Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 31 mars 2014

LE KAMIKAZE CONSÉQUENT

Le kamikaze qui n’avait peur de rien refusait d’être gladiateur car, dans l’arène, c’était lui ou l’autre et il avait horreur de l’incertitude.


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LE DOUTE EST PERMIS

·       On me reproche de douter de tout : de la politique, de la religion, de la famille, de l’amour, de l’amitié, de l’avenir et j’en oublie.

·       Mais, logique, je doute aussi de mon doute, et, en fait, je suis sûr de rien. 
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LE CONSEIL DU JOUR : SOYEZ IMPATIENT

·       Si on vous dit : soyez patient, vous en aurez pour votre argent, remerciez et choisissez d’être impatient :

·       Vous vous épargnez l’ennui de l’attente

·       Vous gagnez de l’argent durant le temps récupéré.

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dimanche 30 mars 2014

ÉLOGE DE LA SURDI-MUTITÉ

Le dialogue d’hier entre le bavard et le spectateur n’était qu’un prologue à une réflexion originale sur l’intérêt qu’aurait eu la société des humains à encourager par une sélection artificielle, la prolifération des sourds-muets, au point d’entraîner la disparition du langage et de l’ouïe. Tous les problèmes de l’humanité eussent été résolus dont le plus grand, la GUERRE qui, depuis les origines met à feu et à sang à sang une ou plusieurs régions (cela dépend des années), aurait disparu : la déclaration (de guerre) devenant impossible, faute de déclarant pour la proclamer et d’auditeurs pour l’entendre.

Même dans la sphère privée, devenus sourds de façon congénitale et sur un mode héréditaire l’homme et la femme, une fois mariés auraient bénéficié de la paix dans le ménage, car, incapables d’entendre ce qui n’a pas été dit, la concorde aurait été aussi naturelle  que dans les relations internationales.
«Vous oubliez le langage des signes qui pallie avantageusement les deux déficits.» Me rétorquerez-vous, toujours rebelle aux bonnes idées. Sans aller jusqu’à encourager ses détracteurs, je vous ferai remarquer qu’il suffit de ne pas le regarder pour s’en abstraire et que, de toute façon, cette gesticulation est trop fatigante pour pouvoir tenir les longs discours qui véhiculent des déclarations guerrières ou qui déclenchent des scènes ménagères.

Si les hommes pouvaient vivre dans le silence, la terre serait aussi paisible qu’un couvent de carmélites et régneraient la paix et la tranquillité car, n’en déplaise aux bavards, le Verbe est peut-être la première parole biblique mais il rend l’humain belliqueux et dangereux. Quitte à choquer les inconditionnels du Créateur les observateurs objectifs n’ayant pas abdiqué leur esprit critique doivent admettre qu’il s’agit là d’une erreur inaugurale qui jette des doutes sur son génie créatif.

P.S C’est la raison pour laquelle le gardien de la paix a un beau métier qui fait honte aux hommes de guerre à la vocation meurtrière et suicidaire.. Pour être juste, je dois admettre que j’en connais dont le caractère pacifique en temps de paix est admirable et qui font de leur foyer un temple de la félicité conjugale. Je n’ai cependant aucune information sur la mutation psychologique et physique dont ils doivent être victimes sitôt que s’ouvrent des hostilités et que le sang commence à couler. Deviennent-ils des loups-garous ? Le témoignage d’une épouse serait bienvenu. Merci d’avance
 

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samedi 29 mars 2014

VOTRE CHAT EST UN TIGRE

Votre chat est un tigre qui vous a assez à la bonne pour s’accabler de vos caresses, vous ronronner ses misères, accepter votre gîte malgré son inconfort, votre couvert malgré votre cuisine et qui oublie griffes, canines et son mauvais caractère pour ne vous faire profiter que de son bon.
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APARTÉ AU THÉÂTRE FRANÇAIS

-        “Pourriez-vous vous taire?”

-        “J’ai payé pour être assis, pas pour me taire”.

-        “Mais enfin, nous sommes au théâtre et j’aimerais entendre Rodrigue parler à Chimène”.

-        “En quoi est-ce plus important que vous écoutiez Rodrigue et Chimène que vous ne connaissez pas, plutôt que je puisse parler à mon ami que je n’avais pas vu depuis 10 ans?”

-        “Mais parce qu’un théâtre n’est pas un salon où l’on cause mais où l’on vient écouter et voir une pièce et des acteurs. Pour tenir une conversation, allez chez vous ou au café. Vous gênez tout le monde”.

-        “C’est vous qui me gênez en voulant m’empêcher de parler à mon ami .Sachez que je n’ai pas de salon et n’aime pas les cafés. C’est trop bruyant”.

Ça aurait pu continuer si l’entracte n’était arrivé.

(à suivre)


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vendredi 28 mars 2014

LE BON CHOIX

Celui-là a pris ses rêves pour la réalité et voyez dans quel état il est, le pauvre et celui-ci, c’est la réalité qui dictait ses rêves et, regardez-le, il vient de s’acheter un château.

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jeudi 27 mars 2014

UN LECTEUR PEU CURIEUX

Il y aurait encore une fois beaucoup à dire sur ce qui ne va pas manquer de se produire un jour ou l’autre. Mais je suivrais le conseil que vous auriez pu me donner si vous vous intéressiez à ce que j’en sais et je ne dirai rien.
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L’ORDRE DU JOUR

L’ordre du jour est donné par l’adjudant au troufion, par le directeur aux sous-directeurs et, à moi, travailleur indépendant, par la pendule, l’horloge, ma montre et vous savez ce que je lui dis, moi, à ce satané cadran, les yeux dans ses aiguilles? Oui, vous le savez ,et bien gardez vos grossièretés pour vous.
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SUITE À UNE BONNE RAISON

Pour tout dire, je préfère que vous soyez le seul à connaître les bonnes raisons que vous avez à ne pas être content de vous. Sinon, j’aurais été obligé de vous dénoncer à la police des mauvaises œuvres et des bonnes mœurs.

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mercredi 26 mars 2014

UNE BONNE RAISON

Si vous n’êtes pas content de vous, c’est que, vous connaissant mieux que personne ,vous devez avoir de bonnes raisons

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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN

Le carambolage n’a pas eu les conséquences catastrophiques qu’on aurait pu redouter tant la rapidité des secours a été remarquable.

Les occupants de l’automobile percutée de plein fouet par l’ambulance des pompiers qui, se rendant sur un autre accident, avait coupé la route à une voiture du médecin du Samu qui allait au chevet d’un EMI. Les pompiers se dépêchèrent de désincarcérer les malheureux automobilistes qui reçurent aussitôt les premiers soins de l’urgentiste à peine commotionné. Il réquisitionna l’ambulance des pompiers pour qu’ils fussent conduits à l’hôpital de proximité où leur sauvetage put être parachevé par des transfusions massives et des amputations couronnées de succès. Il n’a pas été nécessaire d’avoir recours au renfort d’une équipe de soutien psychologique.

