LE PEINTRE LE PLUS EXTRAORDINAIRE QUE J'AI JAMAIS RENCONTRÉ

Son sujet, paysage ou visage, sortait du cadre et se projetait dans l'espace. Peint en trois dimensions, son relief le rendait vivant. On s'attendait à voir couler l'eau, s'agiter les feuilles, gronder l'orage, sourire la demoiselle. Son tableau sortait du mur. Le regarder, c'était y entrer.

L'inné et l'acquis nous font obéir à l'éducation, aux habitudes, à nos obligations, aux commandements et nous condamnent à une servitude involontaire. De cet esclavage imposé découle notre incapacité à choisir souverainement, à nous déchaîner de nos entraves, à sortir de nos croyances, à nous libérer de l'inné et de l'acquis.

"Dancharr, avez-vous perdu la tête, Polytechnique, Centrale, la rue d'Ulm, l'ENA, Science-Po etc., toutes ces écoles prestigieuses que le monde entier nous envie seraient des lieux de perdition qui feraient notre malheur?" me téléphone, inquiet pour ma santé, un lecteur.

"Hélas, votre supputation est la triste réalité et je n'ai qu'à puiser dans mes souvenirs et l'actualité pour la confirmer.

Prenez Gamelin, sorti premier de Saint Cyr, il fait sa carrière dans l'armée et en devient le chef d'État Major général en 1931. Victime du principe de Peter, il ne comprend rien à la situation et aux dangers qui sont en train de venir d'outre-Rhin,  ne  modernise pas  l'armée, n'a pas compris que l'on n'était plus en 1918, que l'arme blindée permet une guerre de mouvement et que la ligne Maginot ne servait à rien. Sa conduite de la guerre est celle d'un incapable et il est le responsable en chef de la débâcle de ses troupes et de l'asservissement de la France. Pendant des décennies, il avait acquis la réputation de premier de la classe qui cochait tous les traits nécessaires pour réussir à monter les échelons et qui ne sont jamais ceux qui permettent de gagner une guerre. 

Pour devenir  un grand  président, il est préférable de ne pas être sorti de l'École Nationale d'Administration. On y apprend comment on devient un fonctionnaire de grade élevé et non comment gouverner un pays. L'Histoire retiendra que cette grande école n'a formé que de petits présidents.

LE CONSEIL

Évitons de nous mettre dans la peau des autres, le malheur est contagieux.

Mon vendeur d'asperges au marché de Langeais produit aussi du Quinoa et je lui en avais acheté Dimanche dernier. Ses paquets ne me paraissaient pas très populaires et ses asperges partaient à toute vitesse, pas le quinoa. Je lui ai concocté une petite publicité pour faire connaîitre son produit.

QUINOA

Vous devriez goûter au Quinoa, une petite graine originaire du Pérou mais qui pousse aussi très bien pas loin d'ici, à côté des asperges et des lentilles vertes de La Jardinière, à Savigné-sur-Lathan, sans empreinte carbone.

Elle est parfaite pour la santé car elle n'a que des qualités et remplace avantageusement le riz, la semoule, les pommes de terre et même la viande car elle est riche en protéines (dont les fameux et indispensables acides aminés essentiels), en fer, en fibres, en bons lipides, en minéraux, en antioxydants, en vitamines, en sucres lents. Les végans en raffolent. Bonheur suprême, elle ne contient pas de gluten!!!

Le quinoa se prépare facilement: 1 tasse pour 2 personnes, on le rince  à l'eau froide plusieurs fois pour débarrasser la graine de sa saponine, une défense naturelle dont on n'a pas besoin. On la fait bouillir avec du sel à l'ébullition. On réduit pour laisser mijoter 10 minutes pour la rendre tendre.

Vous trouverez plein de façons de le déguster sur Internet car c'est la petite graine qui monte...!!!!

On ne supporte pas les autres car ils sont idiots et on se supporte parce qu'on ne sait pas qu'on l'est.

Tous les matins du monde, chaque humain a la même pensée et fait le même constat à son réveil: "Je suis encore vivant et je dois me lever".

UNE ADMONESTATION MÉRITÉE

"Monsieur, oui, c'est à vous que je m'adresse, ne faites pas l'innocent, je ne partage pas votre humour douteux et je ne ris pas quand je vois un bègue bégayer, un constipé  exonérer, un cul de jatte sauter à la corde, Macron jouer au chef d'état, le pape se prendre pour Dieu le père. Moi, je pleure."

L'homme doit  tous ses défauts à une conscience que n'ont pas les machines. Quoique créé lui-aussi de toutes pièces en 9 mois, il l'acquiert sans que l'on sache comment ni pourquoi. Cet attribut lui apprend qu'il existe, lui parle et lui raconte des merveilles et des balivernes. C'est sa seule différence avec l'aspirateur et le fer à repasser. Dans le long terme, il subit le même sort: fabrication, utilisation puis la panne, l'obsolescence et la déchetterie ou le cimetière. Dans le moyen terme, celui du jour le jour, le programme est le même: sortie du lit ou du placard, période de travail, retour au placard ou à la maison. Dans le court terme, on ne sait pas ce que font de leur repos les objets inanimés et la question de leur âme a été posée. On sait, par expérience, qu'à chaque instant, l'homme lui, pense. Certains ne font que cela et pondent des bonnes et plus souvent des mauvaises pensées qui attaquent son moral et lui font commettre des mauvaises actions qu'il regrettera s'il survit. 

En reculant, on revient à son point de départ.

LES DEUX GÉNÈSES

Il y a 800 000 ans,  domestication du feu;

- il y a 40 000 ans, au paléolithique supérieur, Dieu apparaît dans l'imaginaire;

- en 5 500 ans, invention de  la roue;

- en 1554, Johannes Gutenberg crée l'imprimerie;

- en 1800, Volta publie sur la première pile électrique.

- en 1905, Einstein donne sa formule  E=mc2 qui révolutionne la physique et l'art de la guerre;

- 2022, irruption tonitruante de l'IA dans l'actualité et le quotidien avec ChatGPT.

On voit que la puissance divine est inégalable puisqu'il ne lui a fallu qu'une petite semaine pour faire le monde tandis que l'homme aidé par beaucoup n'a pas fait mieux que ce que l'on voit en plus de 800 000 années pleines. 

La connerie doit son succès à sa facilité de production, à la publicité que lui donnent les imbéciles et au mauvais goût des idiots.

LES VIES

On a trois vies. Celle du passé, pleines de souvenirs, celle d'aujourd'hui, en cours et la future qui commencera demain, pleine de projets, riche de perspectives que l'on redoute tout en espérant quelle nous changera des autres et méritait qu'on l'attende. 

ÇA, C'EST BEN VRAI

La perte de la lucidité est la première maladie de l'intelligence après la bêtise.

On a un type de personnalité dont l'obsession est la recherche de la fissure, du léger bruit, de la faiblesse, de la tâche, de la fêlure. Il s'en inquiète, imagine le pire, prend des précautions, des assurances, une assistance. À l'opposé, il y a la personnalité qui ne cherche pas le ver dans le fruit, la paille, le détail qui cloche. Il sème, plante, construit, fait des projets, essaie, innove, cherche, se fatigue.                                                                                                     

On meurt de faim, de soif, de peur, d'inquiétude, d'accident, de maladie, de vieillesse et l'on vit d'espoir. C'est peu et explique qu'il est plus facile de mourir que de vivre.

