Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 31 mars 2013

NUMÉRO SPÉCIAL DU 31 MARS 2013

- Hors collection

- Tirage limité

- Réservé aux connaisseurs

Avertissement :


Le blog à Dancharr se devait une surprise pour la veille du premier avril. Il ne s’amusera pas à faire le trouble-fête avec des poissons d’avril plus ou moins faisandés. Il ne fera pas rire aux dépens.
La richesse de ce numéro est telle qu’une édition à compte de lecteurs s’imposait. Chacun d’eux devrait y trouver son bonheur. Le clou sera, bien sûr, l’extraordinaire qui vous sortira de votre ordinaire.

ANNIVERSAIRE DE L’HISTOIRE LA PLUS EXTRAORDINAIRE

De notre historien spécial, sur le terrain :
« Nous venons d’être témoins d’un fait nouveau dans l’histoire dont nous avons déjà parlé dans une édition précédente. Vous vous rappelez le tragique dénouement de ce qui apparaît, de plus en plus, comme une erreur judiciaire faisant suite à une bavure policière.
Un jeune nazaréen, leader d’un groupe de garçons issus de milieux divers, de familles honorablement connues, des bords du lac Tibériade et des alentours, avait été interpellé en début de semaine par la police de l’occupant. Cette arrestation, opérée brutalement, faisait suite à une dénonciation qui, maintenant que les esprits se sont apaisés, apparaît comme étant calomnieuse.
Ses propos enflammés ont été déformés car ils dérangeaient les intérêts de responsables implantés dans le paysage politique et dans le monde des affaires.
Après son procès bâclé, à huit-clos, sans que la défense ait pu s’exprimer, il a été condamné à la peine capitale et exécuté avec d’autres criminels étrangers à l’affaire.
La famille très éplorée, les amis effondrés ont enlevé le corps du supplicié et l’ont enterré, selon la coutume.
La grande nouvelle qui commence à se répandre, à faire du bruit, je l’ai moi-même constatée, est que la pierre tombale a été déplacée et que le corps a disparu. Des témoins dignes de foi l’auraient aperçu et quelques uns lui auraient même parlé, le trouvant en bonne santé. Ils parlent d’un miracle. Nous espérons pouvoir bientôt vous en dire plus sur cette histoire dont on reparlera encore certainement dans les jours à venir ».

L’ENQUÊTE DU JOUR

En ce jour anniversaire, nous nous sommes livrés à un sondage express dans la rue en posant la question suivante :
« Pour vous, Dieu c’est qui ? »
Un petit garçon enthousiaste :
-      « Dieu, c’est le père Noël, il m’a apporté plein de cadeaux ».
Un quidam, pressé, indifférent :
-      « Une belle invention, j’en ai entendu parler. Il y en a beaucoup qui y croient, d’autres pas. C’est un peu comme le mouvement perpétuel, non ? »
À la sortie de l’Église, un monsieur, un peu exalté :
-      « C’est la vérité, la réalité, les 10 commandements, si on a adoré, si on a prié, c’est le paradis pour l’éternité ».
Un athée, très sûr de lui, un peu nostalgique :
-      « C’est la plus belle des légendes. On n’y a cru quand on était enfant. Mais la prendre au sérieux, quand on y réfléchit, non, vraiment, trop c’est trop ! »
Un jeune, tout excité, qui sortait du Zénith :
-      « Super, bien raconté, mise en scène superbe. Décors grandiose, dialogue impec’, du suspense, de l’action, le héros joué par un acteur extra, très bien entouré, une musique céleste, surtout les cordes. Bonnes vibrations du public. La fin, on n’y croit pas. Trop d’effets spéciaux. Dans l’ensemble beau spectacle, billet cher payé. Bonne soirée ».  

UNE VIE DE RÊVE

  • Conçu dans un club échangiste, par une mère porteuse et un père donneur ;
  • vendu à un beau salaud marié à une belle salope ;
  • doué pour le malheur, atteint du syndrome de Stockholm ;
  • il a eu une belle enfance d’enfant battu ;
  • abandonné à 10 ans, il s’engagea un peu plus tard dans les enfants de troupe.
 
La vie de caserne le changea heureusement de la vie de famille d’accueil.
 
Plus tard, sans métier, sans travail, sur un coup de tête il rempila chez les Bat’d’af.
 
Une vie de rêve, fini le cauchemar. Encadré, nourri, logé il apprit l’art de tuer  à main nue, au couteau, à la baïonnette, au fusil, à la mitraillette, au canon, de nuit, de jour, en sniper, en groupe, en gros, au détail, en ville, à la campagne, pour un oui, pour un non, un parti, un pays ou l’autre, sans haine mais avec beaucoup de violence.
 
Sur le tard, amoindri, fatigué, amputé, invalide, il revint au village de la patrie reconnaissante. C’est lui là-bas, le petit vieux claudicant. Il ne se souvient pas de ce qu’il a fait, ni où il a été. Il ne sait même plus qui il est, où il est. Avec sa mémoire oubliée, son corps brisé, il n’en a pas fini avec sa belle vie.

TROU NORMAND

Si, dans votre retraite dorée ou dans votre R.T.T. vous avez pris le temps de sortir un moment pour respirer un bon coup afin de vous changer les idées et les remettre en place ou remplir une case vide, vous n’avez pas perdu votre temps comme vous en avez pris l’habitude depuis que vous n’avez rien à faire qui mérite qu’on en parle, ici, à table ou ailleurs.

CONSEILS À SUIVRE POUR SURVIVRE

  • Évitez un instant de distraction.
  • N’essayez pas de grimper dans le vide.
  • Inutile de lire entre les lignes, sauf si vous êtes aveugle.
  • Ne Vous fatiguez pas à ne rien faire et gardez vos forces pour plus tard.
  • Ne nagez pas à contre-courant. Vous risquez la noyade.
  • Ne perdez pas votre temps à écouter le silence, à parler à un sourd, à montrer le chemin à un aveugle.
  • Mais, surtout, ne suivez pas les conseils dangereux.

LE NOUVEAU PARADOXE FRANÇAIS

La quadrature du cercle est une utopie mathématique. Elle a cessé d’être un défi. La France, patrie des mathématiques veut pourtant le relever et les français n’ayant plus rien à faire que d’acheter ce qui est fabriqué ailleurs doivent trouver l’argent en empruntant à ceux qui travaillent assez pour vivre, produire ce que nous leur achetons et qui prêtent le reste à ceux qui, comme nous, veulent continuer de bien vivre sans se donner les moyen de travailler pour gagner leur vie et qui laissent à ceux qui viendront plus tard la charge de rembourser le prêt qui leur a permis… etc.
Heureusement, c’est un casse-tête chinois qu’ils sauront résoudre pour nous.