Cet exemple montre qu’une collaboration efficace entre les pompiers et le Samu est possible, dès lors que l’on s’en donne les moyens.

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EN CONSCIENCE

-      « Vous avez votre conscience pour vous ».

-      « J’y travaille ».

-      « Comment ? »

-      « Je prends mes décisions en connaissance de cause, après avoir pesé le pour et le contre et les avoir soumises à ma critique. Je me décide alors en mon âme ».

-      « Jamais de problème entre votre idéal et la dure réalité ?» .

-      « Là où je suis, je n’ai de comptes à rendre qu’à moi-même. Pas de dilemme, pas de conflit ».

-      « C’est pourquoi vous n’êtes jamais monté dans la hiérarchie ».

-      « Bien sûr, si on veut être libre et n’agir qu’en conscience, il ne faut dépendre de personne (Épictète) mais aussi que personne ne dépende de soi ».

-      « Ce disant vous dites que la politique ne peut être menée que pas des inconscients, ce n’est pas rassurant ».

-      « C’est évident et on voit le résultat ».

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mardi 25 mars 2014

ÇA, C’EST BEN VRAI

Si la fée du logis  n’avait pas la fée ÉLECTRIQUE à sa disposition, la poussière  pourrait dormir en paix.

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EN REVENIR OU PAS

Un ami vient de nous raconter sa dernière aventure :
« Vous connaissez ma passion pour les voyages. Je suis sur la liste d’attente pour la première fusée martienne. En attendant, je me suis payé ce qui se fait de mieux actuellement : un voyage dans l’au-delà. Il attire tous ceux qui, comme moi, aiment faire du hors-piste, de l’inattendu avec des émotions fortes : un séjour aux frontières de la mort avec retour garanti. C’est maintenant possible avec les fameux EMI. C’est l’acronyme des états de mort imminente. Ce n’est pas encore sur catalogue et trouver l’agence spécialisée est compliqué mais avec de la patience, des relations et de l’argent, c’est possible. Je me suis retrouvé, le mois dernier, du côté de Lausanne, dans une clinique spécialisée dans la mise à mort des volontaires. Ils ont un département où ils se contentent de programmer des allers avec retour. C’est un moyen pour l’équipe médicale de se faire des extras et de garder le moral car euthanasier à longueur de jour n’est pas un métier facile.

Leur expertise est telle que suspendre la vie sans donner la mort leur est facile. Ils savent donc créer ces fameux EMI dont on dit des merveilles. Des tas de livres les racontent avec des détails qui donnent envie de les vivre soi-même. Il y a d’abord une phase de décorporation où l’on s’élève au-dessus du corps en situation critique : salle d’opération, accident, etc. Il y a une dissociation corps-esprit. Tu as la surprise d’entendre, de deviner ce qui va être dit. La perception devient extra-lucide. Tu es en état de lévitation au-dessus de ton corps inerte avant de tomber dans un tunnel et de voir une lumière éclatante. Certains disent ressentir un bonheur infini, d’entrer en communication avec une entité indéfinissable. J’espérais rencontrer, comme eux, des parents disparus, des célébrités, discuter avec eux et puis, plein d’usage et raison, retrouver mon corps et me réveiller plein d’images et de souvenirs.

Eh bien tout s’est passé comme prévu, en mieux. Au point que, même si je le voulais, je ne suis pas revenu dans mon état normal. Le voyage est trop extraordinaire et je me demande même si je ne vais pas retourner du côté de Lausanne pour un aller simple. C’est une expérience trop personnelle pour pouvoir être racontée en détail. Pour ce soit, je vous en ai assez dit. 
(à suivre)


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LE BON CHOIX

Je préfère le PARIS-BREST à l’ÉCLAIR car l’arrivée est plus loin que le départ.

lundi 24 mars 2014

LENDEMAIN D’ÉLECTIONS

De notre politologue Jean-Pierre Langue de Bois.
Les résultats ont partout été conformes aux prévisions. Tous les votants ont déposé leur bulletin dans les urnes, tandis que les abstentionnistes les ont désertées, en ayant sans doute oublié leur devoir civique de ce jour-là. Tous les partisans ont été fidèles à leur parti pris et ont voté, avec unanimité, sans défaillir à leur esprit de suite. Les tenants de chacune des listes ont respecté, à une écrasante majorité, leur intime conviction et mis leur bulletin dans l’enveloppe sans subir aucune pression qui aurait pu les faire changer d’avis au dernier moment. Les scrutateurs ont constaté, à ce point-là du choix, qu’aucune contestation n’avait été enregistrée. Une nouvelle preuve que notre démocratie respecte la liberté de conscience dans les isoloirs.

La majorité requise dès le premier tour a apporté une joie qui s’est exprimée bruyamment dans un nombre plus important de villes et de villages que ce à quoi les pessimistes s’attendaient, apportant ainsi la preuve que le jeu était fait d’avance. Corrélativement, les perdants savourent, dans l’amertume de la déconfiture, une défaite qu’ils savaient gagnée d’avance, un miracle est toujours possible dans notre pays de chrétienneté et de fille aînée de l’église. Mais surtout, rien n’est acquis, soulignait un fin connaisseur des élections locales qui avait assisté à trop de retournements de veste de dernière seconde pour s’étonner de résultats inattendus à défaut d’être honnêtes.

On peut dire que ce lendemain d’élections est conforme à tous les lendemains de fête pour les vainqueurs qui ont une gueule de bois et de défaite pour les vaincus qui se consolent par des discours en langue de bois. Le bonheur de ceux-là compensera le malheur de ceux-ci. Mais, comme tout est relatif et a son versa, une bataille urnale est un jeu à qui perd gagne car les refusés seront tranquilles, sereins, iront à la pèche, au théâtre, en voyage, au coin de la cheminée, se promener, lire, voyager tandis que les reçus hériteront de la secrétaire de mairie, des employés municipaux, de la dette, de la voirie, des permis de construire, des noces et des banquets à présider, des commémorations, des accidents de circulation, des mariages, des enterrements et de tout le temps passé à parler, à discuter, à comploter, à parader, à s’énerver, à s’emmerder.

Nous attendons avec impatience le second tour de dimanche. Ce sera encore un jour de réunion citoyenne où chacun sort de sa tour d’ivoire pou se retrouver autour d’un projet commun à construire pour décider d’un avenir qui fera de la vie communale un endroit dans le temps et l’espace convivial, agréable, sympathique. Il faudra s’intéresser aussi aux ambitions déçues, aux attentes récompensées, aux sentiments sincères, aux émotions refoulées, aux confirmations, aux confessions, aux mots historiques, aux mensonges, aux illusions perdues, aux bons battus par des médiocres, aux voleurs, prévaricateurs réélus sous les applaudissements, aux malins élus par des idiots, aux irresponsables chargés de responsabilités. Six ans d’aventures au quotidien pour des gens dont l’esprit d’aventure se borne à celui du clocher.


