Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 30 avril 2014

UNE RUMEUR ÉTEINTE

La traînée de poudre avait à peine commencé à se répandre qu'il s'est mis à pleuvoir. La rumeur n'eut pas le temps de s'enflammer et resta dans l'œuf. Attention, soyons vigilants? Un œuf, ça éclot! 
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COURAGE, FUYONS

- "Vous ne craignez rien, dites-vous, mais vous ajoutez que vous avez peur de tout. Je m'y perds: vous êtes courageux ou peureux?".

- "C'est pourtant simple: je suis courageux quand il ne se passe rien. Je m'autorise une petite ou une grande peur quand un tout, par définition très grand, devient menaçant et dangereux. ".


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UN EXTRATERRESTRE

"Vous ne croyez à rien, vous riez de tout. Vous travaillez jour et nuit. Vous venez de quelle planète?"

"Je suis, pour vous, anormal parce que je ne crois pas aux miracles, au paradis, à la sainteté des papes, que je me moque des gens qui se prennent au sérieux et que le travail me repose de ne rien faire? À moi de vous poser une question: qui marche sur la tête?".

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lundi 28 avril 2014

CHAPEAU

Je salue votre courage. Vous faites fi des courants contraires, du vent debout, d’une opposition obstinée. Rien ni personne ne vous empêchera de ne pas abdiquer votre détermination absolue à renoncer à terminer ce que vous allez commencer d’entreprendre dès que vous aurez décidé d’en finir au plus vite avec la possibilité qui vous avait été suggérée et sur le projet de laquelle vous n’aviez montré qu’une vague hésitation.
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MON CHAT

Mon chat miaule, ronronne, feule, se hérisse, griffe, dort et avec 6 attitudes se fait comprendre. Dire qu’il y en a à qui il faut 6 heures de discours pour exprimer une idée, un pavé de 600 pages pour démontrer une théorie et un congrès de 6 jours pour accoucher d’une motion et toujours pas un chat dans le gouvernement !
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LE PORTRAIT DU JOUR

Vous êtes plein de contradictions et arrivez à combiner un excès de poids avec une grand légèreté d’esprit, des goûts dispendieux avec des revenus étriqués et une belle fougue avec une arthrose généralisée.
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SI C’ÉTAIT À REFAIRE

Si vous aviez réfléchi une seconde à ce que je vous ai dit tant de fois, vous seriez plus avancé et auriez fait un grand pas en avant. Assez grand pour franchir la porte quand elle était encore ouverte.

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dimanche 27 avril 2014

LE SCANDALE

L’indifférence citadine au carnage sus et souterrain provoque dans nos campagnes un scandale censuré par la presse parisienne. Il accentue le clivage qui, depuis la révolution industrielle de 1883, éloigne chaque jour un peu plus le monde terre-à-terre de celui des rues et des boulevards. Je parle du massacre nocturne perpétré par les hérissons réveillés de leur cure de sommeil hivernale sur les escargots en promenade au clair de la lune et par les taupes qui ont repris leur dégustation meurtrière des lombrics trop affairés à recycler les déchets végétaux pour se préoccuper de survivre. Aucun citadin ne leur est reconnaissant de fabriquer l’humus qui rend possible de récolter le blé qui fera la farine qui permettra au boulanger de son quartier de lui vendre les brioches et les croissants de son petit déjeuner. Le même ne se préoccupe pas plus de la fringale taupière quand il déguste sa douzaine d’escargots farcis au beurre de persil, d’ail et d’échalotes.
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LE CONSEIL

Ce n’est pas une raison parce que vous avez tendance à faire feu de tout bois que vous devez mettre dans votre cheminée des bûches en acajou de Cuba, en  palissandre du Brésil et en citronnier de Ceylan.
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LE MAUVAIS TEMPS

Pour compter jusqu’à 1000, il faut partir de zéro.
Pour monter en haut de l’échelle, il faut partir de son bas.
Pour en finir, il faut commencer.
 Mais à chaque instant, il suffit de dire STOP ! et on arrête de compter, de monter, d’en finir.
Cette liberté existe pour tout sauf pour nous et les autres vivants. Le temps s’installe à la naissance. Il se met en marche et n’arrêtera qu’à la fin de la vieillesse. Là, il exige son paiement, comptant.

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samedi 26 avril 2014

ÇA C’EST BEN VRAI

Si, sur 24 heures on additionne le temps passé à ne rien faire, à parler pour ne rien dire, à regarder sans voir, à manger sans faim, à travailler sans entrain, bref, à paraître sans s’intéresser, force est de constater que le seul moment intense, jouissif, producteur est celui du sommeil avec un beau rêve.

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IMBATTABLE

Mon dernier record de vitesse ne sera pas homologué, faute de chronomètre suffisamment précis. J’au eu l’idée géniale de mettre la ligne d’arrivée sur la ligne de départ et le starter n’avait pas fini d’appuyer sur son pistolet que j’étais déjà arrivé. Étonnant, non ? 
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DISPARITION

Il y a des disparitions sans importance comme celle récente d’un homoncule insignifiant dont on nous rabat les oreilles et  il y a celles qui ne défrayent aucune chronique. Elles mériteraient pourtant une considération à la mesure de leur valeur et un Te Deum à la cathédrale Notre Dame de Sainte Lorette. Je voudrais que chacune et chacun aient une pensée soit pieuse soit émue pour subséquemment et nonobstant. Ces deux adverbes de notre langue ont quasiment disparu à l’oral et de l’écrit. Ils restent pourtant irremplaçables et leur disparition n’est que le signe d’un appauvrissement de la pensée avec une perte de finesse et de subtilité. Leur mort a été préméditée par notre inéducation nationale. Ce ne sont que deux exemples récents d’un longue liste de mots tombés aux oubliettes. Rappelez-vous la délicieuse apopathodiaphulatophobie – façon élégante de parler de la peur de la constipation – qui ne figure même plus dans les traités d’entérologie.
Pauvre France ! 
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UN CONSEIL AVISÉ

« Laissez-moi passer, je suis prioritaire »
« À quel titre, s’il vous plaît ? Ancien combattant ? G.I.G. ? G.I.C. ? la légion d’honneur ? »
« Non, l’âge ».
« Mais monsieur, votre seule priorité est de mourir avant moi. Ça ne vous suffit pas ? Vous ne seriez pas un cumulard, un sénateur peut-être ? Si j’ai un conseil à vous donner, ne soyez pas pressé ; entraînez-vous à laisser passer les autres ».

