Le mystère s’épaissit. Carrel a encore plus raison
aujourd’hui qu’hier : l’homme est un inconnu encore plus inconnu. Sa
genèse recule un peu plus dans la nuit. Sa filiation supposée était usurpée.
L’homme ne descend pas du singe. C’est le singe qui descend de l’homme.
Je viens d’avoir la confirmation de cette révélation grâce à
une indiscrétion parvenue à la rédaction du blog à Dancharr. Pour des raisons
prétendument éthiques, les autorités théologiques, philosophiques et politiques
du pays avaient réduit au silence par leurs méthodes éprouvées (chantage,
menaces, argent, exil, défenestration, noyades) l’équipe de primatologues du
zoo de Vincennes qui, au siècle dernier, avait découvert l’origine de l’espèce
simiesque. Incapables comme à leur habitude de faire face au moindre problème,
toutes nos autorités constituées préférèrent effacer les indices, faire
disparaître les gêneurs plutôt que d’affronter la réalité et les conséquences
médiatiques, scientifiques et humaines de cette découverte gigantesque.
Sans attendre les livres que messieurs Attali, Gallo, BHL,
Onfray vont sortir à la fin de la semaine prochaine, je vous livrerai
aujourd’hui l’essentiel des bouleversements que cette annonce renversante va
apporter à l’ethnologie, l’éthologie, la religion, l’écologie, l’anthropologie,
la médecine quantique, la psychiatrie animale, la généalogie, etc. J’ai eu, en
effet, un entretien exclusif avec le porte-parole de la division gorille du
parc de Beauval, institut remarquable pour la qualité de son accueil pour cette
population déplacée et parquée, le plus souvent, dans des lieux attentatoires à
sa dignité, nous le savons désormais, post-humaine.
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« Merci
de m’accueillir dans votre enclos. C’est la première fois, je crois, que vous
avez le droit de vous exprimer ».
(La traduction simultanée a été
assurée par Jean-Pierre, diplômé de l’école des langues non verbales)
-
« En
effet, nous avons été capturés il y a maintenant 40 ans dans la forêt primaire
d’Afrique où nous vaquions, moi et les miens, à la cueillette de notre repas de
midi. Brutalement, une horde d‘individus nous ont assaillis, anesthésiés, mis
en cage et déportés, sans sommation, sans mise en demeure ni préavis. Ce fut
notre premier contact avec votre civilisation… ».
Parfait d’urbanisme, de contrôle, de sang froid mon interlocuteur s’exprima longuement, librement avec une sobriété et une dignité de qualité socratique. Vous serez surpris et certains auront du mal à comprendre. Le texte complet viendra en son temps. Ici, je résumerai l’essentiel de son message :
En plus de 30 ans derrière les barreaux, j’ai observé le genre humain tout à loisir, n’ayant que ça à faire. Je le juge sévèrement, condamne tristement ses distractions et ses dissipations sanglantes. Je n’ai pas compris l’évolution régressive qu’il a subie lorsqu’une mutation imprévue a donné naissance à un petit singe au lieu du bébé humain habituel. Les divergences entre les cousins ont été immédiates et n’ont cessé de croître. Les uns se croyant supérieures, perdent leur temps à palabrer, à prier, à s’entretuer. Ce fut le début de notre la fin. Sans aucun respect pour leurs ancêtres, les hommes nous chassèrent, jaloux de notre force, de notre agilité, de notre sagesse, de notre sérénité. Maintenant ils œuvrent à l’extinction de la race premium. Certains encore plus inconscients, ignorants, amnésiques, orgueilleux se sont même pris pour des créatures de Dieu, eux qui ont enfanté des singes. Vous comprendrez leur fureur à venir.
Ayant quelque crédit dans la gente animale, nous les avons fait mettre au ban de notre société (chez nous, le terme « bestial », très connoté, leur est réservé). Seules quelques espèces bâtardes ont accepté d’être domestiquées. Leur proximité est mal récompensée et ils souffrent et meurent eux aussi victimes de sa cruauté. Son instinct génésique dévoyé l’incite à proliférer. Il est stimulé par une clique d’impuissants délirants qui, ne rêvant que de paradis, se moque de l’enfer sur terre. Ce faisant ils courent au suicide, tout contents. Personne ne les pleurera. La suite viendra cet après-midi, sauf empêchement.
Parfait d’urbanisme, de contrôle, de sang froid mon interlocuteur s’exprima longuement, librement avec une sobriété et une dignité de qualité socratique. Vous serez surpris et certains auront du mal à comprendre. Le texte complet viendra en son temps. Ici, je résumerai l’essentiel de son message :
En plus de 30 ans derrière les barreaux, j’ai observé le genre humain tout à loisir, n’ayant que ça à faire. Je le juge sévèrement, condamne tristement ses distractions et ses dissipations sanglantes. Je n’ai pas compris l’évolution régressive qu’il a subie lorsqu’une mutation imprévue a donné naissance à un petit singe au lieu du bébé humain habituel. Les divergences entre les cousins ont été immédiates et n’ont cessé de croître. Les uns se croyant supérieures, perdent leur temps à palabrer, à prier, à s’entretuer. Ce fut le début de notre la fin. Sans aucun respect pour leurs ancêtres, les hommes nous chassèrent, jaloux de notre force, de notre agilité, de notre sagesse, de notre sérénité. Maintenant ils œuvrent à l’extinction de la race premium. Certains encore plus inconscients, ignorants, amnésiques, orgueilleux se sont même pris pour des créatures de Dieu, eux qui ont enfanté des singes. Vous comprendrez leur fureur à venir.
Ayant quelque crédit dans la gente animale, nous les avons fait mettre au ban de notre société (chez nous, le terme « bestial », très connoté, leur est réservé). Seules quelques espèces bâtardes ont accepté d’être domestiquées. Leur proximité est mal récompensée et ils souffrent et meurent eux aussi victimes de sa cruauté. Son instinct génésique dévoyé l’incite à proliférer. Il est stimulé par une clique d’impuissants délirants qui, ne rêvant que de paradis, se moque de l’enfer sur terre. Ce faisant ils courent au suicide, tout contents. Personne ne les pleurera. La suite viendra cet après-midi, sauf empêchement.
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