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LE CONSEIL DU JOUR

Si vous avez froid dans le dos et la peur au ventre, c’est le moment de prendre vos jambes à votre cou avec une pincée de poudre d’escampette pour aller plus vite.
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UN CONSEIL POUR VOS DERNIERS INSTANTS

Quand votre compte à rebours arrivera à sa fin et que plusieurs indices vous auront averti qu’il est bon, il sera temps de tirer le rideau, de baisser les bras, de retirer l’échelle, de rendre les clefs, votre chapeau et de vous préparer à faire le grand saut. Pour lui conserver quelques forces qui, croyez mon expérience, ne seront plus très vaillantes car le coma préparatoire à cette ultime épreuve en laisse peu, prenez donc la précaution – et c’est  mon conseil du jour – de fixer deux fusées solidement à vos jarrets (de celles que les viticulteurs utilisent pour se prémunir des attaques de grêle). Elles favoriseront votre expulsion terminale et l’envoi de votre belle âme au ciel, votre dernier soupir activant leur mise à feu et certifiant une parfaite synchronisation. « Il faut parfois forcer la main du destin » m’a avoué le cardinal romain qui m’a révélé ce secret connu jusqu’ici d’un petit nombre d’initiés.
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DES NOUVELLES DE NOS BÉBÉS ÉPROUVETTE

Le laboratoire en question a publié un communiqué qui ne vous a pas échappé. Il disait : « La genèse du nouvel Henri VI et de son Sully suit son cours et l’avènement se fera à la date prévue qui restera secrète. Compte tenu de l’urgence, il a été décidé de brusquer la croissance embryonnaire en plaçant les deux éprouvettes géantes dans le grand accélérateur de protons cytoplasmiques de Sarclay. Les deux clones arriveront ainsi à leur maturité en même temps qu’ils seront en état de marche. Ils pourront prendre les commandes de l’État et redresser le pays aussitôt sortis de leur placenta artificiel ».

Nous ajouterons que nous avons constaté que l’espoir renaît  dans nos campagnes.

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dimanche 23 mars 2014

UNE SITUATION COMPROMISE

-      « Ne vous inquiétez pas, j’ai la situation bien en main».

-      « Vous en êtes sûr ? Je viens de la voir s’échapper et à la vitesse où elle allait, vous aurez du mal à la rattraper ».

-      « Ma poigne manquait sans doute de fermeté ».

-      « J’ai peur que vous ayez perdu en fait deux situations : celle qui vient de filer et la vôtre. Il va vous falloir rendre votre casquette, votre tablier, vos clefs et essayer d’en retrouver une autre.. Cette distraction ne va pas améliorer votre situation ».

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UN LACONIQUE CONSÉQUENT

N’ayant rien à dire, je ne vois pas l’intérêt de rompre mon silence pour l’expliquer.
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UNE CONCLUSION INATTENDUE

La discussion commença classiquement entre moi qui soutenais – avec des arguments incontestables – que j’avais raison et l’autre qui affirmait de façon péremptoire que j’avais tout faux et, après deux heures d’échanges acharnés, parfois véhéments, mais toujours courtois- nous convînmes que nous étions dans l’erreur absolue en étant tous les deux dans notre tort : lui de prétendre avoir plus raison que moi ou moi moins tort que lui (c’est comme vous préférez).

Ce renversement inattendu nous a pris par surprise et cela d’autant plus qu’il n’y avait pas de précédent en la matière. Même les sceptiques anciens ne pouvaient en donner un seul exemple.

Nous nous congratulâmes de cet exploit, résultat d’une dialectique de qualité socratique associée à une philosophie essentialiste d’inspiration platonicienne.

Dans la foulée, nous prîmes acte de notre consensus inespéré et décidâmes tout de go :

  • -      De cosigner un ouvrage reprenant les grands thèmes abordés dans notre querelle originelle et la façon dont elle avait évolué vers un accord original ;

  • -      D’ouvrir un cabinet de logique consensuelle pour les politiques afin d’en finir avec l’opposition droite/gauche ;

  • -      D’animer conjointement des croisières philosophiques pour expliquer comment avec notre méthode d’intégration dans l’assimilation les désaccords pouvaient dégénérer en accord et réconcilier Sartre et Camus, Voltaire et Rousseau et peut-être même Miller et Onfray .


Nous avions ainsi prouvé que la seule façon d’être infaillible était de savoir changer d’opinion pour choisir la bonne.


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samedi 22 mars 2014

ÉLECTIONS, ÉLECTIONS, QUAND TU NOUS TIENS

Les élections municipales de dimanche ont suscité, dans mon village, une intense mobilisation de la population qui a discuté, au cours de nombreuses réunions contradictoires, des solutions à apporter aux problèmes urgents en attente depuis trop longtemps.

L’enthousiasme des villageois a fait oublier l’absence de solutions à apporter aux problèmes urgents en attente depuis trop longtemps.qui s’était dégagée à l’occasion de la précédente campagne qui avait pourtant suscité – je me le rappelle très bien – une intense mobilisation de la population qui en avait discuté, au cours de nombreuses réunions contradictoires.

Bien que rien n’eût changé, la situation était complètement différente, comme le rappelait le maire sortant, candidat à une 5èmeréélection. Il avait parfaitement conscience de l’état catastrophique de la commune, mais il ne désespérait pas, convaincu que l’effort de réflexion de tous, combiné à son entier dévouement au service de ses concitoyens auxquels il consacrait toutes ses pensées, n’allait pas tarder à forcer la situation à se redresser. On pouvait compter sur sa détermination sans faille et son engagement républicain farouche pour trouver une solution acceptable pour tous et cela sans hausse des impôts locaux.

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UN PETIT MÉTIER À DÉCOUVRIR

Si vous présentez bien et aimez être payé pour être assis, je vous conseillerais d’être un intermittent des spectacles, côté salle. Le métier peut être amusant. On vous demandera d’applaudir en cadence au feu vert, d’arrêter au feu rouge, de rire à la même commande, de paraître émerveillé, de faire semblant de comprendre, d’être assis, debout, de pleurer, de lever les bras, d’allumer une bougie , de paraître présent, intéressé, bouleversé. C’est un vrai métier avec un travail de composition et qui vous fera découvrir les coulisses des émissions de variétés des grandes télévisions, les meetings électoraux de l’UMP, du parti socialiste, les conférences sponsorisées.