LE CONSEIL DU JOUR

Pierre J.-C. Allard a redonné le 26 mars à ses lecteurs l’occasion de relire une réflexion sur les cause organiques du chômage (http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pourquoi-les-emplois-disparaissent-133059 ). Le travail des machines aura de moins en moins besoin d’ouvriers au fur et à mesure que la robotisation se généralisera à l’ensemble de la production. Il faut inventer les métiers qui remplaceront les ouvriers. 
Y. Gouel avait, lui, écrit sur les causes biologiques du chômage (http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/les-causes-biologiques-du-chomage-16492).
Les deux analyses se complètent. Elles montrent aussi le fossé qui sépare les politiciens qui disent s’attaquer au chômage par des réformettes et les réelles causes du chômage. Ce sont elles qui doivent polariser l’attention, la réflexion et de cela sortira la solution. Allez donc les lire. Je doute que vous ayez mieux à faire…

LE FRUIT LE PLUS EXTRAORDINAIRE QUE J’AI JAMAIS RENCONTRÉ

C’est un fruit souterrain, la pomme de terre. Sans pépin, sans noyau, il se mange cuit, à l’eau, dans l’huile. Fruit de plein champ, à l’aise au potager, il a beaucoup de variétés, toutes pleines de fantaisie.
Elle régale en nourrissant et plaît à tout le monde. Elle se prête à tout et on l’aime farcie, bouillie, hachée, gratinée, rissolée, sautée, dauphine, en robe des champs, en frites. Plus discrète que celle de l’air, la nôtre se cache sous terre pour n’apparaître que le jour où elle est mûre pour nous donner sa tendresse, sa douceur, sa saveur. Comme hier, quand elle sauvait de la famine, elle reste le plus extraordinaire des fruits de la terre.

L’HOMME LE PLUS EXTRAORDINAIRE QUE J’AI JAMAIS RENCONTRÉ

Il était l’attraction d’un petit cirque de campagne. Son numéro était tout simple. Il arrivait sur la piste, en marchant à l’envers, sur la tête. Il progressait par petits bonds. À la fin, quand il se relevait, il paraissait un peu sonné, il faut l’avouer. Mais il avait la force de saluer et puis il s’en allait, en dansant, les jambes sans rancune.
Il revenait plus tard, pour un deuxième numéro, encore plus extraordinaire. Il faisait un grimpage de corde. Mais ce qui le rendait peu banal, c’est qu’il ne s’aidait que des pieds à la montée comme à la descente. Bien forcé, manchot qu’il était des deux côtés.

ENFIN UNE BONNE NOUVELLE AVEC UN HEUREUX DÉNOUEMENT

La bonne idée qui s’insinua dans la pensée créa un instant d’heureuse surprise qui dura pendant longtemps car elle arrivait à un moment où son manque jusqu’à présent posait au problème : celui très angoissant de sa solution qui s’avérait de plus en plus pressante.

NOUVELLE DE L’ESPACE : ALERTE À LA TERRE

Les conditions exactes de la disparition de la Terre n’ont pas encore été établies avec certitude. Les premiers éléments de l’enquête laissent à penser qu’il a pu s’agir d’une implosion suivie d’une combustion spontanée. Elle aurait été provoquée par un court-circuit - son intérieur étant éminemment conducteur - favorisé, a dit une source bien informée, par un mauvais entretien du réseau enterré. L’absence d’indices laisse supposer que la catastrophe a été si instantanée que les secours n’ont pas eu le temps d’intervenir pour circonscrire le sinistre. L’aspiration par le vide sidérale qui entoure la planète explique, selon le porte-parole de l’organisme chargé des planètes disparues, qu’il n’y a pas de traces dans l’espace habituellement dévolu à la Terre. Il se veut rassurant : tout est déjà rentré dans l’ordre. Les autre planètes du système solaire n’auront pas de mal à s‘habituer à vivre sans la Terre. L’attraction universelle n’a pas subi de dommages importants. La petite différence dans le rythme de la rotation devrait être rapidement amortie.
Dans le passé, on se rappelle, précise la même source, que la planète bleue avait déjà donné des inquiétudes. Soumise à des variations climatiques de grande ampleur, secouée par des soubresauts telluriques d’une belle magnitude, elle était ravagée périodiquement par des cyclones, des tsunamis qui rendaient la vie, sur les côtes, dangereuse. Plus récemment, des explosions en tout genre et de toutes origines avaient semé l’inquiétude d’autant que la guerre qui, avant l’invention de la poudre était épidémique, était récemment devenue endémique.
Toutefois, rien dans cette agitation à laquelle on ne prêtait pas assez attention ne laissait présager une fin si brutale.
 

LA MINUTE CYNÉGÉTIQUE


La fermeture de la chasse annonce le moment où les animaux libres des champs et des bois vont vivre dans la paix retrouvée. Sans la peur d’être assassinés, ils se remettront à batifoler, à convoler. Les enfants naitront bientôt. Il va falloir les nourrir, les éduquer et leur apprendre à se cacher, à s’envoler, à s’enterrer pour essayer d’échapper à l’ouverture de la chasse et aux serial-killers qui, à pied, à cheval, en snipper, en battue, avec des chiens courant, hurlant vont faire dans l’éradication, l’extermination, le massacre, la tuerie de tout ce qui porte des plumes, s’habille de poils.
Et, pendant ce temps-là, les sauvages rentrent chez eux, embrassent bobonne et les enfants, caressent leurs supplétifs, nettoient les fusils, rangent les cartouches, les chevrotines, vident les gibecières. Ils vont pouvoir se repaître, une deuxième fois, de leurs crimes, de leurs forfaits en décongelant le faisan, le lapin, le lièvre, la perdrix, le canard, le cuissot de chevreuil. Ils vont s’attabler, ripailler, gueuler, roter, péter et savourer le fruit de leur carnage.

samedi 30 mars 2013

APRÈS AVOIR APPRIS À NE PAS LE PERDRE, APPRENEZ À GAGNER DU TEMPS

J’étais très content d’avoir donné à ceux qui n’avaient pas beaucoup de moyens des conseils pour éviter de perdre de l’argent en économisant sur leur temps. Mais une lectrice m’a interpellé, pas contente, en ces termes : « J’étais une fille de joie et grâce à ma gaieté naturelle j’avais beaucoup d’amis et gagnais bien ma vie. Vous m’avez convaincu que je pouvais faire des économies et, me voilà, en une semaine, sans amis ni argent ».

Chère mademoiselle X, je compatis. Dans votre cas, plutôt que de les adopter, il aurait fallu adapter mes idées. Pour me racheter, j’ai préparé un spécial X qui devrait vous remettre le pied à l’étrier et récupérer vos amis infidèles. Quelques impératifs suffiront :

  • Arrivez en avance
  • Prévoyez large
  • Avancez votre montre
  • Montez dans le train en marche
  • Allez aux avant-premières
  • Partez la veille
  • Devancez l’appel
  • Répondez sans attendre
  • Décrochez la première
  • Lisez une sélection, un compte-rendu, un condensé
  • Apprenez à compter
  • Faites vite
  • Prenez un raccourci
  • N’attendez pas le dernier jour
  • Ne fumez pas; roulez prudemment
  • Sautez les jours
  • Sautez le pas
  • Évitez les retards
  • Ne vous précipitez pas, prenez votre temps
  • Rattrapez votre retard
  • Évitez de redoubler, sautez plutôt une classe
  • Faites-vous réformer
  • Sachez dire non
  • Annulez un rendez-vous
  • Parlez pour ne rien dire
  • Trouvez un bon prétexte
Ce ne sont que des recommandations et il ne faut pas les prendre pour des commandements. Les circonstances peuvent exiger la pratiquer des contraires. Le temps que vous n’aurez pas gagné ne sera pas forcément perdu. L’opération sera blanche et, si vous avez passé un bon moment, c’est le principal. Tenez-moi au courant. Votre dévoué… etc. etc.