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jeudi 24 avril 2014

LE PORTRAIT DU JOUR

Heureusement pour lui, ce qu’il y a de bien chez elle, c’est son bon caractère et sa belle esthétique, malheureusement pour elle, chez lui, c’est tout le contraire.
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DÉTONNANT

Le bruit avait été énorme ;
Le trou avait été énorme ;
Les dégâts avaient été énormes ;
Mais aucune cellule de soutien psychologique ne fut nécessaire pour aider à supporter l’énorme émotion qui n’aurait pas manqué de se manifester car il n’y avait plus aucune âme à vivre.
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LE CONSTAT

Il y a des gens que l’on ne supporte qu’en les fuyant.
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C’EST PEUT-ÊTRE VRAI

Vous n’empêcherez personne de faire ce qui lui plaît qu’en lui permettant de faire ce qui lui déplaît.
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mercredi 23 avril 2014

LA DIFFÉRENCE

S’il réussit où les autres ont échoué c’est qu’ils  avaient tous les défauts de ses qualités et qu’il avait la chance, lui, d’avoir une femme qui connaît la musique.
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UN COQ COCARDIER

Si, en France, c’étaient les coqs qui pondaient les œufs, la coque serait bleue, le blanc serait blanc et le jaune serait rouge.
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FEU LE HÉROS

L’émotion suscitée par le départ de monsieur Ayrault du chef de l’ancien gouvernement ne montre aucun signe d’apaisement. Des pétitions circulent sur le web, dans les fêtes de village, à l’occasion des brocantes et sur les places du marché pour que son effigie figure sur un timbre postal, que son buste remplace celui de Marianne et que sa date de naissance soit déclarée jour férié .Le  boulevard Ayrault à ’Angers, ville rivale traditionnelle de Nantes vient d’être rebaptisé Jean-Marc Ayrault, un anonyme propose que Roissy soit dénommé dorénavant l’Aéroport J.-M. Ayrault en souvenir  de son addiction pour les pistes d’atterrissage et un académicien, pourtant de l’opposition propose que la loge vacante du concierge du Panthéon lui serve de résidence parisienne.

Quand s’arrêtera cette folie ? L’on prévoit déjà à l’Intérieur les mesures qu’il faudra prendre pour faire face aux débordements de l’hystérie collective qui s’emparera de la population le jour de sa disparition. 
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mardi 22 avril 2014

ÇA C’EST BEN VRAI

La transmission de pensée c’est comme le moteur à eau. Il y a trop d’intérêts en jeu pour qu’elle devienne opérationnelle.

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LA FUTURE GRANDE FÊTE NATIONALE

Je vous invite à participer à un concours d’intérêt national. Il s’agit de nommer la future date historique que la France célébrera dès qu’elle sera advenue. Attention, il s’agit d’un jour du calibre du 14 juillet ou de la fête de la Victoire. 
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UN LACONIQUE CONSÉQUENT (suite)

Je prends la parole pour expliquer mon silence : il commençait à me peser car il était lourd de sous-entendus.

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UNE MISE AU POINT NÉCESSAIRE

Les illusions ont la peau dure du rhinocéros. On y croit, alors qu’elles n’existent que dans l’imagination. Les fantômes, Nessie du Loch-Ness, les miracles, les promesses hollandaises sont de cet acabit. L’avenir n’est pas considéré comme tel : on ne parle que de lui. Tout lui est subordonné : les retraites, la prévention, les assurances, le remboursement de la dette, etc. et on se demande quelle catastrophe prépare-t-il ? Vous allez être déçus. Il faudra trouver une autre raison pour justifier votre angoisse existentielle. Vous êtes la victime d’une invention des prévisionnistes, des futurologues, des fabricants d’agendas. Le futur est une fiction, une invention, une convention. En réalité il n’arrive jamais car il recule en même temps que nous vieillissons, seconde après seconde. Nous ne connaissons que le présent. Plus tard, demain, l’année prochaine est un présent qui ne finit qu’à la mort. La confusion vient de l’espace auquel on l’associe souvent : c’est le fameux espace-temps. Mais, alors qu’il suffit de regarder pour voir où l’on va et de se retourner pour voir d’où l’on vient, il est impossible de revivre le passé et de savoir ce qui nous attend. Voilà la preuve absolue que seul l’instant existe.

Donc, regardez où vous mettez les pieds, plutôt que d’avoir peur de l’avenir.

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dimanche 20 avril 2014

INTELLIGENCE

L’homme marche sur deux pieds, parle, pense, réfléchit et comprend puisque – faculté suprême qui en fait l’exception – il serait intelligent. Il l’a prouvé en inventant  la roue, :le couteau suisse, la clef de contact , Internet et que, depuis toujours, il discourt, disserte quand il ne pontifie pas, assène, assure, certifie, édicte, proclame, sûr et certain d’être intelligent et de connaître bientôt  le fin mot de l’histoire.

Cependant, le doute est permis car on a vu des individus notoirement intelligents faire preuve d’une bêtise coupable au point d’apporter le malheur à leur peuple, de trouver la formule qui finira par faire exploser la Terre, de conduire l’Europe à l’éclatement et la France à la faillite.