Vous y rencontrerez vos semblables, vos frères et puis les autres, les vrais, les sincères, les fanatiques, les fans, les encartés, les invités. Vous devriez essayer. Ils ont tous des bureaux d’embauche, des formateurs, des budgets. Quand c’est mal payé, c’est qu’il y a des avantages en nature. Et surtout, sur votre CV, ça n’a pas de prix : « Vu à la télé ».  

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UNE CONFIRMATION RASSURANTE

Une source officielle autorisée a confirmé que la théorie du complot qui, jusqu’ici ,prévalait au sein du gouvernement et qui nous menait droit  dans le murs a été abandonnée au profit de la théorie du chaos qui nous conduira plus sûrement au précipice.


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UNE RECOMMANDATION D’ÉPICTÈTE

Pour être libre, il faut mépriser tout ce qui ne dépend pas de nous
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LE DOUTE EST PERMIS

Si « Autant en emporte le vent » s’était appelé « Le coton vire au rouge », il n’est pas sûr que le film aurait eu un succès planétaire.

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vendredi 21 mars 2014

LES AVATARS DE L’ADOLESCENCE (11)

Ou l’origine des malheurs du monde



CHAPITRE XI


LA POLITIQUE



Les épreuves qui accablent l'adolescent seraient insupportables si des échappements ne venaient diminuer la tension. La fuite dans les occupations ludiques est le principal mécanisme de cette défense. Elle est efficace car les distractions sont des activités qui stimulent l'imagination, canalisent l'énergie et apprennent le goût de la fête. Elles ont, par là, un rôle fondamental dans la formation et sont des lieux d'échange et de communication incomparables.

Elles permettent aussi un contact avec une réalité et une ambiance moins conflictuels que le sont la famille, l'école, le lycée, etc.

Cette confrontation peut ne pas servir d'exutoire aux conflits internes. La perception de ce qui se passe dans le monde réel se confine alors à un milieu où l'adolescent n'est pas en phase. Il perd ainsi la chance de se frotter à un aspect plus amical et convivial de la société, dans un milieu où sa différence ne pose pas de problème. Dans ce cas, rien n'atténue son ressentiment. La subjectivité du regard devient exclusive; toutes ses expériences du moment la renforcent.

La solution ou l'opinion qu'il proposera a peu de chances d'être la bonne car il n'aura pas acquis l'habitude d'étudier tous les aspects d'un problème d'un œil serein.

L'adolescence est l'âge de l'impatience. Il a envie de répondre à la question au moment où elle se pose. Cette hâte et une évaluation incomplète ne peuvent donner qu'un mauvais résultat.

Le besoin d'action de l'adolescence, positif en soi, privilégie malheureusement le court terme car ses aspirations sont immédiates. Le long terme n'entre pas dans ses préoccupations.

Cette incapacité de résoudre les difficultés à froid sévit beaucoup en politique. Elle traduit une impuissance à appréhender le réel et à y faire face. Ce traitement est caractéristique du pouvoir tel qu'il est exercé par l'énarchie. Elle oscille constamment entre deux erreurs; soit elle court au plus pressé sans se soucier des effets et aboutit à une décision hâtive, incomplète, spectaculaire parfois, catastrophique à moyen et long terme, soit elle ne fait rien car la situation est si complexe que la solution suppose des réformes compliquées. Le travail paraît impossible à des gens si pressés. C'est au temps et aux futurs détenteurs du pouvoir que le terrain est abandonné.

Les événements qui défrayent l'actualité et effraient le sens commun, sont 1e fait d'individus dont la situation éminente ne paraît pouvoir s'acquérir qu'après avoir fait la preuve de qualités de sagesse, de réflexion et prouvé que la versatilité, l'irrésolution, la générosité à courte vue, les foucades leur étaient étrangers.

Exercer un pouvoir suppose en effet des vertus qui ne ressemblent en rien aux qualités qui permettent la conquête de ses attributs.

L'histoire aurait dû leur apprendre la circonspection. Beaucoup des grands désastres qui ont ensanglanté le monde ne s'expliquent que par une décision illogique, irrationnelle prise par un roi, un empereur, un grand capitaine, un généralissime inconscient, fantasque, prétentieux, narcissique au point de n'écouter que les flatteurs, poussé à l'action sans en peser les conséquences, intransigeant et devenu sourd à la prudence. Plutôt que de revivre Azincourt, Waterloo, Sedan, les offensives du général Nivelle, les péripéties du Watergate, de l'Irangate nous parlerons de deux faits d’armes qui ont défrayé la chronique des dernières décennies.

L'affaire du Rainbow-Warrior est encore dans les mémoires. A tous les stades de la décision, de la préparation, de la mise en place, du déclenchement et surtout à l'occasion des explications finales nous trouvons des réactions, des mensonges, des refus de responsabilité qui expriment de façon caricaturale la personnalité immature des hauts personnages de l'État, de l'Armée qui décidèrent, organisèrent, ce médiocre attentat. Ils la cachèrent sous la componction, le masque sévère, la volubilité ou le silence que la fonction impose. Cette façade dissimule mal tout ce qu'a supposé une telle détermination. Quelques unes des raisons ont été dites. Il est facile d'imaginer les autres: la colère d'abord qui ne supporte plus la contradiction d'une poignée d'écologistes, la rage de se savoir assez fort pour donner une leçon à des infatués, la peur d'être ridiculisé par un petit bateau se faufilant au travers d'une escadre, le plaisir de construire un complot, de s'essayer à la guerre avec les armes que la persévérance a enfin permis d'obtenir après tant d'années passées à regarder jouer ceux qui avaient le pouvoir.

Comment résister à de telles sollicitations et envisager le ridicule d'un échec, la mort d'un homme, le déshonneur d'une France ravalée au rang d'État terroriste. Des vrais adultes se seraient arrêtés à ces considérations; des adolescents sont tombés dans le piège et se sont affolés dans le désastre, préférant se taire puis nier pour enfin, acculés à l'évidence, reconnaître avec embarras leur responsabilité.

Quelques années plus tard, un scénario presque semblable est mis en scène. Une autre équipe est au commandement. Elle n’a rien retenu des leçons de l'échec précèdent. Elle est aux prises avec un problème qu'elle ne sait comment résoudre. Les écologistes sont devenus des canaques. Ils contestent notre présence. Ils sont eux aussi, nous assure-t-on, manipulés par l'étranger. Ils ne sont pas pacifiques niais violents et l'ont prouvé en massacrant quelques gendarmes et en capturant les survivants. La négociation commence. Elle progresse difficilement dans les palabres et les revendications. L'honneur du pays et la proximité des élections présidentielles ne se satisfont pas de son rythme L'orgueil national a été atteint. L'humiliation infligée à des soldats par des individus dont les qualités ne sont pas les nôtres ne saurait être laissée impunie. La possibilité d'une revanche permettant peut-être une vengeance mérite d'être considérée.

