, l’autre de guerre presse-bouton. Ce dernier a toujours été battu quand il est allé, au loin, s’attaquer à plus petit, plus maigre, plus pauvre.

La partie est inégale car l’Afghan est irréductible et il combat chez lui. Il y vit depuis toujours dans la misère, l’orgueil, la dignité, la liberté, la privation et il n’a peur de rien. Sa religion est sans doute un fardeau, c’est du moins de la sorte qu’elle nous paraît, mais il en fait une force. En face il y a Las Vegas et un peuple gavé, gras, dont l’argent est le premier des dieux et lui permet beaucoup. Il oblige ses malheureux soldats et leurs mercenaires à se battre en terre inconnue contre une armée de Djinns. Pour ceci et cela la fin ne sera pas heureuse car il ne fait pas le poids malgré son PIB, sa science, sa scientologie, son lard.

LES RISQUES DE LA DISCRÉTION

 Quand il veut gémir, crier, hurler, l'intraverti se tait. L'explosion est intérieure. Bonjour les dégâts!!! 

 Les mots ont besoin d'être bien placés dans la phrase pour exprimer ce qu'ils ont à dire.

lundi 16 août 2021

LA FOI

 Croire est l'option irrésistible à laquelle succombent ceux qui ne résistent pas à l'appel de leur imagination.

DE TOUT UN PEU

 La terre est plus cultivée que bien des gens que je connais.

***

Deux choses nous retiennent à la terre: la vie et la pesanteur.

***

Ceux  ne savent pas en profiter ont de la malchance dans leur bonheur.

JEUX DE GRAND AIR

 La bête de  sexe n'est pas le seul à s'envoyer en l'air. Il y en a plein d'autres qui en sont coutumiers, par exemple

- l'homme-canon,

- l'aviateur, le spationaute,

-le sauteur à la perche, à ski,

-le plongeur de haut vol.

Mais le  seul à ne pas retomber sur terre reste le démineur malchanceux.

dimanche 15 août 2021

 Le désir de mourir en soins intensifs des opposés à la vaccination est un bel hommage à la qualité hôtelière de l'hopital.

LES RICHES NATURES DU CYNIQUE

 Pour dompter ma nature sauvage, je n'ai pas besoin d'un baton, d'un fouet, une camisole de force me suffit.

SOLDATS

 Le métier de soldat consiste à tuer un ennemi dont on a entendu parlé pour l'empêcher de vous tuer . C'est une course de vitesse entre deux gladiateurs dont les armes d'estoc sont remplacées par des fusils, des mitraillettes, des canons, des bombes atomiques.

Que nous a fait le Dieu des religions monothéistes pour mériter le tribut  qu'elles lui rendent? Quelles sont les raisons d'un tel hommage ? Parce qu'il nous a créé, répondent-elles et comblé de ses bienfaits. Énumérons rapidement de quoi on  est redevable à ce bienfaiteur de l'humanité: les maladies, la douleur, les névroses, la peur, les frustration, l'angoisse, l'anxiété, la faim, la soif, la misère, la honte, la colère, la pauvreté, le froid, le chaud. Faut-il le remercier pour l'abondance de toutes les bonnes raisons qui nous font regretter d'être vivants et a-t-il besoin d'adoration pour satisfaire un ego à la mesure de son infinité? Un tel dieu contredit son idée et on ne peut y souscrire. Il ressemble trop à ceux qui l'on créé à leur image. 

samedi 14 août 2021

Si on pouvait faire dire aux disparus les mots qu'ils n'ont jamais dits, on garderait d'eux un meilleur souvenir.

PS: c'est valable aussi pour les vivants.

CQFD

Quand on part en retard, on va plus vite pour essayer de le rattraper, que l'on soit à pied, à vélo ou en voiture. On récupère ainsi une partie du temps perdu. 

Conclusion: partir en retard améliore la productivité du temps et donc fait gagner de l'argent...