La capacité de jongler avec les balles, les chiffres, les mots, les idées, les notes, les couleurs, les lignes au point de créer des chefs d’œuvre, des opéras, des encyclopédies, d’être Molière, Shakespeare, Kant, Platon, Attali définit l’intelligence théorique, pratique. Mais, parce que Napoléon a fini à Waterloo et amerri à St Hélène ; que Sénèque, éducateur,a produit un Néron ; que Giscard construisit une constitution aberrante pour l’Europe, on a la preuve que ces intelligences-là ne protègent pas de la bêtise.

Pour nous, , l’intelligence n’est pas à rechercher sur les bancs de Polytechnique, dans les laboratoires de Princeton ou du CERN, ni rue d’Ulm ou à l’École des Haute Études. Elle n’est pas une affaire d’aptitude au calcul rapide, à la mémorisation infaillible, de Q.I. à 150. Ce type d’intelligence est compatible avec une idiotie profonde.

L’intelligence véritable, à nos yeux, n’est pas mesurable et n’offre aucune garantie de réussite à un examen, à un concours. Elle n’est ni appréciée ni encouragée. Elle est même un handicap dans notre société qui la décrie et la combat.

Vous commencez à saliver. Suis-je intelligent ? Félicitations, vous l’êtes au plus haut degré, si vous comblez mes deux critères :

Vous êtes curieux.

La curiosité est une manifestation princeps de l’intelligence. Elle suppose intérêt pour ce qui est ignoré. Elle oblige à poser et à se poser des questions pour combler une ignorance . La curiosité pousse à interroger l’autre sur ce qu’il fait, qui il est, d’où il vient, où il va, à ouvrir le livre qui traite d’un sujet, d’un problème, raconte une histoire. Elle fait aller vers l’inconnu, l’insolite, le nouveau.

Conclusion : si vous regardez sans voir, si vous ne posez pas la question, si vous ne lisez pas, ne demandez pas la recette, l’adresse, le lieu, le nom, la marque, vous n’êtes pas plus curieux que mon chien, une brave très bête.

2ème critère : l’esprit critique.

Discerner le vrai du faux, le bon du mauvais sont des objectifs basiques. Ils supposent une capacité de jugement. Il faut, pour le faire, disposer d’une gamme de valeurs morales acquises, en principe, par l’éducation de base. C’est ce que la louve apprend à l’enfant loup en même temps qu’à ses petits : respect, propreté, obéissance. Même si l’être humain ne bénéficie pas toujours de la même disponibilité au service d’un instinct non dépravé, on estimera qu’elles sont assimilées.

L’esprit critique est indispensable pour aboutir à l’indépendance. Il permet de ne pas être prisonnier des idées reçues, à la mode, ou imposées par la religion, la politique, l’idéologie, le sectarisme, la routine, la tradition.

Il se nourrit de la curiosité qui aura permis d’être en mesure de comparer avec les options disponibles et de choisir la plus raisonnable, à court, moyen et long terme. Il est redoutable et impitoyable quand il n’a pas cette réserve où piocher la bonne décision. Il doit s’exercer au premier degré et d’abord sur lui-même.

Notre intelligence n’est donc pas celle de l’agrégé, du normalien, du polytechnicien,  ces parangons qui nous gouvernent si mal. Elle peut ne rien comprendre à la philosophie de Spinoza, à la mécanique quantique, à la cristallographie de l’eau de rose et au dernier théorème de Fermat.

Poser des questions, écouter des réponses et décider à la lumière du pour et du contre suffit ,pour nous, à  définir l’intelligence réelle.

Mais elle serait incomplète si l’intelligence du cœur ne la complétait pas. Elle suppose deux vertus contradictoires

Il faut être un peu orgueilleux. Non pas de ce que l’on a (richesse, adresse, exploits, réussite), mais de ce que l’on est : un individu avec une personnalité qui respecte celle des autres mais entend qu’on respecte la sienne et veut garder sa liberté de penser et d’agir. Cet orgueil-là permet de ne pas se sentir inférieur devant qui se prétend supérieur.

La deuxième vertu utile est l’humilité. L’intelligent connaît trop ses insuffisances, ses défaut pour les oublier Cette conscience de n’être pas une merveille l’oblige à rester discret, sans prétention au-delà de ses possibilités.

De la curiosité, de l’esprit critique, une pointe d’orgueil, un zeste de modestie suffisent à vous  qualifier d’intelligent. Il vous sera même possible de considérer avec un peu de pitié les intelligences à la mode qui battent les estrades, courent après les honneurs, les académies, l’argent et perdent leur vie.


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vendredi 18 avril 2014

AIDE À LA PERSONNE

Votre vie est gâchée par une indécision incurable. Vous rechignez, vous reculez, vous refusez de vous engager devant une option, une action, une décision. Vous avez eu une enfance qui a manqué de récompenses, de remerciements et a été remplie de réprimandes, de rebuffades. Vous êtes la victime innocente du préfixe RE. Avec notre méthode infaillible, vous vous débarrasserez de cette habitude et, sans barguigner, vous déciderez de signer, de parapher, de pétitionner, de divorcer, de démissionner, de déménager et pourrez enfin avancer.
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OFFRES D’EMPLOI

Fatigué de naissance, vous êtes un feignant congénital et aimez vous ennuyer. Cependant vous sentez le besoin d’une reconnaissance sociale et d’un complément de ressources à vos indemnités gouvernementales. Nous avons des opportunités qui pourraient se concilier avec votre inertie naturelle ;

-      Mannequins de vitrine pour magasins de luxe : position couchée ou assise (les vêtements restant propriété du commerçant). Primes pour travail en nocturne et jours fériés.