Les obstacles à un compromis avec des gens tellement différents, la possibilité d'employer la ruse, une technologie puissante - peut-être des bombes commandées par laser - bref, de faire étalage de toute une supériorité intellectuelle, technologique, militaire convainc les ministres, le chef du gouvernement - demain président de la République - que l'attaque est la seule réponse digne de la France contre des insurgés primitifs, mal armés. L'assaut est donné le jeudi 5 mai 198S, le carnage tient ses promesses, les otages sont libérés. Leur liberté justifiait les morts des deux côtés. Les chefs militaires, les hommes politiques sont fiers de leur décision, de la manière et des résultats. Pour aucun d'eux il ne s'est agi d'un jeu. Leur conviction, leur sincérité, leur bonne foi peuvent être considérées comme entières. La décision n'a pas été prise sans intenses réflexions. Elle leur est apparue comme inéluctable. Ils méritent notre confiance sans restriction sur ce point. L'adolescent ne joue pas. Il en a abandonné l'habitude. Ce qu'il fait est fait sérieusement, convaincu de son droit, sûr de sa dialectique. Il les éprouve et n’en use que depuis peu mais le doute ne l'habite pas. Ses choix, ses amours. ses haines peuvent changer selon la dernière influence dominante, sa certitude est totale à chaque fois. L’honneur de la France, l'avenir de la Nouvelle-Calédonie exigeaient un bain de sang. Quel adulte un peu prévoyant, un peu conciliant, avec quelques souvenirs du passé et l'appréhension des lendemains aurait agi avec une telle impétuosité? Une identification si complète, si parfaite n'est pas charmante.

Les hauts faits de nos hommes politiques ont suscité ce climat détestable qui a souvent ressemblé à une guerre civile dans notre pays. Il est entretenu par les partis qui s'accusent à tour de rôle de turpitudes et rejetant sur les prédécesseurs la responsabilité de tout ce qui va mal. L'état politique supprime les états d'âme. La guérilla absurde ne résout rien et détruit les relations civiles. Le politicien qui fait de l'adversaire un ennemi est poussé par l'ambition et la soif du pouvoir. Elles éteignent les scrupules. Elles s'accompagnent pour la même classe de l'impossibilité de reconnaître à l'ancienne majorité un mérite, une initiative heureuse. La minorité courageuse qui s'y hasarde n'est pas loin d'être traîtresse. Le politicien dans l'opposition est sur la défensive quand on lui demande des comptes sur sa gestion passée et mène une offensive dans l'espoir de regagner le pouvoir. La position est délicate. Elle l'oblige à entretenir une querelle. Elle ressemble à celle qu'il avait inaugurée avec ses parents. Elle avait pu être maîtrisée mais a peut-être laissé des traces. Le besoin de pouvoir est le même que celui d'indépendance qui oppressait l'adolescent. L'avidité, la suffisance, les certitudes sont les mêmes sans la faiblesse et l'inexpérience de la jeunesse. La cruauté, la partialité du jugement sont débarrassées des réticences, aiguisées par un appétit qui revient plus fort parce qu'il a déjà été rassasié. Le politicien déchu tolère mal la situation humiliante où le met la défaveur des urnes. Il a peut-être subi dans l'adolescence des rebuffades mais il connaît maintenant les réponses aux questions et il est certain d'être un chef. Sa rage d'une reconquête, qui lui fait, sacrifier famille, amis, éventuellement convictions n'est pas non plus un signe de maturité. Le déçu hargneux est devenu plus que jamais dangereux.

Le monde politique combine de façon caricaturale l'intransigeance, le sectarisme et le mépris. Ce dernier a été renforcé par la puissance qui s'attache au mandat électif. On imagine avec effroi le degré atteint par tous ces sentiments quand le pouvoir est quasi régalien.

Tous ces comportements renvoient à l'adolescence car c'est a ce moment que s'acquiert la possibilité d'évaluer et d'assumer, de répondre de ses actes. Cette capacité suppose une lente maturation de la personnalité qui prend conscience de son identité et de sa liberté. Elle s'établit progressivement et l'adolescent est devenu adulte quand la responsabilité est revendiquée et assurée.

Les politiques s'absolvent de leur irresponsabilité et des conséquences politiques, sociologiques parce qu'ils n'ont pas évacue l'esprit de groupe où l'adolescent se réfugie quand le monde adulte lui apparaît hostile. Il trouve réconfort et sécurité car la chaleur de la bande - ici un parti politique – manifeste alors bruyamment sa solidarité. Cet appui renforce sa bonne conscience et son soupçon d'une conspiration de la part des autres.

Ces comportements politiques rejoignent beaucoup d'autres attitudes et démontrent seulement que leur adolescence est inachevée, qu’ils ne sont pas dignes d’une fonction qu’ils ne doivent qu’à la même immaturité de leurs électeurs..

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mercredi 19 mars 2014

LA FEMME ÉTERNELLE CONTRE L’HOMME ÉPHÉMÈRE

« Nous allons assister, en direct, ce soir, au combat entre l’"Éternel Féminin" et l'"Éphémère Masculin".

On comprend mal comment la Fédération Française autorise ce combat très inégal entre une tenante du titre au meilleur de ses formes et un challenger en bout de course, affaibli et qui a eu du mal à monter sur le ring.

À notre droite, nous avons mademoiselle Soprano, sortie en direct d’une gravure de mode : 1,79 m pour 56 Kg, habillée par Chanel d’un strict tailleur, chaussée par Gucci d’escarpins à talon qui la hissent à 1,90 m et la fontt dominer d’une tête toute l’armée qui s’affaire autour d’elle : 2 manucures s’occupent de ses ongles rouge sang, son maquilleur retouche sa célèbre moue, son coiffeur exclusif retravaille le curling de sa mèche postiche postérieure et son couturier rectifie le pli de sa jupe fendue.

À notre gauche, nous avons Jules La Gaffe, l’éternel perdant. À le voir, je crains que ce ne soit son entrée dans l’éternité. Comme vous le savez, il sort de l’Hôtel-Dieu où, en urgence, il vient de subir un triple pontage. À 36 ans, c’était un peu tôt, mais le résultat d’une vie de tabagie et d’autres excès en tous genres. Vêtu du costume fourni par l’AP, une chemise bleue ouverte dans le dos, il porte encore ses patins de salle  d’opération. Deux aides-soignantes l’aident à se mettre debout, l’infirmière vient de lui faire sa dernière piqûre d’anticoagulant. Une religieuse prie ,en retrait, l’archange Gabriel. J’ai aperçu dans les vestiaires un spectre en noir de chez monsieur Borniol, un mètre à la main. Je suis inquiet pour l'avenir immédiat de Jules La Gaffe. Espérons qu’un des trois pontages tiendra jusqu’au début du combat.