LA MÉMOIRE DE GAÏA

La terre a une meilleure mémoire que l'eau dont la sienne est sujette à caution. Elle conserve tous ses souvenirs depuis sa création il y a 4,6 milliards d'années. Certains sont enfouis trop profonds mais beaucoup sont accessibles dans ses strates.

Elle est même hypermnésique et se rappelle de toutes les infamies que l'homme lui a fait subir depuis son apparition en l'an  - 2.700.000 avant J-C. Espérons qu'elle ne soit pas rancunière.

CETTE CHIENNE DE VIE

La vie est un combat permanent contre soi-même. Il faut du matin au soir lutter contre l'envie de ne rien faire  et se forcer à se lever pour se laver, s'habiller, aller travailler. Durant toute la sainte journée, il faut parler, sourire, marcher, écouter, faire attention, la prêter.

Pas étonnant que le soir, on s'écroule sur le lit  pour s'allonger, épuisé.

vendredi 13 août 2021

IMPITOYABLE

Des milliers d'hectares de forêt brûlent. Des millions, des milliards de ses habitants: oiseaux, renards, chevreuils, ours, loups etc., meurent, brulés vifs, dans l'effroi, l'horreur, la douleur.

Pas un mot, pas une parole dans les commentaires, pas une minute de silence pour les plaindre, les pleurer, s'excuser, s'accuser.

L'homme est sans pitié pour les naturels qui vivent dans la nature. Personne ne le regrettera quand ce sera son tour.

DE TOUT UN PEU

La perplexité est la façon imagée d'exprimer le doute.

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L'orgueilleux est trop fier pour se fier à un autre que lui.

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"Pouvez-vous me dire ce que je ne sais pas ?" demande l'ignorant qui ignore la question.

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Le jeune a un avantage de poids sur le vieux, celui de l'âge ne se fait pas sentir.

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Le moine vend son âme à Dieu plutôt qu'au diable. On le comprend.
Si le temps qui passe était aussi versatile que le temps qu'il fait, on changerait d'âge tous les jours.

jeudi 12 août 2021

DISCOURS DE L'ANGÉLUS

Paolo Sorrentino a terminé sa série THE YOUNG POPE par une deuxième saison THE NEW POPE. On retrouve la même qualité. Il mêle avec adresse la comédie, la tragédie, le thriller, l'actualité. Il parle au cœur, à l'âme et à l'amour du cinéma. Le plus étonnant est cependant le souffle, l'ambition, le message qu'il livre aux croyants et aux incroyants. C'est une œuvre inspirée comme on n'en voit jamais. Le nouveau pape délivre une homélie aux fidèles réunis. Elle mérite d'être connue:

"Les filles qui nous ont snobés, les garçons qui nous ont repoussés, les parents qui ne nous ont pas compris, les employeurs qui nous ont rejetés, les mentors qui ont douté de nous, les tyrans qui nous ont battus, les frères et sœurs qui se sont moqués de nous, les amis qui nous ont abandonnés, les conformistes qui nous ont exclus. Les baisers qu’on nous a refusé, parce que personne ne nous voyait. Ils étaient tous trop occupés à regarder ailleurs tandis que je braquais mon regard sur vous. Sur vous seuls. Parce que je suis des vôtres. La douleur ne connaît pas de hiérarchie. La souffrance n’est pas un sport. Il n’y a pas de classement final. Tourmentés par l’acné et la timidité, par les vergetures et le mal-être, par la calvitie et l’insécurité, par l’anorexie et la boulimie, par l’obésité et la diversité, insultés pour notre couleur de peau, notre orientation sexuelle, nos portefeuilles vides, nos défauts physiques, nos disputes avec nos aînés, nos sanglots inconsolables, le gouffre de notre insignifiance, les abîmes de notre douleur, le vide qui est en nous, l’envie récurrente et incurable d’en finir avec tout cela. Nulle part où se placer, nulle part où exister, rien à quoi se raccrocher. Rien, rien, rien !

