Si Dieu se souciait autant des hommes que ceux-ci se soucient de lui en lui dressant des basiliques, des cathédrales, des églises, des chapelles, des temples, des mosquées, en inventant des religions, en multipliant les actes de foi, d'admiration, d'adoration, il confirmerait son existence, justifierait sa réputation, montrerait sa puissance, manifesterait des sentiments parentaux en éliminant les guerres, les révoltes, la douleur, la souffrance, les maladies, les accidents, les catastrophes, les cyclones, les éruptions, les tremblements de terre, les incendies, les inondations. Il aurait fait de l'homme un animal comme les autres, c'est-à-dire dénué de jalousie, d'orgueil, de méchanceté, de prétention. Il l'aurait fait sensible seulement au bien, au bon, au beau. Hélas, son indifférence est totale, témoin de son absence. Des incrédules refusent de voir qu'il est un élément du néant et le voient à l'œuvre dans tout ce qu'il ne fait pas, le remplissant de ce qu'ils aimeraient y trouver.