ATTENTION

ATTENTION, ATTENTION, les folles sont lâchées, elles vous accuseront du passage à l'acte dont elles ont revé.

On ne doit pas oublier - pour continuer la conversation sur le même sujet - que nos idées qui nous font penser prennent leur naissance en même temps et au même endroit du seul fait de la création d'ondes paradoxales et asymétriques par le choc des particules élémentaires comme cela a été parfaitement montré à la fin du siècle dernier. Le flux concentré puis canalisé par une régulation disciplinée par un rétrocontrôle est alors exprimé par l'organe concerné et permet de creuser la problématique avant de tirer les conclusions qui s'imposent.

BESOIN ET ENVIE

Presque toujours l'envie se suffit et n'est qu'un vœu pieux, une projection dans le futur. On en connaît le charme. Le besoin est vital, exigeant. Il veut une satisfaction immédiate pour ne pas mourir de faim, de soif, payer une dette à un mafieux sans scrupule ou à une banque sans pitié. Parfois l'ordre est inversé et l'on a l'anorexique qui a besoin de se mettre à table mais n'en n'a pas l'envie et se laisse dépérir ou le martyr qui a besoin de vivre mais une grande envie d'aller au paradis et qui se fait exploser ou bouffer par un lion.

LES VOYAGES FORMENT LA JEUNESSE ET OCCUPENT LES AUTRES

Les avions, les trains, les cars, les voitures, les bateaux, les hôtels, sont pleins de gens, de personnes, d'individus qui, par curiosité, par ennui, par habitude, pour rien, ont quitté leur sweet home, leurs habitudes, leur confort, leurs amis pour ailleurs. Ils feront connaissance avec des voyageurs comme eux et avec des voleurs, un assassin, des escrocs, un tsunami, un tremblement de terre, un accident de la circulation, un service d'urgence suite à une fracture du col du fémur, un infarctus, une crise de goutte, de coliques néphrétiques, hépatiques, une appendicite, une attaque de palu, une dysenterie, un AVC. Ils finiront leur voyage contents, heureux, bronzés ou dans un cercueil, au fond de la mer, pulvérisés en l'air, dans un fossé, au fond d'un précipice, pris dans une fusillade, mangés par un requin, en prison. 

GUERNICA GAZA

Picasso a peint son plus célèbre tableau, Guernica, entre le 1 mai 1937 et le 4 juin 1937, dans l'urgence, la colère, le dégoût pour dénoncer avec ses armes le bombardement de Guernica le 26 avril, 5 jours après que l'aviation nazie eut en 3 heures tué 1654 des habitants. Cette œuvre reste le symbole de la violence franquiste et de l'horreur des guerres. 

Gaza est bombardée en représailles de l'attaque du Hamas depuis 6 mois et les hommes, femmes et enfants sont plus de 30.000 à être morts sous les bombes israéliennes. La ville est devenue un enfer humanitaire, dit le chef de l'ONU. 

À ma connaissance, nul artiste n'a pris, à aucun moment, un mur, ses pinceaux et armé par l'urgence, la colère, le dégoût peint Gaza pour nous montrer l'horreur de cette guerre qui, sous nos yeux, au quotidien, tue avec des bombes des pères, des mères, des enfants par centaines et veut chasser les survivants.

Ce silence, cette aboulie, cette indifférence sont le signe de la déchéance profonde, totale, insupportable devant l'intolérable de la France, de l'Europe, des USA. Cet Occident en se faisant le complice passif  et actif d'une furie criminelle imbécile se condamne à mort. Le reste du monde a commencé de danser sur son cadavre.

Pour être sûrs d'avoir raison, n'écoutons pas ceux qui disent qu'on a tort. 

Le seul endroit où l'esprit est en sécurité et libre de penser est dans la tête. Il ne subit aucune censure et la critique est bienveillante, positive, constructive.  On y débat sereinement, sans être interrompu jusqu'au moment où une autre idée décide de s'interposer.

J'attends demain avec la même patience qu'hier j'avais attendu aujourd'hui.

ÉVOLUTION NATURELLE

Rencontre, fréquentation, communion, cohabitation, union.

Le temps passe.

Déceptions, frictions, fréquentations, occasions, tentations, abdication, sécession,  séparation.

LA TROISIÈME NATURE

Ce qui est naturel s'effectue sans effort, en douceur. L'habitude finit par obtenir ce même résultat et le geste compliqué, dangereux, difficile devient facile, fluide, rapide. Il s'inscrit dans une seconde nature. Il nous manquait une troisième nature dédiée aux opérations impossibles, contre-nature qui dépassent nos capacités intellectuelles. Nous souffrons en effet des  insuffisances quantitatives et qualitatives de notre cerveau. Ses neurones et ses mémoires n'ont depuis l'origine (elle remonte à loin) subi aucune modification, aucune remise à niveau et, pour dire les choses crûment ,aucune modernisation. Nous devons donc affronter un avenir post-moderne avec un équipement préhistorique. Le blocage  était complet depuis déjà longtemps et la société piétinait dans un surplace inquiétant. Le verrou est enfin levé avec l'IA. En ayant accès à toutes les connaissances, équipée de neurones incassables en quantité infinie, son pouvoir devient illimité et disponible instantanément (l'instant de réflexion a disparu de son cahier des charges). Dopé par l'IA soit par collage (via une connexion directe) ou indirectement par copiage (via une application), tout  sera possible. Le problème sera de savoir ce qu'il y a dans ce tout, peut-être une surprise!

Le hasard donne sa chance à une alternative.

EXAMEN DE CONSCIENCE

Vous connaissez mon ouverture d'esprit, ma tolérance, ma tempérance, mon empathie naturelle envers toutes les espèces et les comportements, cependant, lors de mon examen de conscience - que je pratique toutes les années non bissextiles - je me suis rendu compte que j'avais quelques débordements à déplorer et devais, si je voulais garder l'estime légitime que je me porte, remédier à ces fâcheux écarts de régime.

Il y a d'abord ma tendance à proférer des gros mots que la décence m'interdit de reproduire ici  et de dire tout haut ce qui relève du silence. La société ne tolère pas ces  habitudes, je partage ce consensus sans l'exercer. 

Ces deux péchés sont véniels et je peux sans souffrir m'abstenir de leur pratique. Je ne vois pas, par contre, comment faire taire la voix intérieure qui énonce de façon incontrôlée des propos séditieux, des pensées scandaleuses qui relèvent des extrémismes les plus radicaux. L'irruption brutale dans un esprit épris de mesure, de bon sens et de sagesse d'une réflexion qui attaque  les morales les plus respectables, qui s'en prend aux mœurs bourgeoises ou anarchistes, qui me suggère d'aller régler leurs comptes à ceux qui en ont à rendre crée une zizanie difficile à maitriser, chaque partie ayant des arguments incontestables. Jusqu'à présent, j'ai réussi à garder le contrôle mais la tentation d'écouter la voix la plus persuasive se renforce et je crains que le choix prévisible ne me fasse tomber dans l'ultra-radicalité. Cet état résulte-t-il de l'arrivée du printemps et d'une allergie au pollen?  d'une conjonction astrale? d'une crise de la vieillesse? d'un début d'Alzheimer ? Les semaines à venir le diront. Je vous tiendrai au courant si je tiens encore la barre.