L’arbitre invite les deux combattants à venir au centre du ring. L’Éternel Féminin s’élance nonchalante, royale, indifférente, souriant aux photographes. L’Éphémère Masculin s’avance, claudicant, embrumé par les vapeurs anesthésiques, baisse les bras faute de pouvoir les lever.

Je crains une nouvelle fois qu’il faille attendre plus tard que ce soir pour que l’ égalité des chances soit, au moins, dans ce domaine respectée. Mais, voyons la suite et que le massacre commence ».

(à suivre)
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LE CONSEIL DU JOUR

Puisque vous ne trouvez jamais la solution, arrêtez de vous posez des problèmes.

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LE DISCOURS

Préparé par une armée de conseillers techniques polytechniciens, rédigé par une escouade d’écrivains normaliens et polygraphes, l’orateur découvrait avec ravissement sur son prompteur, un texte savant, un chef d’œuvre de technicité, des citations pertinentes, une œuvre d’art capable plus tard de le faire entrer dans les académies des sciences littéraires, morales, politiques, économiques et techniques réussies.

Le plaisir des auditeurs eut été au diapason si l’effet n’avait été gâché par la voix de fausset, la ponctuation hésitante, l’écarquillement incrédule des yeux, un dandinement incongru et une gestuelle manuelle et brachiale intempestive. Le propos en devenait ridicule, le style embrouillé et les explications vaseuses.

C'était, au final, encore une imitation ratée du président en exercice.

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lundi 17 mars 2014

L'IMPATIENT DU JOUR

Vous êtes impatient , mais vous avez bien une minute à me consacrer?"
- "1 seconde".
"Votre gâteau favori?
- "L'éclair".
"Votre signe du zodiaque?"
- "Une étoile filante".
"Vos prédictions pour l'avenir"
- "?".
"Votre règle de vie"
- "Moins on en dit, moins on se répète".
"Votre régime?"
- "Finir le dessert avant d'attaquer les hors-d'œuvre".
"Votre principe?"
- "Repartir sitôt arrivé".
"Votre faiblesse?"
- "Vouloir en finir avant d'avoir commencé".
"Le livre que vous emmèneriez dans..."
- "L'alphabet. Il les contient tous".
"Votre regret?"
- "N'avoir pas été un mort-né".
"Pourquoi?"
- "Ça m'aurait évité tout ce temps mort".
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dimanche 16 mars 2014

MA MINUTE EST À VOUS

« Navrée de ne pas avoir donné signe de vie mais je n’ai pas une minute à moi ».
« Vous êtes toute excusée, c’est un cas de force majeure. Mais, dites-moi, vos minutes, si elles ne sont pas à vous, elles sont à qui ? »
« Mais à tous ceux qui me les prennent ou à qui je suis forcée de les donner.. Comme si je ne savais pas quoi en faire. Vous allez me plaindre quand je vous dirai que ça commence dès le matin.
À peine réveillée par la cloche de l’église, je dois répondre au téléphone à la cousine qui me raconte le cauchemar qui l’a tenue éveillée le temps de se rendormir. À peine le temps de raccrocher et c’est  le petit déjeuner de l’autre qui veut toujours être servi le premier sous prétexte qu’il doit partir travailler et préparer les assiettes du chat, du chien et elles sont difficiles, les satanées bestioles. À peine le temps d’avaler un café crème que le devoir m’appelle. Le ménager s’entend. J’ai à déplacer la poussière qui s’est accumulée depuis la veille, à changer l’eau des fleurs, à cirer le parquet de la chambre des invités au cas où quelqu’un débarquerait par surprise. À 10 h 20 c’est le potager qui me réclame et il faut préparer le terrain pour les petits pois, les carottes, les navets, les haricots, les pommes de terre elles sont déjà en place. Elles aiment pas attendre, les sacrées Charlottes et les Belles de Fontenay. Le temps de m’écailler les mains de la saleté et c’est la Nouvelle République qui veut que je lui donne mon avis sur les dernières nouvelles du canton et du monde. C’est pas brillant. Ça se chamaille, ça se fait la guerre, ça se dispute et c’est contagieux. À 2 lieues d’ici le père Gaston, un vieux avec qui j’étais en classe, il vient de se faire piquer ses sous par une bande de galopins qui l’ont laissé sur le carreau, quasi-mort. C’est y pas malheureux ! Après avoir épluché la liste des nouvelles veuves, je fais quelques mots fléchés pour entretenir l’intellect et pas avoir à chercher les mots dans le dictionnaire, d’autant que je me rappelle pas où je l’ai mis. À midi tapant, je dois m’activer pour préparer le repas de monsieur qui rentre pour se mettre les pieds sous la table. Il veut pas de la gamelle comme les autres. Il doit manger dans une assiette, le môssieu. Et difficile en plus. Du réchauffé de la veille c’est pas pour lui.
Après l’avoir réexpédié vite fait mais bien fait, jamais de reproche, j’ai ma fierté, j’essaie bien de grappiller une ou deux minutes pour avoir une pensée pour moi : me souvenir d’un moment agréable. Mais pas moyen. C’est la sonnette qui cloche et la voisine, cette langue de vipère qui vient me demander comme tous les jours si j’ai pas aperçu son Médor, un chat castré gros comme un squelette et qui vient me voir pour essayer d’avoir moins faim. Le pauvre. Je la réexpédie vite fait, mal fait, la mégère, à ses oignons. Je ferais bien une grande sieste mais c’est pas le moment car c’est celui de partir rejoindre la compagnie des folles au club du troisième âge de la maison d’action civique et sociale pour le bien de la population rurale en zone de désertification accélérée (M.A.C.S.B.P.R.Z.D.A.). On y a un entraînement à la belote coinchée avant le grand tournoi intercantonal du mois prochain. On aimerait bien ne pas finir dernier comme chaque fois. Et cette fois-ci on a débauché un coach super. Elle a fait partie de l’équipe qui, l’année dernière, a failli parvenir en demi-finale du tournoi d’élimination au championnat régional. En tant que suppléante adjointe à la remplaçante en titre, je me dois de participer à l’enseignement des techniques d’intimidation et de dissimulation qui font que la belote coinchée ressemble beaucoup au poker d’as.
Je rentre à la maison vers 17 h 30, épuisée de l’effort de concentration. Je mets au clair mes notes, mémorise la stratégie qui ne doit pas faire oublier la tactique. C’est ce qui a permis à Napoléon de gagner à Austerlitz ne jamais l’oublier, nous a martelé le coach qui connaît tout sur tout. Je savais pas moi que Napoléon avait été jouer à la belotte coinchée à Austerlitz, salle Wagram aurait été plus près de l’Élysée.
Je repars au jardin car l’arrosage des fleurs ne veut pas attendre et il va être 19 heures. Monsieur, après ses discours et une partie à La Boule joyeuse il, va réclamer à corps et à cris son boire et son manger comme si j’avais eu du temps à passer dans la cuisine. Je me dépêche donc avant qu’il arrive. J’ai même pas le loisir de vous offrir un petit gâteau, une eau de vie, une cerise ou un café. Ça aurait été de bon cœur, mais comme vous l’entendez, j’ai pas une minute à moi pour pouvoir vous la donner à vous ».

