De mon temps, la vieille corde de chanvre était un lien
commun. Bonne à tout faire, on la trouvait partout pour tirer, serrer,
suspendre et parfois, hélas, pendre. Lisse, à nœuds, raide, elle s’enroulait,
se déroulait, résistait. Quand, à trop tirer, elle cassait, à bout de forces,
on la jetait, râpée, usée, effilochée, sans pitié.
Chic, il pleut encore et toujours. Un temps pour moi, dit le
Terre-neuve en mettant son museau dehors. Content, il se jeta dans l’inondation
qui gagnait sur la dune. Tout à son plaisir de prendre sa revanche sur les
chèvres, les gazelles, le scorpion et la vipère des sables, il nageait,
plongeait et rêvait d’aller avec la labrador se remettre à pêcher.
Le temps, comme tout, est inégal. Dans la journée, au
travail, il s’étire, interminable. Dès qu’il fait nuit, qu’on se couche,
s’endort, il accélère, même si on rêve, il nous réveille aussitôt. Quel salaud,
ce magicien.
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