 

vendredi 29 mars 2013

DROIT À L’ERREUR

Dans une typologie des amis qui m’a valu beaucoup d’ennemis, j’ai commis une erreur, heureusement réparable. J’ai oublié les amis rentables. C’était d’autant plus impardonnable que, dans cette période de famine monétaire, ce sont les seuls fréquentables parce que les plus profitables.
 
Non seulement je suis toujours de mon avis, mais j’étais d’accord avec mon conseiller en placements financiers quand il m’en fit la remarque.
 
C’est une variété à ne pas négliger, même si elle n’est pas répertoriée. Je me pardonnerai de ne pas y avoir pensé mais aucun des amis qui restaient dans mon portefeuille ne pouvait être qualifié de bancable. J’avais trois retraités à la retraite plutôt rouillée, deux au chômage, un en invalidité catégorie 2, deux en inaptitude, un simple soldat en activité et j’allais oublier un père de famille nombreuse au foyer qui vivotait chichement des allocs et d’une IPP à 12%.
 
C’est donc dans les relations qu’il me fallait puiser. J’avais deux vagues connaissances qui pouvaient faire l’affaire. Ce ne fut pas difficile de créer des occasions de les rencontrer, le monde est si petit ! Découvrir des affinités électives, des goûts identiques, sans parler des points communs, n’est pas compliqué avec une peu d’imagination, une empathie naturelle et, surtout, le besoin de faire plaisir.
 
Ma première bonne pioche fut une vieille dame bien dotée à qui j’avais ramené son chat égaré dans mon jardin (j’avais emprunté à une cousine sa chatte en chaleur) après que nous eussions causé de croquettes, de pâtés, fait un comparatif des vétos du coin, j’avais pris la coutume de partager son plaisir hebdomadaire : une partie de petits chevaux suivie d’une partie de dames. Après l’avoir laissée gagner une fois par semaine pendant six mois, elle a promis, sans que je ne lui demande rien, de parler de moi à son notaire. L’investissement sera peut-être payant à court – moyen terme si une canicule nous revient, mais le dividende sera mérité car, avec son cavum édenté et une halitose carabinée (son dentier n’en pouvant plus s’était échappé) ; son phrasé est aussi malsonnant que malodorant.
 
L’autre sollicite moins ma charité et si j’entretiens son amitié avec assiduité c’est en toute sincérité. C’est l’hobereau du village, un homme à l’aise parce que très avisé. Il aime surtout bien s’amuser. Il ne regarde pas à la dépense, n’a pas peur de perdre au poker, prête sans reconnaissance de dette. Il ne laisse pas ses amis dans le pétrin. Il m’en tirerait avant que le boulanger ne fasse de moi un homme sandwich. C’est un véritable ami sur qui on peut compter.

LE CONSEIL DU JOUR

Vous devrez vous en passer car je n’en ai pas trouvé un à vous donner aujourd’hui. J’espère en votre pardon.

UN PEU D’HISTOIRE

À un moment où l’éducation nationale abandonne l’histoire de France, il est bon que les grands-parents apprennent à leurs petites enfants ce qu’a été l’année 1943. Elle doit rester, dans les mémoires, comme étant une année charnière entre une avant-guerre où une partie de l’Europe se préparait à attaquer l’autre et un après-guerre qui débuta quelques années plus tard et qui se consacra pendant une longue période à réparer les dégâts provoqués pendant toute la durée des hostilités.

LA RECETTE DU JOUR

Elle est bonne pour une petite faim sur le pouce.
Je vous propose aujourd’hui ma recette de l’œuf dur.
Vous versez dans une eau à 100°C en train de s’évaporer un œuf pondu dans l’heure par une poule en bonne santé, nourrie d’herbes fraîches et de grains bio-sélectionnés qualité volaillère. Vous le laissez s’agiter pendant 10’ avant de le retirer de l’eau sans vous brûler.
Vous arrêtez son ébullition en le plongeant dans une eau glacée.
Il peut être manié dorénavant sans précaution excessive.
Dès que vous êtes prêt à le consommer, vous pouvez l’écaler et dans le plus tôt il sera meilleur. Mais, juste avant, et pour une raison que vous comprendrez, j’opère une incision circulaire du blanc en faisant attention à ne pas perforer la partie centrale appelé, pour une raison évidente, « son jaune ». Vous l’extrayez avec précaution et vous le réservez. Vous mangez le blanc riche en acides aminés essentiels parfaitement digestes et sans cholestérol.
Je ne mange pas le jaune parce que je crois à la métempsychose et, comme il est très difficile, dans un poulailler, d’être sûrs que l’œuf n’a pas été fécondé, il se peut qu’il contienne en germe la réincarnation d’un parent, d’une connaissance, d’un ami ou même d’un inconnu que je ne me permets pas de gober car je ne suis pas un cannibale, moi, monsieur, madame. Le jaune, je l’inhume.

jeudi 28 mars 2013

CONSEIL DU JOUR

La vie dure assez longtemps, habituellement. Qui entame le dernier tournant qui amène à la dernière ligne droite est en position d’avertir les derniers arrivants. Ils trouveront les renseignements sur ce qui les attend en allant à :
 

À L’ATTENTION DE MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE

Avant votre intervention de ce soir, je me permets de vous présenter, en avant-projet, un brouillon de ce qui pourrait être le message que vous allez adresser au pays.
Ce n’est qu’une suggestion mais il pourrait provoquer le choc salutaire que tout le monde attend et vous faire entrer dans la Grande Histoire, le challenge étant pour vous, comme pour vos prédécesseurs, de ne pas en sortir par la petite porte.
Un électeur respectueux et qui voudrait rester fidèle.

CITOYEN, CITOYENNE :
La révolution qui a fait, à la fin du 19ème siècle, de la France agricole une France industrielle s’achève sous nos yeux en ce début du 21ème.
 
Aveuglés devant le changement, sourds devant les avertissements, nous parlions pour ne rien dire, ressassant de vieux discours, recyclant d’anciennes promesses. Ils ne veulent plus rien dire, elles ne peuvent plus être tenues.
 
Dans nos palais, sur les estrades, dans les studios d’où l’on vous parle, d’où l’on nous voit, on était trop loin, trop haut pour s’apercevoir que :
 
-      dans les campagnes, les tracteurs travaillent sans conducteurs, les vaches se traitent toutes seules ;
-      dans les usines, les robots travaillent plus vite, mieux, sans arrêt ;
-      les lettres ne passent plus par la boîte mais vont directement de l’un à l’autre ;
-      de plus en plus, l’homme est déjà et sera de plus en plus remplacé par une machine dans la machine.

Personne n’y peut rien, c’est une fatalité, une réalité, une vérité, une chance, un miracle : demain est en train d’arriver.
 
C’est dans ce monde qu’il faut que nous vivions. L’ancien disparaît. Il glisse dans le passé et nous ne nous en apercevons pas, insensibles, imbéciles.
 
J’ai changé de conseillers comme j’ai changé moi-même.
 
J’ai rangé les vieilles lunes et c’est le soleil qui doit nous éclairer pour montrer le chemin, construire l’avenir, nous remettre dans la course, en tête, comme toujours, comme en 89. Finies les réformettes, nous allons faire la révolution dont nous avons besoin.

La mission est possible.

L’ouvrier, hier, était derrière la machine. Elle n’a plus besoin de lui. Il faut que, demain, l’homme, la femme, soit devant elle. Elle ne l’écrasera plus, ne l’usera plus, elle ne rendra personne malade de bruit, de fatigue. L’homme ne sera plus un robot corvéable, jetable mais le maître de lui-même.