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RÉPONSE À LA QUESTION

Monsieur, dans une publicité rédactionnelle parue le 9 mars dernier (http://leblogadancharr.blogspot.fr/2014/03/cest-vous-qui-voyez.html) vous proposiez vos services pour les candidats à la popularité. Ce n’est pas exactement mon souhait car je me moque de ce que voient les autres et ce qu’ils pensent de moi c’est leur problème, pas le mien.
Je souhaite pourtant changer et ne plus être celle qui m’habite. Elle ne me satisfait pas. Je me trouve médiocre en tout. Cela m’est d’autant plus insupportable que j’ai une vision claire de celle que je souhaiterais être. Je vous en fais un résumé :
-      J’aimerais avoir le caractère de Catherine Deneuve ou de Brigitte Bardot, le culot de Mistinguett ou d’Annie Cordy, l’intelligence de madame Badinter ou de Julia Kristeva.
Pour ce qui est du look, je me contenterais du mien, il me suffit à défaut de me plaire mais comme je passe davantage de temps à m’entendre penser qu’à me regarder dans une glace, ça n’a aucune importance.
En espérant que mon cas entre dans votre domaine de compétence, croyez, monsieur à mes salutations distinguées.
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RÉPONSE À LA QUESTION
Chère madame,
Vous pouvez vous considérer comme future cliente, dès que je pourrai me mettre à votre disposition. C’est le genre de travail que je préfère : tout en subtilité, en finesse, en profondeur. Le problème est plus simple qu’il n’y paraît. Je n’aurai qu’à vous aider à lever des inhibitions, à révéler vos potentialités, à supprimer les incompréhensions, à vous apprendre à aller à la pêche aux idées. Elles tourbillonnent autour de votre tête. Elles ne demandent qu’à être recyclées, remises au goût du jour. C’est ce que font tous ceux et  elles dont vous admirez l’intelligence, l’originalité. Vous pouvez faire aussi, bien mieux encore. Il suffit d’aller plus haut, descendre plus bas. Vous aurez du lourd et du léger, de quoi vous occuper.
Il n’est jamais trop tard et bientôt vous n’envierez personne, étant devenue la femme de vos rêves.
Croyez, chère madame, à mes sentiments dévoués,
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vendredi 14 mars 2014

UN HOMME TRÈS TRÈS PRESSÉ

« Vous êtes pressé ?»
« Oui
« De partir ?» »
« Pire, d’arriver. »

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ÇA, C’EST BEN VRAI

Le clair est obscur pour l’aveugle, le tonnerre silencieux pour le sourd, la parole absente pour le muet mais ils sont moins à plaindre que les 9/10ièmes des voyants qui ne voient rien, des bavards qui ne disent rien et des fines oreilles qui n’entendent rien.
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LE PORTRAIT DU JOUR

-      « Vous êtes content de vous ».
-      « Oui, s’il n'y en a qu’un, je serai celui-là ».
-      « Vous avez raison, pourquoi vous priver ? ».
-      « C’es un principe chez moi, je ne suis jamais aussi bien servi que par moi-même ».
-      « Vous êtes l’exception du moment. Il n’y a que des mécontents ».
-      « Oui, les pauvres. Ils n’ont pas la chance d’être moi qui vous parle. Je suis content car tout me réussit. J’y peux rien. C’est plus fort que le mal. Je finis bien ce que je commence et le résultat dépasse la prévision.
Et c'est vrai depuis le début. J’étais tout petit à la naissance, 2,5 kg pour 50 cm et regardez le gaillard : 90 kg pour 1,85 m et que du muscle. J’avais rien, j’étais tout nu et, maintenant, je suis sapé comme un prince, j’ai une grande maison, des belles voitures, une belle femme, des beaux enfants, un bon revenu.
Il me suffit de vouloir pour pouvoir, de marcher pour avancer, de donner pour recevoir, de reculer pour mieux sauter, etc.
Je suis navré pour les jaloux, les grincheux, les paresseux qui ,en plus de tout louper, doivent supporter leur sale caractère. Ils devraient faire comme moi : être contents. Il suffit de le décider. Tout s’enchaîne, devient facile. Essayez pour voir et reprenez de ce Paris-Brest. Il vaut le voyage ».
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jeudi 13 mars 2014

L’INTERVIEW DU JOUR

-      « Vous avez le temps de tout faire ? »
-       
-      « Non ».
-       
-      « Ça vous manque ? »
-       
-      « Non. »
-       
-      « ??? »
-       
-      « Mon ambition est limitée à mes moyens, pour tout :
-       
-       je vis dans la mesure de mes revenus ;
-       je marche tant que mes pas me portent ;
-       je lis tant que je n’ai pas sommeil ;
-       je mange ce qu’il y a dans mon assiette ;
-       je vois jusqu’à ma ligne d’horizon ;
-       j’apprends ce que je comprends.
-        
Pour en revenir à votre question, comme tout ce que je ne fais pas n’existe pas, ce n’est une perte pour personne et puis le temps se suffit à lui-même. Il n’a besoin de personne pour se remplir ».

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ÉTINCELLE

Une étincelle, c’est minuscule, ridicule et pourtant c’est le début de tout, depuis toujours. Elle jaillit :

-      Entre deux pierres et c’est le feu, le cuit ;

-      Entre deux idées et c’est la lumière, la liberté, l’égalité, la fraternité ;

-      Entre deux regards et c’est l’embrasement, la passion.

-       Son reste est l’ennui de l’étincelle. Elle vieillit mal et c’est l’incendie de Rome, de Londres, la carbonisation, la révolution, la guillotine, la restauration, les cris, les larmes, la séparation, le divorce.
-       
-      Finalement, la meilleure des étincelles c’est celle du briquet ».
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L’ESPOIR

Je connais quelqu’un qui n’est pas en manque d’idées. Pour être précis, il n’en a qu’une, mais elle est forte. Le problème est qu’elle est fixe.  Il n’en sort pas, n’en démord pas. Il la rumine, ne connaît qu’elle. Elle occupe toutes ses pensées. À force de la ressasser, de la couper en 4, en 8, en 16, elle est devenue courte et à la fin tellement ratiboisée qu’il est le seul à la distinguer, à en parler.

On voudrait l’aider, lui en glisser une autre à l’oreille pour changer. Il n’écoute pas. Il la fait sourde. Espérons qu’un jour, il cessera de faire l’enfant, de jouer au parent et, avant de finir, deviendra adulte.

