L’amour est aveugle, mais toujours de façon provisoire. Seul
l’aveuglement maternel est durable. La mère ne voit pas dans le hurleur
braillard qu’un bébé attendrissant, dans le mioche pleurnichard et morveux qu’un
bambin charmant, dans l’ado boutonneux et idiot qu’un jeunot plein d’allant,
dans le Tanguy feignant et incapable qu’un étudiant riche d’avenir, dans le
chômeur assisté une victime du système. Si elle était encore là, elle adorerait
sans doute le vieux gâteux égrotant et incontinent qui n’en finit pas de
vieillir aux frais de la princesse.
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