C’est ce monde-là qui nous attend. On n’y peut rien. Il viendra. Il est déjà là. Si on n’en veut pas, il nous tuera. Montrons-lui qu’il ne nous fait pas peur, que l’on est assez forts, assez grands, assez fous, assez intelligents pour y être à l’aise, inventer les métiers qu’il nous faut, le conduire où il doit aller, vers davantage de Liberté, d’Égalité, de Fraternité.

PORTRAIT DU JOUR

Il avait une fierté naturelle qui était gâchée par un orgueil mal placé. En cela il n’était pas sans rappeler le lama hautain qui ne peut s’empêcher de vous cracher au visage.

ILS ÉTAIENT SI MIGNONS, BÉBÉS…

  • Ils vivent de peu, en meute, de rapines, dans un coin ;
  • Ils connaissent la misère, la violence, la drogue, la prison ;
  • Ils meurent de peur, de faim, de froid, de maladie, d’une balle ;
  • Ils valent rien, les enfants de la rue…

L’ATTENTION DU JOUR POUR LES PAUVRES

Méfiez-vous des slogans inventés par les riches comme « l’espoir fait vivre », « tant qu’il y a de la vie, y a de l’espoir» et son versa « tant qu’il de l’espoir, y a de la vie ».
Ils sont réservés à ceux qu’il faut faire patienter en attendant des jours meilleurs et une conjoncture qui leur sera favorable. Ils espèrent ainsi s’éviter une révolution.

mercredi 27 mars 2013

PENSÉES

  • Je suis comme le bon pain : dur, sec et rassis, qui se souvient qu’il a été frais.
  • Un homme qui, dans le petit matin blême, descend quatre étages sans ascenseur pour aller acheter un croissant chaud qu’il trempera dans un chocolat crémeux ne peut pas être foncièrement mauvais.
  • Masochiste, malgré sa peur du vide et son horreur du vertige, il aimait son métier de laveur de carreaux à la Défense.

 
 

CONSEIL DU JOUR

La transgression donne des satisfactions honteuses aux sadiques, aux masochistes et aux sadomasochistes. Je ne saurais donc vous la recommander. Il n’est pas interdit, par contre, de satisfaire des inclinaisons innocentes. Il faut savoir obéir aux lois naturelles. C’est même un devoir vis-à-vis de notre créateur qui n’a pas à être discuté.
Je ne saurais donc trop vous recommander de consulter le Dico Sans Queue Ni Tête qui traite, aujourd’hui, de la haine ordinaire. Trop souvent ignorée, voire décriée, même par d’excellents médecins de l’âme, la pratique de la haine, quand on a appris à la contrôler, peut être salutaire et opérer une catharsis qui a des vertus thérapeutiques, avec une absence d’effets secondaires sur la vigilance au volant, qui mérite d’être signalée :

PETITE ANNONCE

Chiropracteur rencontrerait chiromancienne pour travaux manuels.

AUTOPORTRAIT PAR INTERIM

Hier, alors que je me promenais dans le parc où je ne rencontre jamais personne et alors que j’essayais de mettre de l’ordre dans mon tumulte intérieur, j’ai été distrait dans mon travail de remise en cause par une apostrophe qui éclata tout près de moi. D’un ton qui rappelait Rodrigue interpelant le père de Chimène, un quidam courroucé s’esclaffait :
« Moi, monsieur, je ne suis pas n’importe qui. Je suis le fils de mon père et c’était quelqu’un. Il n’avait pas froid aux yeux. Il ne doutait de rien, ne s’en laissait pas compter et ne coupait pas les cheveux en quatre. Il était d’une seule pièce. Certes, ce n’était pas un enfant de chœur mais il l’avait sur la main. Toujours bien mis, le regard droit, la poignée de main vigoureuse, la mine sévère, le pas assuré, il allait droit au but mais n’était pas fier et parlait peu. Oui, en vieillissant on dit que je lui ressemble ». 
Je ne connais pas l’issue de la querelle mais ils s’éloignèrent sans se battre. La harangue à la gloire du père avait une arrière-pensée et enlevait au fils au moins une des qualités de l’ancêtre, lui qui n’était pas bavard.

CONSEIL DU JOUR : COMMENT GAGNER DE L’ARGENT EN NE PERDANT PAS DE TEMPS

  • après avoir pris rendez-vous, pensez à vous décommander ;
  • avant d’inviter, pensez à la vaisselle, au ménage ;
  • apprenez à cuisiner les mauvaises herbes ;
  • commencez par le dessert ;
  • habitez près du cimetière ;
  • partez sans laisser d’adresse ;
  • dites-le une fois pour toutes (en y mettant, SVP de la conviction) ;
  • dites-le sans fleurs ;
  • fâchez-vous avec les fâcheux ;
  • éternuez au lieu de vous moucher ;
  • reposez-vous avant de vous fatiguer ;
  • avant de partir, pensez au retour ;
  • partez avant de vous fâcher ;
  • dites au-revoir au lieu de bonjour.

mardi 26 mars 2013

LA GRANDE NOUVELLE DU JOUR

C’est certainement LA grande idée tenue jusqu’alors secrète qui avait permis au petit secrétaire de devenir le Hollandais Géant et au gouvernement de gouverner le pays : le chômage va cesser d’exploser et n’atteindra pas les 10% à la fin de l’année. Une mesure radicale va être mise en œuvre incessamment et expérimentée aujourd’hui : le gouvernement a décidé d’embaucher 2000 chômeurs pour renforcer l’équipe de ceux qui s’occupent de recaser les chômeurs.

Cette décision a été accueillie à Pôle Emploi avec enthousiasme. Qui mieux qu’un chômeur peut s’occuper d’un chômeur ? La productivité de cette organisation va être décuplée et atteindra celle d’une chaîne d’automobile à Séoul.

D’autres initiatives sont attendues. Il se murmure au ministère du travail – dont le nom avait un instant été menacé d’être changé en bureau du chômage national - que la mesure pourrait être menée à son comble et qu’il suffirait de mettre sous CDI 100 000 chômeurs par mois à Pôle Emploi pour que le chômage soit résorbé en 40 mois. Le pari fou du président serait tenu : le plein emploi rétabli à la fin du mandat !

Une autre mesure phare complétera le dispositif : le nombre d’embauches va être indexé, comme le prix de l’essence, afin de maintenir la population active au niveau du plein emploi (en tenant compte du chiffre incompressible qui n’est jamais descendu, même dans la plus glorieuses des 40, au-dessous des 3,3%). Un problème de suremploi à Pôle Emploi ne manquera pas de se poser au moment du renouvellement du mandat, en 2017, quand il n’y aura plus de demandeurs. Les départs à la retraite, les accidents de trajet devraient permettre de résoudre ce problème, du moins en partie. Devenus des spécialistes de la reconversion, les employés en surnombre ne devraient pas avoir de grandes difficultés à trouver comment s’occuper utilement. La moitié pourrait ainsi se consacrer à la remise à niveau et en question de l’autre moitié. Ceux qui échoueraient se verraient à leur tour pris en charge par ceux qui auraient conservé leur emploi.

Une dernière question se pose et on attend la réponse avec curiosité : pourquoi avoir attendu si longtemps d’annoncer cette bonne nouvelle ?

