Réponse
à la question plaintive du jour.
Une
lectrice bourguignonne nous fait savoir : « je vous lis dans le peu de temps que j’ai à perdre et je n’aime
pas le peu que je comprends ».
-« Votre temps
perdu pourrait être mieux employé, par exemple, à le retrouver. Mais éclairer
les lanternes est un petit métier que j’ai remis à l’honneur Je vous inclus
dans ma tournée. Rassurez-vous, ne pas comprendre est donné à beaucoup.
Moi-même j’en souffre trop pour ne pas compatir. Bien des domaines de la
connaissance me sont aussi obscurs que la physique quantique, la règle de 5,
l’alphabet chinois, l’avant-dernier Godard, la politique française, italienne,
américaine, etc. Ayant un peu plus de temps que vous, j’ai pourtant essayé mais
ils sont plus forts que moi. Don’t worry, soyez comme moi, happy. Même si vous
le dites avec diplomatie, vous me reprochez de ne pas être de votre avis et de
vous obliger ainsi à ne pas aimer ce que je dis. Je vous fais violence et c’est
une souffrance que, douillette, vous n’aimez pas. Le peu que vous comprenez est
de trop comme la lucidité qui va avec.
Il ne faut pas
culpabiliser, votre réaction est normale. Quand on est cartésien, aimant les
raisonnements avisés, les autorités constituées, il est normal d’exécrer la
dérision, la déraison.
Encore une fois, je
suis comme vous. Je partage vos sentiments. Je suis obligé de supporter les
idées de ceux qui pensent de travers, croient à l’incroyable,
aux miracles, écoutent les beaux sermons. Il faut faire comme moi, les
raisonner, leur demander de regarder le ciel étoilé plutôt que la voûte
céleste.
Mais j’arrête ma
démonstration. Je vous sens à bout de patience : votre temps perdu
est depuis longtemps expiré et votre entendement dépassé. »
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