-      Essayeurs de transats, fauteuils relax – chaises-longues, méridiennes ;

-      Détecteurs d’OVNIs dans la plaine du Crau et au plateau de Millevaches ;

-      Faux clients dans salon de thé (avantages en nature), dans salle d’attente professions libérales (bonne présentation requise) ;

-      Figurants dans chorale chantant en play-back (position debout exigée. Possibilités de voyages à l’étranger  en transport collectif).

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AGENCE DES MÉTIERS INSOLITES

Nous recherchons des :
-      Redresseurs de torts ;
-      Chercheurs de puces ;
-      Remonteurs de bretelles ;
-      Étancheurs de soif ;
-      Caleur de pieds de biche ;
-      Casseurs de pieds ;
-      Fixateurs de chaussettes ;
-      Démolisseurs de réputation ;
-      Faiseurs d’histoires ;
-      Fauteurs de troubles ;
-      Spécialistes en coups tordus ;
-      Tireurs de cartes ;
-      Jeteurs de sort ;
-      Mesureurs des dégâts.


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mardi 15 avril 2014

SUITE ET FIN DU VOYAGE INDICIBLE

Le lendemain, notre voyageur bien réveillé reprit le fil de son récit.

« J’avais lu trop de témoignages pour être  surpris de me retrouver dans un décor conforme aux canons saint-sulpiciens : l’herbe était verte, les arbres splendides, les fleurs à foison, les oiseaux gazouillaient, les brebis bêlaient, les loups n’étaient pas affamés, les lions déambulaient, surveillant leurs lionceaux et leurs lionnes, très pacifiques. Et il’y avait des hommes et des femmes joyeux, détendus, paraissant heureux et qui devisaient, peu pressés mais très intéressés par ce qu’ils voyaient, entendaient, racontaient.

Manifestement ils n’avaient pas de TER, de bus, de métro, de RER, de courses, de rendez-vous dans leurs agendas du moment. Ils m’interpellaient, me demandant d’où je venais, qui j’étais. Moi, je cherchais ceux qui me manquaient et à qui je manquais. Ils m’attendaient, prévenus je ne sais comment. Ce fut très agréable. Plus tard, j’assistai à une cérémonie. Elle avait lieu tous les jours de là-bas. C’était la minute aux vivants . Un instant consacré au recueillement et au souvenir de ceux qui avaient encore à endurer leur vie et l’occasion d’évoquer tout ce qu’ils avaient supporté avant d’en finir. Cela avait débuté dès la délivrance et l’arrivée dans le froid, la faim, le bruit et, ensuite, la varicelle, la rougeole, l’appendicite, la maternelle, l’école, le lycée, les brimades, les examens, les concours, le travail, le chômage les accidents, les médecins, les hôpitaux, les guerres, les explosions, les morsures, les fractures, l’arthrose, le cancer, l’arthrite, l’artérite, les voleurs, les assassins, les politiciens, les douleurs, les névroses, la dépression, la maison de retraite, la solitude et l’interminable décrépitude. Il a fallu subir tout ça pour mériter enfin la tranquillité, la santé, la sagesse, la connaissance, le repos. Voilà ce qu’ils fêtent pour ne pas oublier d’où ils viennent.
Comment ne pas envier ce qu’ils étaient et réfuter ce qu’ils disaient. C’était le moment de choisir entre rester ou revenir dans mon corps qui reposait dans une clinique près de Lausanne. Moi qui avais eu une enfance heureuse, des parents aimants,qui vivait dans un pays pacifique, à la neutralité bienveillante, qui jouissait d’une bonne santé et de revenus confortables acquis sans fatigue excessive, je ne trouvais pas mon sort terrestre très pénible et pensais pouvoir en épuiser encore quelques attraits qui pouvaient ne pas figurer dans l’éden qu’on me présentait. Je ne connaissais pas l’envers de ce décor et n’était pas pressé de le voir.Je déclinai la proposition et, après avoir dit au revoir à l’aimable compagnie, je refaisais le voyage à rebours et sortais du pays des rêves pour un lit d’éveil dans la chambre 10 de ma clinique vaudoise.

Voilà chers amis, un résumé de mon E.M.I. Je ne sais toujours pas s’il s’agit d’un voyage purement onirique avec une densité presque organique ou réellement le transfert dans une réalité qui appartient au monde post-mortem. Est-ce un mirage de la chimie ou l’au-delà miraculeux qui certains promettent à leurs  ouailles pour qu’ils les croient ?

J’ai presque eu la réponse à ma question quand, avant de partir, un des anesthésistes me prit à part et me glissa:

-       " vous avez fait une excursion au paradis mais, pour les âmes bien trempées, ceux qui n’ont peur de rien, je peux les envoyer en enfer aussi bien : celui des  cauchemars de Dante. C’est une plongée dans l’horreur qui vaut, paraît- il, le déplacement. C’est simple: on remplace les tranquillisants, les euphorisants les anxiolytiques par des antagonistes et on diminue les taux de sérotonine, dopamine, du Gaba, au lieu de favoriser mister Love , on magnifie docteur Jerry. On vous récupère de la même façon , on régularise tout pour que votre humeur redevienne bonne au réveil et que vous gardiez seulement le souvenir de votre descente".

Téméraire, mais pas con, j‘ai dit non.. Les mauvais souvenirs, j’en ai déjà mon compte »


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samedi 12 avril 2014

LES AVATARS DE L’ADOLESCENCE

Ou l’origine des malheurs du monde
CHAPITRE XII

LA GUERRE

L'agressivité trouve sa quintessence dans les guerres. Elle atteint, actuellement, l’un de ses paroxysmes puisqu'une multitude de conflits ensanglante le monde et l'on en devine beaucoup d'autres, prêts à dégénérer .