CERCLE VICIEUX

La diminution de la production avait entraîné une stagnation. L’absence de réaction des uns, l’inaction des autres, le départ de ceux qui restaient provoquèrent une recession qui donna le signal à une accélération de la désindustrialisation. La déflation qui s’ensuivit avec une diminution des prix aurait dû entrainer une augmentation de la consommation, qui, elle-même, aurait été une incitation à une relance du cercle dans son sens vertueux si les pauvres en expansion avaient pu régler l’addition des biens qu’ils n’avaient pas fabriqués avec de l’argent qu’ils n’avaient pas gagné…

Quand la pensée unique s’empare d’une idée fixe, le mal est fait. Il est trop tard pour en changer. Elles se complètent, tournent en rond, font du surplace. La rumination remplace la réflexion. Les dés sont en suspens au-dessus du jeu arrêté et la société est au point mort.

LE CHAT DOMESTIQUE



Le chat domestique est un modèle réduit du tigre de Sumatra. Il doit à son cousin des îles sa férocité, une agilité à grimper aux arbres et sa souplesse à retomber sur ses quatre pattes quand il choit de haut. Rebelle au dressage, indomptable, il sait se faire caressant, ronronnant et calme la peur que ses dents aiguisées, ses griffes rétractiles inspirent naturellement quand, en colère, il feule, rugit, hérisse son poil, fait le gros dos et se prépare comme celui de Sumatra, à égorger, éventrer l’insolent.
 


Gourmet, il accepte le pâté et la croquette quand, paresseux, il se fatigue du petit oiseau ou de la petite souris. Malin, il a su apprivoiser son balourd de maître et son idiote de maîtresse. Il s’en fait obéir au doigt et à l’œil. On le caresse, on le brosse, on l’étrille quand il veut bien. Apte à la défensive, il n’a pas peur d’attaquer. Il a les armes qu’il faut et à défaut lance ses puces à l’assaut. Pour ceux qu’il veut supprimer de son champ visuel, il allergise à la demande. Une crise d’urticaire géante, un rhume des foins carabiné ou un asthme foudroyant éliminent le gêneur définitivement.

Le chat a raison de dire que l’homme est sa plus belle conquête.

lundi 25 mars 2013

PENSÉES DU LUNDI DE TITINE, LA CHATTE PHILOSOPHE

Si la prédiction des catastrophes était mieux organisée, la mise en place des secours serait plus rapide. Beaucoup de victimes innocentes seraient épargnées.

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En regardant les flammes, la fumée, les étincelles, la braise, je me dis, pas rassurée, est-ce bien raisonnable de jouer au volcan dans la cheminée ?

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La course en tête est la position la plus fatigante dans la course à pied.

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Une danseuse n’aurait-elle pas intérêt à danser sur les talons plutôt qu’à marcher sur les pointes ?

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La cuillère, le couteau, je comprends, ça sert à avaler la soupe et à couper la viande. Mais, la fourchette avec ses dents, ça ne ferait pas double emploi avec les canines ?

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Dormez sans crainte, les reproches attendront votre réveil.

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Ce n’est pourtant pas difficile à comprendre pourquoi les habitants qui vivent à l’Est préfèrent le lever su soleil tandis que ceux qui vivent à l’Ouest préfèrent les couchers...

LA COMPLEXITÉ DU VIVANT

Le sujet a déjà été traité longuement dans son ensemble par un fameux médecin-philosophe. J’ai eu à traiter, en urgence, un cas d’école qui m’a interrompu un instant.
À 4 h 37, au petit matin d’aujourd’hui j’ai été réveillé par une idée. Je lui demande de s’en aller, j’ai envie de continuer à rêver. Elle insiste. Ce n’est pas une idée propre, c’est l’idée de quelqu’un. Il vous avait été présenté, vous lui aviez parlé. Il avait un problème. Il ne savait plus où il en était. Vous seul pouvez l’aider. Il est partagé entre celui que l’on voit, celui qu’il se croit et celui qu’il est jusqu’à ce qu’il vienne à douter de lui-même. Il sait qu’il n’est pas le seul à ne plus être certain de rien. Pour certains c’est un gain, pour d’autres une perte et pour quelques uns ça ne change rien. Ils s’en tirent bien. Ils savent au moins ce qu’ils sont. Mais savoir qu’on peut s’en tirer ne lui suffit pas. Il reste mécontent et ne sait plus à qui s’adresser, sauf à vous.
Résumons ; il ne se satisfait pas de son apparence ni de ses croyances et encore moins de sa réalité. Il voudrait être différent, il rêve à une autre vie. Il se demande ce qu’il sera, où il ira, qui l’attendra, le comprendra, si on l’aimera, ce qu’il fera. Il n’est pas fier du passé, inquiet de l’avenir et aussi attentif au présent qu’il soit, il ne sait pas quoi en faire.
C’était, vous vous en rendez compte, une personnalité multiple, un cas très compliqué, plein de complexes, comme je les aime. Il ne me fallut pas longtemps pour faire la mise au point qui s’imposait, régler quelques détails, préciser ma position et le renvoyer, apaisé, satisfait, presque heureux. En replongeant dans mon rêve, je me suis dit qu’il en faudrait beaucoup comme moi pour rendre les choses simples, la vie tranquille, le monde paisible.

dimanche 24 mars 2013

PENSÉES PROFUSES DU 24 MARS 2013

  • La nature a eu du mal à si bien faire, coincée entre un éther habité par les orages, la pluie, le vent et une surface pleine de trous remplis d’eau et de bosses souvent pointues, dures comme la pierre.
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  • Qu’ils sont à plaindre ceux qui ne regardent que les documentaires, ne lisent que les livres d’histoire, les biographies, les modes d’emploi. Ils vivent par procuration, ne s’intéressent qu’au passé, à la réalité du présent si vulgaire, si triviale, ils n’ont pas de pays imaginaire où voyager, de rêves éveillés à habiter. 
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  • Il aimerait rappeler – avec beaucoup d’orgueil – qu’en dehors de ses domaines d’incompétence, il en avait de prédilection.

CONSEIL DU JOUR

La vie est trop courte pour la gâcher et le temps est en argent. Il faut que vous n’hésitiez plus à :
  • n'être là pour personne ;
  • sortir avant la fin ;
  • refuser une invitation ;
  • faire taire un bavard ;
  • clore une conversation ;
  • accélérer le mouvement ;
  • prendre la fuite précipitamment ;
  • encourager le départ ;
  • opposer d’emblée un refus ;
Et, enfin, je vous en supplie, si vous avez le pouvoir, faits tout pour arrêter la guerre.