Oui, c’est ce que nous ressentions. Et tout comme vous, je n’ai rien oublié. Mais cela n’a plus d’importance si le monde n’est pas d’accord avec nous. Car désormais c’est nous qui ne serons pas d’accord avec le monde. Nous n’accepterons plus d’être perçus comme le problème. Car, au bout du compte, ce sont eux le problème. Nous sommes la solution. Nous qui avons été trahis et abandonnés, rejetés et incompris, exclus et humiliés. 

« Il n’y a pas de place pour vous ici », nous disaient-ils par leur silence. « Alors, où est notre place ? », les implorait-on par notre silence. Nous n’avons jamais reçu de réponse. Mais maintenant nous savons. Nous savons où est notre place. Note place est ici. Notre place c’est l’Église. C’est le Cardinal BIFFI qui a été le premier à le dire, d’une façon étonnamment simple « Nous sommes tous de misérables créatures que Dieu a réunies pour former une glorieuse Église. » 

Oui, nous sommes tous de misérables créatures. Oui, nous sommes tous semblables. Eh oui, nous sommes les oubliés. Mais plus maintenant. À partir d’aujourd’hui, nous ne serons plus oubliés. Croyez-moi. Ils se souviendront de nous parce que nous sommes l’Église. "
Je préfère le passé à l'avenir, les dangers sont passés. Il n'y a plus de risque, les futurs n'arriveront peut-être pas.

ÉSOPE AVAIT RAISON

Les rêves de pouvoir, de puissance, de conquêtes motorisent la machine à dominer des Alexandre, César,  Napoléon, Attila, Hitler. Les rêves de beauté, d'harmonie, de plaisir ont inspiré Homère, Shakespeare, Michel-Ange, Mozart. Les rêveurs d'infini et d'éternité croient en Dieu. Finalement prendre ses rêves pour la réalité peut être la meilleure ou la pire des choses.

mercredi 11 août 2021

OLYMPISME À LA FRANÇAISE

La France peut être fière de ne pas avoir remporté beaucoup de médailles à Tokyo, qu'elle n'ait pas cherché à imiter ces pauvres pays qui en gagnent en courant avec les pieds ou dans des disciplines que personne ne pratique.

Il lui serait facile de décrocher le cocotier aux prochains jeux de Paris - si la fin du monde n'est pas advenue - en imposant que soient disputées quelques épreuves où nous sommes les seuls à briller ou qui fassent appel à l'intelligence, à la mémoire, aux sens artistiques plutôt qu'à la barbarie avec la boxe, la lutte, le karaté, le marathon et tous les sports qui exaltent la force brute, l'épaisseur du muscle et la ressemblance animale.

Ainsi il ne tiendrait qu'à nous que l'on compète dans:

- la boule de fort,

- le lancer de bouchon de champagne et de pavés,

- la belote,

- le french-cancan,

- le tirage au but à l'aveugle, 

- le défilé de manifestants ou de mannequins,

- un triathlon artistique avec une improvisation à la trompette, à l'accordéon et à l'harmonica,

- une épreuve de calcul mental,

- une dictée façon Pivot,

- pour ouvrir les jeux aux enfants qui en sont les grands spécialistes, on pourrait délocaliser sur la plus belle plage du monde, à La Baule (44), un tournoi de chateaux de sable en lieu et place des épreuves hippiques qui sont attentatoires à la santé des équidés. 

Je garde pour le comité olympique français quelques suggestions. Cependant notre sens de l'hospitalité, notre souci de faire plaisir à toutes ces nations avides de médailles, notre appétence pour les perdants me font craindre, tout en la comprenant, la décision terminale du ledit comité.

LE CYNIQUE DIT TOUT

Je n'ai aucune sympathie pour ceux que je n'aime pas et garde mon antipathie  pour ceux qui ne m'aiment pas.

