À une personne qui ne dit jamais rien, demandez-lui : « dites-moi tout ».
Deux possibilités :
1er cas : Vous avez ouvert un robinet,
tourné une vanne, enlevé une bonde : un torrent jaillit, le déluge s’installe,
un tsunami vous submerge. Vous recevez l’Iliade et l’Odyssée, les pensées de
Pascal, les mémoires de Châteaubriant en hors d’œuvre et ça embraye sur le plat
de résistance.
2ème cas : un silence consterné, une stupeur
non déguisée, une angoisse effrayée, c’est une proposition de vol, de viol, de
rapt. La réaction en dit long : rien à déclarer, le disque dur est enrayé,
le disque mou n’impressionne pas. La mémoire vive est morte, la passive est
désactivée. La vie coule par habitude, habitée par la routine avec l’ennui pour
compagnie, la peur aux aguets et un trop plein de vide sous le pied. Bien-sûr,
tout cela n’est que l’impression qu’on veut donner pour que la question ne soit
pas posée et que personne ne connaisse tous les trésors gardés, enfouis,
cachés, inaccessibles même à soi-même.
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