samedi 23 mars 2013

PENSÉES PROFUSES NON CRIPTÉES POUR ÉCHELON, LA GRANDE OREILLE DE L’ONCLE SAM


Avec toutes leurs agences de surveillance de la sécurité intérieure et leur capacité à riposter énergiquement aux risques de menace extérieure par une ou deux guerres préventives calibrées pour exterminer avec une précision nanométrique tous les ennemis potentiels envisageant une hypothétique levée de boucliers pour résister aux lourdes pertes qu’ils ne manqueraient pas de subir, les américains peuvent dormir tranquilles et continuer de grossir.
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Ils doivent cependant faire attention et ne pas relâcher leur méfiance. L’ennemi est intérieur, sait se cacher, s’attaque aux faibles, corrompt les forts. La graisse envahit l’Amérique. En doublant de poids, l’américain prend de l’ampleur, pas de la grandeur. Le FBI joue la candeur, regarde ailleurs. Son intérêt est la terreur. Aux écoutes, en alerte, il espionne, emprisonne, élimine, son instinct de chasseur aux aguets, il ne voit pas la menace évidente : la grosseur et ne répond pas aux angoisses :  
  • Comment sortir de la baignoire quand on est incrusté ?
  • Comment empêcher la graisse de fondre au soleil (rappelons que le saindoux fabriqué par le hot-dog, a un point de fusion de 36°C – Source : Université MacDo.) et éviter la fonte des obèses suite au réchauffement du Texas, du Nevada et du Nouveau Mexique ?
  • Comment convaincre un crève-la-faim de cinquante kilos de nourrir des affamés de deux cents?
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Les habitants de ce grand pays sont surarmés et entraînés pour éviter de se faire tuer par un parent ou un voisin. Habitués à se défendre en attaquant les ennemis de l’intérieur, ils veulent rendre le même service à leurs amis de l’extérieur admiratifs de leur habilité, de leur volonté, de leurs capacités. Semper Fi à leurs idéaux, après Les Experts à Miami, les MacDo, le Coca-cola, l’American Way of Life, ils exportent leur génie du crime.

CONSEIL DU JOUR


Prenez le temps de choisir une vocation qui vous évitera de faire des erreurs. Pour en savoir plus sur le choix, la vocation et l’erreur, je vous conseille d’aller voir : http://dicosansqueuenitete.blog.fr/2013/03/23/c-comme-choix-15661968/ aujourd’hui, demain et le surlendemain.

RECETTE DU JOUR

Vous la trouverez dans :
http://www.enzaencuisine.blogspot.fr/2013/03/arequipe.html
C’est la recette de l’Arequipe, une douceur laiteuse sucrée qui est au lait condensé sucré de nestlé ce que le jour est à la nuit.

 

DU TOUT AU RIEN

Réponse du Créateur à sa créature

Le Créateur répond à  l’article du 15 mars 2013.
Monsieur,

Vous portez, dans un texte dont vous reconnaissez la paternité, des graves accusations sur la façon dont j’ai réglé le problème terrestre.

Sachez que la terre n’est pas ma première expérience. Elle n’est qu’une parmi les milliards de milliards de planètes que j’ai modelées depuis le début de l’éternité. Quand j’ai commencé à m’ennuyer tout seul, dans le vide, j’ai fait éclater des fusées et péter des bombes pour voir des lumières de toutes les couleurs et égayer la monotonie de l’infini. J’ai applaudi au résultat. Le ciel habité était plus joli à regarder. Avec toutes ces billes qui n’en finissaient pas de tourner autour des étoiles qui, elles-mêmes, se mettaient à faire des constellations j’avais beaucoup à regarder. Il y en avait des grosses, des petites, de toutes les couleurs. Parfois elles explosaient, se confondaient, se poursuivaient. Un jour, je me suis lassé de les voir tourner à vide, j’ai commencé à les peupler pour voir ce qui arrivait.

Image du rayonnement primordial de l'Univers prise par le satellite européen Planck. | ESA
(soit l'Univers il y a 13,8 milliards d'années)


Quand ce fut le tour de la terre, j’étais fatigué d’avoir tant travaillé. Je venais de me planter avec les martiens. J’avais abusé de la chlorophylle, surtout dans un endroit qui manquait d’air. Faute de plantes pour se nourrir, les martiens, végétariens, ne résistèrent pas longtemps devant la force du vent solaire. Ils disparurent sans laisser de souvenir.

Pour me racheter – à mes propres yeux, car je n’ai de comptes à rendre à personne – j’ai fait de la terre un endroit agréable à vivre et aussi à visiter pour ceux d’ailleurs. J’étais content du résultat. La planète était bleue et jolie à voir même de loin. Peut-être pas autant que Saturne avec ses anneaux, mais il fallait aller jusque dans le Capricorne pour trouver un astre aussi réussi.

Je me suis appliqué à créer l’homme et à le rendre présentable, capable de se tenir droit sur ses deux pieds. Je ne compte pas toutes les ébauches. Vous en avez trouvé quelques unes. Elles n’étaient pas toutes belles à voir, certaines étaient même abominables.

Pour modeler le crâne, le rendre proportionné aux pieds, calculer la longueur des bras par rapport à celle des jambes, décider du nombre de doigts, de dents, d’oreilles, de nez, la largeur du bassin, la qualité de la vision, de l’audition, le nombre de sensations, j’ai pris mon temps. Pour ce qui est des sentiments, de la moralité, de l’intelligence, j’ai commis l’erreur de sous-traiter. Le résultat n’a pas été de qualité avec une intelligence déficiente, des connaissances limitées, un jugement défaillant et une moralité douteuse. Superstitieux, ambitieux, orgueilleux, il m’a déçu dès le début. J’ai eu beau lui envoyer des avertissements, des messagers, des sommations, il n’obéit pas, ne comprend rien.

Vous pinaillez sur les pucerons, les chats, les tigrons mais c’était pour créer un peu de fantaisie et d’émulation. Non, l’homme, et même la femme, que j’avais ajoutée croyant lui faire plaisir et pour l’occuper à autre chose qu’à jouer au foot ou à s’entretuer sont des échecs. À la dernière, j’avais donné des avantages pour qu’elle ne se sente pas inférieure. Dès le début elle n’a commis que des bêtises. Jamais contente, jouant la coquette, elle les a mis dans le pétrin. Pour se parfumer, elle fit une razzia sur les fleurs, pour parader, elle obligea son bonhomme à faire la peau aux zibelines, aux visons, aux panthères. Il lui fallait des bijoux en or avec des diamants autour. Pour en trouver, la terre  fut toute percée. L’argent commença à manquer. Le temps des dettes est arrivé.

Le mal est fait. Moi aussi je le regrette. J’aurais dû me méfier, lui donner une intelligence supérieure ou en faire un hermaphrodite bon à tout. En supprimant la guerre des sexes on aurait évité que les mâles se battent entre eux. Perdant le goût du sang, ils seraient restés meilleurs et végétariens. Le règne animal n’aurait pas été décimé, pas de poulets en batterie, les rhinocéros rumineraient en paix, les requins ne perdraient pas leurs ailerons, les hirondelles dormiraient tranquilles dans leurs nids : la vie sur terre serait belle.

C’est votre option. Vous avez raison. C’est pour cela que je ne vous ferai pas un procès. Je ne vous en veux pas. Je vous le revaudrai quand on se verra.

P.S. Je profite de l’opportunité qui m’a fait rompre la mutité que m’impose ma fonction pour :

1° dénoncer la soi-disant création de l’homme à mon image. Ce bruit qui court dans une légende réputée sérieuse (Genèse 1.26-31) est un faux. Je n’ai jamais dit avoir eu cette intention. C’est contraire au sens de responsabilité que j’ai envers moi. Je dois rester unique pour conserver son prestige à la charge. L’inanité de la prétention, relayée par des individus mal intentionnés, éclate quand on voit ce que l’homme a fait à sa terre. Avec mes qualités en héritage, on n’aurait pas assisté à un tel naufrage.