ÇA, C'EST BEN VRAI

Tout ce qui occupe notre esprit retient notre attention le temps qu'on y pense.

mardi 10 août 2021

ATTENTION...C'EST DU LOURD

 Les idées, les pensées, les théories, les philosophies, les religions, les idéologies, les politiques, les sermons, les discours, les romans, le cinéma, le théâtre sont de la fiction issue de l'imagination. C'est virtuel, irréel, hypothétique, inexistant et, cependant, il y en a, parce qu'ils n'ont pas d'imagination, qui croient que c'est la réalité.

ÔTEZ-MOI DU DOUTE

 Le doute est la position confortable que prennent ceux qui n'ont pas d'opinion. Elle est tranchée chez les oui et les non qui, assertifs, savent ce qui est bien ou mal , même s'ils n'en sont pas sûrs.

DE TOUT UN PEU

 Une enveloppe est un emballage perdu.

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Le plongeur est un nageur sous-marin.

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Quand l'inertie des uns s'ajoute à celle des autres, l'ensemble ne peut avancer.



lundi 9 août 2021

 Quand on ne pense pas et que l'on ne ressent rien, on dort, on est dans le coma, sous anesthésie ou mort.

LE PROGRAMME DU CYNIQUE

 Tous les matins, quand je me réveille, vers 7 heure, j'établis mon  programme de la journée et fais la liste des urgences qui m'attendent mais, au nom du principe de précaution et pour faire de la prévention, je préfère me reposer avant d'être fatigué et je me rendors.

STAKHANOVISTE

 Le travailleur complet est un penseur qui, les mains rivées au guidon, les pieds  calés sur les pédales, monte le Galibier à vélo.

dimanche 8 août 2021

 Dire des évidences paraît imbécile à ceux qui ne les voient pas.

 Il sera difficile de s'intéresser au malheur des autres quand le cœur sera remplacé par un appareil électroportatif en acier inoxydable.

 Le pessimiste s'attend au pire, l'optismiste à mieux, le neutre à rien.

OUF

 Heureusement qu'on a des limites sinon j'aurais fait un  malheur.

DE TOUT UN PEU

 Se lever du pied droit prédispose la journée à être bonne.

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Il faut supprimer les détails, l'un peut être fatal.

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La ligne d'horizon du grand myope est au bout de son nez.

samedi 7 août 2021

ÉCOUTONS CASSANDRE ET TREMBLONS

Elle nous dit que ce qui arrive aujourd'hui présage, en petit, ce qui va arriver en grand demain avec la disparition du Gulf Stream et la décongélation du permafrost. Le réchauffement et la libération des maléfices du passé vont transformer le paradis terrestre en enfer.

L'EXPLICATION

À 37 degrés, on a très chaud et on est dans l'inconfort. C'est notre température intérieure et on ne la sent pas parce que l'on est bien isolé.
Ce qui nous rend unique et différent, c'est qu'on ne ressemble pas aux autres.

vendredi 6 août 2021

Notre temps file à une allure qui change avec l'âge: il stationne dans le berceau, patauge au jardin d'enfant, marche à l'adolescence,  accélère pour finir en courant quand on approche du cimetière.

LA QUESTION

Les sentiments comme l'amour, l'amitié s'évanouissent dans l'oubli avec le temps. Ne seraient-ils pas de la même espèce que la glace qui fond, devient de l'eau qui finit par disparaître en vapeur?

DIEU ET LES ÉGLISES

Dieu est une belle idée. Des hommes s'en sont emparés, l'ont construite à leur image, en ont fait un trésor religieux, l'ont enfermée dans des églises et la défendent contre les autres religions qui sont devenues des ennemis bien qu'ayant le même Dieu!!!

jeudi 5 août 2021

LES DEVOIRS

On a des devoirs envers soi et envers les autres.

Les plus importants sont ceux que l'on se doit car l'on est la personne la plus importante du monde  même si nous sommes les seuls à le savoir.

