De source sûre, on apprend que le président de la
République va inviter le nouveau pape, aussitôt qu’il sera élu, à venir
s’installer en Avignon.
On comprend mieux pourquoi les travaux de
rénovation du Palais des Papes, jusqu’alors en sommeil, avaient repris avec
vigueur dès l’annonce de la renonciation de Benoît XVI.
Dernière minute :
Les indiscrétions commencent à filtrer sur
l’invitation présidentielle qui, aussi bien à Rome qu’à Paris, a pris tout le
monde de court.
La décision élyséenne n’a pas été prise à la
légère, nous a confié un ami proche d’un conseiller très écouté. Elle répond au
souci d’éloigner le guide spirituel de l’humanité chrétienne de la corruption,
de l’affairisme, du favoritisme, du népotisme et des mauvaises habitudes qui
ont, depuis longtemps, gangrené la moralité et la sainteté vaticanes.
Des raisons de politique extérieure et intérieure
ont également pesé lourd dans la réflexion hollandaise. Faire revenir le pape
en Avignon c’était donner à sa présidence un sceau royal et lui donner un
lustre qu’elle n’était pas près d’avoir.
Quand, de Clément V (1305-1314) à Benoît XIII
(1394-1403), les papes furent domiciliés en France, notre pays devint le haut
lieu spirituel vers lequel montaient toutes les prières.
Déjà fille ainée de l’Église, une France papale
deviendrait aux yeux jaloux des autres sa mère adoptive. Qui, après une telle
OPA, osera se plaindre du chômage, de la dette et des autres balivernes ?
Sous le sceau d’un secret quasi-confessionnal,
l’ami en question me confia une raison encore inconnue : le président a
été victime d’une série de conversions en chaîne : la première est celle
où, renonçant au socialisme, il s’est converti au sarkozisme. La deuxième,
quand, d’écologiste il s’est commué en productiviste. La troisième quand, de
pacifiste, il est devenu belliciste et, enfin, la dernière - mais sans doute
pas l’ultime - quand son athéisme s’est volatilisé en jansénisme. Son parcours
philosophique restera un modèle et traduit une adaptabilité permanente aux
besoins du marché : d’abord des hautes études commerciales pour connaître
les besoins des consommateurs ; ensuite une grande école administrative
pour maîtriser les arcanes de la réglementation et les rouages de l’État et puis,
naturellement, après de telles qualifications, la conquête du pouvoir
économique, social et politique. Il était normal d’achever la boucle d’une
ambition aussi développée par une apothéose spirituelle et théologique en
devenant le premier Père de l’Église de la République.
Depuis la confirmation de l’invitation, des
précisions ne cessent d’affluer dans les salles de rédaction :
- Une directive du ministère de l’Agriculture adressée aux directeurs des haras nationaux leur enjoint de relancer l’élevage des mules, quitte à mettre en sommeil celui des selles français.
- Un appel d’offres a été lancé par le ministère des Transports pour qu’un métro-express en forme de TGV soit construit entre Avignon et la station Cité de la ligne n° 4, Clignancourt-Orléans, afin de permettre au Pape de faire ses dévotions à la Sainte Chapelle.
- Sur une suggestion de Jack Lang, le conservateur en chef du musée du Louvre a demandé que l’autre plus grand musée du monde - celui du Vatican - soit jumelé avec lui. Cette fusion permettrait une économie considérable sur les frais de gestion. L’agrandissement du musée du Louvre pourrait se faire en sous-sol d’un côté jusqu’à la place de la Concorde - rebaptisée place de la Sainte Vierge - et de l’autre jusqu’au parvis de Notre Dame.
- D’autres rebondissements sont attendus avant l’heure de l’Angélus.
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