2° pour remercier mon fils préféré, un enfant prodigue, à qui j’avais pardonné d’avoir fugué il y a 2 000 ans. Recueilli dans une famille d’accueil, il avait tenté de s’intégrer pour prêcher la bonne parole et essayer de contribuer au bien de la communauté. Incompris, bafoué, trahi, l’aventure s’est mal terminée et j’ai été obligé de le rapatrier en mauvais état. Resté doux comme un agneau, il m’a exhorté à refouler ma colère jupitérienne et à ne pas le venger. Il n’a pourtant pas oublié que rien n’a été fait de ce qu’il avait demandé.

vendredi 22 mars 2013

L’IMPOSSIBLE EXISTE, JE L’AI RENCONTRÉ

L’impossible est si répandu qu’on peut se demander comment le monde arrive à bouger.
Il est en effet impossible ou quasiment de, d’ :
  • trouver une place de parking quand on en a besoin ;
  • faire rire qui n’aime que pleurer ;
  • revoir le même éclair ;
  • avaler la même bouchée ;
  • désamorcer le tournant ;
  • pacifier un îlot de résistance ;
  • accoucher d’une souris ;
  • rire de tout ;
  • ressusciter un mort ;
  • réparer l’irréparable ;
  • encourager un effort ;
  • lire dans les astres ;
  • déchiffrer le futur ;
  • marcher dans le vide ;
  • faire la queue sans attendre ;
  • siffler sans souffler ;
  • terminer sans commencer ;
  • prendre son temps quand on est pressé ;
  • mouiller l’eau ;
  • être moins que nul ;
  • avoir des idées sur tout ;
  • arriver avant le premier et après le dernier ;
  • avoir la bouche plus grande que le corps ;
  • à la demie, d’être à l’heure ;
  • à une soustraction, d’en faire plus ;
  • avancer en reculant pour mieux sauter ;
  • inscrire le quadrilatère dans le circulaire ;
  • etc., etc.
Je pourrais continuer mais vous commencez à vous lasser, d’autant que vous contestez, en digne poussin du coq gaulois, quelques unes de mes impossibilités, compte tenu de vos capacités. J’ai hâte de connaître vos possibilités.

PENSÉES PROFUSES DU 22 MARS 2013

  • La lumière est rapide, pressée d’arriver pour éclairer, éblouir. Vive, brillante, pleine de lux, elle voit tout, ne cache rien. Elle a horreur du noir, n’a pas peur du vide. Elle va et voit loin, aime la glace, réfléchit. Sans lumière, on ne voit rien, c’est la fin.
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  • La musique et la peinture sont des arts exigeants avec des personnalités affirmées. Elles auraient du mal à cohabiter. La première s’entend dans le noir, disparaît dans le vide, préfère le silence. La deuxième disparaît s’il fait nuit, a besoin de lumière et se voit dans le bruit.
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  • Le rire, le sourire et la peur, la crainte sont, comme l’expression et l’impression plus faciles à montrer qu’à démonter.

LA FÊTE AU VILLAGE

De notre correspondant sur place :

De l’avis général, la fête au village a été, cette année, une réussite. Le défilé a commencé à 11 heures précises par l’orphéon municipal qui a réglé le pas cadencé de la reine des majorettes. Il était suivi par la brigade des sapeurs-pompiers. Les soldats du feu, toujours martiaux ont, pour une fois, su retenir leurs lances et ne pas arroser la foule. L’équipe de pétanque, renforcée par celle de la boule de fort, a impressionné par sa démonstration de force tranquille. Une délégation de vieilles filles de l’Association des Tricoteuses de Pincemaille apporta la note de mélancolie qui convenait. Enfin, très attendu, fermant la marche, un bataillon de vierges folles conclua par une note de gaieté cette procession jusqu’alors un peu compassée et montra que la jeunesse savait encore s’amuser. Sur leur passage, la foule en rut et en délire dépassa toutes les bornes. Elle reprenait en chœur les chansons de carabins que le dernier médecin du village avait fait apprendre, en secret, à ses clients pour faire une mauvaise surprise au bedeau du village voisin, qui était venu, le même jour, exorciser la dernière sorcière du canton.
La réunion se termina, comme le veut la tradition, par une mêlée générale qui s’accompagna du charivari habituel et d’un tohu-bohu rituel. C’est ainsi que, depuis Charlemagne, les Rilleurs et les Rilleuses font la fête au village.

jeudi 21 mars 2013

PENSÉES PROFUSES DU 21 MARS 2013

  • Une nuit noire et glacée ne donne pas envie d’aller coucher dehors.
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  • Au soir tardif d’un bel été, quand le soleil s’est enfin décidé à aller se coucher, que le ciel étoilé commence à briller, il est heureux celui qui va se promener au chant des oiseaux de nuit, au bruit des ailes des chauves-souris qui s’empiffrent de libellules somnambules, de papillons nyctalopes et d’araignées volantes. Tout ça, au clair d’une belle lune et en aidant l’ami Pierrot à envoyer le bon Lupin chez la belle voisine qui, faute de mieux, bat le briquet dans sa cuisine.
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  • Un peu plus tôt qu’hier, Dieu créa l’homme à son image. Aujourd’hui, et il sera prêt demain ou les jours suivants, l’homme fabrique un robot, à son image. Moins pressé, prenant son temps, on peut espérer que le résultat sera meilleur.

PETITE ANNONCE

Échange, cause escalier trop étroit suite élargissement tour de taille, villa 2 étages contre maison plain pied.

SÉCURITÉ, PARITÉ, SATIETÉ

Le verdict est tombé, les français ont tranché, la devise a changé. Elle sera : Sécurité, Parité, Satiété. Modernisée, actualisée, c’est la vérité. Alléluia ! Mais, sitôt le feu d’artifice tiré, les flonflons terminés, les discours oubliés, le parjure habituel.
La Sécurité, parlons-en. Le 93 vient de se déclarer hors la loi et dans les quartiers Nord de Marseille la légion a été appelée en renfort.
La Parité : les chiffres viennent de tomber : 11,9 % à l’Assemblée Nationale ; 20,3 % des postes de direction dans la Fonction Publique et 20,8 % dans les Conseils d’administration du CAC 40 sont occupés par des femmes qui représentent 51% de la population.
La Satiété.- Elle n’est assurée à Paris que dans le 16è, avec quelques poches de résistance dans le 7ème, autour du Bon Marché. On a signalé que, dans ces endroits encore favorisés, tous les matins les poubelles sont pillées pour y retrouver les déchets du dîner. Les restos du cœur affichent complet et les restes sont resservis le lendemain. À Rungis, un marché noir en gros revend les viandes faisandées pour en faire du pâté ; le poisson avarié est reconditionné en surimi, les fruits pourris font de la compote, les légumes abîmés de la bouillabaisse. Les plats cuisinés de Findus et les congelés déglacés trouvent preneur. Notre beau slogan va avoir du mal à finir la semaine.

DERNIÈRES NOUVELLES DE LA NUIT

Il faut se méfier de la nuit. Elle est propice à l’horreur des mauvaises rencontres. Comme cette nouvelle parue dans le Journal du Petit Matin : « un piéton qui se promenait du mauvais côté de la route a été percuté par un cycliste qui roulait sans éclairage. Les deux victimes ont échappé de peu à l’accident qui aurait pu être mortel. Elles se sont relevées indemnes mais ont subi une grosse frayeur. Une cellule de soutien a été mise en place pour les familles de cette tragédie qui aurait pu être pire et qui, nous l’espérons, ne se reproduira pas. Les autorités nous ont assuré - et cela devrait rassurer les lecteurs - que les mesures nécessaires avaient été prises pour assurer la sécurité du secteur.
 

mercredi 20 mars 2013

PENSÉES PROFUSES DU 20 MARS 2013

Entre la naissance et la mort, la vie dure une éternité.