 Il y a les devoirs élémentaires  qui doivent être rendus au corps. L'outil est fragile, doté d'une vitalité naturelle qui doit être entretenue. Il a besoin d'un entretien quotidien qui le garde propre avec nettoyage, brossage, lavage, lessivage. Il faut le garder au chaud et l'habiller en conséquence, l'alimenter avec trois repas  de façon équilibrée. Sa force et sa forme en dépendent. Omnivore, sa consommation de lipides, glucides, protides sera variée et de qualité biologique. Son corps est le fidèle serviteur de l'esprit et leur rapport est fusionnel.

Le mental, reflet de l'esprit qui commande le corps et lui dicte sa conduite exige un effort encore plus considérable. Son importance n'a pas de limite puisqu'on lui doit aussi la conscience d'exister. Nos devoirs envers lui sont donc doublement impérieux et il faut le mettre à la hauteur des ambitions qui  nous animent. Il se doit d'être performant, chercher le bien, le bon, le beau. Pour y parvenir, il lui faut:

- connaitre ls grands penseurs pour avoir de belles pensées.

- apprendre ce que les savants ont compris, lire les bons écrivains, écouter la belle musique, regarder la belle peinture. Pour être sûr de faire les bons choix, il devra developer son sens critique pour évaluer leur degré, éliminer le laid, le faux, le mauvais, résister aux escrocs, aux menteurs, aux faux prophètes. Ses devoirs remplis, il devra comprendre qu'il n'est pas dans une fourmilière, une termitière, une ruche, un harde, une horde et qu'il doit conserver son indépendance d'esprit, sa liberté d'agir. Ce besoin est unilatéral,  les autres n'ont pas besoin de lui,  personne ne s'apercevra de sa disparition, sauf les quelques qu'il aura côtoyé, aimé et son souvenir s'évanouira pour toujours dès qu'ils seront partis.

Le devoir altruiste est intéressé, commercial, à base de services rendus. Il nous fournit ce que nous n'avons pas. Il nous alimente, nous fait travailler. Notre devoir est donc de considérer les autres avec la même sympathie qu'ils nous doivent.

Pour conclure sur une note positive, on peut dire que nous nous devons plus que nous devons aux autres même s'ils veulent nous faire croire le contraire.

L'erreur est humaine parce que l'homme est une erreur.

 La vocation de l'erreur est de se tromper.

 L'absence de curiosité ne donne pas envie d'en savoir davantage.

mercredi 4 août 2021

LE CYNIQUE EST COMPRÉHENSIF

 C'est parce que je suis habitué à moi depuis longtemps que j'arrive à me supporter. Je comprends ceux qui me connaissent depuis peu.

 L'ignorant est excusable: il ignore, par définition, son ignorance.

 Si on voyait le dedans au lieu de regarder le dehors, on comprendrait ce que l'on ne connaît pas.

 Prévoir ce qui ne va pas arriver est aussi difficile que prévoir ce qui va arriver. Ne pensez-vous pas?

mardi 3 août 2021

 Le peu que je sais de certaines choses ne compense pas le  rien que je connais du reste.

 Le sommeil est un très bon recours contre l'ennui.

 Ce qu'il y a de bien avec les étrangers, c'est que, ne parlant pas la même langue, on a une bonne raison de ne pas se comprendre.

DIGNE DE L'ANTIQUE

 Le sage désire beaucoup et possède peu.

lundi 2 août 2021

DANS LA SÉRIE: ÇA C'EST BEN VRAI

 Le seul point commun que l'on a avec les chiens sont nos canines.

ON LE SAURA BIENTÔT

 Si le passé redevient présent dans le futur comme le prétend l'adage"l'histoire est un éternel recommencement", je me demande dans quelle période on se trouve aujourd'hui. Est-on

- au temps des jeux du cirque de la Rome décadente avec les olympiades?

- au temps des guerres de religion ?

- en 1788, en phase prérévolutionnaire?

- au début de la revanche de la Chine qui veut effacer son humiliation de l'époque de la guerre de l'opium et du sac du Palais d'Été?

 - au début d'un changement climatique comme cela s'est déjà produit durant les ères primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire?

On le saura bientôt.