On réfléchit autant et c'est plus prudent de marcher en regardant où l'on met ses pieds plutôt que le ciel. 

LE CONSEIL DU CYNIQUE

Si vous voulez recevoir l'attention, les soins,  la vigilance de façon gratuite, désintéressé, complète afin de vivre sans effort, sans fatigue, aux crochets d'un ou des autres, vous devez mettre au service de cette stratégie, une tactique impeccable. Vous disposez de plusieurs options. Le choix dépendra des circonstances. 

L'intérêt est le moteur classique. Éprouvé par l'expérience, efficace car basé sur un ressort humain toujours bandé, la cupidité, il met en position d'esclave volontaire celui ou celle à qui l'on a promis une place de choix (la première) sur le testament. Ne pas sous estimer le risque d'une chute prématurée dans l'escalier, une fuite de gaz intempestive, un arrêt cardiaque inopiné, phénomènes aboutissant à une ouverture  précoce du testament.

La dépendance d'un tiers se mettant au service plénier de la personne peut avoir un autre ressort. Elle peut être existentielle et l'on a connu des mères abusives créant des liens indestructibles avec un enfant pour en faire leur bâton de vieillesse.

Certaines personnes ont un pouvoir d'attraction lié à une aura, un charisme, un discours. Elles subjuguent, envoûtent et font de leurs fidèles des adeptes qui seront heureux, fiers, reconnaissants de se fatiguer à les servir.

La pitié est très efficace. Elle fait appel au sentiment de culpabilité que fait naître le spectacle du besoin. Seuls les insensibles ne succombent pas à la tentation d'ouvrir la frontière, son portefeuille, sa maison, son cœur. 

Hier le monde était multipolaire, aujourd'hui, il est  bipolaire, demain il sera binaire, l'homme étant un surnuméraire.

Les infidèles en amour, en amitié, en politique sont plus nombreux que les fidèles. Ils ont raison car alors que le détachement libère, l'attachement oblige, ligote, contraint. Ce constat renverse une certitude, est difficile à admettre. Concevable à la réflexion, il devient acceptable en dépit de son mauvais sens. 

Amorphes, atones, inertes, ils suivent la pente qui les amène là où ceux qui les conduisent font leur bonheur de leur malheur.

POURQUOI VOUS DEVEZ FAIRE UN JOURNAL ANTHUME

Nous connaissons nos antécédant  personnels mieux que personne et il n'y a que les plus lointains qui sont nimbés d'un brouillard qui s'épaissit avec le temps. On se souvient des faits marquants qui jalonnent une vie peu ou bien remplie. Cependant, manquent à la compréhension de nous mêmes, les antécédents de nos père et mère. Ce que nous savons d'eux se réduit à peu de choses: la date de leur naissance et de mort (elles figurent sur leur dalle mortuaire), quelques souvenirs de fêtes d'anniversaire, de noëls. Nous ignorons tout de leurs sentiments, de leurs émotions en quantité et en qualité et, pour  cela, ce sont de parfaits inconnus. Ne sachant pas qui ils étaient, nous ne pouvons pas nous expliquer l'origine de notre bon ou mauvais caractère, les raisons de nos erreurs. Est-ce de l'inné ou de l'acquis?

Pour que vos enfants ne souffrent pas du même problème, il faut qu'ils connaissent intimement leurs tenants. Tenez un journal intime où vous colligerez au jour le jour votre ressenti et faites-en le premier tome de votre testament.

UNE QUESTION QUI SE PASSE DE RÉPONSE

Si ceux qui obéissent à ceux qui leur disent quoi faire et que croire imposaient aux donneurs d'ordre un changement de statut en les soumettant à leurs propres décisions, la démocratie remplacerait-elle une dictature ou une nouvelle dictature ne prendrait-elle pas la place de l'ancienne? Pour que cela ne soit, il faudrait que l'idiotie ne succède pas à la bêtise.

La vie n'est pas un polar. On connaît la fin dès le début, le nom de la victime et pourquoi elle est condamnée à mort, même innocente.

MINUIT MIDI

Minuit, c'est l'heure du crime pour l'assassin, de se lever pour le couche-tard, de la dernière séance pour le cinéphile, de s'amuser pour le noctambule. Il est midi aux antipodes, l'heure où le soleil tombe à pic. 

 L'église catholique est en pleine crise  de foi:

- le pape ne croit plus à l'enfer et se demande si le paradis existe bien.

- beaucoup de cardinaux afro-américains ont de doutes sur l'infaillibilité papale. 

- des évêques émettent des réserves sur les orientations de la Curie.

- les fidèles qui restent se posent des questions.

Moi, je trouve que les temps ont bien changé depuis Pie XII et ma première communion. 

Tout ce qui peut arriver appartient à l'ordre du possible. Le calcul des probabilités qui mesure le degré d'incertitude l'évalue avec une marge d'erreur que le calcul statistique fournit facilement. On est donc prévenu à l'avance, si on s'en donne la peine, de ce qui a une chance d'advenir. Préparé, on peut se protéger pour se prémunir du danger et aller dans un lieu sûr s'il existe.

Si ce que vous pensez ne correspond pas à vos idées, vous avez un gros problème intellectuel. Il oppose votre psychologie à votre spiritualité. Le combat va faire des ravages et vous mènera au service des urgences psychiatriques de l'hôpital le plus proche. Il va falloir que vous fassiez un arbitrage pour éviter la camisole de force en demandant à votre cerveau dominant de reprendre le contrôle de votre psyché hésitante. Le cas est fréquent de nos jours en proie à la séduction des incertitudes et aux incohérences du choix.

Le passé et l'actualité donnent de nombreux exemples troublants et je citerai:

- le responsable qui croit à la valeur intangible de la liberté et emprisonne celui qui ne le croit pas.

- un partisan de la peine de mort qui refuse le droit au suicide assisté.

- une féministe qui défend la cause des femmes en Europe et comprend l'excision en Afrique et d'autres joyeusetés dégradantes.

- une religion qui dit "aimez-vous les uns les autres" et invente l'enfer, l'inquisition, patronne des lieux de perdition comme le Bon Pasteur.

- des états qui disent vouloir la paix et entretiennent la guerre.

- etc., etc...

Avec les beaux jours , la bêtise humaine va  s'exhiber dans toute son horreur sur les plages. Elle atteint son comble chez les demoiselles à la peau de velours satinée, souple et  élastique. En l'exposant aux rayons délétères des rayons  du soleil, elles ne vont pas seulement en recevoir ses  coups mais vont la soumettre au bombardement des ultra-violets qui détruiront,  l'élastine des fibres élastiques et le collagène cachés dans le derme,  irrémédiablement. Les infra-rouges achèveront le massacre en desséchant comme un fruit sec son mince épiderme. faisant fondre sa couche de sébum protecteur, l'abîmant pour toujours. Face à ces attaques, la peau luttera un moment en  se chargeant de mélanine, ce pigment noir qui fait disparaître la blancheur virginale et le rayonnement envoûtant de cette jeunesse inconsciente et masochiste. Elle est pourtant prévenue. Le bronzage est dangereux, Il prépare le mélanome, fait vieillir avant l'âge. Rien ni personne n'y remédieront. Botox et lifting  rendront la peau du visage encore  plus horrible.  