L'agressivité a surgi dans l'adolescence avec la force physique et les armes psychologiques et intellectuelles qui sont nécessaires à son expression. L'adolescent discute, argumente, conteste les idées reçues et l'ordre établi. Il assure, de la même façon, sa place dans la société par un engagement actif et une émulation qui le pousse à devancer les concurrents. Il s'agit à ce stade d'une programmation normale, indispensable. Mais, comme la responsabilité peut ne pas être ressentie comme une valeur, l’agressivité peut être détournée de son objet et dégénérer en une hostilité qui va contaminer la société. Hitler avait profité de cette disponibilité pour entraîner tout un peuple dans sa folie guerrière. Ses émules sont à l’œuvre partout, jouant sur les mêmes ressorts.

La foule commence par défiler, réclamer avant de se battre. Chaque protestataire partage la conviction de tous les autres. L'ennemi commun est désigné comme animé des plus noires intentions. Le consensus est toujours de mise dans ces crises nationalistes. Le sentiment de haine infecte chaque composante du corps social. Il n'est pas une nouveauté. Il a été ressenti par l'individu, isolé contre ceux qui, dans son adolescence, s'opposaient à lui. L'isolement, la dépendance n'existent plus. Sa pulsion de haine pour l'ethnie honnie ou ceux qui ne partagent pas la même foi est portée et partagée par tous. Les autorités soutiennent sa révolte. Elle s'extériorise sans entrave. Sa logique admet que le sang puisse couler. Les autres, ceux contre qui la foule s’insurge, sont dans la situation de ceux qui n'ont pas la même opinion, selon un scénario déjà rencontré. Chacun puise dans son passé des raisons à sa détermination et, pour certains, y voit une occasion de revanche.

Le conflit entre deux états dont l'histoire donne tant d'exemples et celui ,- hier des pays coloniaux refusant l'indépendance à leurs colonies renvoie directement à une situation de l'adolescence et à une attitude parentale intransigeante ou despotique. L'habitude d'imposer sa volonté sans discuter, d'être obéi sans réticence a fait croire au dominant qu'il en sera toujours ainsi. L'évolution aidant, l'autre prend conscience de son identité, de sa valeur, de sa puissance, de son bon droit et remet en question l'opportunité de la sujétion. Le rejet, la révolte secouaient la prépondérance paternelle. En d'autres lieux, la conscience nationaliste réunit des milliers de citoyens opprimés, mobilise des hommes et des femmes déterminés à n'être plus des vassaux et à combattre la puissance étrangère qui veut dicter leur destinée. La force de cette conviction est irrésistible.

Le blocage de la tutelle sur ses positions et ses avantages acquis traduit l'incapacité de se mettre a la place de l'autre, caractéristique de la rétention des sentiments.

La lutte de beaucoup de minorités contre un pouvoir central qu'elles rejettent peut être vue sous le même éclairage. Nous pourrions ainsi considérer le Sentier lumineux au Pérou, l'IRA contre le Royaume Uni, l'E.T.A. militaire contre l'État Espagnol, les indépendantistes corses contre l'État Français, les communistes aux Philippines et, aujourd’hui, les kurdes, les touaregs, les palestiniens, les sunnites. Le groupe minoritaire est en guerre contre une autre fraction dont il veut s'exclure. Ses requêtes, ses mobiles, ses motifs, les moyens qu'il emploie sont assez radicaux pour être inacceptables par le gouvernement en place. Le dialogue rendu impossible par les prétentions des partisans ne permet pas de rétablir une paix et d'envisager une solution acceptable et négociée. L'outrance de l'un, renforce la détermination de l'autre. La méfiance réciproque ne fait que croître au fil des attentats. Cela fait penser à une famille où un adolescent exaspéré de ne pouvoir satisfaire ses envies accuse son père smicard de lui refuser l'argent de poche dont il clame le besoin. Le père a certainement eu tort de n'être pas un capitaine d’industrie mais la demande est  déraisonnable par rapport  aux  possibilités          et ne peut être satisfaite. L’insatisfaction du fils est outrancière. La  réaction paternelle,  même excessive, paraît normale. La colère du fils en sera fortifiée. La concorde n'est pas près de
s'installer dans la maison.


LA PAUVRETÉ, LE CHÔMAGE

La guerre, l’animosité politique ne sont pas les seules occasions où la constipation des sentiments, le mépris, indifférence sont aux commandes du corps social. La vie de la cité subit le même empoisonnement. Sa dégradation paraît avoir été voulue par l'urbanisme qui a prévalu durant des décennies. Il a défiguré les banlieues par des monstruosités de béton où l'en a entassé les populations ouvrières.

Cette sarcellisation a été planifiée et conçue par des politiques, des architectes qui, eux, vivent dans le luxe, le calme, l'espace. Ils ne supporteraient pas la promiscuité, le bruit, les odeurs, l’éloignement que leurs décisions ont imposés à des milliers de travailleurs.

Une nouvelle dégradation du milieu a été provoquée par la montée des nouveaux pauvres, la clochardisation des déshérités venus du chômage.

La cause princeps de toutes ces situations de détresse est l'indifférence.

Elle frappe l’immense cohorte de tous les nouveaux pauvres. Victimes des restructurations, trop âgés pour apprendre un métier, trop jeunes pour être qualifiés, ils se retrouvent exclus d'une société oui méprise leur force de travail et leur besoin de dignité. Ils assiègent les restaurants du cœur. Beaucoup se clochardisent, ayant cessé la lutte.

Leurs contemporains plus chanceux prospèrent à côté de leur misère. La solidarité se limite à la charité de l'aumône. Partager le travail pour que chacun en ait sa part serait une solution facile a appliquer et qui ne coûterait qu'une fraction minime des revenus. Elle renforcerait la cohésion du corps social et justifierait la devise de la République. La possibilité d'un tel geste est refusée par presque tous, un seul syndicat s'est dit intéressé par une telle solution. Les autres la rejettent farouchement.