LE CYNIQUE PASSE À CONFESSE

 Moi, l'ami des bêtes, le défenseur des animaux, quand je me régale d'une côtelette d'agneau ou d'une escalope de veau, je me traite d'ignoble salaud, de menteur  hypocrite et pourtant ça ne me coupe pas l'appétit. Qui suis-je ? 

dimanche 1 août 2021

SI

Si l'homme n'était pas descendu du singe ou si Dieu ne l'avait pas créé le sixième jour, il n'y aurait pas eu  de poulailler pour les poules, d'étables pour les vaches, de portables, de religions, de politiques, d'armées, de guerres, de bombes atomiques, de petits suisses, de petits chefs, de prises de courant, de tronçonneuses, et, surtout, il n'y aurait eu personne pour le regretter.

ET DIEU DANS TOUT ÇA

Dieu est un concept qui naît du besoin de notre conscience de comprendre ce que l'intelligence ne peut nous apprendre. Cette idée est plus ou moins forte et dépend du degré de curiosité, de l'importance de l'inquiétude, de l'intensité du désir d'avoir une réponse. Certains n'en éprouvent pas, chez d'autres, elle domine tout.

Les églises se sont emparées de ce besoin. Elles ont sorti Dieu de la pensée et en ont fait une créature extérieure à la puissance infinie. Elles s'en proclament les representantes sur terre. Elles profitent de leur corps après avoir asservi leurs âmes pour acquérir le pouvoir et ses avantages.

Dieu n'a pas besoin d'elles puisqu'il est en nous.
À chaque olympiade depuis 2008, je reprends une réflexion politiquement incorrecte sur ce triste évènement  car  elle retrouve son actualité. 

L’HUMANITÉ DÉNATURÉE

La religion spectacle tient sa grande messe olympique. Elle va permaner 15 jours, reléguant guerre et paix aux faits divers. Les grands prêtres essaient de chauffer les badauds, s’émerveillant de tout, discourant de rien. 

Condamnés à s’extasier, ils ne désespèrent pas de rendre contagieux leur enthousiasme de commande. Ils sont au service d’une mythologie qui fonctionne encore. Elle est entretenue par tous les partis pris et les parties prenantes. Cela fait beaucoup. Les États investissent sans compter dans le sport de compétition, moyen politique de montrer leur excellence dans la culture de l’homme. Le sport cultive d’autres valeurs : volonté, courage, goût de l’effort qui, ayant disparu du tout-venant, font croire - puisqu’on les exalte -  qu’elles appartiennent toujours au patrimoine. 

Les marchands sont les vrais moteurs et les vainqueurs. Ce sont eux qui entretiennent la flamme. Elle leur rapporte beaucoup : de l’audience, donc de la publicité, des spectateurs prêts à payer, des produits dérivés, des investissements en tout genre. Les sommes sont colossales, les gestionnaires se servent au passage. Les artistes reçoivent leur part. 

Les fidèles sont nombreux, pris au piège de l’hystérie fabriquée. Ils vont se croire capables de sauter plus de 2,30 mètres, devenir le bolide chaussé d’Adidas qui file le 100 mètres en 9 secondes et des centièmes, bondir de plus de 9 mètres, nager aussi vite qu’un marsouin. Eux, les fatigués à l’idée de marcher, qui n’aspirent qu’à ne rien faire, ils savent bien qu’il faudrait bouger pour faire moins de gras mais, incapables de s’obéir, ils préfèrent rêver. 

Leur rêve est de faire aussi bien que les athlètes galvanisés par la foule qui les oblige à des efforts surhumains. Ces jeux ne me font pas rêver. Je ne les vois pas en rose : ni foire, ni farce mais bien pire, ils reflètent l’état des lieux. 

