Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


jeudi 7 mars 2013

LA DERNIÈRE NOUVELLE DE L’HOMME


Le mystère s’épaissit. Carrel a encore plus raison aujourd’hui qu’hier : l’homme est un inconnu encore plus inconnu. Sa genèse recule un peu plus dans la nuit. Sa filiation supposée était usurpée. L’homme ne descend pas du singe. C’est le singe qui descend de l’homme.

Je viens d’avoir la confirmation de cette révélation grâce à une indiscrétion parvenue à la rédaction du blog à Dancharr. Pour des raisons prétendument éthiques, les autorités théologiques, philosophiques et politiques du pays avaient réduit au silence par leurs méthodes éprouvées (chantage, menaces, argent, exil, défenestration, noyades) l’équipe de primatologues du zoo de Vincennes qui, au siècle dernier, avait découvert l’origine de l’espèce simiesque. Incapables comme à leur habitude de faire face au moindre problème, toutes nos autorités constituées préférèrent effacer les indices, faire disparaître les gêneurs plutôt que d’affronter la réalité et les conséquences médiatiques, scientifiques et humaines de cette découverte gigantesque.

Sans attendre les livres que messieurs Attali, Gallo, BHL, Onfray vont sortir à la fin de la semaine prochaine, je vous livrerai aujourd’hui l’essentiel des bouleversements que cette annonce renversante va apporter à l’ethnologie, l’éthologie, la religion, l’écologie, l’anthropologie, la médecine quantique, la psychiatrie animale, la généalogie, etc. J’ai eu, en effet, un entretien exclusif avec le porte-parole de la division gorille du parc de Beauval, institut remarquable pour la qualité de son accueil pour cette population déplacée et parquée, le plus souvent, dans des lieux attentatoires à sa dignité, nous le savons désormais, post-humaine.

-      « Merci de m’accueillir dans votre enclos. C’est la première fois, je crois, que vous avez le droit de vous exprimer ».
(La traduction simultanée a été assurée par Jean-Pierre, diplômé de l’école des langues non verbales)

-      « En effet, nous avons été capturés il y a maintenant 40 ans dans la forêt primaire d’Afrique où nous vaquions, moi et les miens, à la cueillette de notre repas de midi. Brutalement, une horde d‘individus nous ont assaillis, anesthésiés, mis en cage et déportés, sans sommation, sans mise en demeure ni préavis. Ce fut notre premier contact avec votre civilisation… ».

Parfait d’urbanisme, de contrôle, de sang froid mon interlocuteur s’exprima longuement, librement avec une sobriété et une dignité de qualité socratique. Vous serez surpris et certains auront du mal à comprendre. Le texte complet viendra en son temps. Ici, je résumerai l’essentiel de son message :

En plus de 30 ans derrière les barreaux, j’ai observé le genre humain tout à loisir, n’ayant que ça à faire. Je le juge sévèrement, condamne tristement ses distractions et ses dissipations sanglantes. Je n’ai pas compris l’évolution régressive qu’il a subie lorsqu’une mutation imprévue a donné naissance à un petit singe au lieu du bébé humain habituel. Les divergences entre les cousins ont été immédiates et n’ont cessé de croître. Les uns se croyant supérieures, perdent leur temps à palabrer, à prier, à s’entretuer. Ce fut le début de notre la fin. Sans aucun respect pour leurs ancêtres, les hommes nous chassèrent, jaloux de notre force, de notre agilité, de notre sagesse, de notre sérénité. Maintenant ils œuvrent à l’extinction de la race premium. Certains encore plus inconscients, ignorants, amnésiques, orgueilleux se sont même pris pour des créatures de Dieu, eux qui ont enfanté des singes. Vous comprendrez leur fureur à venir.

Ayant quelque crédit dans la gente
animale, nous les avons fait mettre au ban de notre société (chez nous, le terme « bestial », très connoté, leur est réservé). Seules quelques espèces bâtardes ont accepté d’être domestiquées. Leur proximité est mal récompensée et ils souffrent et meurent eux aussi victimes de sa cruauté. Son instinct génésique dévoyé l’incite à proliférer. Il est stimulé par une clique d’impuissants délirants qui, ne rêvant que de paradis, se moque de l’enfer sur terre. Ce faisant ils courent au suicide, tout contents. Personne ne les pleurera. La suite viendra cet après-midi, sauf empêchement.

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