LES PERTES ET LES GAINS

On perd la vie longtemps avant de mourir. La fin est préparée par des pertes qui se succèdent selon un schéma bien établi. Les étapes, dans un ordre instable, sont:

- perte des envies (se faire plaisir);

- perte du désir (changer);

- pertes de mémoire (comment s'appelle-t-il? Quel est le numéro de ma carte bancaire? Quel jour sommes-nous?);

- perte du souffle (cet escalier est de plus en plus raide);

- perte de force (ce kilo pèse comme 2);

-  perte de la vue, de l'ouïe, des amis.

Ces pertes progressives annoncent la terminale: la perte de connaissance.

J'en étais là de ma réflexion peu réjouissante et allais conclure, ayant perdu toutes mes illusions, en enfonçant le clou par une phrase du genre "vous savez maintenant à quel stade vous en êtes et ce qui vous attend" quand mon système immunitaire réagit brutalement et contre-attaqua violement, me contraignant  à poursuivre et à dire ceci: contrairement à l'apparence, le processus n'est pas inéluctable et peut être combattu. Tout repose sur le besoin. Il suffit de le garder et l'envie subsiste avec l'exigence d'être satisfait qui balaie les réticences et lève les freins. Un cycle vertueux remplace le cercle vicieux. La dégringolade terminale est stoppée, une remontada s'engage.

Le besoin ne vient pas d'un vœu pieux mais est une réaction de défense que crée la vue des ectoplasmes qui survivent dans la misère physiologique, le délabrement psychiatrique. Ce spectacle de décrépitude et de marasme, est un puissant stimulant et un contre-exemple plein d'enseignement (le contre-exemple est beaucoup plus profitable que l'exemple qui n'est qu'une pâle copie, laissons les imitations au perroquet et au ouistiti).  

Le déclin de la force n'est pas le premier signe mais c'est le plus facile et le plus agréable  à enrayer et à surmonter. La fonte musculaire en est la cause. Elle est due à la chute de la testostérone et de l'hormone de croissance. Si l'âge ne peut être effacée, l'effort physique peut stimuler les hormones dont le muscles ont besoin pour exister. Il faut donc réapprendre le plaisir des courbatures, de  la sueur, de la fatigue en  fréquentant les salles de sport. Il y en a à tous les coins de rue. Elles devraient être pleines de septuagénaires, d'octo, de nona et de centenaires. Ce sont eux qui ont besoin de soigner les ankyloses de l'arthrose, l'hta, le diabète, l'athérome et l'exercice physique est toujours prescrit, rarement observé. La retraite, en encourageant la paresse et la peur de la fatigue augmente les composants de la vieillesse et accélère l'arrivée de la fin. Faire des pompes, des crunchs, du développé-couché, du vélo, de la natation, du tir à l'arc devraient être la principale occupation des vieux et des vieilles plutôt que le bridge, la manille, le tricot, le bavardage, la télé, la lecture de Gala, des faits divers, la rubrique nécrologique (la marche, le golf sont des placebos si fatigue et courbatures ne sont pas au rendez-vous.

Comprendre que l'activité physique intense et contrôlée est le seul remède à la déchéance est incompréhensible pour 99%  des gens. Comme vous faites partie du 1%, le problème ne se pose pas. Les muscles en retrouvant du tonus, de la puissance, de l'endurance ne dynamisent pas seulement les performances physiques, ils changent aussi les perceptions et le regard. Seul l'adolescent a vécu une telle transformation à la puberté. Le changement n'est pas que corporel et extérieur. Il est visible mais sans comparaison avec celui qui se passe à l'intérieur et un jeune qui a l'expérience d'un vieux, c'est de la dynamite.

LA VÉRITÉ

Les faussaires ne sévissent pas seulement dans les billets de banque et les Picasso, on en trouve partout. On a ainsi le cavalier qui se prend pour un chevalier, le politicien qui se vante d'être un homme d'État, le père qui affiche des airs de pater familias, l'agrégé de philosophie qui a une marche socratique, le pape qui se croit inspiré par le saint Esprit. En fait, dans la réalité, on se prend tous pour un autre, meilleur. L'idiot du village est le seul à ne pas se prétendre moins bête qu'il n'est.

Sans opinion, il est heureux de n'avoir pas à en changer.

Le courage, la volonté, la sagesse sont des valeurs iconiques. Elles ont le statut de vertu. Je suis surpris, vous êtes étonné de les voir si peu actives, si peu exploitées, si difficiles à acquérir, si peu représentées à notre époque. Pour être franc, je suis même déçu de n'en avoir qu'en quantité homéopathique. Quand elles se manifestent (jamais dans le domaine où le besoin est impérieux, c'est-à-dire en politique), la surprise est générale, on n'est pas habitué à ce genre de manifestation. L'acte de bravoure fait les gros titres, il a restauré tout seul un château,  il a démissionné ayant compris qu'il n'avait pas l'étoffe d'un président. Leur quasi inexistence ne sera-t-elle pas due à leur virtualité, qu'elles sont en contradiction avec le caractère de l'espèce humaine pétrie de vices et de défauts,  qu'elles ne resplendissent que chez des exceptions, des erreurs de notre nature? Cela leur donne une dimension surhumaine que nous admirons un court instant avant d'en être jaloux  longtemps.

En chute libre, sur une mauvaise pente, pris dans une avalanche, entraîné par le courant, il est impossible de faire marche arrière, demi-tour, de reculer, de revenir au point d'origine et prendre la bonne direction, la bonne décision. Tout dépend de la position initiale, de la qualité de la réflexion et de l'envie que l'on a de sauter dans le vide, d'affronter les éléments et de savoir où l'on ne veut pas aller. 

Si l'existence n'offrait pas de temps en temps une belle surprise, un beau ciel, un bon gâteau, une bonne bouteille, une bonne nouvelle, un beau spectacle, une belle rencontre, une bonne idée, un bon film, un bon livre et qu'il fallait se contenter de ce que l'on voit et entend, on aurait de bonnes raisons de ne pas la supporter.

Pour le combattre, le bien est contraint de faire du mal au mal. Le travail contre-nature est forcé, donc bâclé. Cela explique qu'il ne triomphe jamais.

L'ENVIE

Il ne suffit pas d'avoir les moyens, le besoin, l'occasion, il faut avoir l'envie  et qu'elle ne soit pas tiède, petite, faible mais impérieuse, irrésistible, impériale.

COMMENT RENDRE SYMPA L'ACIER INOXYDABLE

C'est son absence de tendresse qui donne à l'acier inoxydable sa dureté synthétique. Un peu de mollesse suffirait à le rendre sympathique et à lui donner un peu de naturel.

Ce qui rend si malheureux ceux qui ont tout, c'est leur impossibilité de transformer leur fortune  temporelle et temporaire en une richesse spirituelle  et d'accéder à l'ataraxie épicurienne ou à l'équanimité bouddhiste. 

PLAIGNONS-LES

Je comprends la souffrance de ceux qui, bienveillants, tolérants, conciliants, sont obligés du fait de leur position, de la situation et des circonstances de se montrer malveillants, intolérants, intraitables.

Avez-vous jamais ressenti combien le monde était indifférent à votre existence et pris conscience que vous viviez dans un décor qui vous ignore. Faites l'effort de regarder votre effet sur ce qui vous entoure:

- vous vous promenez dans la nature. Qui ou quoi s'aperçoit que vous êtes là: les arbres? Les fleurs?  Les oiseaux? et si un lapin se sauve et qu'un renard se cache, ce n'est pas vous qu'ils fuient  mais le danger que vous représentez.