Ce n’est pas de l’activité ludique, divertissante, facteur de bien-être, de santé, d’esprit d’équipe, de force, d’adresse dont je parle. On la pratique en dilettante ou en passionné, en aparté, en amateur, aux heures libres, pour se faire plaisir, mais du sport professionnel où on s’engage à plein temps, pour la vie. On signe des engagements, on contracte des obligations. Le but est de gagner, d’être le premier. L’ambition de cette vocation est le paradis, comme toujours. Il est terrestre et a des séductions. La première est d’être le premier et d’assouvir une volonté de puissance. Zarathoustra en exprime toute la mécanique quand il parle de la victoire sur soi : « quand le plus grand de tous entre en lice à son tour, il prend sur lui risque et péril, c’est une partie de dés avec la mort ».

La sélection naturelle a fait le tri et seuls sont acceptés les êtres aux qualités physiques et mentales à la hauteur de leurs prétentions. C’est sur ce support exceptionnel que va s’organiser un travail forcené. Chaque jour est consacré à l’entraînement. Des pays organisent de véritables usines où les postulants, apportés dès l’enfance par les familles, sont épuisés pour que ne surnagent que les quelques uns que la nature a dotés du plus qui fait la différence. Ils entrent dans un cycle où c’est le chronomètre, la perfection d’une pirouette, d’un salto arrière ou la distance d’un lancer, les kilos soulevés qui décident de la réussite d’une vie. Ils auront à surmonter souffrances, blessures, fatigue, découragement pour relever le défi permanent : progresser pour se surpasser et dépasser les autres. 

Le corps est un outil pour tout le monde. Du prédicateur au chirurgien, du chercheur au plombier, chacun l’utilise au gré de son besoin. Ce qui impressionne chez l’athlète de haut niveau c’est que ce n’est pas un corps offert, exposé, moyen pour fabriquer de la pensée, un bijou, une maison, ce n’est pas la voix du soprano, les doigts du pianiste, la main du tailleur de pierre. Eux aussi ont acquis par l’entraînement, la répétition, la souffrance une connaissance, une expertise, voire une quasi-perfection. L’effrayant chez les rois et reines de l’athlétisme, de la natation, de l’haltérophilie, de la gymnastique est que la culture du corps a une seule fin : le mettre en état de domination. 

Cette activité ne s’inscrit pas dans une histoire naturelle : l’exploit attendu serait impossible à réaliser sans un entraînement spécial. Mais, surtout, la finalité de cette performance à laquelle on dédie sa vie, est dérisoire, insignifiante. Instantanée, elle disparaît aussitôt faite, peut s’inscrire sur la pupille, dans la mémoire si le geste a été beau, élégant mais l’important est la place qui, coûte que coûte, doit être la première. 

L’exploit physique produit une perversion des valeurs qu’il suppose. Mobiliser autant d’énergie, de discipline, de volonté, de souffrance, de blessures pour un but si mesquin atteint la folie. Transformer sa vie et son corps pour courir plus vite, sauter plus haut, jeter plus loin, soulever davantage, revient à développer de façon obsessionnelle la dimension animale du corps. Vouloir le faire rivaliser avec l’animal sauvage est une prétention que l’homme, ce malheureux bipède impuissant n’arrivera jamais à atteindre. Consacrer sa vie à un challenge si médiocre est pitoyable. 

Ces sportifs n’ont pas l’apanage de la volonté de puissance, du désir de la réussite et de la célébrité. Un président, un général, un pape l’ont aussi. L’amour de l’effort physique n’a rien d’anormal. Accéder à la première place est l’ambition de tous les élèves de l’ENA et de Polytechnique, accéder à la gloire, à la Une de l’Express, à la fortune, est le rêve de beaucoup. 

Il n’y a rien de déshonorant à choisir ce média plutôt qu’un autre. La vie du champion à l’entraînement est même décrite sur le ton de l’admiration car elle combine patience, abnégation, discipline, volonté. La capacité de s’imposer des séances répétitives, vaincre la fatigue, la routine, suivre une hygiène alimentaire, des règles de conduite donne une dimension ascétique et esthétique quasi surnaturelle à la vie de ces athlètes. Ils apparaissent comme des êtres d’exception tant leur comportement diffère du vulgus pecum incapable de la moindre discipline dans tous les domaines. Ils acceptent aussi d’avoir leur vie administrée par des équipes de spécialistes qui décident et organisent. 

