Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


samedi 20 avril 2024

LES PERTES ET LES GAINS

On perd la vie longtemps avant de mourir. La fin est préparée par des pertes qui se succèdent selon un schéma bien établi. Les étapes, dans un ordre instable, sont:

- perte des envies (se faire plaisir);

- perte du désir (changer);

- pertes de mémoire (comment s'appelle-t-il? Quel est le numéro de ma carte bancaire? Quel jour sommes-nous?);

- perte du souffle (cet escalier est de plus en plus raide);

- perte de force (ce kilo pèse comme 2);

-  perte de la vue, de l'ouïe, des amis.

Ces pertes progressives annoncent la terminale: la perte de connaissance.

J'en étais là de ma réflexion peu réjouissante et allais conclure, ayant perdu toutes mes illusions, en enfonçant le clou par une phrase du genre "vous savez maintenant à quel stade vous en êtes et ce qui vous attend" quand mon système immunitaire réagit brutalement et contre-attaqua violement, me contraignant  à poursuivre et à dire ceci: contrairement à l'apparence, le processus n'est pas inéluctable et peut être combattu. Tout repose sur le besoin. Il suffit de le garder et l'envie subsiste avec l'exigence d'être satisfait qui balaie les réticences et lève les freins. Un cycle vertueux remplace le cercle vicieux. La dégringolade terminale est stoppée, une remontada s'engage.

Le besoin ne vient pas d'un vœu pieux mais est une réaction de défense que crée la vue des ectoplasmes qui survivent dans la misère physiologique, le délabrement psychiatrique. Ce spectacle de décrépitude et de marasme, est un puissant stimulant et un contre-exemple plein d'enseignement (le contre-exemple est beaucoup plus profitable que l'exemple qui n'est qu'une pâle copie, laissons les imitations au perroquet et au ouistiti).  

Le déclin de la force n'est pas le premier signe mais c'est le plus facile et le plus agréable  à enrayer et à surmonter. La fonte musculaire en est la cause. Elle est due à la chute de la testostérone et de l'hormone de croissance. Si l'âge ne peut être effacée, l'effort physique peut stimuler les hormones dont le muscles ont besoin pour exister. Il faut donc réapprendre le plaisir des courbatures, de  la sueur, de la fatigue en  fréquentant les salles de sport. Il y en a à tous les coins de rue. Elles devraient être pleines de septuagénaires, d'octo, de nona et de centenaires. Ce sont eux qui ont besoin de soigner les ankyloses de l'arthrose, l'hta, le diabète, l'athérome et l'exercice physique est toujours prescrit, rarement observé. La retraite, en encourageant la paresse et la peur de la fatigue augmente les composants de la vieillesse et accélère l'arrivée de la fin. Faire des pompes, des crunchs, du développé-couché, du vélo, de la natation, du tir à l'arc devraient être la principale occupation des vieux et des vieilles plutôt que le bridge, la manille, le tricot, le bavardage, la télé, la lecture de Gala, des faits divers, la rubrique nécrologique (la marche, le golf sont des placebos si fatigue et courbatures ne sont pas au rendez-vous.

Comprendre que l'activité physique intense et contrôlée est le seul remède à la déchéance est incompréhensible pour 99%  des gens. Comme vous faites partie du 1%, le problème ne se pose pas. Les muscles en retrouvant du tonus, de la puissance, de l'endurance ne dynamisent pas seulement les performances physiques, ils changent aussi les perceptions et le regard. Seul l'adolescent a vécu une telle transformation à la puberté. Le changement n'est pas que corporel et extérieur. Il est visible mais sans comparaison avec celui qui se passe à l'intérieur et un jeune qui a l'expérience d'un vieux, c'est de la dynamite.

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