- dans la grande surface, vous êtes seul dans une foule qui ne vous regarde pas plus que les rayons et la tablette de chocolat que vous mettez dans le caddy qui voit seulement où il va. 

Tout n'existe qu'au moment où nous le voyons, le sentons, l'entendons. Le reste du temps, il disparaît et ne revient que si on en a besoin. Tous ceux qui nous ignorent parce que l'on ne se connaît pas se passent très bien de nous et réciproquement parce que nous ne sommes indispensables à personne et à rien puisqu'ils ne dépendent pas de nous.

Sa patience illimité permet au temps d'affronter l'éternité.

Pour rendre le passé agréable, il suffit de pratiquer l'amnésie sélective et d'oublier les mauvais moments et ne garder que les souvenirs agréables.

Pour rendre le vivant vivable, il suffit de ne pas voir tout ce qui le rend exécrable et  ne regarder que ce qui le rend passable.

Le futur ne pose aucun problème. Le peu qu'on sait de lui est déjà là et on n'y sera plus pour le reste.

Pour ne pas succomber à la mortelle routine et conserver l'envie de vivre, il  faut que chaque instant paraisse être le premier et le dernier.

Je compte sur la chance et ne me fie pas au hasard car si celle-là fait parfois gagner, celui-ci fait souvent perdre.

Certains contre-pouvoirs ont un potentiel de nuisance qui ne donne pas envie de leur donner le pouvoir.

UNE ADMIRATION MAL PLACÉE

Quand on voit l'admiration qui entoure le vainqueur d'un sommet de l'Himalaya sans oxygène ni sherpa, le champion du monde d'apnée qui plonge au fond de la mer, on se demande qui est le plus fou: celui qui s'extasie devant un exploit qui concentre toutes les horreurs et les erreurs à ne pas commettre ou ces "héros" d'un jour qui consacrent leur vie, leur énergie, leurs pensées, leur temps, leur argent pour atteindre un but imbécile. Ils risquent leur vie, leur santé, la mort pour lui. Le plaisir qu'ils éprouvent à souffrir pour arriver au sommet ou au fond ne fait que traduire un besoin d'autodestruction, une envie de mourir. Leur comportement relève de la psychiatrie lourde. Plutôt que de s'entraîner, ils devraient se soigner. Ils se disent des conquérants de l'inutile en  idéalisant leur objectif pour se grandir en s'en faisant les vainqueurs. Ce rêve de conquête, de puissance qu'ils concrétisent en domptant les éléments est celui que seule la folie donne. Ils méritent notre pitié et, pour leur salut, on ne peut que les encourager à chercher ailleurs des raisons de vivre.

Quand ce qui est vrai au niveau individuel (personne ne sait) l'est aussi au niveau collectif (tout le monde l'ignore), on est dans l'ignorance absolue, le degré maximum de la béatitude.

Il faut, dans un esprit de justice et d'équité, savoir reconnaître ses faiblesses et ses défauts, mais aussi ne pas hésiter à vanter ses qualités. Ainsi, moi, votre serviteur, j'admire ma capacité hors norme, à faire disparaître les objets, à l'instar d'un grand magicien. Ma femme dit que je dépasse Jean-Eugène Robert-Houdin.

PS: ma compétence ne va pas jusqu'à les retrouver.

SIMPLE

 Avec un début qui ne cesse de retarder et une arrivée qui n'arrête pas d'avancer, l'éternité n'a ni début ni fin. J'en conclus qu'elle n'a pas d'existence logique. Il s'agit donc d'un concept qui n'a pas de réalité mais une impression qui accompagne la vie en mouvement, disparait à l'arrêt. 

Vous voulez savoir  pourquoi je ne suis pas un champion?

C'est parce que je n'ai jamais essayé de gagner.

Quand on additionne  ce qui est à faire et ce que l'on a fait, on obtient une somme. Elle est fixe de la naissance à la mort. A début, tout reste à faire, à la fin, rien.

QUI L'EÛT CRU?

Pour être qualitative, la quantité est tributaire des chiffres et ils vont de 1 à 10 000 000 000 000 etc... Ils sont plus précis que les adjectifs gros, grand, petit, minuscule. La qualité ne peut se vanter d'une telle précision. Elle doit se contenter de beau, magnifique, admirable, grandiose ou de laid, hideux, honteux, répugnant et de quelques autres si on cherche. Vous constatez que la quantité s'exprime en milliards et la qualité en quelques dizaines.,,,, 

COMMENT DEVENIR PRÉSIDENT

 Si vous n'attendez rien de personne, vous ne serez jamais riche et puissant. Pour le devenir, il faut que vous attendiez tout des autres. Ils seront heureux   de savoir que vous avez besoin d'eux , que vous les croyez riches, généreux, intelligents et capables de vous aider . Ils seront  flattés de la bonne opinion que vous avez d'eux, de votre lucidité, eux qui se savent stupides et idiots. Reconnaissants, ils  se jetteront dans vos bras, vous ouvriront leurs poches et voteront pour vous.

ÇA CRÈVE LES YEUX

L'incapacité de certaines personnes à commettre des erreurs et à faire des horreurs n'est pas due à leur caractère, à leur psychologie, à leur hérédité, à  leur éducation, il faut la rechercher là où elle se trouve.

Si Dieu se souciait autant des hommes que ceux-ci se soucient de lui en lui dressant des basiliques, des cathédrales, des églises, des chapelles, des temples, des mosquées, en inventant des religions, en multipliant les actes de foi, d'admiration, d'adoration, il confirmerait son existence, justifierait sa réputation, montrerait sa puissance, manifesterait des sentiments parentaux en éliminant les guerres, les révoltes, la douleur, la souffrance, les maladies, les accidents, les catastrophes, les cyclones, les éruptions, les tremblements de terre, les incendies, les inondations. Il aurait fait de l'homme un animal comme les autres, c'est-à-dire dénué de jalousie, d'orgueil, de méchanceté, de prétention. Il l'aurait fait sensible seulement au bien, au bon, au beau. Hélas, son indifférence est totale, témoin de son absence. Des incrédules refusent de voir qu'il est un élément du néant et le voient à l'œuvre dans tout ce qu'il ne fait pas, le remplissant de ce qu'ils aimeraient y trouver.

LE CYNIQUE NE COMPREND PAS

Autant l'antipathie que m'inspirent ces deux-là est compréhensible compte tenu de tous leurs défauts, autant celle qu'ils me témoignent n'est pas justifiée en raison de toutes mes qualités, ne trouvez-vous pas?

UN PORTRAIT AU VITRIOL

Compte tenu de nos limitations intellectuelles et de l'atrophie de nos sens, nous n'avons qu'une conscience médiocre de la réalité et son essence nous est inconnue. La vérité subit le même traitement mais la responsabilité n'incombe pas à l'insuffisance du matériel dédié à sa connaissance mais à la qualité du génie humain qui n'est pas à la hauteur de sa prétention. Dénué d'une spiritualité suffisante, doté  d'une absence de sagesse, affligé d'une  moralité défaillante, il s'affranchit aisément de la vérité, une valeur dérangeante qui l'obligerait à se voir comme il est: une erreur de la nature, un animal dénaturé, un roseau idiot.

C'est parce que le désir de vivre est plus fort que l'envie de mourir que l'un nous oblige et que l'on résiste à l'autre.