Ces abandonnés relèvent de l'assistance. Leur sort, c'est-à-dire le pain et le toit quotidiens, dépend de la bonne volonté de ceux-là mêmes dont la sagesse à la conduite des affaires publiques, la clairvoyance dans les choix économiques, budgétaires, les ont placés la où ils sont. Ces responsables ne se déjugent pas facilement. La situation des pauvres ne peut aller qu’en s’aggravant.

D'autres occasions surgissent en permanence pour susciter une agressivité sourde. Cela se passe au guichet, des administrations privées ou d'État si un quidam quémande un instant d'attention à un moment inopportun. Toutes ces situations relèvent du même schéma. Il y a d'un côte un individu en position d’infériorité (le clochard, le prisonnier, le  demandeur de renseignements); de l'autre côté, parfois en face mais souvent invisible, dans un bureau au cœur d'un édifice à la mesure de sa responsabilité, un autre individu. Sa fonction l'a investi d'un pouvoir, peut-être représentatif.

La rue, le hall d'une gare, la révolte dans les prisons démontrent, de façon permanente, que les murmures des uns, les cris des autres, ne parviennent ni à son cœur ni à son cerveau. Ils ne font pas fléchir une règle. Le bruit génère parfois un geste, un discours, une commission, une nomination. L'attention détournée, le  cours  normal de l'indifférence apaise le remous épuise le reste d’énergie de la protestation. L'aveuglement, la surdité ne frappent pas que le guichetier, le nanti, le politique. Personne ne peut prétendre échapper au reproche. Chacun est coupable de la même indifférence. Les boucs émissaires sont utiles} à la démonstration. Le simple choix de ce métier et leur acharnement à parvenir là où ils sont, supposent une vocation et il paraît normal de leur tenir grief de ne pas appliquer la même ardeur au service de ceux qui justifient leur présence ou qui les ont élus.
Une dernière fois nous ferons référence à l'adolescent pour tenter de trouver une raison à ce constat désolant d'une  société indifférente à la misère d'une fraction importante des siens bien que disposant des ressources pour y pourvoir.

L'adolescent a été lui aussi un être exigeant, dépensier et qui n'avait pas les moyens de ses besoins. Sa demande était plus ou moins satisfaite par la puissance parentale. Elle était la source de l'argent, de l'expérience, de la sagesse, dans les meilleurs cas. Souvent, la réponse était un refus, car l'exigence pouvait dépasser les possibilités de la famille.

Le pauvre, le chômeur, le prévenu, etc. prendra la place de l’adolescent. Sa demande est la même. Il veut obtenir du pouvoir la reconnaissance de sa détresse et les moyens de la supprimer. Les hommes, les femmes qui sont en situation de dominants sont donc sommés de comprendre, d’accepter et de décider les mesures adéquates.

Il leur faudrait faire un retour à leur propre vécu d’adolescents, à l’époque des frustrations et des vexations et décider si leurs parents avaient tort ou raison. Cette analyse est déplaisante, malaisée. Elle réveille trop de mauvais souvenirs. Il est plus facile de l’ignorer eu de préférer le rôle tutélaire de père sévère mais juste qui ne sacrifie pas son autorité aux demandes fantaisistes d'un irresponsable trop immature pour être capable de vivre en adulte. Il ne faut pas l’habituer à la facilité d'une assistance sans contrepartie : de l’argent, mais s'il travaille, un logement décent, mais s'il est sage, un repas, mais qu'il cesse de boire, un sourire, mais qu’il attende que je sois prêt m’occuper de lui, etc.

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vendredi 11 avril 2014

ÇA C’EST BEN VRAI

Deux folies sont à éviter : celle du pessimiste pour qui le pire est à venir et celle de l’optimiste qui croit que le meilleur est en préparation. Le bon sens sait que la vérité est dans l’entre-deux. Il offre une large plage de possibilités imprévisibles et prévisibles. La plus rassurante est que le bas est nécessaire pour monter et la plus inquiétante que le haut peut être une roche tarpéienne.

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LA CONSOLATION DU JOUR

On a vidé votre sac, on vous a marché sur les pieds, on a pris votre place. Mais consolez-vous : on vous a laissé vos deux yeux pour pleurer.

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LE PORTRAIT DU JOUR

Vous n’en croyez pas vos yeux.
Vous ne l’entendez pas de cette oreille.
Vous ne le sentez pas bien et vous ne vous en laissez pas compter.
Vous êtes un sceptique doué d’esprit critique développé, mais ce qui vous rend redoutable en affaires est un don arithmétique hors du commun et des sens aiguisés comme une lame de rasoir. Monsieur Nil, le patron de Libre, a des soucis à se faire : il a enfin un adversaire à sa taille.

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mercredi 9 avril 2014

UN CHOIX CORNÉLIEN


Un soldat inconnu d’une armée secrète me confie sous le sceau de l’anonymat le problème que je lui crée en donnant des conseils judicieux :

-      « Ma conscience étant tranquille, mon sommeil nocturne, en temps de paix est lourd et réparateur. Fidèle à la tradition car politiquent conservateur, ma nuit portait conseil . Je me retrouve donc, le matin, avec deux conseils parfois contradictoires et je ne sais lequel choisir. Vous comprenez mon dilemme. Pour retrouver la tranquillité, dois-je renoncer à vous lire ou me mettre au café fort et renoncer au sommeil ? »

Ma réponse :

-      « Vous êtes victime de votre permission. Dormant bien, ayant du temps pour lire et habitué à obéir vous ne savez pas choisir. Pour vous éviter tout dilemme le mieux pour vous est d’éviter les conseils. N’obéissez qu’aux ordres : ne me lisez plus et dormez le jour ».