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mercredi 12 mars 2014

UN ÉMIGRÉ DE PLUS

-      « Alors, vous aussi, vous êtes parti ? »
-      «  Oui, j’émigre comme beaucoup. Je ne supporte plus la vie qu’on mène ici ,mais surtout les français ».
-      « Vous leur reprochez quoi ? »
-      « Ce qu’ils sont ».
-      « Précisez ».
-      « Ils sont geignards, paresseux, sans courage, sans volonté, sans idées, incapable de s’adapter, d’évoluer. C’est devenu un pays de fonctionnaires, dirigé par des fonctionnaires et qui haïssent ceux qui ne sont pas comme eux : idéologues, sectaires. Ils ont fait de la France le pays des tabous où il est défendu de critiquer les israéliens et leurs suppôts, de voir les américains tels qu’ils sont, de s’inquiéter des africains et de leur démographie, d’admirer les chinois, les indiens pour leur travail, les suisses pour leur astuce, les belges pour leurs libertés de vivre, de mourir, les russes pour ce qu’ils sont malgré tout. C’est le pays des arrêtés, des règlements, des lois.,des mises en examen,des policiers, des gendarmes, des CRS.
Je n’aime pas les radios d’État, les journaux à sens unique, subventionnés, la télévision, le cinéma.
C’es français qui se plaignent du chômage et qui roulent en BM, en Mercedes, en Lexus, en Kia, en Seat, en Fiat, en Volvo. Ils mangent au McDo, boivent du Coca et se mettent à grossir à force de pizzas, de burgers, de cochonneries, de saloperies.
-      « Bon, on a compris et vous partez où ? ».
-      « ‘Pourquoi je partirai ? Je suis bien où je suis. Je ne serais pas mieux ailleurs. Ma maison est confortable, mon jardin est grand. La campagne est jolie. »
-      « Je ne comprends pas : vous partez ou vous restez ? »
-      « Je suis un émigré de l’intérieur. J’ai seulement coupé les ponts avec la France que je déteste et je n’en garde que ses fromages, ses vins, ses pâtissiers , ses paysages».
-      « Vous êtes un émigré virtuel ».
-      « Si vous voulez. Je mène la vie que j’aurais si j’habitais dans la banlieue de Sydney ou de Bath :

  • je ne lis plus les journaux ;
  • je ne regarde pas la télévision ;
  • je n’écoute pas la radio ;
  • je ne vois que les amis qui font le voyage. Je ne fréquente que les anglais du coin. Ils perfectionnent leur français, j’apprends leur accent.
Quand je veux être informé, j’écoute la radio Suisse normande ou la BBC en français. »
-      « Vous n’avez pas le mal du pays ? »

-      « Vous rigolez! J’ai retrouvé la santé. 

Ne plus entendre Cohen Clark, FOG, Hanouna, Bern, Ruquier, Bouvard, De Caunes, Duhamel, quel bonheur ! 
Ne plus voir Drucker, Arhur , Ruquier, Nagui, Delahousse et les autres, quelle tranquillité !
Ne plus lire Le Monde, Libé, le Figaro, Télérama, quel lavage de cerveau !
Ne plus entendre parler de Sarko et de ses casseroles, de Hollande, de Fillon, de Copé, de Dieudonné, de Buisson, des Roms, des Bettencourt, des riches, des pauvres, du chômage, de la dette, du PSG, des Corses, des Bretons, de l’ENA, de la côte de l’immobilier, des grandes écoles, des banlieues. Quel soulagement.
Cultiver son jardin, lire des bons livres, voir des bons films, ne plus entendre des dépressifs qui trouvent bien le mal et mal le bien. Quel bol d’air frais ! et puis, de temps en tems, une petite excursion en terre étrangère pour aller revoir à Angers le Chant du Monde, à Ouessant la mer, le moyen-âge au Puy du Fou, ça permet de comparer, de ne pas s’ennuyer.
Et moi, au moment du naufrage, quand le FMI sera à Bercy,les banlieux en feu, le gouvernement en exil à Bordeaux, je serai prêt à déguerpir pour de bon et, avec mon entraînement , ça se fera en douceur, sans douleur !»

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LES TROIS GRÂCES

La fée du logis, la folle du chariot et la femme de tête d’œuf de serin se réunissent une fois le mois pour rêver de divorce.
 Elles vivent un cauchemar :
·         la première souffre de voir son mari oublier les patins pour glisser sur le parquet ciré ;
·         la deuxième qu’on lui rationne les subsides quand elle va au supermarché ;
·         la troisième se plaint de comprendre tout, de travers.

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mardi 11 mars 2014

FAITES L’EXPÉRIENCE

À une personne qui ne dit jamais rien, demandez-lui : « dites-moi tout ».

Deux possibilités :

1er cas : Vous avez ouvert un robinet, tourné une vanne, enlevé une bonde : un torrent jaillit, le déluge s’installe, un tsunami vous submerge. Vous recevez l’Iliade et l’Odyssée, les pensées de Pascal, les mémoires de Châteaubriant en hors d’œuvre et ça embraye sur le plat de résistance.

2ème cas : un silence consterné, une stupeur non déguisée, une angoisse effrayée, c’est une proposition de vol, de viol, de rapt. La réaction en dit long : rien à déclarer, le disque dur est enrayé, le disque mou n’impressionne pas. La mémoire vive est morte, la passive est désactivée. La vie coule par habitude, habitée par la routine avec l’ennui pour compagnie, la peur aux aguets et un trop plein de vide sous le pied. Bien-sûr, tout cela n’est que l’impression qu’on veut donner pour que la question ne soit pas posée et que personne ne connaisse tous les trésors gardés, enfouis, cachés, inaccessibles même à soi-même.

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lundi 10 mars 2014

CHRONIQUE LITTÉRAIRE


On sort d’une trilogie de Dave Duncan épuisé et émerveillé par l’énergie créative qui libère l’ imagination fantastique de ce possédé de l’écriture qui met en vie des mondes irréels plus vrais que le nôtre. Il les remplit de créatures de rêve et de cauchemars qui survivent à des aventures impossibles en notre compagnie invisible et incrédule d’être ainsi invité à partager leurs exploits, d’assister aux forfaits  et d’en sortir indemne, fortifié, revigoré. Cette dose de FANTASY héroïque ne peut intéresser que ceux qui ne se sont pas satisfaits de leur médiocrité et veulent s’en évader pour pouvoir la supporter

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L’ÉVÉNEMENT DU JOUR

L’événement est arrivé si brutalement qu’il a pris tout le monde de court et il a disparu à une telle vitesse qu’il nous aurait laissé pantois si l’ on s’en était rendu compte.

Toutes les personnes ayant assisté à l’événement sont priées d’apporter leur témoignage au bureau de la Préfecture en charge des événements passés inaperçus.


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