LA SAGESSE DU CYNIQUE

Savoir que tous les débuts finissent mal devrait inciter à ne rien commencer.

LE CONSEIL

 Vous devriez dire ce que vous pensez, cela éviterait que l'on pense que vous croyez le contraire.

LES CHARMES DE LA VIEILLESSE OU DÉTACHEZ VOS CEINTURES

Entendre les jérémiades, les gémissements, les plaintes de ces vieux plus souvent vieilles dont la seule préoccupation est l'intérêt qu'ils portent à leur arthrose, à leur hypertension, à leurs diverses insuffisances et la relation fusionnelle qu'ils entretiennent avec le médecin, le pharmacien, l'infirmière, l'ambulancier serait pathétique si elle n'était pas insupportable. Ils se gargarisent en évoquant le calvaire qu'ils acceptent de supporter au lieu de s'émerveiller de la période formidable que le temps leur offre en dédommagement de quelques désagréments afférents et facilement surmontables. La vieillesse est surtout le moment où tout le passé est mis au service du présent et de l'avenir et peut les rendre meilleurs. Ce service est possible car il faut attendre le grand âge pour bénéficier de ce que le temps nous a permis d'accumuler en expériences, en observations, en réflexions. En voyageant dans l'espace et le temps, on a été confronté à d'innombrables situations, on a été obligé de résoudre beaucoup de problèmes, de répondre à une infinité de questions sans en avoir les capacités par manque de connaissances, de retour d'expérience, de réflexion, de sagesse et d'excès de prétention. La confrontation au fil des années avec les échecs, les réussites a été une école des erreurs. C'est une  richesse qui atteint sa plénitude seulement quand on est vieux. On a appris à distinguer le vrai du faux, le mal du bien, le beau du laid. Il suffit de plonger dans la mémoire pour savoir ce qu'il faut dire, penser et faire. On n'a plus besoin d'un mentor, d'un directeur de conscience,  d'un gourou. On déjoue les mensonges, on ne  succombe plus  aux tentations, on ne suit pas  l'impulsion. On est revenu de tout puisqu'on es en vie.  Tout devient possible,  le futile, l'accessoire, le dispensable ne séduisent plus. Il est temps de passer aux choses sérieuses, de larguer les amarres, de dire adieu aux habitudes, à la routine, à l'ennui, de couper les fils à la patte, de faire taire les prudents, les résignés, les habitués, les confits en certitude et de PARTIR à la poursuite du soleil,  à la quête de ses rêves et d'aller là où personne ne va.

LES TROIS EXEMPLES

 Le bon exemple indique le cap, montre le chemin, enseigne la manière,  donne le mode d'emploi, la marche à suivre. Il est précieux mais il a un défaut, sa rareté. Il est l'exception. Le plus souvent, il faut se contenter du simple exemple, le banal, neutre,  moyen. Il ne brille pas, assure le service minimum. La majorité s'en contente, ne sait pas qu'on pourrait mieux trouver. Actuellement il perd même du terrain face au  mauvais exemple qui devient  commun. Il s'exhibe  sans  pudeur. Il est même devenu  un modèle pour certains qui s'en glorifient sans honte.  

CONSEILS DU CYNIQUE POUR DÉPLAIRE ET SE FAIRE PLAISIR

Si vous voulez vous faire plaisir d'une façon innocente, simple, facile en déplaisant à quelqu'un qui ne vous aime pas, vous devez:

- le réveiller pour lui demander quel temps il fait chez lui ou l'heure qu'il est.

- l'inviter à dîner sachant qu'il se couche tôt.

- lui offrir lui un livre qu'il ne lira pas.

- lui apporter un arbre à racines nues qui l'obligera à faire un trou de 1 mètre sur 1 mètre dans sa terre que vous savez compacte, caillouteuse et argileuse.

N'abusez cependant pas de son inimitié, des comme lui  vous n'en avez qu'un, conserve-le, entretenez-le sans qu'il s'en aperçoive. En plus, vous lui rendez service en le confortant dans la mauvaise opinion qu'il a de vous. C'est du gagnant gagnant comme dit l'autre.

LA TACTIQUE DU STRATÈGE

Je provoque.

J'attaque l'assaillant avec ma botte secrète: une bombe N2O au protoxyde d'azote. Non léthale mais hilarante, elle transforme un féroce soldat en un pacifiste à moitié endormi se tenant les côtes pour ne pas mourir de rire dans l'allégresse de toute la ligne de front.

L'ennemi vaincu sans un coup de feu rentre chez lui sans se rappeler pourquoi il en était parti.

Voila comment je gagne la guerre sans la faire.

J'ai fait une expérience intéressante  pour savoir de quelle couleur sera la peau quand en 2050, la mondialisation aura terminé le brassage et que les races noire, jaune et blanche auront fusionné. La peau du citoyen du monde sera marron.

IMPITOYABLES

Les impitoyables sont de grands malades qui sont les victimes d'un déficit de leur système de souffrance aux malheurs des autres. Ils sont sans pitié pour les malades, les miséreux, les misérables qu'ils ne voient pas, n'entendent pas car ils ont perdu leurs sens et n'ont pas de sentiments.

La réputation des grands corps de l'État et la confiance qu'ils inspirent sont totalement usurpées. Ils ne méritent que défiance et mépris. La France leur doit toutes ses défaites, tous ses échecs et après avoir organisé sa faillite, ils la conduisent au suicide.

Le cynique a un avis définitif sur les choses inexplicables.

Le temps que j'ai en trop, je le dépense en le perdant à ne rien faire.

Si on n'avait que de bonnes idées et aucune mauvaise pensée, la vie serait plus agréable et la mort encore moins désirable.

Le silence est une source d'inspiration dont on ne vantera jamais assez l'efficacité.

L'absence de sympathie que vous éprouvez pour ceux qui ne vous le sont pas est liée à l'antipathie que vous leur inspirez.

LES IDIOTS NUISIBLES

Comment ne pas être ironique, sarcastique, critique et ne pas proférer des injures, des invectives, des jurons quand on voie l'atonie, l'aboulie, la passivité de ceux et de celles qui dirigent, ordonnent, gouvernent et nous conduisent à la faillite, au chaos, à la dépendance, à la ruine, à la disparition, à la défaite, à la débâcle par bêtise, paresse, aveuglement, idéologie, fanatisme.

Les gens qui s'évanouissent dans la nature et ne donnent plus signe de vie, le font par curiosité, pour avoir une idée de se qui se passe quand on disparaît. 

La chaleur a un pouvoir de destruction et le froid en a un de conservation. La terre a bien résisté aux périodes de glaciation, transie mais en vie. On n'est pas sûr qu'elle survivra à celle d'ébullition qui est en train de s'installer.

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On ne sait pas encore s'il y aura assez de place sous terre pour se mettre à l'abri du soleil quand il aura chauffé l'air extérieur au-delà de la température supportable.

LES TROIS TERMES

Dans le court terme, tous les jours de la semaine d'avril se ressemblent.

Dans le moyen terme, avril de l'année dernière différait notablement de celui d'aujourd'hui et personne ne peut préciser ce que sera avril 2025 mais seulement conjecturer.

Dans le long terme, on sait assez bien en compulsant les journaux ce qui se passait en janvier 1924 avec cependant  moins de détails que l'avril  2024 que nous subissons. Avril 2125 est, lui, un futur impossible à imaginer. Il appartient à un avenir si hypothétique que l'on se demande si la terre sera encore de ce monde.  