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UN HOMME ÉPIQUE

Arturo PÉREZ-REVERTE, le grand écrivain espagnol avait donné une interview au Figaro (11 janvier 2007) à l’occasion de la sortie de son livre « La Reine du Sud » (Ed. du Seuil). En voici un extrait :
Q.- « Pourquoi donnez-vous l’impression d’être en colère ? »

R. - « J’ai 55 ans, je commence à vieillir et j’ai besoin de consolation. Je n’aime pas le monde dans lequel je vis. Je n’aime pas les gens. Ça m’inquiète parce que je commence à préférer un méchant intelligent et cultivé à un imbécile gentil. Avant, je n’étais pas comme ça. Mais les idiots sont partout. Je crois que jamais dans l’histoire de l’humanité, l’idiot, via le télévision et Internet n’a été aussi omniprésent et nombreux à nous dire ce qu’on doit faire, penser, croire. Je me sens comme dans les derniers temps de l’Empire romain, comme un homme goûtant un bon vin en attendant l’arrivé des barbares. Il entend la foule crier au vio, à l’assassin et pense : "Pauvres imbéciles, mais naturellement ils vont piller, tuer. Qu’est-ce vous croyez ? Vous avez renoncé à votre mémoire, à votre culture. Vous avez oublié que dans les livres il est écrit que les civilisations prennent fin. Ça devait arriver !" »

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UN AMOUR BIEN PLACÉ

L’amour est aveugle, mais toujours de façon provisoire. Seul l’aveuglement maternel est durable. La mère ne voit pas dans le hurleur braillard qu’un bébé attendrissant, dans le mioche pleurnichard et morveux qu’un bambin charmant, dans l’ado boutonneux et idiot qu’un jeunot plein d’allant, dans le Tanguy feignant et incapable qu’un étudiant riche d’avenir, dans le chômeur assisté une victime du système. Si elle était encore là, elle adorerait sans doute le vieux gâteux égrotant et incontinent qui n’en finit pas de vieillir aux frais de la princesse.
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lundi 7 avril 2014

UNE QUESTION INTÉRESSANTE

Je me demande et je vous demande, car vous avez peut-être la réponse :
Un pauvre qui devient riche brusquement éprouve-t-il un plaisir égal au chagrin d’un riche qui devient pauvre brutalement ?
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ÇA C’EST BEN VRAI

Deux folies sont à éviter : celle du pessimiste pour qui le pire est à venir et celle de l’optimiste qui croit que le meilleur est en préparation. Le bon sens sait que la vérité est dans l’entre-deux. Il offre une large plage de possibilités imprévisibles et prévisibles. La plus rassurante étant que le bas est nécessaire pour monter et la plus inquiétante que le haut peut être une roche tarpéienne.

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dimanche 6 avril 2014

UNE ADMONESTATION MÉRITÉE

Je vous le dis et vous le redis. Ne vous laissez pas abuser par l’évidence. Quand comprendrez-vous que la symétrie n’est qu’une illusion et que le milieu de deux asymétries d’égale amplitude, que la normalité n’est que la moyenne de deux anomalies et le centre une position aléatoire, changeante, qui ne dépend que de la distance entre la droite et la gauche. Si ça ne vous suffit pas, est-ce très compliqué de saisir que 10 n’est que l’addition divisée par deux de 9 + 11 mais aussi de 18 + 2, etc. ?
Je vous dis ça simplement pour que vous arrêtiez de vous inquiéter. Dès que le pire sera passé, le meilleur pourra arriver.
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ENFIN UN COMMENTAIRE INTELLIGENT

- « Vous commencez à m’ennuyer avec vos histoires ».

- « Ça commence seulement mais c’est formidable, vous êtes accroché, vous avez essayé de comprendre, d’apprécier sans réussir, malgré votre ennui. Il a fini par être le plus fort. Bravo. Vous avez essayé. Vous n’êtes pas comme les autres qui ont décroché, écœurés. Mes histoires ne les ennuient pas, ils les vomissent, les haïssent, les boycottent. Ils pétitionnent, protestent, défilent en colère. 
Je vous remercie de votre héroïsme, de votre abnégation, de votre fidélité, de votre effort.

Je vais m'efforcer d’être comme vous aimeriez que je sois : ennuyeux, conforme, conformiste, respectueux, idéologue, sectaire, conservateur, bien-disant, bien-pensant, un autre vous-même ».

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UNE FIN PLAISANTE BIEN PRÉPARÉE



Ce qu’il y a de bien avec la vieillesse c’est qu’elle ne prend pas en traître. Tout est progressif et part en petits morceaux selon un mode programmé :
  • ·       La vue baisse ;
  • ·       La colonne se tasse ;
  • ·       L’ouïe diminue ;
  • ·       Les amis s’effacent ;
  • ·       Les cousins et les cousines disparaissent ;
  • ·       Les souvenirs s’évanouissent ;
  • ·       Les dents tombent ;
  • ·       Les cheveux s’envolent ;
  • ·       Les revenus s’amenuisent.


Il n’y a que les frais médicaux qui augmentent, mais il faut bien que le médecin, le pharmacien, l’infirmière, le laboratoire, la clinique, l’hôpital profitent au mieux du peu qui reste à vivre pour garder au moins un bon souvenir du vieux gâteux insupportable qui ne voulait pas qu’on le guérisse de sa vieillesse et en souffrir un jour de plus.

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samedi 5 avril 2014

LE CONSEIL DU JOUR

Si vous avez envie de rire ou de pleurer, ne vous gênez pas. Le passage à l’acte n’est pas répréhensible au regard de la loi.
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UNE SUGGESTION AU NOUVEAU MINISTRE DE L’ÉCOLOGIE

De source certaine, il se confirme que, malgré une exploitation intensive depuis 2000 ans, les réserves de la France en eaux minérales et en gaz thermal devraient permettre de faire face aux besoins de la population pour encore deux millénaires, même en tenant compte d’une démographie presque galopante. Le résultat est à mettre au compte d’une gestion raisonnée de notre richesse souterraine et donne du poids à ceux qui exigent que l’industrie pétrolière soit gérée par l’industrie thermale. 
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vendredi 4 avril 2014

THÉÂTRE DE BOULEVARD

Situation

Sur le trottoir d’un grand boulevard, un flâneur déambule, peu pressé, quand il est abordé par un individu bien mis, l’air prospère avec une inquiétude dans le regard et qui l’apostrophe par un :

-      « Je vous demande pardon ».