Ce tableau idyllique du professionnel pur et dur ne devant sa supériorité qu’à son seul mérite est encore complaisamment dessiné par les thuriféraires inconditionnels. Il appartient à un passé dont on n’en connaît pas trop l’ancienneté car les débuts du dopage entrent dans un flou qui évite de poser des questions embarrassantes. Aujourd’hui il n’y a plus de doute : les limites physiologiques ont été atteintes et l’entraînement doit s’appuyer sur des propriétés supplémentaires, extranaturelles. 

Tous les moyens sont devenus bons pour atteindre la plus haute marche du podium. Peu importent les conséquences. 

En 1983, aux États-Unis, à la question : « Prendriez-vous des drogues qui feraient de vous des champions olympiques à coup sûr mais risqueraient d’entraîner la mort dans l’année qui suit ? », 50% des athlètes interrogés ont répondu par l’affirmative (cité dans « Jeux Olympiques, la flamme de l’exploit » F. HACHE, Découvertes Gallimard, Paris 2008, p. 150). Le travail des médecins paraît devenir plus important que celui des entraîneurs, l’un préparant le corps pour l’autre : grossesses programmées et interrompues pour augmenter le volume sanguin et l’oxygénation ; hormones mâles et de croissance pour augmenter la masse musculaire ; EPO pour augmenter le volume globulaire ; travail en caisson, en altitude, vibrations mécaniques et d’autres techniques dont on ignore tout. 

Le respect du corps que l’on contraint pour qu’il exprime sa plénitude a disparu. Le verrou a sauté sous la pression des intérêts : ceux de l’argent à gagner et à faire gagner ; enjeux politiques des États qui trouvent dans le sport un exutoire et un renom ; enjeu de puissance pour l’individu, la nation. 

Notre société applaudit à un spectacle où s’agitent des hommes, des femmes dont la musculature, les valeurs, l’ambition sont clairement révélés et ne laissent place à aucune ambiguïté. Elle sait que les vainqueurs seront ceux qui auront été non seulement les plus forts mais aussi les plus habiles à mentir sur les moyens qui leur ont permis de gagner. 

C’est l’évolution de cette humanité-là qui nous intéresse et à laquelle une olympiade sert de révélateur. Elle nous paraît traduire un affaiblissement de la morale sociale et un abêtissement de l’humanité. Il est difficile de ne pas, alors, se référer au livre de Vercors « Les animaux dénaturés ». Immédiatement qualifié de conte philosophique voltairien, il dut son succès aussi à sa forme plaisante, pleine d’humour et d’ironie. Paru en 1952, au sortir des horreurs de la guerre et de l’holocauste, il y posait la question « Qu’est-ce qu’un humain ? ». Vercors tentait d’y répondre en racontant la découverte des Tropis, mi-hommes, mi-singes, dans la jungle de la Nouvelle Guinée. Des experts de toutes disciplines y dissertent à l’occasion d’un procès pour trouver les limites entre l’homme et le singe. L’homme se distinguerait de l’animal par l’esprit religieux. Il signifie esprit métaphysique, esprit de recherche, d’inquiétude, et non seulement la foi mais la science, l’art, l’histoire, la sorcellerie, la magie, etc. Pour Vercors, toujours en prenant exemple sur son groupe de Tropis, le degré d’humanité d’un être reposerait sur la non-acceptation ou la soumission au groupe et son libre arbitre. 

On peut regretter qu’un nouveau Vercors ne se lève pas et vienne maintenant nous parler de l’humanité d’aujourd’hui. La logique qui conduit un homme, une femme à se transformer en s’aidant si nécessaire d’artifices potentiellement mortels pour gagner une médaille et celle de la foule qui s’enflamme pose en effet la question de la pertinence de la définition d’Aristote : « l’homme, un animal doué de raison ». Si vous enlevez à l’homme sa raison, que lui reste-t-il?