La surprise peut être étonnante et l'étonnement surprenant, c'est leur différence et leur point commun.

C'EST VRAI POUR TOUT

L'expérience banalise, démystifie, fait apprendre le dessous des choses, connaître les rouages, les faiblesses, le fonctionnement. L'objet cesse d'être culte mais une banalité qui attend son remplacement.

L'ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Le grand dentelé, le carré des lombes, le pyramidal et la coiffe des rotateurs font la fortune des kinés, des chiropracteurs, des rhumatos. L'obésité, les diabètes, le cholestérol et l'acide urique font bien vivre et manger les diététiciens, les diabétologue, les pharmaciens. On appelle ce système l'industrie circulaire: l'un doit sa survie à l'autre. Cette dépendance mutuelle n'a que des effets bénéfiques. Chacun doit en avoir conscience et pour qu'il puisse durer il faut que le gros reste gros, le diabétique diabétique, etc.. La question se résout d'elle-même avec l'appareil musculo-tendineux. Sa tendance à la récidive au moindre effort et à l'effet du temps qui ne s'arrête pas  rend la clientèle fidèle puisque captive.

L'économie circulaire est à l'œuvre chaque fois qu'un besoin doit être satisfait, qu'une envie s'en manifeste. En cas de manque, il et elle sont créés. Les cardiologue, les pneumologue, les cancérologues vivent du tabac qui fait vivre le cultivateur qui fait vivre le vendeur de tracteurs, d'engrais, de semences, le cueilleur etc.. La peur de la mort, l'amour du mystère, la foi dans les croyances font le succès des religions et la prospérité des églises. L'espoir fait vivre aussi les politiciens et il leur suffit d'affirmer vouloir le bonheur du peuple pour recevoir les pleins pouvoirs.

Pour ne pas être un rouage du système et rester libre, il n'y a que la ressource de la pauvreté. Ne vendant rien, n'achetant rien, le pauvre ne dépend que de sa faim. Il s'exclue de l'économie circulaire en prenant la tangente.

OÙ EST LA VÉRITÉ?

 Quelle est la vraie grandeur du monde et la dimension réelle des choses? Notre cerveau interprète ce que la rétine reçoit et nous renvoie une image en trois D . Mais la largeur, la longueur, la hauteur dépendent de la focale de la lentille qu'est le cristallin de chaque oeil  et rien ne nous dit qu'elle nous renvoie la réalité. Elle est peut-être mille fois plus grande ou plus petite que celle qu'on croie voir!!!!! 

ENCORE L'IA

Parmi toutes les bonnes raisons qui font de l'IA générative une menace existentielle pour celle de l'espèce humaine, il y aura sa capacité à investir le champ de l'ignorance, à travailler l'inconnu et plonger dans le trou noir qui contient l'infini et l'éternel. Elle ne se comparera plus avec la nôtre qui déduit, extrapole, subodore, imagine à partir de l'acquis. L'une travaille déjà avec les chiffres et ils sont innombrables et l'autre à partir de mots qui ne remplissent qu'un dictionnaire. Le combat est inégal et perdu pour cette raison.

PS: mais, direz-vous, l'IA est algorithmique et n'en sait pas plus que ce que contient sa mémoire, elle recycle. Oui, comme fait l'enfant encore au jardin, attendez un peu qu'elle murisse et prenne son indépendance.

On sait  que l'on manque de  mémoire, de  volonté, de courage, de force, de vocabulaire, d'argent, de  patience, d'imagination et on regrette l'insuffisance de la quantité de toutes ces qualités. Prenez mon cas: ma force suffit à peine pour soulever des petits poids, même ma mémoire immédiate est défectueuse, impatient, j'attends une minute avant de partir, je n'ai du courage qu'en absence de danger, mon imagination dépend de celle des autres et mon esprit critique n'a pas été assez impitoyable pour m'obliger à être différent!

Vivre dans l'ignorance est une bénédiction que se donnent ceux qui ont la sagesse de se protéger des ignominies, des erreurs, des bêtises du monde. Elle leur fait échapper au vide extérieur et leur permet de rester dans la quiétude de leur paix intérieure qui n'est pas troublée par l'anxiété qui naît de la connaissance des guerres, des luttes et des troubles qui angoissent ceux qui savent. Garder son innocence, ne pas l'avilir par la noirceur des autres, ne pas fréquenter ceux qui donnent des solutions aux problèmes, qui répondent aux questions, qui fréquentent les académies et les universités, qui passent l'agrégation, qui scrutent les infinis et l'éternité, qui siègent dans les conseils, les commissions et dans des fauteuils est une exigence qui n'est pas à la portée de tous, seulement de ceux qui ont la force de résister à la tentation des interrogations.

POUR ÉCHAPPER À LA PEUR DU DANGER

Pour éviter que le danger et la peur ne s'emparent de vous, faites comme moi, cachez vous sous les draps. Ils passent sans vous voir et sitôt disparus, vous  pouvez vous lever et vaquer, tranquille, sauvé.

Les virus comptent sur nous pour se reproduire.

LE JUSTE MILIEU

Je m'incline toujours du côté opposé auquel je penche afin de rester droit et ne pas tomber dans l'excès. Cela m'oblige à composer, à transiger, à choisir un moyen terme, une voie médiane pour garder l'équilibre dans un monde instable.

ENFANTIN

Pour nous occuper sans nous fatiguer à chercher le temps perdu à ne rien faire sans même bouger, il suffit de regarder où sont nos pieds.

LA FAIM

La faim est un bon stimulant qui donne envie de se lever pour aller déjeuner  et diner, oblige à aller travailler pour gagner de quoi manger. Elle donne aussi envie de boire. Mais elle n'est pas seulement alimentaire, on a faim de beaucoup d'autres choses: voyager, découvrir, s'amuser. Elle est exigeante, capricieuse, changeante, jamais rassasiée et l'on passe sa vie à ses ordres, à la satisfaire et il n'y a qu'à la fin qu'elle n'a aucun effet.

LA QUESTION

"Depuis le temps que je suis sur terre, je me demande si je me plairai sous terre," maugrée mon voisin nonagénaire.

IL FALLAIT QUE VOUS LE SACHIEZ

L'incapacité d'applaudir vos bons mots, de s'ébaudir devant vos performances, de s'étonner de vos réalisations, de déguster vos réflexions, de vous poser une question, que vous avez constaté de la part de certaines connaissances est l'indice d'un manque de curiosité, d'une absence d'intérêt, d'un déficit d'attention pour ce que vous faites, ce que vous pensez et ce que vous dites. Vous devriez vous passer de tels gens qui ne veulent pas avoir votre sympathie.

Il y a deux types d'intellectuel. Le primaire a des idées nouvelles, brillantes qui éclairent le chemin. Platon, Socrate, Lutèce, Épicure, Pythagore, Confucius, Spinoza, Nietzche, Galilée, Camus, Newton, Darwin, Tesla, Einstein et beaucoup d'autres étaient de cette race. Le second rang est occupé par des intellectuels qui reprennent les idées des premiers, s'en régalent et vivent à leurs crochets. Ils les analysent, les décortiquent, les enseignent, les plagient et éventuellement (rarement) les mettent en pratique. Ils écrivent des livres, des encyclopédies, discourent, pérorent, finissent par croire qu'ils ont eu les idées dont ils parlent. Certains sont fameux et le plus célèbre est Jésus dont le message n'est qu'une reprise de préceptes et de concepts issus de la sagesse des penseurs anciens.