Serviable, l’autre s’arrête, attend la suite, une demande de renseignements sans doute, mais il se contente de répéter 
:
-      « Je vous demande pardon ».

Amusé, mais aussi interloqué , l’interpellé répond :

-      « Mais de quoi ? Je ne vous connais pas et je ne crois pas avoir à  vous pardonner quelque chose ».


-      « Oh que si ! je vous demande pardon pour ce que vous savez ».

-      « Je suis prêt à vous pardonner tout ce que vous voulez, mais moi , je ne sais pas de quoi ».

-      « C’est de la mauvaise volonté ou de l’amnésie. J’insiste, réfléchissez. Ce n’est pas pour le plaisir que je vous demande pardon. En refusant,  vous ajoutez à ma gêne

-      « Je ne peux pas vous pardonner quelque chose qui n’existe pas. J’ai beau chercher. Votre tête ne me dit rien. Je ne vous ai jamais vu. Vous êtes un parfait inconnu ».

-      « Vous croyez  que je passe mon temps à aborder des inconnus dans la rue et à leur demander pardon ? Vous croyez que cela m’amuse, que je n’ai que cela à faire, que je ne travaille pas ? En refusant de me pardonner, vous me faites perdre du temps et je vais être en retard à un rendez-vous,un rendez-vous important. crucial même ».

-      « Oh là là, c’est à moi que vous faites perdre du temps avec votre prétention à vous faire pardonner, une offense peut-être ? Je vous aurais offensé, c’est ça, mais où ? quand ? comment ? ».

-       « Ah, enfin on y arrive. La mémoire vous revient. Je ne suis plus aussi inconnu que vous le prétendiez il y a cinq minutes ».

-      « Bien sûr, je commence à vous connaître, à en savoir même beaucoup. D’abord vous avez quelque chose à vous faire pardonner. Ensuite c’est moi qui devrais vous rendre ce service car ,apparemment, vous avez eu affaire avec moi. Tertio, vous avez de la suite dans les idées. Quarto , vous n’êtes pas du genre à vouloir garder un poids sur la conscience, vous devez avoir fréquenté un collège catholique et en avez gardé quelques souvenirs. Vous avez aussi un rencard que vous allez rater si vous continuez à perdre du temps à me faire la conversation ».

-      « Pour quelqu’un qui ne me connaît pas, vous en savez sur moi beaucoup plus que j’en sais sur vous. Vous avez mené une enquête de proximité ? vous travaillez aux R.G. ou à ce qui les remplace ? Et vous prétendez toujours ne pas savoir pourquoi je vous demande pardon ? Ce serait la seule chose que vous ne sachiez pas de moi ? ».

-      « Mais enfin, tout ce que je sais, c’est vous qui me l’avez appris. J’ai oublié que vous étiez aussi de mauvaise foi, ce qui pour un catho fait désordre et votre façon de m’interpeler en plein boulevard, votre insistance, votre obstination maniaque, obsessionnelle même à me demander pardon, tout ça fait de vous un original peu banal ».

-      « Moi, de vous, je ne sais qu’une chose. C’est que vous devez me pardonner. Ça ne devrait pas être difficile pour quelqu’un qui connaît tout de moi, plus que n’en sait mon psychanalyste ; Mais vous êtes impitoyable. Je le savais déjà. Je n’ai rien à attendre d’un être plein de rancune, de rancœur avec un esprit de vengeance. Vous voulez m’humilier, que je vous demande pardon à genoux, que je vous supplie. Qu’est-ce que vous voulez de plus pour que j’obtienne votre pardon ? ».

-      « Finissons-en. Arrêtez de crier, de pleurer. Tout le monde nous regarde. Redressez-vous, reprenez votre calme. C’est entendu, j’ai compris, vous avez raison. Il est temps d’oublier, de passer l’éponge, de repartir à zéro, l’âme tranquille. Je vous pardonne bien volontiers, sans arrière-pensée. Je ne vous en veux pas. Ce n’était qu’une peccadille, les torts étaient partagés, vous avez eu le mauvais rôle. Vous pouvez partir en paix ».

Et chacun poursuivit son chemin, l’un satisfait d'être pardonné et pressé d’arriver à son rendez-vous, l’autre méditatif, se demandant ce qu'il avait bien pu pardonner.
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mercredi 2 avril 2014

LE NOUVEL HOMME D’ÉTAT EST ARRIVÉ

Pour gouverner un pays il faut (faudrait) avoir des capacités intellectuelles exceptionnelles, une force de caractère hors du commun pour résister au pouvoir et en avoir fait la démonstration par des propositions, des actions.

Monsieur Valls a obtenu cette charge après avoir été ministre de l’Intérieur pendant deux ans. Y a-t-il laissé le souvenir d’un homme d’exception ayant des idées puissantes, originales, réalistes ? Y a-t-il fait la preuve qu’il avait une compréhension aiguë des problèmes de la société, de l’Europe, du monde ? Y a-t-il montré qu’il possédait un jugement sûr, un esprit de décision sans arbitraire ni sectarisme, servi par une volonté sans faille ?

Si monsieur Valls avait la moindre de ces qualités il ne serait pas resté une minute dans un gouvernement de bavards prétentieux et d’incompétents sectaires aussi médiocres que ceux qu’il combattait dans l’opposition. Son seul mérite est d’avoir une cote de popularité supérieure à celle de ses rivaux. Cela suffit en France pour être qualifié au poste de premier ministre.


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