La vie n’est pas un feu de paille mais un feu intérieur qui s’est allumé à son apparition il y a des millions d’années et qui, depuis, ne s’est jamais éteint. Il n’y a que la vie humaine qui la menace, en étouffant la vie sauvage. 

Il a toujours été si triste que, même sur son lit de mort, il paraissait vivant.
 
Ce fut un bel enterrement. Il y avait du monde. Tous ses ennemis étaient là. Ils riaient beaucoup.

UNE VIE DE CHIEN

Au début, la vie s’organise très bien quand on n’a rien à jeter, à sauvegarder. Les besoins se raréfient. On vit d’espoir, de belles paroles, des bons souvenirs. On mange ce qu’on peut. On pioche dans les ordures. On couche à la belle étoile quand il fait chaud, sous la paille quand il fait froid. On passe son temps à bavarder, à picoler, à rigoler, à déchanter. On joue aux cartes, aux dames, à saute-mouton. La vie serait belle si on pouvait survivre.

 

COMMENT FAIRE UNE OMELETTE SANS CASSER LES ŒUFS

L’œuf est la 9ème merveille du monde. Une coque fragile, un blanc immaculé, un jaune d’or. Amélie Nothomb la plus raffinée des écrivaines belges, elle qui préfère le champagne à la bière, a eu raison d’en faire le personnage central de son livre si savoureux de 2012. Elle en a fait le panégyrique qu’il méritait, enfin.
Vous comprendrez, après la lire et m’avoir relu, que son hommage était mérité et que, quand on l’aime, on doit le respecter et ne pas briser sa coquille. Fabergé avait raison, il mérite du diamant serti dans l’or.
Beau à voir, il est encore meilleur quand on le mange et, comme ses autres héros, nous en ferons une omelette mais sans le casser puisque tel est le challenge.
Quand je le veux, je le peux et je démontre :
Pour réussir l’omelette sans casser les œufs, il faut avoir du temps, de l’argent, un grand terrain avec un beau poulailler. Je préfère la poule à l’autruche, encombrante et méchante avec le goût du blanc trop fade et la saveur du jaune musquée, à dégoûter les raffinés.
Voilà comment je procède. Selon l’importance de l’omelette, 2 œufs non cassés par convive suffisent car il n’y a pas que cela à manger. Je choisis 8 poules. Je les trucide (j’y répugne et laisse le travail à un sicaire calabro-corse – il faut toujours avoir un sicaire C.C. à portée de révolver) quand la poule pondeuse n’a pas encore fini son œuf. L’heure du jour doit être respectée à la minute près car la calcification de l’épiderme uvéale est rapide (se reporter, pour en savoir plus, à l’encyclopédie Lapoule). L’œuf entier – fragile – est extrait de l’ovaire de la pauvre poule défunte avec les précautions que prend le chirurgien à extraire le cristallin.
Les 8 poules ayant livré le fruit de leurs entrailles sont mises en réserve l’une pour un bouillon, l’autre pour un pot entre amis, les autres peuvent être congelées pour plus tard.
Une fois réunis dans un cul-de-poule, mes 8 œufs sans coquilles peuvent être traités avec la recette qu’il vous plaît. Personnellement c’est l’omelette du père Fouettard que je préfère. La battue doit être vigoureuse mais sans excès. J’utilise du beurre normand plutôt que le breton. L’herbe qui nourrit une vache normande est meilleure pour le beurre que le varech que les marins bretons convertis faute de quotas à la vache laitière ne peuvent s’empêcher d’ajouter en complément alimentaire. Il donne un gout iodé qu’il faut aimer pour supporter. Je la trouve très supérieure à celle de la mère Poulard. Les œufs « acoqués » la rendent plus onctueuse, plus crémeuse, plus baveuse. Saturnine aurait aimé. C’est avec moi quelle aurait dû cohabiter.

mardi 19 mars 2013

GREFFE GÉNÉRALE

L’incapacité du pouvoir en place à trouver une solution aux problèmes résulte d’une infirmité du chef de l’État qui associe cécité, surdité et insensibilité. Le chef du gouvernement souffre du même syndrome. Les membres du gouvernement ainsi que ceux de la majorité en sont également frappés.
 
 
Le chef de l’opposition et tous ses membres sont victimes de la même maladie incurable car aux mêmes endroits ils ont eu les mêmes symptômes.
 
 
Le traitement devrait être radical et une amputation générale des membres responsables devrait s’accompagner d’une décapitation du sommet.
 
 
Le remplacement des parties malades supposerait que le pays dispose de greffons en quantité suffisante pour pallier les parties défaillantes.
 
 
Le spécialiste mondialement reconnu comme était le plus qualifié dans la greffe de têtes, membres supérieurs et inférieurs, capable de donner du cœur à un sans-cœur, de rendre intelligent un idiot, de faire d’un sous-doué un surdoué, qui, d’un cul-de-jatte, a fait le champion du monde du triple saut, etc. nous a déclaré être prêt à se mettre au travail. Le problème est, comme toujours, celui des donneurs. La diminution catastrophique - confinant à la disparition certains week-ends – des accidents de la route, suite à la mise en pratique récente des mesures élémentaires de protection des piétons, des cyclistes, des automobilistes et des gardiens de la paix a tari la filière des têtes, des bras et jambes cassés mais réparables qui alimentaient l’industrie des greffes et les sous traitants. La mortalité, un instant requinqué par les suicides collectifs liés au chômage de masse dans les industries concernées, a brusquement cessé à la disparition des candidats.
 
 
Aujourd’hui le problème est quasi-insoluble. Les équipes performantes ont perdu leur habilitation faute de pièces de rechange. Les donneurs offrent des produits qui sont de mauvaise qualité, même s’ils courent les rues, les ruelles et même les grands boulevards : tuberculeux, dénutris, alcooliques, drogués, syphilitiques, sidaïques…
 
 
Les chinois dominent, là encore, le marché. Les mises à mort sont quotidiennes. Il leur suffirait de ne plus donner le coup de grâce dans le cerveau pour fournir des têtes en bon état et en quantité suffisante.
 
 
Mais, imaginez le président de la République exprimant ses vœux de Nouvel An en mandarin… Cela demanderait une véritable révolution culturelle. Quand on connaît l’allergie des français aux langues étrangères on peut douter qu’elle soit possible.
 
 
L’échec, on se rappelle, des prétentions de Mme Lagarde ou Mr Strauss-Kahn, était dû, pour une petite part, à des raisons judiciaires mais, surtout, à leur bilinguisme.
 
 
Même un fils d’immigré de première génération ayant oublié la langue paternelle n’a pas réussi à se faire réélire. C’est dire la force du rejet ! Une tête chinoise au sommet, et un P.M. qu’on n’arriverait pas à distinguer du P.R. auraient du mal à se faire entendre et leur discours tomberait dans le vide. Des ministres et des parlementaire dont l’habilité à jongler et à sauter rendrait jaloux les artistes du Cirque de Pékin, transformerait l’hémicycle en Piste aux étoiles et la représentation parlementaire perdrait beaucoup de son sérieux.
 
 
Non, je vous le dis, nous sommes dans l’impasse !