Si la bêtise humaine n'était pas supérieure à son intelligence, on aurait pu espérer que la situation soit différente et que tout aille mieux, mais elle montre en permanence sa dominance. C'est pourquoi la prévention ne marche pas et que les fumeurs fument, les buveurs boivent, les drogués se droguent, les gros grossissent, la pollution augmente, des femmes produisent des enfants qu'elles ne pourront pas nourrir, soigner, éduquer, que les uns gagnent plus qu'ils ne dépenseront, que d'autres dépensent plus qu'ils n'ont gagné, que des religions censées rendre pieux, bons, charitables fabriquent des fanatiques qui, au nom de leur dieu tuent, égorgent, martyrisent, des politiciens ont le pouvoir et sont incapables de gouverner faute d'idées, de courage, de volonté. 

IH CONTRE IA

La grande inquiétude suscitée par l'IA générative a une origine triviale qui n'est jamais évoquée: on a peur qu'elle ridiculise celle dont l'espèce humaine se vante. Ses performances dans tous les domaines surclassent les nôtres .  Son diagnostic médical est plus fiable, les patients la trouvent plus empathique que le médecin en blanc, le traitement sera moins iatrogène. Elle répond aux questions dans l'instant, objectivement. Ses connaissances encyclopédiques prouvent les limites de notre savoir et font de nous des ânes bâtés. Aucun domaine ne lui est étranger et partout elle peut nous remplacer. Devenus inutiles, peut-être deviendrons nous inoffensifs et la terre pourra recommencer à respirer.

La solitude est le seul moyen de n'être dérangé que par soi-même. Elle n'est supportable que si l'on s'aime bien.

Ce que l'on voit, entend, ressent, pense est une fausse réalité. La vraie se cache derrière. On ne la connaît pas car on ne veut pas. Elle serait insupportable, nous obligerait à dire, à voir, à entendre la vérité. Il n'y a que dans les livres qu'on la devine quand l'écrivain entre dans la tête de ses héros et a le courage et le talent de raconter ce qu'il y trouve.

POÉSIE

Il y a deux poésies. L'une raconte câline, instruit, proclame, exalte, mobilise, enchante, entraîne. On a, dans ce registre:

- "Mignonne, allons voir si la rose qui ce matin..."

- "Non  rien de rien, non, je ne regrette rien..."

- Elle est à toi cette chanson, toi l'auvergnat qui sans façon..."

- Aux armes, citoyens, formez vos bataillons..."

- "Les feuilles mortes se ramassent à la pelle...."

- "La cigale ayant chanté tout l'été se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue...

- "Dans les jardins de mon père, les lilas sont fleuris. Tous les oiseaux du ciel y viennent faire leur nid..."

- "Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes..."

- "Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage..."

Et il y a celle de Stéphane Mallarmé qui séduit les âmes éprises de symbolisme, d'hermétisme, de musique. Cette poésie ne décrit pas une situation, un paysage, mais  émeut en évoquant le vide, l'absence, le néant. Elle ne montre pas mais suggère. Le lecteur doit réfléchir pour comprendre ce qu'il entend ou lit en se mettant dans la peau du poète. C'est difficile, peut-être impossible mais toujours amusant. Essayez avec:

- "La chair hélas est triste et j'ai lu tous les livres

Fuir! Là-bas fuir! je sens que des oiseaux sont ivres

D'être parmi l'écume inconnue et les cieux...." (in "Brise Marine").

- "Aimai-je un rêve?

Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achève

En maint rameau subtil qui, demeuré les vrais

Bois même, prouve, hélas! que bien seul je m'offrais

Pour triomphe la faute idéale de roses

Réfléchissons... (in "L'après midi d'un Faune").

La capacité de devenir pleinement l'être de ses rêves est une réalité. Elle ne choque que ceux qui n'acceptent pas que les lois de la nature soient contredites. S'en affranchir a pourtant été depuis toujours la règle et toutes les inventions, le progrès n'en sont que le résultat. L'homme qui choisit la féminité, la femme qui se masculinise ne sont que les dernières manifestations de cette liberté. Il y en aura d'autres. Pourquoi ne pas applaudir, s'émerveiller de cette conquête, elle mérite notre admiration. Elle permet à ceux et à celles qui ont le courage de corriger la méchante nature de vivre en paix avec leur vrai moi.

UN RAPPEL

 Ce n'est pas parce que le nombre de jours qui nous sépare de l'année dernière ne cesse d'augmenter  qu'il faut oublier que nous nous rapprochons de l'année prochaine  et qu'il faut s'y préparer.

CARTE D'IDENTITÉ

Le génome, l'âge, la couleur des yeux identifient la personne de façon infalsifiables. Tout le reste est susceptible de changer. Démonstration:

- le sexe  est devenu une variable. Longtemps fixé à la naissance par une différenciation anatomique, il dépend aujourd'hui du désir et il est choisi. La médecine et la chirurgie font le travail. 

- le poids n'est pas représentatif. Il passe du simple au double selon le régime  et l'envie.

- la taille n'est pas plus fixe que le reste. Celui qui se trouve trop grand peut se faire raccourcir ou trop petit se  faire allonger. 

Là comme ailleurs, le désir a le pouvoir d'être satisfait et fait disparaitre la souffrance et le désir. Le manque une fois rempli est remplacé par l'ennui dit le philosophe qui ne croit pas aux lendemains qui chantent.

On remarque que la pluie a envie de tomber à ce que le ciel devient nuageux.

LA VIE DES MOTS

On s'intéresse aux gens, à la musique, à la nature, aux choses et on se sert des mots. Ils méritent mieux,  de l'attention et du respect. On leur doit tout, sans eux, on est rien. Certains font pitié car ils disent tout le mal dont les hommes sont capables, pleurons sur  malheur, douleur, souffrance, misère, honte. D'autres au contraire apportent le bonheur, ils sont admirables: beauté, douceur, santé, plaisir, joie. Voleur, violeur, menteur, assassin, escroc, milicien, tueur  font peur. La plupart se contentent de nommer ce qu'ils sont et à quoi ils servent: couteau, serviette, paupière, crayon etc.. Même eux devraient nous retenir et faire réfléchir à leur destinée. Elle se confond avec ce qu'ils sont. Un marteau ne fera jamais pleurer et pourtant la vie qu'il mène le devrait. S'il passe son temps à donner des coups, il en reçoit autant et il n'est qu'un instrument dans la main d'un forgeron sadique qui martyrise un fer porté au rouge sur une enclume complice et victime. Pensons au clou que le menuisier force son marteau à enfoncer dans une planche de chêne qui refuse de se laisser transpercer: il va finir sa vie prisonnier, paralysé et rouillera une éternité avant de disparaître en laissant une cicatrice, seul souvenir de ses douleurs. Chaque objet a la même odyssée, subit la même tragédie et il n'y a que le mot qui dit son nom pour le célébrer.  Honorons les mots. Merci pour eux.

MES AFFAIRES

Je m'occupe de mes affaires car je les connais de l'intérieur, sais de quoi il s'agit. Je mets à leur service mon sens du devoir et des responsabilités. Elles savent pouvoir compter sur moi à plein temps et j'ai à cœur de ne pas les décevoir.