Le chat domestique est un modèle réduit du tigre de Sumatra.
Il doit à son cousin des îles sa férocité, une agilité à grimper aux arbres et
sa souplesse à retomber sur ses quatre pattes quand il choit de haut. Rebelle
au dressage, indomptable, il sait se faire caressant, ronronnant et calme la
peur que ses dents aiguisées, ses griffes rétractiles inspirent naturellement
quand, en colère, il feule, rugit, hérisse son poil, fait le gros dos et se
prépare comme celui de Sumatra, à égorger, éventrer l’insolent.
Gourmet, il accepte le pâté et la croquette quand,
paresseux, il se fatigue du petit oiseau ou de la petite souris. Malin, il a su
apprivoiser son balourd de maître et son idiote de maîtresse. Il s’en fait
obéir au doigt et à l’œil. On le caresse, on le brosse, on l’étrille quand il
veut bien. Apte à la défensive, il n’a pas peur d’attaquer. Il a les armes
qu’il faut et à défaut lance ses puces à l’assaut. Pour ceux qu’il veut
supprimer de son champ visuel, il allergise à la demande. Une crise d’urticaire
géante, un rhume des foins carabiné ou un asthme foudroyant éliminent le gêneur
définitivement.
Le chat a raison de dire que l’homme est sa plus belle
conquête.
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